L’Eglise que veut Jésus-Christ : De Jésus à l’Eglise actuelle
par le Père Daniel WOILLEZ :
AVANT-PROPOS : DEMARCHES POUR CONNAITRE L’EGLISE.
1°) TROIS DEMARCHES POSSIBLES :
Quelle démarche prendre pour aborder la réalité de l’Eglise. Plusieurs démarches possibles, notamment selon le point de départ. N.B. Ces démarches ne sont pas opposées mais complémentaires.
1) DEMARCHE DEDUCTIVE. ECCLESIOLOGIE DESCENDANTE. C’EST LA DEMARCHE QUE NOUS PRENONS DANS CE DOSSIER.
1- CE QU’ELLE EST.
On commence par « en-haut ». On considère l’Eglise comme objet de foi, à la lumière de la Révélation et de la Tradition. On part de Jésus-Christ pour arriver à l’Eglise. QUELLE EST L’INTENTION DU CHRIST SUR L’EGLISE ? = CE QUE JESUS A VOULU FAIRE selon ce que nous en dit la foi. Cf. INTENTXT.VEK
2- AVANTAGES ET INCONVENIENTS.
1) AVANTAGES.
On a une réflexion plus complète et plus systématique, sans souci de « recettes » plus immédiates. Cette démarche permet de considérer les principales dimensions de l’institution ecclésiale et d’éviter de graves oublis. Elle prend de la distance par rapport à l’étude de situations locales, mais trop particulières. Elle permet de se mettre en face du mystère de l’Eglise, de son identité profonde qui relève du don gratuit de Dieu. Nécessité de découvrir de plus en plus le lien de l’Eglise avec le mystère trinitaire.
Elle joue alors une fonction critique essentielle, grâce à un certain recul par rapport à l’expérience ecclésiale. Elle aide ainsi à « dépasser » les situations que nous connaissons.
2) RISQUES ET INCONVENIENTS.
Risque de rester dans l’abstrait et l’intemporel. Risque d’élaborer une doctrine idéale, et même utopique, tellement éloignée de la réalité qu’elle n’est pratiquement vécue nulle part. Difficulté à dégager les implications pastorales.
2) DEMARCHE INDUCTIVE. ECCLESIOLOGIE ASCENDANTE.
1- CE QU’ELLE EST.
Démarche qui commence par « en-bas », c’est-à-dire de l’Eglise telle qu’elle est actuellement.. Elle décrit l’Eglise comme une réalité empirique, objet d’analyses sociologiques et pastorales. Elle se tourne ensuite vers « le haut » pour chercher la dimension théologique de cette réalité concrète de l’Eglise actuelle.
2- AVANTAGES ET INCONVENIENTS.
1) AVANTAGES.
Elle reste dans le concret actuel de la vie de l’Eglise. Donc plus près des réalités pastorales.
2) INCONVENIENTS ET RISQUES.
On risque de ne regarder l’Eglise que sous son aspect institutionnel et humain et oublier que l’Eglise est d’abord un « mystère », une réalité essentiellement spirituelle. On ne peut se dispenser d’une réflexion fondamentale sur la nature profonde de l’Eglise.
3) DEMARCHE SOTERIOLOGIQUE : PERSPECTIVE DE L’HISTOIRE DU SALUT.
C’est le point commun aux deux démarches précédentes. Cf. Théologie narrative. Les récits du salut.
1- SE SITUER DANS L’ENSEMBLE DU PLAN DE DIEU : L’HISTOIRE DE LA COMMUNICATION DE DIEU ET DE LA LIBERTE DE L’HOMME.
1) TENIR COMPTE DE DEUX REALITES.
A) LA VOLONTE SALVIFIQUE UNIVERSELLE DE DIEU.
Le dessein de Dieu révélé par Jésus-Christ. Le Règne du Père. Cette volonté est d’ailleurs déjà inscrite dans les aspirations de l’homme créé pour cela.
Chaque homme a besoin d’aimer et d’être aimé. Aspiration de l’humanité dans son ensemble.
B) LA SITUATION DE L’HOMME ET DU MONDE ACTUEL.
Le monde est encore à sauver, dans sa réalité concrète. Place de la liberté de l’homme (espace pour un choix) et expérience du péché ;
Expérience de chacun, y compris des disciples du christ. La situation de péché du monde : guerres, conflits, inégalités, injustices…
2) FAIRE LE LIEN ENTRE CES DEUX REALITES. COMMENT ?
Le salut apporté par Jésus-Christ. Le monde actuel à sauver.
2- REGARDER LE FAIT HISTORIQUE CHRETIEN. (FAITHIST.VEK)
1) L’ORIGINE ET LE DEVELOPPEMENT HISTORIQUES DE L’EGLISE. A PARTIR DE LA RESURRECTION DE JESUS
2) DIFFERENTS REGARDS SUR CETTE REALITE HISTORIQUE DE L’EGLISE.
I- POSITION DU PROBLEME
1) L’Eglise que nous connaissons actuellement est-elle vraiment CELLE que Jésus a fondée et correspond-elle à celle qu’il veut maintenant ?
Cf. Loisy en 1902 : « Jésus annonçait le Royaume, et c’est l’Eglise qui est venue ». Importance pour tout renouvellement de l’Eglise. On ne fait pas une « nouvelle » Eglise. (Différence avec les sectes.) « Confronter l’image idéale de l’Eglise telle que le Christ la voit, la veut et l’aime au visage que présente l’Eglise d’aujourd’hui ». (Paul VI dans « Ecclesiam suam ». Texte cité au début du document de la CEDOI.)
