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« Nous élevons les yeux vers Vous, ô Reine du monde »

Voici la Prière Mariale « Nous élevons les yeux vers Vous, ô Reine du monde » de Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), Moine cistercien de Cîteaux à l’âge de 22 ans et Abbé de Clairvaux à 25 ans qui est le Fondateur de l’Ordre des Cisterciens.

« Nous élevons les yeux vers Vous, ô Reine du monde.

Nous devons comparaître devant notre Juge, après tant de révoltes ; qui pourra L’apaiser ?

Il n’est personne qui le puisse mieux que Vous, ô Vierge Sainte, qui aimez tant ce Juge et en êtes si tendrement aimée.

Ouvrez donc, ô Mère de Miséricorde, les oreilles de votre Cœur à nos soupirs et à nos prières. Nous nous réfugions sous votre Patronage, apaisez le courroux de votre Fils et faites-nous rentrer en Grâce avec Lui.

Vous ne reculez pas à l’aspect du pécheur, quelque infection qu’il exhale, Vous ne le méprisez pas s’il soupire vers Vous, et que repentant il Vous demande votre Protection : de Votre main compatissante Vous éloignez de lui le désespoir : Vous l’encouragez à espérer, Vous le fortifiez et Vous ne l’abandonnez pas avant que Vous ne l’ayez réconcilié avec le Juge.

Vous êtes cette Femme unique dans laquelle le Sauveur a trouvé son Repos, et a déposé sans mesure tous ses Trésors. Voilà pourquoi le monde entier, ô ma sainte Reine, honore Votre chaste sein, comme le Temple de Dieu, dans Lequel a été commencé le Salut du monde.

C’est là que s’est faite la Réconciliation entre Dieu et l’homme. Mère auguste de Dieu, Vous êtes ce Jardin fermé dans Lequel la main souillée par le péché n’a jamais pénétré pour en cueillir les fleurs. Vous êtes le beau Jardin où Dieu a mis toutes les fleurs qui ornent l’Église, et entre autres la violette de l’humilité, le lys de Votre pureté et les roses de Votre charité.

A qui pourrons-nous Vous comparer, ô Mère de Grâce et de Beauté ?

Vous êtes le Paradis de Dieu. De Vous est sortie la Source d’eau vive qui arrose la terre entière.

Oh ! Que de bienfaits Vous avez apportés au monde, en méritant de devenir un Aqueduc si salutaire !

C’est de Vous qu’il est dit : « Quelle est Celle qui s’avance brillante comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil » ?

Vous êtes donc venue au monde, ô Marie, comme une Aurore resplendissante, précédant par la lumière de Votre sainteté la levée du soleil de justice.

Le jour où Vous êtes apparue au monde peut bien s’appeler un jour de Salut, un jour de Grâce.

Vous êtes belle comme la lune, car de même qu’il n’y a point de planète plus semblable au soleil que la lune, ainsi il n’est pas de créature plus que Vous semblable à Dieu.

La lune éclaire la nuit avec la lumière qu’elle reçoit du soleil, mais Vous êtes plus belle que la lune, parce qu’en Vous il n’y a ni tâche, ni ombre.

Vous êtes pure comme le soleil : j’entends ce soleil qui a créé le soleil : il a été discerné entre tous les hommes, et Vous entre toutes les femmes.

Ô douce, ô grande, ô toute aimable Marie ! On ne peut prononcer votre Nom, sans avoir le cœur embrasé d’amour : et ceux qui Vous aiment ne peuvent penser à Vous qu’ils ne se sentent portés à Vous aimer davantage.

Ô Sainte Reine, assistez notre faiblesse. Eh !

Qui est plus à même de parler à notre Seigneur Jésus-Christ que Vous qui êtes admise à goûter si intimement les douceurs de Sa conversation ?

Parlez, parlez, Reine du Ciel, votre Fils vous écoute, et Vous obtiendrez tout ce que Vous Lui demanderez ».

Ainsi soit-il