Première Etape
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Le livre
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Sa rédaction
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Les traductions importantes
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Comment se retrouver dans ce livre
Le livre
Origine du mot Bible
Le mot français Bible vient du grec « Ta Biblia » qui signifie les livres. En latin le mot « Biblia » est un mot feminin, d’où la Bible en français.
La Bible c’est un « livre » et en même temps une « bibliothèque » vaste et diverse.
Un livre parce qu’il y a un fil conducteur, c’est que tous les écrits de la Bible parlent d’un même sujet : la relation de Dieu avec un peuple particulier.
Une bibliothèque : parce qu’elle contient un grand nombre de livres.
2 grandes parties : l’Ancien ou le premier Testament et le Nouveau Testament.
Le mot Testament ici a la signification d’Alliance, une alliance entre Dieu et son peuple.
73 livres ouvrages dont 46 pour l’Ancien et 27 pour le Nouveau Testament.
Cette bibliothèque s’ouvre sur le livre de la Genèse qui veut dire commencement et au commencement Dieu crée.
Elle se referme sur le livre de l’Apocalypse qui veut dire révélation, la révélation d’une création nouvelle (Ap 21, 1-3) des cieux nouveaux et d’une terre nouvelle, demeure de Dieu avec les hommes.
Tous les livres de cette bibliothèque nous parlent de l’histoire de la relation de Dieu avec son peuple choisi, Israël, de l’Alliance qu’il fait avec ce peuple, ses réussites, ses échecs, ses joies, ses espoirs ect…
Au cœur de ce livre, nous rencontrons une personne « Jésus Christ », et Jésus Christ Ressuscité. Donc dans ce peuple Dieu envoie son fils qui est lui-même une Bonne Nouvelle. Il vient dire au monde : « qui est Dieu ». Par son sang versé sur la croix, il fera une Alliance nouvelle et éternelle avec tous les hommes, car il verse son sang pour la multitude.
Nous est ensuite raconté la vie de ceux qui ont accueilli la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Après son Ascension, guidés par L’Esprit Saint ils vont porter la Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre. Commence ainsi le temps de l’Eglise, avec l’histoire des premières communautés chrétiennes.
Comment s’orienter dans cette bibliothèque
La première partie : l’Ancien Testament comporte 46 livres répartis en 3 grandes séries + 1 : la loi, les prophètes, les autres écrits (sont pour les juifs la base de toute leur vie religieuse, c’est ce qu’ils appellent les écritures) et les livres deutérocanoniques.
1ère série : La loi :
Il s’agit des 5 premiers livres de la Bible : La Genèse, l’Exode, le Lévitique, les nombres et le Deutéronome. En hébreu la torah et en grec le pentateuque (cinq étuis contenant les rouleaux).
2ème série : Les prophètes
A/ Les prophètes premiers ou les livres historiques : Josué, Juges, 1 et 2 Samuel, 1 et 2 Rois.
B/ Les prophètes derniers : des hommes qui ont parlé de la part de Dieu.
3 grands prophètes, Isaïe, Jérémie et Ezéchiel. On les appelle « grands » tout simplement parce que leurs livres sont longs avec beaucoup de chapitres.
Les 12 autres sont appelés « petits » parce qu’ils sont plus courts : Amos, Osée, Michée, Sophonie, Nahum, Habaquq, Agée, Abdias, Joël, Jonas, Zacharie et Malachie.
3ème série : Les autres écrits
Ecrits de sagesse pour guider, pour aider le peuple dans sa vie de tous les jours. Cette série commence par les Psaumes : prière d’Israël qui sont au nombre de 150, prière concernant tous les évènements de la vie. Jésus a prié les psaumes et aujourd’hui encore l’Eglise a fait sienne cette prière dans sa vie de tous les jours.
Pour les juifs les écritures se terminent ici. (39 livres).
Ce sont des livres écrit en grec, faisant partie de la liste des Septantes et qui sont entrés en 2ème lieu dans la règle, car le mot canon vient du grec qui veut dire règle pour mesurer, canne ou liste. Ce sont des écrits religieux qui n’ont pas été accueillis dans le canon hébraïque. Disposant de 2 canons pour l’Ancien Testament : l’un hébraïque et l’autre grec, les catholiques ont adoptés le canon grec.