LE FONDEMENT DE L’EGLISE EST LE CHRIST REEL ET ACTUEL.
2) Comment s’est réalisé historiquement le passage de Jésus à l’Eglise.
QUE S’EST-IL PASSE entre la dernière apparition du Ressuscité et les manifestations de premières communautés chrétiennes ? L’Eglise s’est établie avec ses institutions et ses pratiques. Elle s’est organisée. Est-ce bien cela que Jésus voulait ?
QUESTIONS.
Certains disent : Ne voyant pas venir la fin du monde se produire, les disciples de Jésus s’organisèrent en Eglise et s’attribuèrent un pouvoir que Jésus ne leur avait absolument pas donné. L’Eglise n’a-t-elle pas été inventée par des hommes épris de pouvoir ? Le pouvoir de l’évêque de Rome, en particulier, n’est-il pas exagéré ? Comment les premiers chrétiens ont-ils pu faire de Jésus le fondateur de l’Eglise ?
BUT.
Mieux comprendre le lien entre Jésus et l’Eglise. Il en résultera un éclairage plus grand sur la nature de l’Eglise elle-même.
La fondation de l’Eglise et ensuite l’histoire de l’Eglise. Connaissons-nous la pensée de Jésus à ce sujet ? Un discernement est à faire pour découvrir à la fois :
Ce que Jésus avait en vue et ce qu’il voulait réaliser. Et ce qui en est de la réalisation après la Pentecôte
1) Pendant la période apostolique : du vivant de ceux qui ont reçu directement du Christ ses enseignements.
(C’est d’ailleurs dans ce cadre (du vivant des apôtres ou de l’époque apostolique) qu’ont été écrits les évangiles que nous possédons.) Leur pratique reflète aussi l’intention historique de
Jésus. La communauté de Jérusalem. Les communautés pauliniennes.
2) Dans toute l’histoire de l’Eglise, en particulier de nos jours, dans les différents contextes culturels et face aux événements.
Le Christ vivant, tête de l’Eglise, continue son action par son Esprit-Saint, pour la réalisation plénière de l’Eglise qu’il veut. D’où cf. 3) ci-dessous.
3) L’Eglise actuelle est-elle bien l’Eglise TELLE que l’a voulue et le veut actuellement Jésus-Christ ?
Le fondement de l’Eglise. Le Rôle de l’Esprit-Saint. (A la fondation et maintenant.) Bien distinguer :
1- Ce que Jésus VOULAIT pendant sa vie terrestre, A VOULU avant de quitter ses disciples.
Il y a un fondement historique dans l’Evénement « Jésus-Christ », de l’histoire. Nécessité de remonter à Jésus lui-même. Différence essentielle avec les sectes qui se rattachent à la pensée d’un fondateur humain actuel. Cf. L’Esprit-Saint vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
2- Ce que Jésus VEUT maintenant, puisqu’il est encore vivant et présent à son Eglise par son Esprit-Saint.
Il ne s’agit pas de faire de l’ »archéologisme » ou la copie d’un modèle inchangeable en tout. L’Eglise que veut Jésus-Christ aujourd’hui ne vit pas dans les mêmes conditions que celles de l’Eglise à sa fondation. La fidélité à Jésus-Christ comporte la fidélité à ce qu’il veut actuellement. Il y a un dynamisme actuel d’évolution dans l’Esprit-Saint. Pas d’opposition entre le Jésus de l’histoire et le Christ de la foi. Cf. ci-dessous.) Il y a un lien étroit : Mais c’est à partir de ce que Jésus a exprimé historiquement que nous pouvons, dans l’Esprit-Saint, connaître ce qu’il veut actuellement. « L’Esprit-Saint vous rappellera tout ce que je vous ai dit et il vous le fera comprendre ». Il ne s’agit pas de baptiser arbitrairement nos idées actuelles (selon même le bon sens commun conforme à nos sentiments ou ce qui est « légal ») et d’en faire une « révélation » de l’Esprit. ‘La révélation est close et il n’y a pas à attendre de nouvelle révélation publique autre que celle de Jésus-Christ.). Cf. ci-dessous : « Comment connaître l’intention du Christ. ») Cf. Dei Verbum. N°4 Le Christ plénitude personnelle de la Révélation : « C’est lui qui achève en la complétant la révélation…Aucune nouvelle révélation publique n’est dès lors à attendre avant la manifestation glorieuse de Notre Seigneur Jésus-Christ ».
4) ACTUALITE DE LA QUESTION. (Cf. ACTU.VEK : Revu et augmenté.)
Parfois accusation par certaines sectes : L’Eglise a déformé la pensée de Jésus et a inventé des complications qui ne sont pas dans l’évangile. (Conception un peu simpliste du lien entre l’évangile et l’Eglise.) Ou plus simplement, on entend parfois cette réflexion : « Je crois en Jésus-Christ, mais pas en l’Eglise ». Peut-on séparer les deux réalités ? Quel lien faisons-nous entre Jésus et l’Eglise ?
Importance pour la question de l’inculturation.
S’il n’y a pas un discernement à partir de l’intention de Jésus-Christ, on risque de mettre sur le même plan ce qui est essentiel et ce qui est la conséquence de telle ou telle culture ou d’une époque donnée.. On va alors imposer à un pays d’une autre culture des éléments qui sont en réalité très relatifs. Cf. Ce qui s’est déjà passé du temps des Apôtres avec les coutumes juives imposées aux païens devenant chrétiens.
