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7ième Dimanche de Pâques ( Jean 17, 20-26) :  « Père… » (Francis Cousin)

 « Père … »

Jésus a beaucoup prié, et quand il prie, il s’adresse à son Père. À Dieu, qu’il appelle « Abba », Papa, Père.

Et quand les apôtres lui demandent une prière, il leur dit : « Dites : ’Notre Père’… », nous donnant le droit d’appeler son Père ’Notre Père’, avec un adjectif possessif collectif.

Rien que dans le passage de l’évangile de ce jour, en sept versets, Jésus dira quatre fois Père, dont deux fois en ajoutant une épithète : « Père saint … Père juste … », mots qui concerne la perfection.

Dans cette prière qu’il adresse à son Père le jeudi saint, sachant que sa fin de vie terrestre est proche, il fait comme un compte-rendu de son action sur la terre.

Pour qui prie-t-il ?

– pour ceux qui sont là autour de lui, ses apôtres, et sans doute aussi quelques disciples.

– pour ceux qui ne sont pas encore de ses disciples, mais qui le deviendront ensuite par sa Parole transmise par ses disciples, de tout temps, jusqu’à nous, et après nous à ceux à qui nous transmettrons sa Parole …

Que demande-t-il ?

– que tous soient UN. Et Jésus le répète quatre fois, pour bien montrer l’importance que cela a pour lui. Avec chaque fois une petite différence, mais le fond reste le même. Non pas une unité de façade basée sur un ou deux principes communs acceptés par tous, mais une unité totale, fusionnelle : « Que tous soient UN, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. » ; « Qu’ils soient UN en nous, eux aussi… » ; « pour qu’ils soient UN comme nous sommes UN » ; « Qu’ils deviennent ainsi parfaitement UN … ». Quatre fois en trois versets, on ne devrait pas pouvoir passer à côté, ça devrait être mis en œuvre, depuis deux mille ans ! Et pourtant …

Dans quel but ?

Là encore, cela est dit deux fois, avec encore une petite différence :

– « Pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » ; « Afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »

Et plus loin, il dit en parlant de ses apôtres : « ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. ».

Jésus ne se met pas en avant. Il est là comme un serviteur de son Père pour faire ce que son Père lui demande, « pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

Il y a quinze jours, dans l’évangile Jésus disait : « Tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,35) « Comme je vous ai aimés » (Jn 13,34).

Mais avec ce passage, on va plus loin : l’amour qu’on a (ou qu’on devrait avoir) ne vient pas seulement de l’amour de Jésus pour ses disciples, mais il vient de l’unité entre Jésus et son Père : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. ». Il vient de l’amour entre le Père et le Fils, initié par le Père, et qui sera répandu sur tous par l’Esprit Saint donné à la Pentecôte.

Tout vient du Père,

                                Passe par Jésus,

                                                             Va vers les hommes, disciples ou non, par l’Esprit.

À quoi tout cela nous amène-t-il ?

D’abord, reconnaître que nous sommes aimés du Père. Cela peut paraître évident, mais dans les faits, on a bien souvent l’impression que Dieu le Père est lointain, qu’il ne s’occupe pas de nous : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » (Ps 8,5). La question ne date pas d’hier !

Reconnaître aussi que les autres humains sont aimés de lui, catholiques ou pas. « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. » (Mt 5,44-45).

Et puis peut-être réfléchir sur la manière dont nous prions, pour la mettre plus en adéquation avec la manière de prier de Jésus :

– pour qui prions-nous ? Davantage pour nous, ou davantage pour les autres ?

– Quel est l’objet de notre prière ? des demandes diverses … ou/et des remerciements ?

– Quelle est la forme de notre prière ? réciter des prières toutes faites …, parler avec notre cœur …, de l’adoration…, du silence (pour écouter Dieu parler) …, de la louange …, des chants…

Il n’y a pas une manière unique idéale de prier, mais toute prière, quelle que soit sa forme, son objet, doit toujours correspondre à un critère : puiser dans l’amour de Dieu pour demander de l’amour, par amour de Dieu, par amour des autres.

Rien que de l’amour !

On n’y arrive pas toujours … mais c’est un but à atteindre !

 

Seigneur Jésus,

alors que tu sais que tu vas mourir,

tu ne pries pas pour toi,

mais tu pries pour tes disciples,

présents et à venir,

pour qu’ils deviennent UN,

et qu’il reconnaissent l’amour de ton Père pour eux.

Aide-nous pour que notre prière soit,

à l’instar de la tienne,

une démarche d’amour pour Dieu

et pour les autres, quels qu’ils soient.

Francis Cousin    

 

 

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Image dim Pâques C 7°