« Prêts pour le repas de noce ? »
Novembre, dernier mois de l’année liturgique, qui commence par la Toussaint … et la fête de tous les défunts …
C’est un mois qui nous amène à penser davantage à l’au-delà, à notre fin dernière … sur la terre … , et surtout à notre possibilité d’entrer dans le paradis … de manière simultanée, ou en retrait … après un temps d’attente, dans notre temps terrestre …
Parce qu’après la mort, il n’y a plus de temps terrestre, le temps n’existe plus … Plus besoin de montre, il n‘y a que le temps présent. Plus de passé, plus de futur, seul l’instant est.
Sur cette terre, nous sommes tous dans l’attente de notre mort. Certains avec peur et angoisse … D’autres sans faire un compte avec cela : ça viendra quand ça viendra (les jeunes filles insouciantes) … D’autres en se préparant spirituellement et humainement, quelle que soit leur religion (les jeunes filles prévoyantes), … si tant est qu’on puisse y arriver parfaitement …
Pour nous Chrétiens, nous sommes dans l’attente de cette rencontre avec Jésus-Christ, avec Dieu, … avec tous les saints qui sont déjà auprès de lui, … avec, on peut l’espérer et le souhaiter, des membres de notre famille … et peut-être quelques surprises d’y voir des gens qu’on ne pensait pas trouver là, … ou de ne pas y voir des gens qu’on aimait et dont la présence nous semblait évidente …
Mais cela, c’est la volonté de Dieu, car « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » (1 S 16,7).
Dans l’évangile de ce jour, on voit deux types de jeunes filles, mais ce peut être n’importe quelle personne : Les prévoyantes, celles qui ont de l’huile en réserve, et les insouciantes qui elles n’en ont pas. Avec des conséquences importantes : les premières entrent au banquet de noce, et les autres sont exclues : « Je ne vous connais pas ! ».
Mais quelle est donc cette huile, qui est un peu le sésame pour entrer dans la salle du banquet, dans le royaume des cieux ? Cette huile que nous devrions, nous aussi, avoir en réserve ?
Jésus ne le précise pas … mais on peut penser que c’est ce qui est l’essentiel de Dieu : l’amour. Ce qu’il est depuis toujours, qu’il a donné à son Fils et à l’Esprit, ce qui est à la base de l’enseignement de Jésus …
C’est ce que nous avons vu il y a quinze jours, avec les deux commandements de l’amour : l’amour pour Dieu, et l’amour entre les hommes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22,37-39).
Pour le confirmer, saint Jean de la Croix nous dit : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour ».
Mais l’époux tarde, … et nous risquons, comme les jeunes filles de la parabole, de trouver le temps long … et de nous endormir … pas seulement physiquement, mais spirituellement … de laisser tomber ce Dieu qui nous attend … comme les apôtres à Gethsémani, quand Jésus priait le Père d’éloigner la coupe du sacrifice …
Les portes du festin de noce sont encore fermées … Jésus que les premiers chrétiens attendaient pour bientôt n’est pas encore revenu … et les portes ne seront ouvertes qu’à la fin des temps, à la parousie de Jésus … et on ne sait ni le jour ni l’heure de son retour.
Alors les trompettes sonneront et un héraut criera : « Voici l’époux, sortez à sa rencontre ».
Serons-nous prêts ? avec suffisamment d’huile, d’amour, pour aller vers lui sans baisser la tête ?
Saint François d’Assise priait : « Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mort corporelle, à laquelle nul homme vivant ne peut échapper. Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels. Heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés, car la seconde mort ne leur fera pas mal. »
Prions pour qu’à cette heure de notre mort nous ayons encore suffisamment d’huile, d’amour vrai dans notre cœur, pour que nous puissions allumer notre lampe, que notre cœur inonde de lumière, de cette lumière qui brille dans les ténèbres du monde, et que les ténèbres ne peuvent pas arrêter, et que nous puissions entrer dans la lumière éternelle de Dieu.
Seigneur Jésus,
Nous voulons tous
nous retrouver dans ton paradis,
mais l’attente est longue
et nous risquons de t’oublier,
et ton commandement d’amour avec …
à cause des attraits du monde,
de notre égoïsme, de notre suffisance …
Aide-nous à rester vigilants.
Francis Cousin
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