2ème partie de la bibliothèque.
Cette partie se nomme le Nouveau Testament. Il est composé de 27 livres que nous pouvons classer en 4 séries : Les Evangiles, les Actes des Apôtres, les Epîtres et l’Apocalypse. Les chrétiens ont ajouté ces livres aux écrits reçus de juifs, qu’ils ont appelé A.T. ou Premier Testament.
1/ Les Evangiles
Evangile : mot grec qui veut dire Bonne Nouvelle, c’est un mot courant qui était utilisé dans le langage profane de l’époque.
Les Evangiles sont au nombre de 4 : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Ils racontent la vie et l’enseignement de Jésus venu établir la nouvelle Alliance, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, sa résurrection et son ascension au ciel.
Ce ne sont pas des reportages, ni des autobiographies mais des écrits de foi.
On appelle les évangiles de Matthieu, Marc et Luc les synoptiques parce qu’ils sont composés d’après un même plan et qu’on peut mettre certains textes en parallèle et découvrir la similitude d’un seul coup d’œil. L’Evangile de Jean est écrit d’après un autre plan.
2/ Les Actes des Apôtres (un volume de 28 chapitres, écrit par St Luc)
Dans ce livre, Jésus monte au ciel et c’est l’Esprit Saint qui prend le relais, à la pentecôte, il descend, c’est lui qui fait agir les apôtres.
L’auteur raconte l’histoire des apôtres depuis l’Ascension de Jésus au ciel, de leurs œuvres apostoliques, de leurs missions d’Evangélisation à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre (cf Ac 1,8). Nous avons là, le témoignage des premières communautés chrétiennes c’est-à-dire de l’Eglise primitive. La dernière action des apôtres, racontée dans ce livre est celui de Paul à Rome (considéré comme le bout du monde).
3/ Les Epîtres ou Lettres au nombre de 21, envoyés aux communautés chrétiennes nouvellement fondées sont comme les lettres encycliques écrits par le Pape ou les lettres pastorales des évêques d’aujourd’hui.
13 épitres de Paul adressées aux communautés ou aux personnes : Romains, 1 et 2 Corinthiens, Galates, Ephésiens, Philippiens, Colossiens, 1 et 2 Théssaloniciens, 1 et 2 Timothée, Tite, Philémon.
La lettre aux Hébreux auteur inconnu.
La lettre de St Jacques
1 et 2 Pierre
1, 2 et 3 Jean
La lettre de Jude
4/ L’Apocalypse : révélation ou dévoilement, écrit par St Jean ou par ses disciples à la fin du premier siècle de notre ère, dans un style un peu étrange, codé, littérature pour temps de crise : la persécution. Ce livre redonne courage et espérance aux croyants et leur permet de découvrir le sens caché des évènements qu’ils vivent.
Sa Rédaction
Il a fallu 1000 ans pour rédiger ce livre que nous avons en main, qui n’est ni une biographie, ni un reportage en direct, mais une méditation sur l’histoire d’un peuple.
Les auteurs.
Ils sont nombreux, vivant à différents moments de cette histoire. Pour écrire chacun a son style d’où les différents genres littéraires.
Tous ne sont pas connus car à l’époque les auteurs ne signaient pas leurs ouvrages, mais on avait pour habitude de le mettre sous le patronyme de quelqu’un de célèbre pour l’honorer (ex : les psaumes de David). Ce n’est que vers le 4ème siècle de notre ère que les auteurs signent leurs œuvres.
Ces auteurs sont des croyants écrivant pour des croyants, afin de leur transmettre leur foi en ce Dieu qu’ils ont rencontré. A travers les évènements ils veulent amener le lecteur à découvrir l’action de Dieu.
Les textes.
Avant d’être mis par écrit, certains textes de l’Ancien Testament ont existé sous forme de tradition orale. (La création du premier alphabet en Phénicie apparaît vers 1300 avant Jésus Christ). Les premiers livres bibliques furent mis par écrit vers 900 av. J.C. à l’époque de la royauté. Les scribes commencent à tenir les annales royales. C’est aussi le temps des premiers psaumes.