Nous posons-nous des QUESTIONS sur l’Eglise et son fondement ? Nous en pose-t-on ? (Par ex. Les sectes) Les quelles ?
II- COMMENT CONNAITRE L’INTENTION DU CHRIST.
1) FAUX CRITERES DE VERITE
1) L’ANCIENNETE par elle-même et absolutisée. On ne fait pas de l’archéologisme. Cf. L’intégrisme, le traditionalisme : grande place pour la « nostalgie » du passé. N.B. La Tradition n’est pas le passé, mais ce qui est vécu et transmis actuellement par l’Eglise vivante aujourd’hui.
2) LA NOUVEAUTE par elle-même. Pour certains, ce qui existe ou subsiste est toujours dépassé et pas valable. On pense Vatican III en passant au dessus de Vatican II et de sa mise en pratique.
3) LE VRAI CRITERE est la FIDELITE à ce que veut Jésus-Christ.
C’est à partir de ce que Jésus a exprimé historiquement que nous pouvons, dans le Saint-Esprit, connaître ce qu’il veut actuellement. « L’Esprit-Saint vous rappellera tout ce que je vous ai dit et vous le fera comprendre ». D’où :
2) COMMENT CONNAITRE L’INTENTION DU CHRIST SUR L’EGLISE ?
Comment connaissons-nous la pensée de Jésus à ce sujet ? Un discernement est à faire pour découvrir à la fois : Ce que Jésus avait en vue et ce qu’il voulait réaliser. Et ce qui en est la réalisation après la Pentecôte dans toute l’histoire de l’Eglise, y compris jusqu’à nos jours, dans les différents contextes culturels et face aux événements. Est-ce ce que Jésus veut actuellement ?
1- LES DOCUMENTS SCRIPTURAIRES que nous avons :
1) LES EVANGILES ET LES ECRITS APOSTOLIQUES.
1- DATES DES ECRITS DU NOUVEAU TESTAMENT.
Dans leurs formes actuelles, ces textes (reconnus par l’Eglise comme « inspirés » par l’Esprit-Saint. Cf. Dei Verbum.) sont des textes datant de l’époque apostolique de l’Eglise et non du vivant terrestre de Jésus Ils sont tous postérieurs à la Résurrection de Jésus.
Il est donc nécessaire de distinguer : (Cf. Plus loin en détail.) Les faits tels qu’ils se sont passés et les paroles qui de fait ont été dites (Ipsissima verba).
Les récits qu’en font ensuite les témoins directs des faits qu’ils présentent dans une perspective donnée. (Catéchèse en fonction de la situation de la communauté. Cf. Ci dessous.)
A- Les plus anciens sont les LETTRES DE PAUL.
Le corpus paulinien : Entre 50 et 60. Les pastorales (1 et 2 Tim. et Tite). Datent des environs de 64. N.B. C’est seulement au cours du second siècle que l’autorité des écrits des Apôtres rejoindra celle des Ecritures de l’A.T.
B- Les EVANGILES SYNOPTIQUES.
Matthieu. Pas avant 55 et pas après 68. Environ vers 65. (Découvertes actuelles qui iraient davantage dans le sens d’un avancement dans le temps. Cf. Philippe Roland.)
Luc. Ecrit après 70. Avec les Actes, aux environ de 80. Pour les événements, il est bien informé. Pour les discours, il les a reconstitués d’après son point de vue.
Marc. Très difficile à dater.
C- Les ECRITS JOHANNIQUES. (Evangile, lettres, Apocalypse) Dans les dernières années du premier siècle. Le milieu johannique.
2- Les TRADITIONS ANTERIEURES qui se sont fixées littérairement avant les écrits que nous possédons.
Elles datent du temps de la communauté chrétienne post-pascale. Se reporter à l’histoire de la formation des évangiles. 3- NATURE DES EVANGILES.
Pas des reportages, mais des catéchèses (sous forme de récit) qui datent déjà de l’époque post-pascale.
C’est dans l’Eglise d’après la Pentecôte qu’ils ont été rédigés en tenant compte des destinataires. Mauvaise approche de l’Evangile : en faire des « biographies » de Jésus. (Cf. Jacques Duquesne.) Respecter la nature des évangiles. Conclusions. C’est le livre d’une communauté.
De plus, tenir compte des genres littéraires et du contexte des écrivains. Ne pas faire du « fondamentalisme « en isolant les textes de leur contexte. Cf. L’origine apostolique des évangiles. Vatican II : Dei Verbum. N°18. « Toujours et partout l’Eglise a tenu et tient l’origine apostolique des quatre évangiles ».
Et cependant, on rejoint le Jésus historique d’avant la résurrection :
Témoignage de ceux qui ont vécu avec Jésus depuis le baptême par Jean au Jourdain. Le christianisme ne se présente nullement comme un mythe mais prétend se fonder sur la personne historique de Jésus de Nazareth. Cf. Le caractère historique des évangiles. Dei Verbum N.19. « Les quatre évangiles transmettent fidèlement ce que Jésus le Fils de Dieu, durant sa vie parmi les hommes, a réellement fait et enseigné pour leur salut éternel ».
Concrètement, l’Evangile porte un triple regard sur l’histoire : passé, présent et avenir.
