3ième Dimanche de Pâques ( Jean 21, 1-19) :  « Auriez-vous quelque chose à manger ? »(Francis Cousin)

 

« Auriez-vous quelque chose à manger ? »

Jésus est là, au bord du lac de Tibériade … mais les disciples ne le savaient pas. Ils avaient passé toute la nuit à pécher … sans rien prendre. Ils étaient dans l’échec.

Jésus les hèle : « Auriez-vous quelque chose à manger ? ». Ils répondent par la négative.

Jésus leur donne alors un conseil pour la pèche. Ils auraient pu l’envoyer balader : « De quoi se mêle-t-il, celui-là ? On est des pros ! y’a rien, point barre. ». Malgré tout, désabusés, ils suivent ses conseils …

Bonne initiative ! Le filet est plein !

Mais c’est anormal. Cela ne devrait pas arriver, surtout comme cela, tout de suite. Il n’y en a qu’un qui peut faire cela : « C’est le Seigneur ! ». Jean l’a compris, et le dit.

Pierre, toujours impétueux, plonge dans l’eau et nage vers le rivage … tandis que les autres ramènent péniblement la barque freinée par le poids du filet.

En arrivant au rivage, surprise ! celui qui demandait de quoi manger a déjà mis des poissons à griller sur le feu !! Et il y a même du pain !

Mais pour que cela ne gêne pas ceux qui viennent de pécher selon ses indications, Jésus demande aux disciples de lui donner quelques-uns de leurs poissons.

On ne sait pas ce qu’ont pensé les disciples en voyant cela. Peut-être certains se sont dit : « Il se moque de nous ! Il nous demande à manger, nous fait pêcher des poissons, et quand on arrive, il y en a déjà sur le feu ! ».

En fait, ce n’était pas pour lui que Jésus demandait à manger, mais pour eux-mêmes. Jésus ne pensait pas à lui ; il pensait à eux. Comme il le fait tout le temps.

Jésus ne pense jamais à lui : il pense à son Père, et il pense aux hommes, pour donner aux hommes ce que son Père veut pour eux. Jésus fait un peu le rôle d’une interface entre le Père et nous … interface ô combien efficace … bien plus que nos modules d’ordinateur …

Puis Jésus les invite à manger : « Venez manger. ». Ils partagent le poisson grillé … et ils « partagent le pain » … que seul Jésus avait amené. Après la cène du jeudi saint, le pain partagé n’a plus tout à fait la même signification pour les disciples qu’avant …

Que retenir ?

Que Jésus est toujours là, présent, auprès de nous ; même quand on ne s’y attend pas. Même quand nous sommes au cœur de nos nuits, quand rien ne marche pour nous, quand nous sommes perdus, désabusés, déboussolés … Jésus est toujours à côté de nous … mais on n’y pense pas toujours, on l’oublie … ou alors on dit : « Seigneur, je n’en peux plus, viens m’aider, fait quelque chose pour moi ». Mais on ne l’entend pas quand il nous parle, nous donne des conseils … ou alors on les trouve superflus et inadaptés : « cela ne marchera jamais ». On attend que Jésus fasse pour nous, alors que c’est nous qui devons faire avec lui, selon ses conseils …

Que Jésus prend soin de nous, tout en nous donnant l’impression que c’est nous qui prenons soin de lui … et c’est parfois ce que nous pensons …

Que Jésus nous donne toujours plus qu’il ne faut. Il le fait par amour pour nous (Quand on aime, on ne compte pas !), et le don de Dieu n’est jamais du gaspillage. 153 poissons pour seulement 8 personnes ! C’est pareil que pour la multiplication des pains : douze paniers de restes ! Et c’étaient les mêmes ingrédients que pour ce repas-là : du pain et des poissons … même si les proportions ne sont pas les mêmes …

Que c’est lui qui nous invite à partager le repas, à l’Eucharistie, mais il nous demande de participer à l’apport des victuailles … fruits de la terre et du travail des hommes …

Jésus nous laisse une place. Il ne veut pas tout faire seul. Il veut que nous travaillons avec lui, pour lui. Que nous soyons véritablement co-créateurs. La venue du règne de Dieu sur terre, c’est notre affaire : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples … » (Mt 28,19) … enfin, pas vraiment car c’est lui qui fait presque tout, en nous aidant, en nous aiguillant, en nous aiguillonnant aussi parfois, … avec l’aide de l’Esprit Saint.

Sachons reconnaître son action, et n’ayons pas peur de dire, à l’instar de Jean, quand quelque chose d’inattendu nous arrive, qui nous guérit d’un travers ou nous sauve d’un accident (ou nous l’évite) : « C’est le Seigneur ! », ou « C’est la Providence ! Le Saint Esprit ! » … et ensuite de dire : « Merci Seigneur ! Merci mon Dieu ! »

Seigneur Jésus,

merci d’être toujours présent près de nous

dans nos nuits de désert, de tracas ;

de nous donner des conseils

tout en nous laissant libres de les suivre ;

de nous inviter à ta table maintenant

et au banquet des noces de l’Agneau.

Permet que nous entendions ta voix

et que nous te suivions.

Francis Cousin    

 

 

Pour télécharger la prière illustrée  , cliquer sur le titre suivant:

Image dim Pâques C 3°

 

 

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