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4ième Dimanche de l’Avent (Jean 1, 6-8 ; 1-28) – Francis COUSIN)

« Que tout m’advienne selon ta parole. »

L’évangile de ce jour nous fait le récit de l’annonciation de l’incarnation de son fils Jésus dans le sein de Marie, répondant à l’annonce, dans la première lecture, du prophète Nathan au roi David : « Le Seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison. … je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi … Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. ». À David qui voulait construire une maison de pierre pour l’arche de Dieu, celui-ci refuse, mais lui annonce, dans sa maisonnée¸ dans sa descendance, un successeur qui affirmera pour toujours sa royauté.

Le Dieu tout-puissant, Seigneur du ciel et de la terre, le très-haut, envoie son fils sur la terre pour renouveler l’alliance qu’il avait faite avec les hommes.

Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi !?

La religion des Chrétiens est la seule où Dieu ’’s’abaisse’’ pour devenir homme !

Alors que d’autres croient en l’homme, … en l’argent, … en la puissance, … ou en plusieurs dieux, … quand ils ne croient pas seulement en eux !

Jésus incarné, ce n’est plus le Dieu d’en haut, le tout-puissant qu’on craint de peur, mais un Dieu ’’concret’’, qu’on peut toucher, à qui on peut parler, que l’on peut aimer. C’est un Dieu qui s’approche de nous, qui est proche de nous, et qui nous aime tout autant que son Père …

Un Dieu dont saint Irénée dira : « À cause de son amour infini, le Christ est devenu ce que nous sommes, afin de faire de nous pleinement ce qu’il est. », ce que d’autres pères de l’Église ont traduit par la suite en : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ».

Et cela si nous ressuscitons à la fin des temps dans le Royaume de Dieu dont il nous a ouvert le chemin.

On voit bien comment l’annonciation et Noël sont liés avec Pâques et la résurrection de Jésus. Ce que nous rappelle d’ailleurs l’oraison de l’Angélus : « Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé ; conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. ».

L’incarnation est quelque chose qui nous surprend ; d’abord que Dieu veuille que son fils prenne chair humaine ! Et sous quelle forme ! Il aurait pu apparaître directement comme un adulte, « Deus ex machina » ! Mais non, Dieu préfère le faire naître comme tous les humains, d’une maman, avec neuf mois de grossesse. Et là encore, il aurait pu le faire naître chez des gens riches, de la ’’bonne société’’, dans un château ou chez une reine …

Mais non ! Dieu préfère le faire naître dans le corps d’une jeune fille, Marie, non encore mariée, mais fiancée, en promesse d’alliance (… comme Jésus qui vient pour établir une nouvelle alliance avec les croyants ! ) … dans un petit village inconnu de Galilée, dans le royaume du nord de la Palestine, loin de Jérusalem … à Nazareth, un village dont on n’attend rien : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » (Jn 1,46).

C’est la manière de faire de Dieu : toujours privilégié les petits, les humbles : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » (Mt 11,25). (Et c’est encore le cas depuis pour les différentes apparitions de Jésus ou de Marie …).

Marie, qui a bénéficié d’une préparation spirituelle, qu’elle n’a peut-être pas connu, mais qui existe dès avant sa conception puisqu’elle est conçue sans le péché originel (ce que nous avons fêté il y a une dizaine de jours) et qui a continué toute sa vie.

D’ailleurs, quand l’ange la visite, après un moment de stupeur et un long monologue de Gabriel lui expliquant le projet de Dieu, Marie répond très calmement, dans une phrase où on sent déjà le consentement à ce projet : « Comment cela va-t-il se faire … ». Et après les explications de l’ange, elle dit : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. ».

Marie se fait vraiment l’humble servante : elle laisse faire Dieu ; C’est Dieu qui est actif, et Marie reste totalement passive : « que tout m’advienne ».

On avait montré la semaine dernière l’humilité de Jean-Baptiste. On voit cette semaine l’humilité de Marie … et si on ajoute l’humilité de Joseph qui accepte tout, on voit combien la venue de Jésus est entourée de personnes humbles, que ce soit dans la conception et la naissance de Jésus que dans son démarrage dans sa vie publique.

On pourrait traduire la parole de Marie d’une autre manière, qui veut dire la même chose : « Que ta volonté soit faite », qui montre bien que c’est la volonté de Dieu qui prime.

On a la même chose lors de l’agonie de Jésus à Gethsémani, dans une dernière prière à son Père, et de manière encore plus nette : « … cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne. » (Lc 22,42).

On a aussi cette même phrase dans le Notre Père : « … que ta volonté soit faite… ».

Ce qui doit se traduire pour nous : « Que ta volonté soit faite … en moi … par moi … »

Y avons-nous déjà pensé ? Quelle est cette volonté de Dieu pour moi ?

Oh bien sûr, nous n’avons pas d’ange pour nous expliquer …

Encore que … ? Cela peut être une personne … un livre … (la Bible !) … un évènement … ou notre ange gardien … ou l’Esprit Saint !

Sommes-nous prêts à dire, comme Marie, comme Jean-Baptiste, comme Jésus, avec humilité : « Que, par moi, ta volonté soit faite » ?

Et c’est une question qui ne se pose pas seulement pour les jeunes …

Les plus âgé(e)s ont aussi à réfléchir sur cette volonté de Dieu dans leur vie …

Car Dieu attend toujours quelque chose de nous … quel que soit notre âge …

Dieu est toujours en attente que nous fassions sa volonté, que nous le laissions entrer en nous … que nous le laissions agir par nous … jusqu’au bout de notre vie …

Terminons avec la fin de la prière du père Christian Delorme, sur la fiche de réflexion de l’avent de cette semaine proposée par le diocèse :

Moi aussi, Seigneur,

je veux savoir te faire une place.

À toi, au Père et à l’Esprit !

Moi aussi je veux devenir écrin,

tabernacle de ta Présence.

Moi aussi je veux te sentir grandir en moi,

pour pouvoir de donner aux autres.

Francis Cousin

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

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