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6ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Lc 6, 17.20-26)

« Bénédictions et malédictions ! »

 

L’évangile de ce jour, tiré du livre de saint Luc, nous propose quatre bénédictions (ou béatitudes) et quatre malédictions.

On connaît davantage les neuf Béatitudes selon saint Matthieu données au début du discours sur la montagne (même si on a du mal à les mettre en pratique …).

Ici, Jésus descend de la montagne, et s’arrête dans un terrain plat … Il y a avec lui beaucoup de ses disciples, « et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon », donc des gens divers qui sont venus pour l’écouter et se faire guérir, des juifs et des païens …

Et au moment de commencer son enseignement, Jésus lève « les yeux sur ses disciples », c’est-à-dire que ce qu’il va dire s’adresse d’     abord à eux … parce que les autres juifs et les païens ne peuvent pas encore en saisir le sens …

À chaque bénédiction correspond, en sens inverse, une malédiction :

Heureux les pauvres                                        Malheur pour les riches

            le Royaume de Dieu est à vous                              vous êtes déjà consolés

Heureux ceux qui ont faim                               Malheur pour les repus

            vous serez rassasiés                                              vous aurez faim

Heureux ceux qui pleurent                               Malheur à ceux qui rient

            vous rirez                                                                 vous pleurerez

Heureux ceux qui sont haïs                             Malheur à ceux dont on dit du bien

            votre récompense sera grande dans le ciel           ils seront traités de faux prophètes

Et pour chacune des phrases, il y a un présent auquel correspondra un futur.

Le problème est de savoir où se trouve le passage, la limite, entre le présent et le futur.

Saint Luc nous donne la réponse dans une parabole de Jésus, dont il est le seul à faire mention : la parabole du riche mauvais et du pauvre Lazare (Lc 16,19-31) : c’est le moment de la mort, et plus précisément celui du jugement dernier.

C’est alors que l’on comprend pourquoi cet enseignement ne peut être compris pour le moment que par les disciples de Jésus : il faut croire au Royaume de Dieu après la mort.

Dans la parabole du jugement dernier (Mt 25,31-46), le Fils de l’homme sépare les brebis des boucs, et le Roi accueille dans son royaume toutes les brebis, et rejette dans le feu éternel les boucs, suscitant l’incompréhension des uns et des autres.

Pourquoi suis-je pris dans le Royaume des Cieux ? Pourquoi vais-je en enfer ?

Parce qu’ils n’avaient pas compris que leurs actions étaient bonnes ou mauvaises … Ils n’avaient pas conscience du bien comme du mal. Et que le seul juge du bien et du mal était la relation avec l’accueil de Jésus.

Ce passage de l’évangile nous met en garde contre une vision purement humaine de la vie, une vie qui serait seulement terrestre, qui s’arrête à la mort physique des humains.

Saint Paul fait la même réflexion quand il dit, dans la deuxième lecture : « Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. »

C’est ce que disait déjà le prophète Jérémie : « Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. » (1° lecture). Jérémie, qui ne connaissait pas Jésus, bien sûr, mais comme la Parole de Jésus est celle du Père, le Seigneur de Jérémie est équivalant à la Trinité. C’est pour nous le moyen « de porter du fruit. ».

Mettons notre foi dans le Seigneur, à la lumière de la Résurrection, avec l’aide du Saint Esprit !

Seigneur Jésus,

nous vivons notre vie sur terre

comme si elle était la fin de tout !

Et nous oublions ton projet :

Nous amener dans la vie éternelle,

dans « la demeure de Dieu avec les hommes »

 

                                     Francis Cousin

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