7ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Lc 6, 17.20-26)

« Aimez vos ennemis ! »

 

Voilà l’un des passages des évangiles les plus difficiles à admettre pour la plupart des gens, et sans doute le plus difficile à mettre en pratique !

Jésus va tout à fait à l’opposé de la pratique humaine la plus répandue et la plus partagée par l’ensemble des humains.

Aimer un ennemi ! Aimer quelqu’un qui ne m’aime pas, qui me veut du mal ! Cela ne passe pas … ou du moins, cela passe mal …

Et pourtant, c’est dans la logique d’amour de Dieu pour les hommes, qui est au cœur du message de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13,34)..

Avant cela, c’était le règne de la loi du Talion connue par son résumé : « Œil pour œil, dent pour dent ».

C’était déjà un progrès, car cela limitait la réaction à l’action première, et évitait toute surenchère dans la vengeance, ou dans les décisions de justice.

Les propos de Jésus ne permettent même pas d’avoir une attitude indifférente vis-à-vis des actions de nos ennemis : « Il m’a fait ça … c’est son problème, moi, ça ne m’intéresse pas. ».

C’est une attitude de dédain … on se considère au-dessus de l’autre … et on est bien loin d’une attitude amicale …

Bien sûr, ce n’est pas haïr … ça ne met pas d’huile sur le feu … mais ce n’est pas aimer.

Des fois, on n’est même pas concerné par un quelconque différent, mais simplement suite à un reportage à la télévision, combien de fois n’entendons-nous pas à propos du responsable d’un homicide : « Après ce qu’il a fait, on devrait le tuer ! ». Bien sûr, c’est une parole en l’air ! On ne dit pas « je », mais on … Il n’empêche …

Et quand les tueurs du Père Hamel ont été tués par les forces de l’ordre, combien de fois avons-nous entendu : « Bien fait pour eux ! » …

Sommes-nous vraiment encore chrétiens quand nous nous exprimons ainsi ?

Pourtant il arrive parfois, même si on ne les aime pas, que nous ayons une forme de respect pour ceux qui nous veulent du mal.

Un exemple nous est donné dans la première lecture, quand David et Abishaï entrèrent de nuit dans la tente de Saül, pendant que tous dormaient. Quand Abishaï veut tuer Saül, David refuse : « Qui pourrait demeurer impuni après avoir porté la main sur celui qui a reçu l’onction du Seigneur ? ». Il ne le fait pas parce qu’il aime Saül, mais pas respect pour lui, et surtout pour le Seigneur qui lui avait fait donner l’onction pour devenir roi, par crainte d’être mal vu du Seigneur.

Dans la deuxième lecture, saint Paul parle des deux Adam : « Le premier homme, Adam, devint un être vivant ; le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel qui donne la vie. Ce qui vient d’abord, ce n’est pas le spirituel, mais le physique ; ensuite seulement vient le spirituel. »

Et, dans la vie de chaque être humain, il doit en être de même. Actuellement, sommes-nous seulement dans le domaine physique, de la terre … ou déjà en partie dans le domaine spirituel, du ciel ? Quand passe-t-on d’un domaine à l’autre ?

Sans doute, pour la plupart d’entre nous, nous pensons que ce sera après notre mort … après le purgatoire ? Peut-être est-ce le futur utilisé par saint Paul qui y fait penser ?

Mais c’est être trop pessimiste et attentiste que d’attendre cela.

Parce que, quand Jésus parle, il n’utilise pas le présent de l’indicatif, mais l’impératif … c’est-à-dire que c’est une obligation : aimez vos ennemis, faites du bien, souhaitez du bien, priez, donnez, soyez miséricordieux, ne jugez pas,  ne condamnez pas, pardonnez,…

Et il n’y a pas lieu d’attendre, à cause de la comparaison avec les pécheurs ’’qui en font autant’’ … alors que nous, nous devons faire autrement …

Ce n’est pas pour demain, ou après, mais maintenant … « car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

Comment faire pour suivre cet enseignement ?

Saint Paul nous dit : « comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du ciel. »

Il faut donc se configurer au Christ, comme l’a fait saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2,20).

Et Jésus a vécu cet amour pour ses ennemis, et de manière la plus forte possible, quand sur la croix il s’écrit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23,34).

Alors que faire maintenant ?

Relire ce passage d’évangile … le relire encore …

Le méditer …

Le relire souvent … pour qu’il rentre bien dans notre tête …

Tout est dit dedans …

Et faire ce que Jésus nous demande de faire …

Même si c’est difficile !

Mais avec la grâce de Dieu, tout est possible !

Seigneur Jésus,

Tu nous demandes

vraiment une chose difficile !

Aimer nos ennemis !

C’est au-dessus de nos moyens humains.

Toi seul peut nous permettre d’y arriver,

si nous nous laissons faire par toi.

Aide-nous !

                                                                                   Francis Cousin

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant : Image dim ord C 7°

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