Les 39 livres de l’Ancien Testament ont été rédigés en hébreu, avec quelques passages en araméen, et les livres Deutérocanoniques en grec.
Les premiers écrits du Nouveau Testament sont les épîtres de St Paul aux Thessaloniciens vers 51 ap. J.C. et les derniers, les épîtres de Jean vers 100 et la 2ème lettre de Pierre vers 125. Les 27 livres ont été écrits en grec.
Les traductions importantes
La Septante ou LXX : première grande traduction de l’Ancien Testament au 3ème siècle av. Jésus Christ à Alexandrie en Egypte. (la légende parle de 70 savants juifs traduisant en 70 jours les écritures de l’hébreu en grecque).
La Vulgate : traduction latine de la Bible par St Jérôme, fin du 4ème siécle ap. Jésus Christ.
La Bible a été le premier livre imprimé par Guttenberg vers 1450. Elle a été divisée en chapitres par un théologien bibliste Stephen Langton en 1203, en versets par en 1553.
A partir de l’hébreu, du grec et du latin, aujourd’hui, il y a plusieurs traductions de la Bible disponibles. 2426 traductions partielles et 429 traductions complètes dont 160 en Afrique (Nouvelles bibliques, mars 2007). Nous avons en vente plusieurs traductions françaises, pour étudier les meilleurs sont : La Bible de Jérusalem et la Traduction Œcuménique de la bible (TOB) qui offrent de bonnes introductions et beaucoup de notes.
Pour se retrouver
Connaître l’abréviation de chaque livre s’avère nécessaire (consulter la table des matière).
Le grand chiffre du texte indique les chapitres et les petits, les versets.
Les petites lettres renvoient aux notes se trouvant à la fin de la page.
La lecture des introductions et des notes, la consultation du tableau chronologique, des cartes géographiques et du vocabulaire permettent une meilleure compréhension du texte.
2ème Etape
— Les lieux
— Un peuple porteur de noms multiples
— Les temps
— Le contenu de L’Ancien Testament
Les lieux
Pour pouvoir entrer dans la Bible, il est nécessaire que nous puissions nous situer dans l’espace et dans le temps, cela nous permet de situer le texte dans son contexte lors de notre lecture, car la religion juive et la révélation chrétienne s’enracinent dans des lieux et des temps précis.
Toute l’histoire biblique se déroule au Proche-Orient avec deux points principaux aux deux extrémités du « Croissant Fertile » (Zone cultivable s’étendant en demi cercle de l’Egypte au Golfe Persique). Dans cette région, les deux grandes puissances de l’époque, d’un côté la Mésopotamie (pays entre les fleuves) qui se situe sur l’emplacement de l’Irak actuel et de l’autre l’Egypte.
Le long de la cote méditerranéenne, la Syrie, la Phénicie et le pays de Canaan sont de lieux de passage pour les commerçants, les voyageurs et les armées. Ces pays étaient habités par des Sémites.
Les pays cités dans l’histoire d’Israël.
L’Egypte, l’Assyrie, La Babylonie, La Perse, La Grèce et Rome.
Pays porteur de multiples noms
La terre promise : terre que Dieu a donné à Abraham et à sa descendance, pays où Moïse avait mission de conduire le peuple à sa sortie d’Egypte.
Israël : Nom donné par Yahwé à Jacob (Gn 32, 28)
Le Pays de Canaan : (Canaan autre nom donné à Cham, fils de Noé), pays adoptif d’Abraham.
Palestine : Pays des Philistins, car au 12ème siècle av. J.C. les Philistins se sont installés dans la plaine côtière de Canaan.
Au temps de la royauté
Avec David et Salomon le pays a pour nom Israël avec Jérusalem comme capital.
A l’époque du schisme la Palestine est divisé en deux :
Au Nord : Israël qui a Samarie pour Capital.
Au Sud : Juda qui a Jérusalem pour capital.
Au temps de Jésus
La Palestine est divisée en trois, on distingue la Galilée au Nord, la Samarie au centre et la Judée au Sud.
