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Fiche N°16 : La révélation de la divinité de Jésus (Jn 8,12-59)

Souvenons-nous… Au tout début de ce chapitre, les scribes et les Pharisiens ont amené à Jésus une femme surprise en flagrant délit d’adultère pour lui tendre un piège… Mais Jésus l’a déjoué et il a révélé en cette occasion « les entrailles de Miséricorde de notre Dieu » (Lc 1,78). « Je ne te condamne pas », lui a-t-il dit. « Va, désormais ne pèche plus ». Et juste après il a déclaré : « Je Suis la lumière du monde »…

En effet, avec Lui et par Lui, la Lumière de la Miséricorde est venue éclairer tous les pécheurs que nous sommes… Et si nous acceptons de la recevoir, elle nous purifiera, jour après jour, et par elle le projet de Dieu sur chacun d’entre nous s’accomplira : « Que nous soyons tous saints et immaculés en sa présence dans l’Amour » (Ep 1,4). Et « être dans l’Amour », c’est « être dans la Lumière », car « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16), et il est aussi « Lumière » (1Jn 1,5). Nous retrouvons ainsi par ces parallèles que la Lumière dont nous parlons est celle de l’Amour. Etre dans la Lumière, c’est ouvrir son cœur à l’Amour, c’est accepter de se laisser aimer tels que nous sommes. Et cette aventure est toujours possible, car Dieu, de son côté, ne cesse de nous aimer, quelque soit l’état de notre misère. Dieu, en Jésus Christ, s’est en effet révélé comme étant « Pur Amour » : il ne désire, il ne veut, il ne cherche que notre bien… C’est ainsi que face à la misère du péché, l’Amour prend le visage de la Miséricorde qui aime le pécheur tel qu’il est, désirant encore et toujours son seul bien… Si le péché nous prive de la Plénitude de la Vie, le meilleur qu’il puisse arriver à un pécheur est de se repentir, de renoncer au mal qu’il commet pour justement pouvoir accueillir cette Plénitude dont il est privé par suite de ses fautes et que Dieu désire toujours pour Lui… C’est pourquoi le Fils est venu dans le monde comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29) en proposant « le pardon des péchés » (Lc 5,20) et avec lui « la vie en surabondance » (Jn 10,10). Il suffit juste de consentir de tout cœur à ce Pur Amour, instant après instant, en se laissant aimer tels que nous sommes… Et « si nous sommes infidèles, lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même » (2Tm 2,13). Alors, de pardon en pardon, de guérison intérieure en guérison intérieure, « ce qui est impossible pour les hommes » se réalisera, « car tout est possible à Dieu » (Mc 10,27)…

 

Le témoignage de Jésus (Jn 8,13-59)

Jésus vient donc de dire « Je Suis la Lumière du monde ». Pourquoi les Pharisiens, en Jn 8,13, n’acceptent-ils pas son témoignage (cf. Dt 17,6 ; 19,15 ; Nb 35,30) ? Pourtant, que ne cesse de dire Jésus (cf. Jn 8,45-46) ? Et que se passe-t-il alors (cf. Jn 15,26 ; 1Jn 5,6) ? Or 1Jn 5,6 renvoie à 1Jn 5,9-10 ; conclusion (cf. Jn 5,36-38 ; 8,54). Mais pour accueillir l’action de ce dernier, que faut-il faire ? Que prouve alors le refus de croire des Pharisiens (cf. Jn 8,47) ? En quels termes Jésus en parle-t-il en Jn 8,19 ? Ils sont donc dans les ténèbres, privés de la Lumière de Dieu sans laquelle on ne peut reconnaître la Lumière…

Ces Pharisiens prétendent qu’ils sont « des fils d’Abraham » (cf. Jn 8,33.39), que Dieu est leur Père (cf. Jn 8,42), mais quel est en fait le maître à qui ils obéissent (cf. Jn 8,44) ? Noter toutes ses caractéristiques (voir aussi Jn 8,50 ; 10,10) ; puis, en en prenant systématiquement le contre pied, retrouver l’attitude qui caractérise Jésus (1 – Jn 4,34 ; 6,38-40 ; 14,31 ; 2 – Jn 10,10 ; 6,33-35 ; 6,47-48 ; 6,54.57 ; 20,30-31 ; 3 – Jn 14,6 ; 4 ‑ Jn 8,26.28-29 ; 5,19-20), et donc celle de tout fils de Dieu…

En Jn 8,21, où va donc Jésus (cf. Jn 14,12.28 ; 16,10.17.28) ? Or que désire-t-il (cf. Jn 17,24) ? Mais pour que ce désir s’accomplisse, qu’attend-il des hommes (cf. Jn 14,1) et pourquoi (cf. Lc 18,26-27 ; 15,1-7 ; 14,3) ? En effet, quel est le seul désir de Dieu (cf. 1Tm 2,3-6) ? Que va-t-il mettre en œuvre pour arriver à ses fins (cf. Jr 32,41) ? En tout ce qu’Il Est – Lui qui s’appelle « Je Suis » ! – qu’Est-il alors pour chacun d’entre nous (cf. Jn 4,42 et donc 8,51 ; Lc 1,47 ; 2,11 ; Ac 5,31 ; 13,23 ; Ph 3,20 ; 1Tm 1,1 ; 4,10 ; 2Tm 1,8-11) ? Et s’il est ainsi, qu’Est-il alors en Lui-même (cf Tt 3,4‑7 ; 1Jn 4,8.16 ; et donc 2Co 1,3) ? Que se passera-t-il donc pour celui qui refuse de s’ouvrir à la Révélation que Dieu fait de Lui-même en Jésus Christ (cf. Jn 8,24 ; 3,16-18) ?

Nous retrouvons donc ici « la Vérité » de Dieu qui vient se révéler et s’offrir en Jésus Christ à notre vérité ; si nous acceptons ainsi de faire la vérité sur nous-mêmes à la lumière de cette Vérité de Dieu, que se passera-t-il d’après Jn 8,31-36 (cf. Lc 4,18-19 ; Ga 5,1.13) ? Et de quelle Présence sera-t-elle le fruit (cf. 2Co 3,17) ? Retrouver ainsi la racine de l’expression employée en 8,32 : « connaître la vérité » (mettre ensemble Jn 17,3 ; 6,63a ; 16,13).

Noter enfin une des plus belles affirmations de la divinité du Christ en Jn 8,56-58 ; ses auditeurs hostiles ne s’y sont pas trompé : comment jugent-ils cette Parole et que font-ils aussitôt (cf. Mt 9,3 ; 26,65-66) ? Mais en agissant ainsi, que révèlent-ils à nouveau (cf. Jn 8,47 car Ps 36,10) ? Et que fera encore et toujours le Seigneur par son Eglise (cf. Ac 3,12-26) ? Comment répondra-t-il en effet à tout le mal qu’ils lui ont fait (cf. Ac 3,26) ? Car Dieu est le Père de tous les hommes, sans exception (cf. Jn 20,17‑18), et il n’a qu’un seul désir : qu’ils soient tous sauvés…

                                                                                                                     Diacre Jacques Fournier

Correction de la fiche N°16 :

CV – 16 – Jn 8,12-59 correction