« Il n’est pas ici, car il est ressuscité ! » (Mt 28,1-10 ; Dimanche de Pâques – Francis COUSIN)
La veille du sabbat, le vendredi que nous appelons saint, Jésus meurt sur la croix. Premier jour.
Le samedi, jour du sabbat, fête de la paque juive. Deuxième jour.
Le premier jour de la semaine, celui que nous appelons Dimanche, le jour du Seigneur, Jésus ressuscite. Troisième jour.
« Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. » (Mt 20,18-19)
Des trois évangiles synoptiques, Matthieu est le seul à mettre son récit dans un style apocalyptique, aussi bien pour le vendredi saint que pour la Pâques. Le vendredi, si tous les trois auteurs parlent des ténèbres qui recouvre la terre de la sixième heure (midi) à la neuvième heure (15 h), et du voile du temple que se déchire de haut en bas, Matthieu est le seul à parler d’un tremblement de terre : « la terre tremblaet les rochers se fendirent. Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens. » (Mt 27,51-53). De même le jour de Pâques : « Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. ». C’est le signe de la manifestation la présence de Dieu, comme ce fut au mont Sinaï avec Moïse (Ex 19,18) ou à l’Horeb avec Elie ( 1R 19, 11-12).
Il est aussi le seul à parler de femmes qui viennent le matin de Pâques, Marie-Madeleine et l’autre Marie (Laquelle ?), non pour faire l’embaumement du corps de Jésus, mais simplement pour voirle tombeau, les mêmes qui étaient restées là, « assises en face du sépulcre », le vendredi. Comme nous le faisons quand nous ’’rendons visite’’ à nos proches dans un cimetière.
Que dit cet ange musclé qui roule la pierre du tombeau et saute dessus ? « Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voirl’endroit où il reposait. Puis, vite, allez direà ses disciples … »
Il demande aux femmes, d’abord de l’écouter, puis de vérifier ses dires en regardant, et enfin, en urgence, vite, d’aller annoncer la nouvelle aux disciples, de partagerce qu’elles viennent de vivre.
On remarquera que c’est un petit peu ce que nous vivons à la messe : on commence par écouterla Parole de Dieu et son explication, puis nous voyons(dans la foi) le pain et le vin changés en corps et sang du Christ, et ensuite nous sommes invités à aller partagernotre foi avec ceux que nous rencontrerons (sans le critère d’urgence …, mais …).
Ce qui n’est pas tellement surprenant puisque la messe est le « mémorial de la passion et de la résurrectionde Seigneur. » (CEC 1330)
Mais ce Jésus qui « n’est pas ici », il n’était pas bien loin, puisque, à peine les femmes parties du tombeau, « remplies à la fois de crainte (de Dieu, et non pas peur)et d’une grande joie », voilà qu’au détour du chemin, elles se trouvent nez à nez face à lui : « Soyez sans crainte (sans peur), allez annoncer à mes frèresqu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »
C’est la première fois que Jésus utilise ce vocabulaire (mes frères) en parlant de ses disciples. Peut-être utilise-t-il ce terme en pensant à ce qu’il a dit à sa mère Marie et à Jean sur le bois de la croix : « Voici ta mère … voici ton fils » (Jn 19, 26-27) …
Jésus est vraiment vivant, les femmes l’ont vu, l’ont touché, se sont prosternés devant lui …
Et il est toujours vivant, comme il l’a dit : « je suis avec vous tous les joursjusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20)
Jésus est ressuscité, il est toujours vivant. Soyons dans la joie. Alléluia !
Jésus est ressuscité
par la volonté de son Père.
La vie a vaincu la mort.
Il nous ouvre le chemin vers son Père.
Soyons dans la joie.
Alléluia !
Francis Cousin
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