2) PAS D’OPPOSITION ENTRE LE JESUS DE L’HISTOIRE ET LE CHRIST DE LA FOI.
1- QUESTION. Position du problème.
1) Jusqu’au 18ème siècle, les croyants ont vécu le lien entre l’histoire et la foi, dans une unité profonde sans problème. On tient à la fois :
L’historicité de l’ »événement-Jésus » va de soi. On fait tout simplement confiance aux récits évangéliques. Dans les premiers siècles, l’événement est encore trop récent pour que le fait soit remis en cause.
L’acte de foi en la résurrection de Jésus, et donc en sa divinité, ne pose pas de problème aux croyants : elle est affirmée et crue, parce qu’elle est à l’évidence au centre de l’événement de Jésus.
2) Certains ont opposé ensuite et opposent encore ces deux réalités.
Selon eux, les documents du Nouveau Testament sont seulement l’expression de la foi des premières communautés de disciples après la Résurrection. Ils disent le Christ de la foi. Par eux, on ne peut pas remonter au Jésus de l’histoire.
Comment atteindre le Jésus de l’histoire ? Tel qu’il a vécu réellement.
C’est pratiquement impossible, selon eux. Du reste (selon Bultmann), cela n’a pas d’importance. Ce qui compte pour le croyant, c’est la foi dans le Christ, quelque soit sa connaissance du Jésus historique. (Subjectivisme, non suivi par les disciples même de Bultmann.)
2- DE FAIT, QU’EN EST-IL ? COMMENT CONNAITRE LE JESUS DE L’HISTOIRE ?
Il est vrai que les textes du N.T. ne sont PAS DES COMPTE-RENDUS descriptifs réalisés du vivant de Jésus. Ils ne sont PAS DES « REPORTAGES » faits sur le vif, ni des livres « d’histoire » au sens actuel du terme.
N.B. Contrairement à ce que veut en faire croire Tresmontant dans son livre « le Christ-Hébreux », en opposition à tous les éxégètes scientifiques.
La perspective n’est pas de donner des précisions sur une chronologie précise ni sur une topographie détaillée avec précision sur le programme des déplacements de Jésus.
Personne ne peut donc prétendre actuellement écrire une « vie de Jésus » (sinon pour mettre en valeur le contexte de cette époque.), une biographie chronologique et circonstanciée. Mauvaise approche de l’Evangile, contraire à la nature des évangiles. Illusions de certains qui l’ont fait. =Appauvrissement de l’Evangile. (Cf. Le livre de Jacques Duquesne.)
Ils ont tous été ECRITS APRES LA RESURRECTION et à la lumière de cette Résurrection de Jésus, dans la lumière pascale.
1) ILS NE SONT PAS NEUTRES, mais expriment la foi de leurs auteurs, ou sont des catéchèses de l’époque apostolique (souvent d’ailleurs rédigés à partir de petites unités préexistantes venant de la prédication des Apôtres après la Résurrection.)
Ils sont des TEMOIGNAGES DE FOI de personnes ayant engagé leur vie sur celle de Jésus. Les textes du N.T. sont des ATTESTATIONS d’une réalité vécue. Ils sont le témoignage historique sur la foi des Apôtres et des premiers chrétiens. (Cf. Dei Verbum N.18. L’origine apostolique des évangiles.)
2) MAIS ILS SE BASENT SUR L’HISTOIRE vécue de Jésus de Nazareth et la supposent.
Ils concernent la figure historique de Jésus. Cf. L’Evangile et l’histoire : On fait « mémoire » de Jésus de Nazareth. Les Apôtres ont d’abord vécu avec ce Jésus de Nazareth qu’ils ont d’abord découvert dans son humanité concrète, avant de croire en Lui. Ils n’ont pas inventé cette existence humaine de Jésus. Ils l’ont partagé avec lui. Leur foi n’est PAS LE PRODUIT DE LEUR IMAGINATION. (Même pour le fait de la résurrection de ce même Jésus, qui s’est imposée à eux presque malgré eux, au delà de leurs doutes.)
Les récits sont de l’histoire au double sens du terme (allemand).
Histoire comme RECIT DU PASSE en tant que passé. Les écrivains entendent bien faire AUSSI le récit d’un passé, celui de Jésus de Nazareth, en tant qu’il est passé. Par exemple ses souffrances de la croix.
– Histoire comme HISTOIRE EVENEMENT, en tant que ces événements demeurent vivants par leur influence et leur fécondité.
= Réalité qui intéresse le présent et qui demeure un champ d’expérience dans l’existence.
3) LES DEUX REALITES DU JESUS DE L’HISTOIRE ET DE CHRIST DE LA FOI sont donc COMPLEMENTAIRES.
Dans la démarche d’une christologie ascendante, nous partons même de la réalité humaine de Jésus de Nazareth. (Selon la démarche même des Apôtres : Ils ont d’abord découvert un homme réel et concret.)
Jésus a historiquement existé et il est un homme véritable.
Cet homme s’est révélé dans sa vie humaine, être l’envoyé du Père, le propre Fils unique de Dieu. Ses Apôtres ont découvert progressivement que cet homme bien concret avec qui ils ont vécu, était le Fils de Dieu et y ont cru.
1- NE PAS OPPOSER LES DEUX REALITES, comme s’il y avait deux domaines opposés :
1- Le domaine de l’histoire : le Jésus d’avant Pâques.