Dans le paysage, un fleuve incontournable : le Jourdain, qui prend sa source au pied du Mt Hermon (Syrie), descend jusqu’au lac de Tibériade (Génésareth, Kinnéreth ou mer de Galilée) à 212mt au dessous du niveau de la mer et continue sa course jusqu’à la Mer Morte, à — 392mt, une mer qui n’a pas de sortie avec une grande intensité de sel où toute forme de vie est impossible.
A l’est du Jourdain, se trouve la Décapole, une ligue de dix villes grecques, citée dans le Nouveau Testament.
Les cartes de notre Bible nous permettent de suivre le peuple Juif dans son histoire, histoire liée à un pays (Dt 11, 10-12), et remplie de récits de voyages.
Nous suivrons Abraham, de sa sortie d’Our jusqu’au pays de Canaan, les Hébreux depuis leur sortie d’Egypte jusqu’à leur arrivée au pays de Canaan.
Plus tard, nous suivrons ceux qui vont en exil et ceux du peuple de Juda qui reviennent de l’exil.
Nous suivrons aussi Jésus au cours de ses voyages dans toute la Palestine ainsi que Paul lors de ses voyages missionnaires.
Un peuple porteur de noms multiples
Lors de notre lecture, plusieurs noms sont cités pour nous parler du peuple de Dieu. Voyons la signification de ces noms.
Sémites : Ce sont les descendants de Sem fils de Noé (Gn 9, 18) auquel la Bible rattache divers peuples (Elamites, Araméens, hébreux ect…). Abraham est de la famille de Sem (Gn 11, 10).
Hébreux : Ce nom est donné au clan d’Abraham et de sa descendance jusqu’à son installation au pays de Canaan au 13ème siècle av. Jésus Christ. Les Habirû sont des gens de passage.
L’hébreu comme langue : langue sémitique des gens du pays de Canaan. Vers 587 av. J.C. le peuple en l’exil est sous l’influence de la langue araméenne, langue officielle de l’empire Perse, proche de l’hébreu qui devint leur langue courante. Jésus lui-même a parlé l’Araméen. L’hébreu reste comme langue religieuse ( Ecriture, liturgie).
Israël : C’est le nom donné par Yahwé à Jacob (Gn 32, 28).
Au temps des rois, le nom d’Israël fut donné au royaume du Nord vers 933. Après la disparition de ce royaume en 721, il fut à nouveau employé pou l’ensemble du peuple Juif.
Israëlites : Nom des descendants de Jacob, lorsqu’ils se sont installés au pays de Canaan « Terre Promise ».
Juda : Après le schisme en 933 la tribu de Juda, d’où est issu la monarchie de David donne son nom au royaume du Sud.
Judée et Juifs : Au retour de l’exil vers 538, on appelle Judée la région de Jérusalem et ses habitants Juifs.
Aujourd’hui
Israël : nom de l’état indépendant créé en 1948, ses habitants sont les Israëliens et ils ont adopté l’hébreu comme langue officielle.
En ce qui concerne « le temps » nous allons nous référer au tableau chronologique.
Contenu des livres de l’Ancien Testament
Les trois grandes parties de l’A.T. d’après la Bible hébraïque.
Le Pentateuque ou Torah
Les Prophètes
Les « autres écrits »
1/LE PENTATEUQUE
Pentateuque signifie « cinq étuis » (contenant des rouleaux de parchemin). Cet ensemble que les Juifs appellent la Torah c’est-à-dire enseignement est attribué à Moïse. Il est aussi appelé la loi. Ces cinq livres sont : la genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.
La Genèse, premier livre de la Bible avec 2 parties : la création et l’histoire des patriarches.
La Création (Gn 1 – 11, 9) Des récits mythiques et légendaires.
La création racontée de deux manières : Un récit (Gn 2, 4b – 3, 24) plus ancien qui date du règne de Salomon au 10ème siècle av. J.C. est l’œuvre de sages qui utilisent un langage mythique qui developpe en deux tableaux : la création de l’homme et la chute.
