28ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Mc 10, 17-30)

La Sagesse … ou la richesse ?

 

Le ton est donné dès la première lecture : « J’ai prié, et le discernement m’a été donné. J’ai supplié, et l’esprit de la Sagesse est venu en moi. Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse. »

La Sagesse ne vient pas toute seule. On voit bien ici deux étapes.

D’abord la prière. Elle donne le discernement … entre le beau et le laid, entre le bien et le mal … C’est une première étape qui permet de classifier les choses.

Mais la Sagesse, c’est plus que cela : c’est donner des ordres de priorité, non pas entre le bien et le mal, mais à l’intérieur de ce qui est bien (parce qu’en ce qui nous concerne, on ne va pas choisir entre le ‘moins mal’ et le ‘plus mal’. Le mal, on le rejette : cf renouvellement des promesses du baptême lors de la veillée pascale.). Et pour l’obtenir, il ne suffit pas de prier, il faut supplier le Seigneur pour qu’il nous l’accorde ! Et ce n’est pas accordé à tout le monde. Même si on dit que la sagesse vient avec l’âge, ce n’est qu’une certaine forme de sagesse … et pas toujours la Sagesse.

La Sagesse est au-dessus des biens matériels, de la considération, du superflu …

Mais elle rend plus riche, mais d’une richesse spirituelle, ou philosophique, ou théologique. « Tous les biens me sont venus avec elle et, par ses mains, une richesse incalculable. »

Le psaume nous dit : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse. »

Mais pour que le Seigneur nous apprenne, il ne suffit pas qu’il « fasse son boulot », et il le fait bien, … il faut que nous soyons prêts à l’écouter. Que nous disions comme Samuel : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! » (1S 3,9).

Ou comme Salomon qui, lorsque le Seigneur lui demande en songe : « Demande ce que je dois te donner. » lui répondit : « Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal » (1 R 3,5.9), c’est-à-dire un cœur qui sait écouter. Et le Seigneur lui donna la sagesse …

Et c’est sans doute pour cela que saint Benoît, quand il écrivit la règle de son ordre, mit dans le préambule de celle-ci : « Écoute la voix du Seigneur, prête l’oreille de ton cœur », comme prémices à toute la règle.

« Écoute la voix du Seigneur », avec attention, car, nous dit la deuxième lecture : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants … elle juge des intentions et des pensées du cœur … nous aurons à lui rendre des comptes. ».

Et les comptes, on le sait, on devra les rendre au jour du jugement dernier, car : « chaque fois que vous l’avez fait ( ou pas fait ) à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. ( ou ne l’avez pas fait ). » (Mt 25,40.45), et ce que nous avons fait (ou non), ce sont les œuvres de miséricorde … c’est-à-dire l’attention que nous avons vis-à-vis de ceux qui nous entourent.

C’est justement de ce dont Jésus parle quand il demande à celui que l’on appelle le jeune homme riche s’il connaît les commandements (on notera qu’il ne parle que des commandements vis-à-vis des autres, et non pas de ceux qui concernent notre relation à Dieu. Peut-être l’a-t-il fait parce justement il lui manquait cette relation aux autres … ?). À sa réponse positive, Jésus lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » ; mais lui s’en alla tout triste, car il n’avait pas pensé aux autres, il n’avait pas affuté l’oreille de son cœur !

Et Jésus de conclure : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! », entrainant la surprise des disciples. En effet, la richesse était considérée comme étant un don de Dieu …alors dire qu’il leur sera difficile d’entrer dans le royaume de Dieu … !! Difficile à comprendre.

« Alors, qui peut être sauvé ? »

La réponse est claire : cela dépend uniquement de Dieu, qui jugera si les actes de la personne ont montré une ouverture d’esprit vis-à-vis de ceux qui l’entourent, vis-à-vis de ceux dont il s’est fait le prochain.

Mais Jésus rassure ses disciples : nul n’aura quitté qui ou quoi que ce soit pour lui ou son Évangile, sans recevoir, peut-être des persécutions sur la terre, mais assurément, « dans le mon-de à venir, la vie éternelle. ».

Dieu est toujours plein d’amour et de miséricorde envers nous !

Mais il faut que nous écoutions sa Parole et la mettions en pratique !

« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.

Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. » (Mt 5,6-7)

Seigneur Jésus,

Tu nous demandes de ne pas

oublier ceux qui vivent autour de nous.

Pas simplement en pensée,

mais en actions diverses,

en fonction de nos moyens.

Alors seulement, nous pourrons

entrer dans la Royaume de Dieu.

C’est la Sagesse que tu nous donnes

qui nous permet de le faire !

 

                                     Francis Cousin

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant :

Prière dim 28° TOB

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