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5ième Dimanche de Carême (Jean 8, 1-11) :  « Dieu nous tourne vers l’avenir… » (Francis Cousin)

« Dieu nous tourne vers l’avenir… »

 

Mais il semblerait que nous ayons peur de cet avenir, parce que nous ne le connaissons pas. Et que nous préférons regarder ce que nous connaissons, parce que c’est réel…

Nous ne sommes pas les premiers à réagir ainsi. Au temps des apôtres, quand Jésus était encore avec eux, par trois fois il leur a annoncé sa mort et sa résurrection (que nous célébrerons dans quinze jours), mais ils n’y croyaient pas vraiment … cela leur paraissait impossible !

Tous les textes de ce dimanche nous poussent à regarder vers l’avenir … vers un « pays où coule le lait et le miel », promesse terrestre qui devient avec Jésus promesse spirituelle … même si c’est en disant de ne pas regarder en arrière.

Dieu dit, par la bouche d’Isaïe : « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais une chose nouvelle … un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides … » ( 1° lecture).

Texte qui nous fait penser au passage de l’apocalypse : « Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. (…) « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : ’’Voici que je fais toutes choses nouvelles’’. » (Ap 21,1-5).

La terre nouvelle, c’est la vie éternelle dont nous a parlé Jésus, lui qui est le chemin. Mais pour lui, le chemin qu’il nous propose, contrairement à tous les chemins où on peut aller et venir, dans un sens ou un autre, ce chemin n’a qu’un sens : celui qui mène au Père, un chemin fléché, à sens unique … mais qu’il nous arrive parfois de prendre à contre-sens …

Alors Jésus nous dit : « Regardez votre passé, ce que vous avez fait. Il est temps de changer, de tourner votre tête vers l’avenir. Convertissez-vous, regardez vers moi qui suis le chemin et le bout du chemin ».

C’est ce qu’a fait saint Paul, qui peut écrire aux Philippiens : « À cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ, et, en lui, d’être reconnu juste, non pas de la justice venant de la loi de Moïse mais de celle qui vient de la foi au Christ. (…) Oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut. » (2° lecture), vers la Vie Éternelle.

Dans l’évangile où une femme adultère est présentée à Jésus, les scribes et les pharisiens regardent en arrière pour accuser la femme, et surtout pour la condamner : « Dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. ». Mais ils oublient de regarder en eux leur manière de vivre, et surtout leurs propres manquements à la loi de Moïse. C’est ce que leur rappelle Jésus en disant : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. ». Alors seulement ils se rendent compte qu’ils ne sont pas meilleurs que la femme adultère, et ils s’en vont les uns après les autres.,

Là, Jésus leur demande de regarder en arrière, non pas pour y retourner, mais pour, à partir de leur propre histoire, avancer sur le chemin vers Dieu son Père, sur le chemin de la justice.

Avoir ce regard résolument tourné vers l’avenir, un avenir hors du temps, éternel, est encore une demande qui est faite régulièrement, notamment par le pape François, quand celui-ci nous demande d’avancer sur le chemin de la sainteté, à l’image de Jésus, par des petits gestes simples. Comme d’arrêter les commérages, de s’occuper des affaires des autres … comme les scribes et les pharisiens de l’évangile. Oh, bien sûr, on ne demande jamais la lapidation … mais c’est parfois une forme de lapidation morale …

Posons-nous la question : Notre regard est-il tourné vers l’avenir, ou vers le passé ? Vers Dieu et la Vie Éternelle, ou vers nos petits problèmes ?

Ayons une vision positive, constructive. Comme Jésus, qui a toujours les yeux tournés vers son Père, et qui nous incite à faire de même : « Va, et désormais ne pèche plus. »

Seigneur Jésus,

Tu ne cesses de nous parler de ton Père,

du Royaume des cieux, de la Vie Éternelle,

de ce que nous devons faire pour y parvenir …

et nous restons avec nos petits problèmes terre à terre,

à nos commérages …

Bouscule-nous !

Nous en avons bien besoin !

 

Francis Cousin

 

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Image dim carême C 5°