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Un poème (Gn 1, 1 – 2, 4a) composé par les prêtres au temps de l’exil à babylone est plus récent. A travers ces histoires (mythes), c’est un message de foi qui est transmis. Les mythes ne sont pas le propre d’Israël, c’est un genre littéraire de l’époque, mais guidé par l’Esprit Saint, Israël lui donne une autre signification.
Quel message ?
1/ D’abord un message concernant Dieu.
Le Dieu d’Israël, est à l’origine de tout, c’est lui le créateur. Par opposition aux peuples des alentours qui adorent les créatures : astres, animaux, (serpent, vache sacrée etc) humains.
L’homme sommet de la création, créé à l’image de Dieu : homme et femme égaux, libres, appelés à devenir créateur par leur travail qui n’est pas esclavage mais responsabilité et mission.
2/ Répondre aux grandes questions de sens que se posent les humains au sujet de l’existence, de la création…. D’où je viens ? Où je vais ? Qu’est-ce que je fais sur la terre ? Pourquoi le mal ? Pourquoi la mort ? Pourquoi le travail ?…. Ce sont des récits sans prétention historique ou scientifique qui veulent donner une réponse en image à ces grandes questions de l’homme. Dans la foi Israël donne à ces mythes une vérité religieuse nouvelle qui jaillit de l’expérience de l’Exode et de l’Alliance.
Le péché et ses conséquences :
Pour la Bible, le mal est donc présent dans les mauvais choix que l’homme a faits dans le cours de l’histoire, même s’il n’en est pas seul responsable puisque le mal le précède dans la figure du serpent, qui signale les limites de la création. Le mauvais choix constant de l’humain introduit un venin dans la communauté humaine. Cela vaut pour les rapports entre les sexes : l’homme et la femme, faits pour vivre en solidarité, deviennent solitaires dans l’incompréhension mutuelle (Adam et Eve). Cela vaut pour les relations fraternelles : la jalousie empêche de reconnaître et d’accepter les différences de l’autre, et finalement elle tue (Caïn et Abel). Cela vaut encore pour les relations entre générations et dans une même société familiale : au lieu d’accueillir l’expérience des parents, on s’ingénie à tout vouloir inventer, dans la ligne de la facilité (le déluge). Cela vaut enfin pour les relations entre les nations différentes. Les langues et les cultures variées devraient être une occasion de partage. Or, la tentative de domination totalitaire et uniformisante rend les hommes ennemis les uns des autres (la tour de Babel).
Ainsi, ces dimensions psychologiques et sociales, qui devaient fournir un terrain d’entente et d’alliance d’après le projet créateur – la « règle du jeu » humain étant le bien de l’homme–, deviennent, par le mauvais choix de l’homme, un terrain d’incompréhension, de division, de lutte à mort. Telle est la leçon de l’histoire. (p100, Apprendre à lire la Bible, Ch Delhez et Jean Radermakers, ed. fidélité, nov 2007).
Les Patriarches (Gn 12-50)
Nous laissons le mythe pour entrer lentement dans l’histoire. Ces récits proposent de regarder la vie des hommes avec les yeux de Dieu.
Avec les patriarches, deux grands thèmes nous sont proposés : La promesse et l’Alliance.
Dans le récit de la vocation d’Abraham (Gn 12, 1-8), nous voyons l’appel de Dieu et la promesse de Dieu. L’appel à quitter, à partir… puis la promesse d’une descendance et d’une terre (afin d’inscrire son nom dans le temps et dans l’espace) et la bénédiction. Il fait confiance au Seigneur et se met en Chemin.
Abraham est considéré comme le père des croyants de trois grandes religions monothéistes : le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam.
Les autres Patriarches sont : Isaac, Jacob-Israël et les fils de Jacob, ancêtres des 12 tribus. Une place spéciale est faite à Joseph, rejeté par ses frères mais choisi pour réaliser la promesse de Dieu (maintenir en vie la descendance).
Les 12 fils de Jacob sont : Ruben, Siméon, lévi, Juda, Issakar, Zabulon, Ben jamin, Dan, Nephtali, Gad, Asher et Joseph. (Ephraïm et Manassée sont les fils de Joseph).
