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18ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 14, 13-21) – Francis COUSIN)

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

 

Ne nous arrive-t-il souvent, dans nos prières ou dans nos conversations, de dire à Dieu : « Dieu, tu devrais faire ceci ! » ou bien « Si Dieu existait, il aurait fait cela et tout le monde aurait été content ! » ou encore : « Tu vois notre situation avec le Covid-19, que ce soit sanitaire ou économique. Et c’est toujours les petits qui trinquent ! fais quelque chose pour nous ! ».

C’est une situation courante : dès qu’on a un problème qui nous semble insoluble, on demande à Dieu de nous venir en aide.

C’est ce qui est arrivé aux apôtres, devant la foule qui était assemblée autour de Jésus pour l’écouter ou pour attendre une guérison, et voyant la fin du jour arriver, ils se tournent vers Jésus pour lui dire : « L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée. Renvoie donc la foule : qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! ».

La réponse de Jésus peut sembler surprenante : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. », ce qui pourrait vouloir dire « Débrouiller-vous ! ». Mais ce n’est pas du tout le cas.

En effet, comment Jésus aurait-il pu laisser tous ces gens sans se préoccuper d’eux ?

C’est ce qu’il faisait déjà depuis qu’il avait débarqué en les voyant tous, arrivés là sans rien prévoir, partis sur un coup de tête, ou plutôt un coup de cœur, avec femmes et enfants, pour écouter ’’le maître’’ : « Il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades. ».

À l’amour débordant de Jésus envers tous ces gens répond l’attente de ceux-ci pour son enseignement : l’écouter parler de la miséricorde de Dieu qui doit se traduire en une miséricorde entre tous les hommes, le voir guérir les plus petits, ceux que l’on néglige, les malheureux, les malades, les impotents … et louer Dieu pour ses bienfaits.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

« Oui ! Mais comment ? On n’a rien, ou presque : juste « cinq pains et deux poissons ! », c’est complétement dérisoire pour une foule comme celle-ci ! Même pour nous, cela n’est pas suffisant ! ».

C’est peu, c’est sûr, mais il y a déjà une démarche des apôtres qui va dans le bon sens : comme le disait La Fontaine dans le chartier embourbé : « Aide-toi, le Ciel t’aidera ! ».

Car c’est à partir de ce petit peu que Jésus va pouvoir accomplir le miracle de nourrir tout le monde … et de récupérer douze paniers de restes. Il se tourne vers son Père, prononce la bénédiction, rompt les pains, les donne aux apôtres pour qu’ils les distribuent à la foule. Il fera de même lors de la dernière cène …

Jésus prend soin de la foule, il la nourrit gratuitement … de la nourriture terrestre … mais aussi et surtout de la nourriture spirituelle … comme il le fait encore maintenant à chaque messe.

            C’est là qu’on peut comprendre le discours d’Isaïe : « Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent, sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses, vous vous régalerez de viandes savoureuses ! Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez. » (Is 55,1-3).

Écouter l’enseignement de Jésus, comme le fit la foule. Écouter l’enseignement de Jésus, comme nous devons le faire, pas distraitement, mais avec attention … et le mettre en pratique …

Écoutons la Parole de Dieu, communions au pain de vie, laissons-nous envahir par l’amour de Dieu, toutes choses qu’il nous donne gratuitement … pour que nous allions vivre de l’amour de Dieu et devenions des témoins de son amour pour tous les hommes.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

C’est ce que Dieu continue de dire à chacun de nous : donnez à ceux qui ont faim … du pain, de l’amour, de la reconnaissance, de l’espoir, de l’attention …

On ne s’en sent pas capable ? Il suffit de peu … ne serait-ce que la volonté de le faire ! Le reste, c’est l’affaire de Dieu …avec nous …

Seigneur Jésus,

puissions-nous être comme cette foule

qui quitte toutes ses occupations

et marche longtemps

pour aller t’écouter !

Tu l’as nourrie de ta Parole

et lui as donné à manger,

gratuitement !

Et que nous puissions rassasier

toutes les faims des hommes …

avec ton aide !

 

Francis Cousin

 

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Prière dim ordinaire A 18°