2- Le domaine de la foi : Le Christ ressuscité.
2- NE PAS LES SEPARER.
1) Ne pas essayer de se situer au SEUL niveau du « Jésus de l’histoire », de ses paroles littérales, de sa psychologie…comme si n’était valable que la vie pré-pascale de Jésus sur le plan SEULEMENT humain.
2) Ne pas s’attacher à présenter SEULEMENT le « Christ de la foi » qui seul compterait pour le salut. (Peu importerait ce qu’on connaît de son histoire. Cf. Bultmann. )
Entre le Jésus pré-pascal et la prédication de la communauté post-pascale, il y a un lien. En dépit d’un certain changement, il y a une continuité. Poser comme une alternative entre la prédication des Apôtres et l’histoire est une erreur. Le « Jésus de l’histoire » et le « Christ de la foi » ne peuvent être dissociés l’un de l’autre comme deux réalités différentes.
CE N’EST DONC PAS SEULEMENT A PARTIR DU JESUS PRE-PASCAL QU’ON POURRA CONNAITRE LA PENSEE DE JESUS SUR SON EGLISE ET CE QU’IL VEUT REALISER PAR ELLE DANS LE MONDE.
3- PRENDRE A LA FOIS les deux,
car il n’y a qu’un seul Jésus-Christ. C’est l’homme Jésus de Nazareth qui a été fait Christ par la Résurrection, et qui reste pleinement homme. Souvent, phénomène du balancier ou du pendule entre les deux au cours des derniers siècles : on insiste plus sur l’histoire humaine de Jésus ou plus sur sa divinité.
1) Il y a une solidarité concrète entre l’histoire et la foi. L’annonce de Jésus de Nazareth comme Christ et Seigneur est un témoignage de foi rendu à un événement.
Cela veut dire que la foi nous renvoie à l’histoire : la foi a un contenu qui la précède et ce contenu est un événement réalisé dans notre histoire. Différence avec un « mythe ». Le sujet croyant vient confirmer et au besoin corriger sa foi à la lumière de l’événement.
Mais l’histoire nous renvoie aussi à la foi : L’événement de Jésus-Christ ne prend tout son sens qu’en référence à la foi : foi en Dieu, foi de Jésus, foi des témoins. Le sujet croyant lit l’événement à la lumière de la confession de foi qui l’habite.
2) Il y a une unité dans la distinction de l’histoire et de la foi. Analogie avec le mystère de l’incarnation tel qu’il a été défini par le Concile de Chalcédoine.
Si le Christ est vraiment homme, authentiquement incarné dans notre histoire, il doit être accessible dans une démarche historique.
Si le Christ est vraiment Dieu, il ne peut être perçu comme tel que par la foi. Sa divinité n’est pas le constat d’une preuve scientifique. Dans cet ordre, Dieu interpelle notre liberté.
Si le Christ est un seul et le même dans sa divinité et son humanité, alors la foi et l’histoire doivent s’articuler dans une démarche unique sans confusion, mais sans séparation.
4- C’est A PARTIR DU CHRIST DE LA FOI qu’on peut découvrir le Jésus de l’histoire. L’EVENEMENT JESUS-CHRIST comporte : (pour nous)
1) Le fait de la foi des Apôtres et disciples, qui apparait dans les textes.
2) Le présupposé du Jésus de l’histoire, le Jésus prépascal.
2- LA TRADITION VIVANTE DE L’EGLISE
Rôle important de l’Esprit-Saint qui agit dans l’Eglise selon la volonté du Christ. (Cf.2. L’intention de Jésus.) Une des clés de compréhension de l’Eglise : Le rôle de l’Esprit-Saint. (Nécessité d’approfondir la place de l’Esprit-Saint dans le mystère du Christ.)
1- La LITURGIE. La prière de l’Eglise est un des principaux lieux de la foi. (Lex orandi, lex credendi.) La plus ancienne structure de la prière de l’Eglise : la célébration de la Pâque hebdomadaire, par l’Eucharistie..
2- Les PERES DE L’EGLISE. Témoins de la Tradition de l’Eglise.
3- L’ENSEIGNEMENT DE L’EGLISE (ordinaire ou extraordinaire comme dans un Concile oecuménique). Assistance spéciale de l’Esprit-Saint promise par Jésus pour que son Eglise ne soit pas infidèle à ce qu’il veut.
4- La VIE DE L’EGLISE avec tout ce qui se réalise dans le peuple de Dieu : le témoignage des saints. Donc aussi actuellement. Discernement de l’action du Christ par son Esprit-Saint dans la vie habituelle de l’Eglise.
EN BREF : Il faut à la fois : 1- Un regard sur Jésus comme personnage historique. 2- Un regard vers les Ecritures qu’il accomplit. 3- Un regard vers l’Eglise qui porte témoignage au présent.
III- QUELLE EST L’INTENTION DU CHRIST SUR L’EGLISE ?
= CE QUE JESUS A VOULU FAIRE REMARQUE : LES ETAPES de l’oeuvre du Christ.
Phases SUCCESSIVES. (Cf. Le chapitre suivant : la progression De Jésus à l’Eglise.)
D’où : NE PAS CHERCHER dans l’Eglise postérieure comme LE DECALQUE DE CE QUE JESUS FAIT DANS LA PREMIERE PHASE Il y a toute une dynamique dans la naissance et le développement de l’Eglise. (Cette dynamique est l’Esprit-Saint.)