Ces textes mettent en relief que les liens unissant les 12 tribus sont avant tout religieux : la foi en un même Dieu, un Dieu unique et tellement différent des autres.
Le livre de la Genèse se termine par la mort de Joseph et les fils d’Israël installé au pays d’Egypte. Le clan de Jacob émigre en Egypte vers 1700. Ils étaient en tout 70 personnes (Ex 1, 5).
Exode, lévitique, Nombres et Deutéronome
Ils nous parlent de Moïse appelé par Dieu pour faire sortir son peuple du pays d’Egypte où ils étaient pour les conduire en Terre Promise.
Moïse de la tribu de Lévi, frère de Myriam et d’Aaron va faire sortir le peuple d’Egypte, les conduire jusqu’au Sinaïe pour y faire alliance avec Dieu. Patiemment il va guider ce peuple à la nuque raide et au cœur endurci, pendant 40 ans dans le désert. Pourquoi 40 ans ? Parce qu’ils vont apprendre à devenir, à vivre comme un peuple guidé par la loi de Dieu, le Dieu D’Abraham, d’Isaac et de Jacob, ce Dieu aimant qui tient sa promesse.
Moïse lui-même n’entre pas en Terre Promise (Nm 20, 1-12). Il meurt face à Jéricho sur le Mt Nébo. Il est l’un des personnages clés de toute la Bible. Son nom est cité 783 fois Dans l’A.T. et 80 fois dans le Nouveau.
L’Exode veut dire sortie, le livre commence par la naissance et la vocation de Moïse et se termine par les lois rituelles concernant la construction de la Tente Sainte.
Le Lévitique, troisième livre de la Bible donne beaucoup de précisions sur le culte, le rôle des prêtres, les sacrifices etc….
Pour le chrétien, ces règles sont dépassées, puisque Jésus est l’unique grand prêtre et la seule victime. Mais le chapitre 19, 1-18 reste encore d’actualité « Soyez Saints, car moi je suis Saint » dit Dieu qui est le cœur de la sainteté, et encore en (19, 18) « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Pour Israël le prochain désigne le compatriote. Avec Jésus dans l’Evangile, le prochain deviendra toute personne et même l’ennemi : la parabole du bon Samaritain (Lc 10, 29-37) et en Matthieu (5, 43-48) Aimez vos ennemis.
Les Nombres, quatrième livre de la Bible. Appelé ainsi parce qu’il débute par le compte rendu d’un recensement des tributs d’Israël. Il rapporte les récits de la marche du peuple dans le désert. Il faudra 40 ans – le temps que disparaisse la génération incrédule –. C’est une génération nouvelle qui entrera en Terre promise.
Quelques textes célèbres : Les cailles (Nm 11), l’eau du rocher (20, 1-13), le serpent d’airain (21, 4-9), l’ânesse de Balaam (22, 21-35), le doute de Moïse (20, 1-12).
Le Deutéronome, qui signifie « seconde loi » contient les commandements, les lois et les coutumes du royaume du Nord. C’est sans doute le livre que le roi Josias et son secrétaire Shafane trouvèrent dans le Temple en 622 et sur lequel ils s’appuyèrent pour entreprendre une grande réforme.
Le Deutéronome reprend beaucoup d’éléments des livres de l’Exode et des Nombres. Il invite le peuple à vivre fidèlement l’Alliance avec son Dieu (30, 10-20) et à l’aimer de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force (6, 4-5).
Le livre contient 3 grands discours dans lesquels Moïse redit au peuple l’essentiel de l’Alliance (6, 4-9 ; 7, 7-8 ; 30, 10-20). Le livre se termine au chapitre 34 par la mort de Moïse.
2ème groupe de livres : les livres prophétiques.
Les prophètes premiers ou les livres historiques.
Ce premier groupe comprend six livres : Josué, Juges, 1 et 2 Samuel, 1 et 2 Rois.
