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15ième Dimanche du Temps Ordinaire (Matth 13, 1-23) – Francis COUSIN)

« Vous donc, écoutez … »

Dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous parle de la parabole du semeur, bien connue ; et il termine en disant : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! ».

Sans doute les apôtres n’avaient pas bien compris le sens de celle-ci puisqu’ils demandent à Jésus : « Pourquoi leur parles-tu en parabole ? », et Jésus de répondre : « Parce qu’ils regardent sans regarder et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre. (…) Le cœur de ce peuple s’est alourdi. », et il leurs explique la parabole en commençant par « Vous donc, écoutez … ».

C’est ce que disait déjà Moïse au peuple hébreux avant de leur dire les dix commandements : « Écoute Israël … » (Dt 6,4).

L’écoute de Dieu demande que l’on prenne quelques dispositions. On ne l’écoute pas comme on écoute quelqu’un au bar d’un café. Il faut se préparer à sa rencontre, à sa présence.

Quand j’étais jeune, le prêtre commençait la prière en disant : « Mettons-nous en présence de Dieu. », qui était une démarche de nous vers Dieu. Plus tard, chez les Frères des Écoles Chrétiennes, on disait : « Souvenons-nous que nous sommes en la sainte présence de Dieu, et adorons-le ! » ce qui me semble préférable car cela montre que Dieu est toujours présent avec nous (et en nous), et qu’il nous suffit de ’’mettre le contact’’.

« Vous donc, écoutez … » la parole de Dieu par l’intermédiaire du Verbe.

Le semeur, c’est Dieu, ou Jésus son fils, ou des prophètes qui parlent en son nom. Ils sèment à profusion, sans regarder où ils sèment, généreusement … sur toute la création …

Mais en face d’eux se trouvent les forces du Mal : « Car la création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. » (Deuxième lecture).

Et ces forces du mal entrainent l’homme à faire de mauvaises actions en contradiction avec la Parole de Dieu vis-à-vis de la création, vis-à-vis de la terre.

La terre, le lieu qui accueille la semence, lieu de l’aventure de la foi de chacune et de chacun.

Ce lieu s’est formé pour chacun de nous en plusieurs étapes. C’est un lieu évolutif, où rien n’est jamais définitif et dont il faut à chaque instant prendre soin.

C’est un lieu qui se forme avant même que nous existions. Il dépend de notre histoire, de l’environnement géographique, de ceux qui nous ont précédé : nos parents qui nous ont préparé une terre (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et toutes ses sœurs ne seraient pas devenues ce qu’elles ont été si leurs parents n’avaient pas préparé une bonne terre) ; puis de nous-mêmes à partir de l’âge de raison, puis de l’adolescence, et puis de l’âge adulte, avec toutes les interférences de ceux qui nous entourent …

À partir de cette terre préparée par nos parents, nous avons pu la laisser à l’abandon, y déposer des pierres, laisser pousser les mauvaises herbes … ou nous avons pu l’améliorer, l’amender …

Nous avons pu aussi faire les deux actions, dans des ordres différents … ou même faire plusieurs changements … en fonction des évènements, de l’âge, de nos groupes de relations … et bien sûr de notre relation à Dieu, plus ou moins distante …

Il n’est jamais trop tard pour travailler ’’notre’’ terre, pour enlever les pierres ou les mauvaises herbes qui s’y trouvent, amenées là par le Malin qui profite de notre faiblesse vis-à-vis du monde … pour la bêcher avec la Bible … pour lui fournir de l’engrais avec les auteurs spirituels, dont les textes des papes récents … pour l’arroser avec les sacrements … et la mettre sous le soleil de Dieu dans la prière …

Nous pouvons le faire avec l’aide de l’Esprit Saint, pour que la Parole de Dieu de revienne pas vers lui « sans résultats, sans avoir fait ce qui [lui] plaît, sans avoir accompli sa mission. » (Première lecture).

Alors notre terre sera prête pour donner du fruit, le fruit donné par Dieu à travers nous par notre vie, envers tous eux qui nous entourent, nos enfants, nos amis, nos collègues et relations diverses … et envers nous-mêmes … en nous accueillant dans son Paradis.

Seigneur Jésus,

pour devenir des témoins de ton amour,

 il nous faut commencer par t’écouter,

pour que ta Parole soit bien comprise,

qu’elle pénètre notre cœur.

Alors seulement nous pourrons te suivre …

jusqu’en ton paradis.

Francis Cousin

 

 

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Prière dim ordinaire A 15°