« Faly aho, Je suis heureuse »…

L’entrée au ciel de Sœur Euphrasie de l’Immaculée Conception,

du Carmel de Tuléar à Madagascar, racontée par l’une de ses Sœurs…

 

            Le matin du 14 septembre, vers 3h30, Sœur Euphrasie de l’Immaculée Conception est décédée à l’hôpital à l’âge de 44 ans, après 18 ans de vie religieuse.

            Sœur Marie Euphrasie vit le jour le 2 mars 1967 à Tananarive où son père, gendarme, vivait dans une garnison. A trois ans, elle perd sa mère. Elle a un frère plus jeune, qui sera religieux par la suite. Elle entendra, elle, l’appel du Seigneur à l’âge de 15 ans.

            Mais le papa s’opposait formellement au désir de vie religieuse de sa fille jusqu’au jour où, à l’occasion d’un pèlerinage à Lourdes, il changea d’avis. Sa fille, qui y voit la main de la Mère de son Bien – Aimé, prendra le nom de Sœur Euphrasie de l’Immaculée Conception lors de sa première Profession au Carmel de Belemboka – Tuléar le 10 octobre 1993. 

            Lors de sa Profession solennelle, le 13 septembre 1997, elle demanda une grâce spéciale à son Seigneur : celle de mourir carmélite. Alors quand la dernière maladie s’est déclarée, elle a compris que le Seigneur lui demanderait, peut-être, la consommation de cette prière faite dans le feu de sa donation perpétuelle.

            « Sœur Euphrasie – témoignent les Sœurs de Belemboka – a passé parmi nous entière, gaie et vive, se portant toujours volontaire pour égayer la Communauté. Très portée aux relations et communicative, elle avait une mine d’histoire pour la récréation. Elle a su partager aux sœurs plus jeunes ce qu’elle a approfondi chez nos Saints du Carmel, surtout ce qu’elle a puisé chez Ste Thérèse de l’Enfant Jésus ».

            Généreuse et énergique, elle a laissé les études littéraires qu’elle faisait à l’Université de Tananarive pour tout donner à Jésus. C’est peut-être en raison de cette grande énergie qu’elle a pu continuer ses offices habituels, malgré le mal qui évoluait. Après une première intervention chirurgicale à Tuléar, elle a été évacuée sur Tananarive. Le Monastère de Saint Joseph de Ampasanimalo l’a accueillie avec joie et générosité. 

            Beaucoup des Sœurs et de frères ont pu l’assister et l’entourer dans ses derniers jours.

            Les Sœurs aînées qui terminaient leur session à Itaosy et les Sœurs de l’Association sont passées nombreuses à la clinique pour une dernière visite le mardi 13 septembre, jour anniversaire de sa Profession solennelle : pour toutes elle avait un sourire et montrait sa joie de les voir. Cette maladie nous a fait toucher du doigt une fraternité et une solidarité qui ne se paient pas de mots. Le samedi 3 septembre elle avait reçu l’onction des malades dans la chapelle du Monastère de Ampasanimalo, entourée par la Communauté. Dans les derniers entretiens, après un bref historique de sa maladie,  elle parlait du ciel : l’éventualité de passer de ce monde vers le Père, ne lui causait guère de peur, mais joie et bonheur : voir la Vierge Marie, Thérèse de l’Enfant Jésus, Jésus lui-même, le Père…  Pendant la maladie quand la douleur était lancinante elle offrait tout pour l’Eglise, pour les prêtres. Elle expira le matin du 14 septembre vers 3h30 : jour de la Croix glorieuse. Encore une fois la victoire du Christ se manifeste dans la faiblesse humaine.

            Le soir du 14 septembre une Eucharistie a été célébré dans la chapelle du Monastère : étaient présents une quinzaine de prêtres et surtout  son frère religieux, actuel Provincial des Capucins. Le cercueil a quitté Tananarive le matin du 15 septembre. A Fianarantsoa le convoi s’est arrêté vers 13h30, accueilli par les moniales de Ankidona et l’Archevêque, Mgr Fulgence RABEMAHAFALY. A 23h30 le cercueil est arrivé à Tuléar : beaucoup de religieux, religieuses et laïcs étaient prêts à l’accueillir à la sortie de la ville. L’enterrement a eu lieu samedi 17 septembre et son corps repose dans son Monastère si cher à son cœur. Les derniers mots qu’on a entendus sur ses lèvres, semble – t – il, étaient : « Faly aho », « Je suis heureuse ». Tu es pleinement heureuse, Sœur Euphrasie ; reste avec nous et donne nous ton ardeur et ta joie pour servir le Seigneur Jésus.

 

 

 

 

       

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One thought on “« Faly aho, Je suis heureuse »…

  1. GOUIN Roger

    Chère Sœur Euphrasie,

    Que de bonté et d’attention lors de notre passage au Monastère dans les années 1999/2000/2001 pour la lutte anti acridienne avec les pilotes de l’armée de l’air, hôtel et restauration, tout était parfait, maintenant en 2019 nous apprenons ton décès, quelle triste nouvelle, nous n’en avions plus depuis quelques années.
    Nous avons le souvenir de tes qualités humaines hors du commun.
    Repose en paix dans ton Monastère, là où tu te plaisais tant.
    Famille GOUIN Roger, chef des bases lutte anti acridienne

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