Sous la conduite de Josué, les fils d’Israël s’installent plus ou moins facilement au milieu des peuples de Canaan. Lors de la conquête de la terre, le peuple retire la leçon que les guerres humaines n’ont pas de sens, qu’il faut prohiber la violence en acceptant des négociations et des pactes, pour prendre te acquérir sa place parmi les Canaans. Ce livre se termine par le testament de Josué et une grande assemblée à Sichem pour renouveler l’Alliance avant la mort de Josué.
Les Juges : Après l’installation en Terre Promise, les Juges aident les tribus à régler les conflits avec les autres peuples, surtout les Philistins, ce sont des chefs de guerre. Les principaux Juges sont : Gédéon, Jephté, Samson et une figure féminine Déborah (l’abeille). Le dernier des Juges est Samuel.
Samuel et Rois
La nécessité d’un regroupement de toutes les tribus sous un seul chef se fait sentir, et le peuple demande un roi à Samuel.
Saül, David et Salomon furent les premiers rois qui régnèrent sur un royaume uni. Ils reçurent l’onction pour une mission.
Leur mission : Etre à l’écoute du Seigneur pour bien guider le peuple. Si Dieu choisit le berger parmi les fils de Jessé c’est en même temps symbolique car le roi est appelé à être le berger de son peuple.
Hélas parmi les rois qui vont se succéder beaucoup vont être de mauvais guides, de mauvais bergers, de mauvais messies.
L’histoire des rois d’Israël et de Juda va être un échec. Ils n’ont pas été fidèles à l’alliance basée sur l’amour de Dieu et du prochain certains vont être idolâtres.
Ils vont adorer d’autres dieux en oubliant le Dieu de leurs pères, Abraham Isaac et Jacob, le Dieu fidèle à sa promesse et à son alliance. Ils vont rechercher le pouvoir et le profit personnel. Alors Dieu va envoyer les prophètes.
Les prophètes derniers
La monarchie et le prophétisme vont apparaître et disparaître presqu’en même temps dans l’histoire du peuple de Dieu (10ème et 6ème siècles av. J.C.).
Les prophètes ne reçoivent pas l’onction comme les rois, mais ils sont habités par l’Esprit du Seigneur pour corriger les erreurs des rois et rappeler au peuple qu’il est le peuple de Dieu.
Ils sont choisis, appelés, exemple le récits de vocations de Jérémie (Jr 1, 4-9).
Ils reçoivent une mission (Is 6, 1-4 ; 40, 1-8 ; Jr 1, 4-9 ; Ez 1-3, 15 ;Os 1, 3-8 ; Am 7, 10-17)
Ils sont inspirés par Dieu, vont parler au nom de Dieu et sont porteur d’un message pour les gens de leur époque. Ce sont des passionnés de Dieu.
La parole est le moyen privilégié par lequel le prophète agit. Son message est surtout orale, puis mis par écrit plus tard par le prophète lui-même ou ses disciples.
Il s’adresse au peuple, aux prêtres, aux rois. Il n’a pas peur, il ne craint ni les riches, ni les puissants. Les mot prophète deviendra synonyme de « martyre » car les puissants vont leur mener la vie dure, ex Jérémie.
Pour dire cette parole de Dieu qui l’habite, le prophète utilise diverses formes de langage : le poème (Is (5, 1-7) ; la prière (Jr 12 1-6) ; les visions (Ez 37) ; les actions symboliques (Jr 13, 1-11) et surtout l’oracle qui veut dire message ou déclaration solennelle au nom de la divinité.
Il y a l’oracle de jugement qui appelle à la conversion (Jr 1, 1-25, 14).
L’oracle du salut qui contient une promesse et qui est un appel à l’espérance pour la survie du peuple ;(Is 7, 10-17) le signe de l’Emmanuel.
L’oracle se place dans l’histoire tandis que la vision appartient au monde céleste.
La Bible nous parle surtout des prophètes de conversion qui sont des personnalités ayant le réalisme du regard, car la cause de tous les maux, c’est l’abandon de l’Alliance. Ce sont des hommes de visions qui vont donner une parole juste au moment de crise qui va être vérifiée par la suite dans l’histoire, car la vérification des faits est le signe que le prophète était envoyé par Dieu (Jr 28, 9).
Le faux prophète est celui dont la parole ne sera pas accomplie.