1- La VIE TERRESTRE de Jésus, AVANT SA PASSION
1) BAPTEME AU JOURDAIN. Luc.3, 22.
La mission de Jésus dans l’Esprit-Saint.
2) JESUS AU DESERT. LA TRIPLE TENTATION.
Affrontement décisif. L’Esprit qui anime Jésus est l’antidote de l’esprit démoniaque. C’est l’opposé du péché : le Fils dans sa vie humaine dit un OUI LIBRE à son Père.
3) PENDANT LA VIE PUBLIQUE EN PALESTINE.
Pendant cette période, il n’y a PAS BESOIN D’ORGANISATION VISIBLE. Vie à travers la Palestine. Jésus n’a pas où reposer la tête.
RAISON PRINCIPALE : JESUS EST PRESENT VISIBLEMENT et tout est centré sur sa personne présente. Il est l’icône du Père, l’image visible du Dieu invisible.
C’est la base du témoignage qui sera donné ensuite lorsque le Christ ne sera plus visible. Montrer la nature même du salut : Vivre en homme la vie du Fils bien-aimé du Père. Le salut est la communication aux hommes de la vie intime qui existe entre le Père et son Fils, dans l’unité de l’Esprit-Saint. C’est pourquoi cette présence de Jésus est aussi la présence de l’Esprit-Saint. Toute la vie terrestre de Jésus est une communion au Père dans l’Esprit-Saint. (Fondement de l’Eglise-communion.) CE QUI PRIME DANS LA VIE DE JESUS, C’EST LA COMMUNION AU PERE DANS L’ESPRIT-SAINT. L’Esprit-Saint est cette communion au Père et à son Amour (sa volonté). C’est l’irruption de l’Esprit dans le monde, dans la personne de Jésus. Jésus docile à l’Esprit. Communion au Père et à sa volonté. C’est aussi dans l’Esprit-Saint, LA PUISSANCE DU TRES-HAUT que Jésus accomplit les miracles, les signes de la puissance du Père communiquée au Fils.
A LA SYNAGOGUE DE NAZARETH. Luc 4,18-19. « L’Esprit de Dieu repose sur moi ». Consacré à l’oeuvre du salut. Envoyé à tous ceux qui attendent une transformation de leur vie.
Démonstration de la présence et de la puissance de Dieu, « SA GLOIRE ». Cf. Jn.11, 1-54. Sens de la RESURRECTION DE LAZARE.
LA TRANSFIGURATION : Dialogue trinitaire. Luc 9,35. Annonce l’univers nouveau. COMMENT JESUS VOIT-IL L’AVENIR DE SON OEUVRE ? (Pendant sa vie terrestre.)
Pour que l’action de Jésus ne soit pas seulement une illusion, il faut qu’elle s’ouvre sur l’avenir pour lui et pour les siens. La confiance qu’il fait à ses disciples ne se fonde que sur Dieu seul. Jésus l’exprime dans la promesse qu’il leur fait de l’Esprit-Saint. Il ne dessine pas d’institutions à construire et n’indique aucune chose concrète à réaliser, aucun programme à remplir.
Mais IL GARANTIT A CEUX QU’IL VA LAISSER, UNE PRESENCE DIVINE plus forte que toutes les oppositions : IL LEUR PROMET L’ESPRIT-SAINT. C’est un thème essentiel des discours d’adieux :
Mtt.10, 19-20. « Ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là, car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous ». Mc. 13,11. « Ne vous inquiétez pas…Ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit-Saint. » Lc. 21,15. « Moi, je vous donnerai un langage et une sagesse que ne pourront contrarier ni contredire aucun de ceux qui seront contre vous ».
Il y aura un TEMPS DE PERSECUTION. Un des traits communs aux évangiles synoptiques. Un temps où Jésus ne sera plus visiblement avec les siens et où ils auront à affronter les autorités en place. L’action et la passion de Jésus se poursuivront, après sa mort, dans la personne de ses disciples. Thème des discours eschatologiques, des enseignements sur la fin : fin de Jérusalem et fin des temps. Mais Jésus n’organise aucune stratégie pour la résistance. Il ne met sur pied aucune tactique. Tout dépendra de la force qu’ils recevront alors et qui sera l’Esprit-Saint.
L’Eglise ne sera PAS LA « REPRODUCTION » NI LA COPIE de ce qui s’est passé pendant cette période de la présence visible de Jésus.
Le contexte sera radicalement différent puisque Jésus ne sera plus visible. Il ne s’agira pas de copier un modèle préexistant, puisque les conditions ne sont plus les mêmes.
2- LA PASSION ET LA MORT. L’Heure.
1) Dans l’IMMINENCE DE SA PASSION. Réaction d’un homme qui est devant sa mort. Il sait d’où elle vient et où elle le mène. Il la désire même pour le salut. Cf. Luc.12, 50 : « C’est un baptême que je dois recevoir et comme il m’en coute d’attendre qu’il soit accompli ». Mais il n’a pas d’autre avenir à dessiner, ni pour lui, ni pour les siens. (La persécution). Il n’exclut rien. Il ne fixe rien. Il assure ses disciples d’une puissance qui porte un nom : l’Esprit-Saint. Cf. Les discours d’adieux. Cette puissance agira quand Jésus aura disparu visiblement et elle prolongera sa présence et son action. L’Esprit se fera connaître en l’absence visible de Jésus.
