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La Sainte Famille par Francis Cousin (Lc 2,22-40)

« Voici que je vous annonce une bonne nouvelle. »

 

Deux familles dans les lectures de ce jour. Deux familles à des moments clefs de l’histoire du peuple hébreux, avec à chaque fois l’intervention de Dieu pour que la famille prenne forme, c’est-à-dire qu’elle soit constituée d’un père, d’une mère, et d’un enfant.

La première famille est celle constituée d’Abram (qui deviendra Abraham) et de Saraï (qui deviendra Sara après la naissance d’Isaac), leur fils commun.

Tous les deux étaient âgés et n’avaient pas pu avoir d’enfant. Abraham avait toujours répondu aux demandes de Dieu, et se désolait de ne pouvoir donner ses biens à un enfant de lui et de Sara. Alors Dieu lui promit une descendance plus grande que les étoiles dans le ciel (première lecture).

Abraham voulait un enfant, non pas pour sa satisfaction personnelle (il avait déjà eu un fils Ismaël avec la servante de Sara, mais cela ne s’était pas bien passé entre les deux femmes …), mais pour pouvoir donner ses biens. Il ne pensait pas à lui, mais à un éventuel fils … Quant à Sara, elle n’y croyait plus, vu son âge …

Mais Dieu permit qu’ils aient un enfant. Et quand bien même, plus tard, quand Dieu demanda à Abraham de lui sacrifier son fils, il accepta, pensant que Dieu ressusciterait son fils : « Il pensait en effet que Dieu est capable même de ressusciter les morts ; c’est pourquoi son fils lui fut rendu. » (deuxième lecture). Sa foi et sa confiance en Dieu étaient totales. Mais Dieu a choisi plus simple, et il a arrêté le geste d’Abraham à temps !

Quand on voit la foi d’Abraham, on se dit que la nôtre est vraiment toute petite … et qu’on n’est pas grand-chose par rapport à lui (et à beaucoup d’autres aussi …).

La deuxième famille est celle constituée par Marie, Joseph et Jésus. Elle est toute récente puisque Jésus avait environ un mois quand, selon les prescriptions de la loi de Moïse, il fut présenté au temple de Jérusalem pour être présenté au Seigneur, pour être ’’racheté’’ à Dieu. Bizarrerie de la loi, puisque Jésus est venu sur terre pour racheter les hommes … Mais cela montre surtout que Marie et Joseph se sont comportés comme tous les juifs pratiquants en respectant la loi.

Ce qui est surprenant dans ce passage de l’évangile, c’est qu’il situe bien les événements, mais sans parler du tout de la présentation de l’enfant, sans qu’on ne parle d’un prêtre qui présenterait l’enfant à Dieu. Aucun élément sur la cérémonie …

Par contre, dans les souvenirs de Marie qui ont servi à l’écriture de l’évangile de Luc, elle qui gardait « tout dans son cœur », ce sont deux rencontres dont elle se souvient, avec deux habitués du temple, mais qui ne sont pas des prêtres.

La première rencontre, c’est avec Syméon, qui vient au temple, poussé par l’Esprit, et qui reconnait, par l’action de l’Esprit, le sauveur du peuple d’Israël parmi tous les enfants présents à cet instant et qui le prend dans ses bras, comme quelqu’un de familier. Et il loue Dieu de lui avoir permis de vivre cet instant avant de mourir, « Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. ».

Surprise de Marie et Joseph, on le serait à moins, … puis Syméon s’adresse à eux, non pas pour les féliciter, mais pour les mettre en garde sur l’avenir de Jésus qui « sera un signe de contradiction », et de Marie : « et toi, ton âme sera traversée d’un glaive », figure symbolique de ce qu’elle vivra au pied de la croix de son fils …

La seconde rencontre, avec Anne, prophétesse, âgée de 84 ans, une habituée du temple où elle vivait dans le jeune et la prière. Voyant l’enfant, elle proclame des louanges à Dieu parce qu’il va délivrer Jérusalem.

Il y avait de quoi être étonné et de se poser des tas de questions. Mais là encore, la foi et la confiance en Dieu leur permirent de rentrer tranquillement chez eux, à Nazareth.

Que retenir ?

Que par rapport à ces deux familles, notre foi et notre confiance en Dieu est vraiment petite, malgré tous les efforts que nous faisons. Et pourtant, notre vie est souvent plus simple que celle de ces deux familles.

Et puis remarquer que dans les deux cas, les enfants sont véritablement des dons de Dieu. C’est une chose que l’on oublie souvent, même dans les familles où il n’y a pas de problèmes d’infertilité, et peut-être surtout dans celles-là …

Parce que la vie est toujours un don de Dieu. Et il faut la respecter.

 

 

Seigneur Jésus,

tu es né dans une famille aimante,

et toujours tournée vers Dieu ton Père.

Ce n’est pas le cas pour beaucoup

de familles de notre entourage …

et parfois il est difficile d’y voir une famille,

première Église domestique …

Nous te prions pour que ces familles

deviennent des visages de ton amour.

 

                                                                              Francis Cousin

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Image dimanche Sainte Famille B