Il y a eu des prophètes écrivains et des prophètes non écrivains comme Elie, Elisée, Gad, Nathan… qui sont cités dans les livres des Rois.
Les prophètes écrivains sont : les 3 grand : Isaïe, Jérémie, Ezéchiel (on y ajoute souvent Daniel qui est un livre de sagesse) et les 12 petits : Amos, Osée, Michée, Sophonie, Nahum, Habaquq, Agée, Abdias, Joël, Jonas, Zacharie et Malachie.
Les prophètes et l’Alliance.
L’ancienne Alliance a été plusieurs fois rompue par l’infidélité du peuple, mais les prophètes connaissent la fidélité de Dieu, ainsi certains comme Jérémie, comme Ezéchiel annoncent que Dieu fera une Alliance Nouvelle inscrite non sur des tables de pierre, mais dans les cœurs (Jr 31, 31-34 ; Ez 36, 26-28).
Après l’exil, pendant plusieurs siècles, il n’y aura plus de prophète. Le peuple vivra cette situation comme signe de la colère de Dieu. Mais des choses nouvelles vont se mettre en place pour aider le peuple à continuer sa route avec Dieu.
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Une attention spéciale est faite à la Torah (loi) recommandée par les derniers prophètes (Ml 3, 22 ; Za 13, 2).
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L’Apocalypse, littérature au temps de crise est tournée vers l’avenir.
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L’Eschatologie (eschatos : dernier et logos : discours) qui concerne l’attente à la fin des temps où les deux grandes figures du Judaïsme : Moïse et Elie viendront sur terre inaugurer le règne de Dieu où l’on vivra selon la loi.
Le prophète dans le Nouveau Testament
Jean Baptiste est présenté comme un prophète (Lc 3, 2) ; Jésus aussi est reconnu comme un prophète (Lc 7, 16) piussant en parole et en actes (Lc 24, 19-21). Il s’est appliqué le dicton : « Aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays » (Lc 4, 24).
Il est un Messie à la manière des prophètes – qui ne reçoivent pas l’onction d’huile, mais dont l’Esprit du Seigneur pénètre vraiment le cœur – (Is 61, 1). Souvent persécutés, ils appellent le peuple à la conversion et ils annoncent que Dieu enverra un Messie selon son cœur pour renouveler l’Alliance.
Les juifs enseignent à l’époque de Jésus que les cieux se sont fermés et que l’Esprit ne descend plus sur quiconque en Israël depuis la mort des derniers prophètes bibliques. Le récit de la pentecôte renoue avec l’époque des prophètes guidés par l’Esprit Saint. Les cieux sont ouverts de nouveau, cette ouverture est inauguré par le baptême de Jésus au Jourdain (Mc 1, 10).
Le Nouveau Testament proclame que tout homme qui adhère à la foi est prophète.
Dans l’Eglise, certains reçoivent un don particulier pour être prophète (1 Co 12, 10). Mais tous les chrétiens de par leur baptême et leur confirmation sont d’une certaine manière prophètes puisqu’ils transmettent la Parole de Dieu.
Relire les prophètes, découvrir leur message à la lumière de l’Esprit, est valable pour nous aujourd’hui dans la mesure où nous ferons des relectures dans la foi pour nous approprier le message :
Redécouvrir le Dieu fidèle à sa Promesse et à son Alliance.
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Vivre l’Alliance, l’amour de Dieu et du prochain comme Jésus l’a fait.
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Accueillir l’appel à la conversion et à l’espérance.
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Vivre dans la justice et la droiture.
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Ne pas avoir peur de porter la Parole de Dieu, et de payer le prix…
Pour se retrouver aisément dans la Bible
Recourir à la table des matières se trouvant au début du livre qui indique aussi la liste des abréviations.
Une citation biblique est indiquée :
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Par le nom abrégé du livre (voir la liste des abréviations)
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Par le chiffre indiquant le chapitre
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Par le numéro du verset. On désigne parfois les différentes parties du verset par a, b, c.
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Exemple : Gn 12, 1-6 signifie : livre de la Genèse, chapitre 12, versets1à 6.
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