2) IMPORTANCE DE LA CENE, qui exprime le sens de toute la passion et la Résurrection : le Don du Christ.
A la fois : Prolongement direct de tout ce que Jésus avait vécu avec ses disciples. « Comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde ». Et un accomplissement exceptionnel. « Il les aima jusqu’au bout ». (Jn.13, 1)
3- La RESURRECTION de Jésus et sa glorification auprès du Père.
Le tournant du salut. Jésus, Christ et Seigneur. La communauté des disciples du Christ sera centrée sur ce fait affirmé par des témoins.
4- L’ASCENSION. Jésus ne sera plus visiblement présent au milieu des siens.
5- L’ENVOI DE L’ESPRIT et le temps de l’Eglise. L’action du Christ par son Esprit-Saint.
1) AVANT LA PASSION DE JESUS.
QUESTIONS. Que faisait Jésus quand il parcourait la Palestine, quand il rassemblait des auditoires ? (Dans les synagogues, au bord du lac ou au temple de Jérusalem.) De quoi était-il occupé ? Qu’a-t-il fait de son existence terrestre ? Que voulait-il et qu’attendait-il au cours de sa vie publique ?
IMAGE GENERALE DES EVANGILES : celle d’un homme
qui agit et sait pourquoi, qui agit EN PUBLIC et pour être vu, qui pose des gestes auxquels il donne un sens et qui forment un ensemble, qui attend quelque chose de ceux qui l’écoutent et avec qui il veut faire quelque chose.
Et cependant lui-même ne se souciait pas tellement de « définir » son action. D’où les différents aspects des 4 évangélistes. Il échappe à toute « définition ». Il se présente sous différents aspects qu’il faut considérer :
Il est un réformateur venu rappeler les exigences divines et qui appelle à la pureté du coeur mais sans définir les contours de sa réforme. Il est un prophète, même s’il ne s’habille pas d’un vêtement en poil de chameau. Il est porteur d’une parole et annonce un événement. Il est évangéliste, qui fait corps avec l’événement qu’il annonce. Le héraut d’une Bonne Nouvelle
1- LA PREDICATION DE JESUS.
1) SON ENSEIGNEMENT. La PAROLE de Jésus.
Il donne l’image d’un prophète annonçant l’intervention de Dieu.
A- Jésus vient d’abord ANNONCER UN EVENEMENT : LE REGNE DE DIEU.
Le Royaume ou l’Eglise ? Distinction. Différence.
Du Royaume à l’Eglise et de l’Eglise au Royaume (qui a une tonalité plus eschatologique). Dans les évangiles, Jésus parle surtout du Royaume. (Il n’y a que quelques exceptions où il parle de l’Eglise.) Le Royaume est arrivé. Il est proche. Il va advenir et sera réalisé pleinement à la fin des temps. Horizon BEAUCOUP PLUS VASTE QUE CELUI D’UNE INSTITUTION TEMPORELLE. Ce n’est qu’après la Pentecôte, qu’il sera surtout question de l’Eglise. (Eglise : de « ecclesia »= assemblée.)
B- CET EVENEMENT VIENT AVEC LUI. « Proclamer l’Evangile de Dieu » (Mc.1, 14)
Il y a correspondance entre la parole de Jésus et l’événement qu’il annonce : trait proprement sacramentel.
La Parole de Jésus réalise ce qu’elle annonce. Cf. A la Synagogue de Nazareth. Il n’emploie jamais la formule traditionnelle « Parole de Dieu ». Lorsqu’il engage son autorité, il le fait à la première personne : « Amen, Amen, je vous le dis… » « Et moi je vous dis ». Il montre une AUTORITE SOUVERAINE proclamant en son propre nom la parole reçue d’un AUTRE.
Jésus se présente comme révélant Dieu et pouvant le faire, PARCE QU’IL VIENT DE DIEU. (Cf. Jn. Nul ne connait le Père sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.)
Ce n’est pas Jésus qui fait venir cet événement, mais Dieu son Père.
Place du Père qu’il révèle. (Le Mystère trinitaire.) Le Plan d’amour du Père sur le monde. Un plan essentiellement de salut.
2) MOYENS QU’IL PREND pour cette prédication.
Ceux de son temps et de la culture de son époque. Ex. Les paraboles (Cf. Ci-dessous). Culture orientale. Importance de la culture orale.
Mais il NE DICTE PAS UN TEXTE et n’écrit rien.
Intention de ne pas figer sa pensée dans un texte écrit. (Sa volonté ne se limite pas au temps où il vit avec ses Apôtres en Palestine. Il l’exprimera aussi après la résurrection et ensuite pas son Esprit-Saint. Cf. III.) Son Eglise ne sera pas l’application matérielle et exacte d’un texte écrit par lui. Il met même en garde contre cela. Cf. Ses propos avec les pharisiens. La lettre tue. (Cf. Actuellement les sectes ou l’Islam et le Coran.)
LES PARABOLES. Pas seulement une image. La parabole évoque une situation et annonce un avenir.
S’apparentent aux sacrements : Elles visent toujours le Royaume , mais ne peuvent le décrire, car il est encore une expérience à faire. Il parle d’un événement à travers des images, sans trop les préciser dans le sens d’une réglementation juridique. LE DISCOURS, comme celui sur la montagne. Les béatitudes. Désignent une réussite, un idéal réellement atteint.
IL NE FAIT PAS DE REFORME CONCRETE QU’IL FIXERAIT AVEC PRECISION. La marge reste large ouverte à l’avenir et à la liberté. Le Règne qu’il annonce viendra quand Dieu le voudra et comme il voudra. C’est Dieu qui lui donnera sa forme ultérieurement. Cependant Jésus n’est pas hésitant ni tatonnant. Nul n’est plus tranquillement sûr de ce qu’il annonce et des chemins qu’il trace.
LES GESTES : Cf. ci-dessous.
2- SON ATTITUDE ET SES GESTES.
1- IMPORTANCE DES GESTES ET DE L’ATTITUDE du Christ, dans un contexte humain.
1) = Un MOYEN DE REVELER Dieu et son oeuvre d’amour.
Son attention aux personnes et aux drames qu’ils vivent, aux situations. Vg. Le fils de la veuve de Naïm. (Lc.11,7-17) (= une orientation profonde pour l’Eglise qui devra être attentive aux situations.)
2) La Parole de Jésus s’accompagne d’une action. Elle est EFFICACE. Toute sa manière de faire.
Fondement des sacrements. Elle produit des résultats immédiats et visibles. Déja figure des sacrements : Parole efficace produisant l’effet qu’elle annonce. Jésus vit sa vie humaine dans la puissance de l’Esprit. Et Jésus par sa parole donne souvent le sens du geste qu’il pose. Il le précise au besoin si on a mal compris son geste ou sa manière de faire. Cf. Jn. Chap.6.
2- Les MIRACLES DE JESUS.
Leur nombre.
Jésus agit de façon visible et constatable. On ne peut pas les négliger. (Même s’il y a un certain grossissement dans les expressions.) On ne peut réduire l’activité miraculeuse de Jésus à quelques exceptions. Ce serait fausser radicalement le sens de l’Evangile. Ils ne sont pas en marge de l’activité de Jésus. Ce serait fausser radicalement le personnage que nous présentent les évangélistes. Jésus guérit partout où il passe.
Sens de ces mirales.
Son but n’est pas d’être un guérisseur qui attire les foules (Il se méfiera de cet engouement populaire : on risquerait de le prendre pour un magicien.). Mais il en fait UN SIGNE DU ROYAUME QUI VIENT, qui sera un royaume d’amour qui s’exprime concrétement par la charité en face de toute souffrance. (L’Eglise est à situer dans cette perspective.)
1) Ce signe est fait pour SUSCITER LA FOI, la foi qui sauve. « Ta foi t’a sauvé ». L’action de Jésus à travers les miracles est de susciter cette foi, et non le spectaculaire. (Cf. Tentation au désert.) Importance de la foi dans la participation à la vie de l’Eglise. On en n’est pas membre inconscient.
2) Les miracles manifestent la PRESENCE ACTIVE D’UN DYNAMISME QUI EST EN JESUS, notamment contre les forces du mal.
3- LES PRINCIPALES ATTITUDES DE JESUS.
1) L’UNION AVEC DIEU ET ENTRE LES HOMMES.
Opposition à tout ce qui s’oppose à cette union. Sa lutte contre les forces du mal. Lien entre les gestes de Jésus et la vie qu’il apporte au monde. (Il n’est pas un révolutionnaire violent, qui excite la haine des adversaires.) Mise en valeur de l’amour fraternel sans aucune limite. 2) LE PARDON ET LA REMISSION DES PECHES. L’accueil qu’il fait aux pécheurs.(Luc. 15,1-32)
Il faut reconnaître cependant que si le pardon a une importance majeure pour Jésus, il demeure rare dans les évangiles. Le compte est vite fait. (Zachée, la femme adultère, la pécheresse chez Simon.)
Le pardon ne s’étendra au monde entier et à tous qu’après la Résurrection.
Le pardon ne peut venir qu’avec le Royaume et pour qu’advienne le Royaume, il faut d’abord que Jésus aille jusqu’au bout de son existence et de sa mission. (Tout est accompli). Si le pardon était donné d’avance, si le Royaume arrivait avant que Jésus n’ait achevé son oeuvre, alors il ne dépendrait plus de sa personne et du don de sa vie. Tous les « il faut » des évangiles perdraient leur sens.
Si Jésus se manifeste volontiers en compagnie des pécheurs et des publicains (Mt.9,10sq ; 11,19 ; Lc.15,1sq.), de pécheresses et de prostituées (lc.7,37 ; Mt.21,31sq), c’est qu’il s’y trouve accueilli, et donc que le pardon de Dieu est venu sur ces gens. Venu avec Lui, avec sa mission.
Pour ce pardon, Jésus utilise le « passif divin » : « Tes péchés sont pardonnés » (Mc.2,5 ; Lc.7,48) Le but est de manifester que si « le Fils de l’homme a pouvoir de pardonner les péchés sur terre » (Mc2,10),ce pouvoir tient à sa mission et donc en définitif lui vient de Dieu.
3- SA PRIERE.
1) COMMUNION INTIME AVEC LE PERE DANS L’ESPRIT-SAINT.
« Abba ». Dialogue permanent qui va du Père au Fils et du Fils au Père. Fondement de la prière de l’Eglise qui s’adressera essentiellement au Père. Cf. L’Eucharistie, centre de cette prière de l’Eglise, et toute la prière liturgique.
2) INSTITUTION DE L’EUCHARISTIE, centre de la vie de l’Eglise. (Avec le devoir pour l’Eglise de l’assurer.) Cf. Di dessous : Moment de la passion.