23ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Mc 7, 31-37)
« Effata ! »
Jésus fait un long voyage … surtout quand on le fait à pied !
Il part de la région de Tyr, territoire païen (non-juif) à l’ouest de la Galilée, pour aller directement dans la Décapole, autre territoire païen, à l’est de la Galilée … sans que Marc ne parle de son passage en Galilée …
Peut-être pour montrer que le discours et les actes de Jésus ne concernent pas que les Juifs, mais tout le monde …
À Tyr, c’est une maman qui vient voir Jésus pour qu’il guérisse sa fille.
En Décapole, ce sont des gens qui lui amène un sourd-muet pour qu’il lui impose la main.
Ce sont d’autres personnes que les malades … qui avaient entendu parler de Jésus et qui avaient cru en son pouvoir … qui avaient foi en lui !
Cela les avait mis en route … pour rencontrer Jésus …
Cela a l’air tout simple …
Mais nous, qui avons entendu parler de Jésus, à la maison, au catéchisme, à l’église, ou ailleurs … Est-ce que cela nous a mis en route pour rencontrer Jésus ?
Il ne suffit pas d’entendre ! Il faut aussi écouter, … manger la Parole de Jésus (cf Ez 3,1-3) … pour qu’elle nous fasse changer nos comportements …
Entendre Dieu … avec son cœur …
Facile ?
Certainement non pour la plupart d’entre nous …
On dit souvent : « Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ! » …
Et c’est bien souvent notre cas. On entend ce qu’on veut bien entendre … ce qui ne nous touche pas …ce qui ne nous dérange pas … ou ce qui nous arrange … mais on reste bien souvent sourd à la Parole de Jésus, parce qu’elle nous oblige à changer …
« Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! » (Mt 11,15) … avec son cœur …
Et on pourrait dire la même chose pour d’autres sens … C’est d’ailleurs de que dit Jésus aux pharisiens après la guérison de l’aveugle-né : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : “Nous voyons !”, votre péché demeure. » (Jn 9,41).
Ce passage de l’évangile nous est lu au moment où ont lieu les jeux paralympiques, après les jeux olympiques. Et chacun aura pu constater la différence de traitement entre ces deux « jeux » au niveau de l’information : une information en continu sur plusieurs chaînes de télévision du matin au soir et des pages nombreuses dans les journaux et les magazines pour les sportifs dits « normaux » … et quelques bribes d’informations pour les personnes handicapés …
Ce qui pose la question : « Quel est le regard de la société sur les personnes porteuses de handicap ? » … mais aussi la question : « Quel est mon regard sur les personnes porteuses de handicap ? ».
Ceux qu’on voit à la télévision … c’est-à-dire ceux qui gagnent des médailles … on est de tout cœur avec eux, on les admire …
Mais les autres … ceux qui restent chez eux … ceux qui boitent, qui n’ont qu’un bras, qui sont en fauteuil roulant, les muets … les trisomiques, les malades mentaux … Au mieux, on les plaint, ou on plaint leur parents … mais quand on les rencontre au supermarché (ou ailleurs), on a du mal à les regarder, on fait comme si on ne les voyait pas …
Cela nous renvoie à la deuxième lecture : « Cela, n’est-ce pas faire des différences entre vous, et juger selon de faux critères ? Écoutez donc, mes frères bien-aimés ! Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis par lui à ceux qui l’auront aimé ? »
Au jour du jugement, où nous serons jugés sur l’amour … Qui passera devant ? …
Seigneur Jésus,
ouvre mes yeux !
Fais que j’entende …
d’abord ta Parole …
et puis les plaintes des autres,
leurs questionnements,
leurs désirs, leurs envies …
Effata !
Ouvre mon cœur, Seigneur,
aux merveilles de ton amour …
Francis Cousin
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