« … afin d’embaucher des ouvriers
pour sa vigne. »
Au départ de cette parabole, il y a un appel par le maître du domaine auprès d’ouvriers pour travailler à sa vigne. Et il le fait plusieurs fois dans la journée. Son domaine, c’est l’Église.
À la fin, il y a la récompense du travail, le salaire … qui est le même pour tous : c’est la vie éternelle.
Souvent les commentaires se sont intéressés à la fin de la parabole, quand tout le monde touche le même salaire. C’est vrai qu’à nos yeux humains cela paraît inadmissible, avec notre droit du travail, nos mentalités païennes et intéressées … mais on ne peut pas multiplier la vie éternelle … cela n’a aucun sens.
Mais avant, tout au long de la journée, il y a le travail, … le développement de l’Église, … sa mission …
Et ce qui me semble intéressant, c’est de voir que le maître du domaine, c’est-à-dire Dieu, ne cesse de retourner au village pour embaucher de nouveaux ouvriers …
Faut-il donc que les besoins de son domaine soient immenses … que les besoins de l’Église soient immenses … ?
Sans nul doute ! Car non seulement Dieu lui-même ’’embauche’’, mais il demande, par Jésus, de participer à cette embauche : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » (Mt 9,37-38).
Dieu met dans le cœur de chacun l’amour envers lui, l’amour des autres, l’amour de l’annonce de l’évangile …
Mais est-ce suffisant ?
Il faut aussi des humains qui soient là pour inviter les gens à participer à la vie de l’Église …
Dans la parabole, le maître envoie les gens à sa vigne, … mais dans le travail de la vigne, il y a plusieurs façons de travailler, et c’est l’intendant qui va répartir les tâches : on peut couper le raisin (les vendangeurs), porter le raisin à la remorque (les porteurs), amener la remorque au pressoir (les cochets), presser le raisin (les fouleurs) … jusqu’à la mise en bouteilles. Tous participent à l’élaboration du vin. Et chacun, en fonction de ses capacités ou de ses goûts, se trouve associé à l’un ou l’autre poste.
Il doit en être de même dans notre Église … et dans chacune de nos paroisses…
Bien sûr, quand on parle d’ouvriers pour la moisson, on pense d’abord aux prêtres. Et comme ils ont répondu à l’appel de Dieu, on le laisse souvent faire !! … et on ne cherche pas à susciter des vocations … Mais il faut parfois un élément déclencheur pour qu’une vocation naisse … La rencontre avec un religieux, une religieuse, un prêtre, même un laïc … peut amener à penser à la vie religieuse … ou entretenir ou confirmer une vocation naissante … ou au contraire annihiler celle-ci !
C’est la question que tout chrétien devrait se poser : ais-je déjà parler à un jeune qu’il pourrait entrer dans la vie religieuse ? Et aux parents : Est-ce que j’ai déjà pensé qu’un de mes enfants pourrait entrer dans la vie religieuse, et quelle serait ma réaction ?
Il y a une quantité d’autres choses à faire dans l’Église auxquelles chacun peut participer : on pense à tout ce qui a trait à la liturgie : les fleurs, les chants, la musique, les lecteurs, les quêteurs, l’accueil, les donneurs de communion … ceux qu’on voit … et tous ceux qu’on ne voit pas : les balayeuses (et parfois des balayeurs), ceux qui rédige les prières universelles, qui font les photocopies, qui assurent le secrétariat ou la comptabilité, qui s’occupe de l’ordinateur ou du site internet de la paroisse … et puis les catéchistes, c’est le moment où on en cherche … et puis …
Cela fait beaucoup de monde …
Mais qui va chercher tous des gens ?
Dieu bien sûr, qui ne cesse d’inciter les gens à participer à la vie de son Église …
Mais pas que lui.
Il y a des paroisses où c’est le prêtre qui s’occupe de tout, d’autres où le prêtre demande aux laïcs de chercher, et d’autres où il y a une recherche partagée et discutée entre tous … la décision finale revenant au prêtre. C’est sans doute la meilleure solution.
Mais je crois qu’il faut nous mettre à l’image de Dieu, qui sans cesse va à la recherche de personnes pour que son Église soit vivante, du matin au soir, chaque jour …
Prier pour que le Père envoie des ouvriers à la moisson, c’est bien …mais ce n’est pas suffisant. Il faut que chacun se sente concerné par la mission de l’Église et y participe … avec ses moyens … avec ses charismes … avec son cœur …
Comme le disait saint Paul :
« Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit.
Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur.
Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous.
À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien.
À celui-ci est donnée, par l’Esprit, une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; un autre reçoit, dans le même Esprit, un don de foi ; un autre encore, dans l’unique Esprit, des dons de guérison ; à un autre est donné d’opérer des miracles, à un autre de prophétiser, à un autre de discerner les inspirations ; à l’un, de parler diverses langues mystérieuses ; à l’autre, de les interpréter.
Mais celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier. » (1 Co 12, 4-11)
Tous, nous avons à aider Dieu à trouver des ouvriers pour la mission de l’Église.
Seigneur Dieu,
tu es toujours à la recherche
de nouveaux ouvriers
pour que vive ton Église,
mais tu n’es pas seul.
Chacun de nous est invité
à participer à la vie de ton Église,
et à susciter de nouveaux ouvriers
pour la mission de celle-ci.
Aide-nous de ton Esprit.
Francis Cousin
Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après: