« Recevez l’Esprit Saint du Père des Miséricordes »…
« Soyez miséricordieux comme le Père est miséricordieux »
Que Dieu soit Père et qu’il soit Miséricordieux, le prophète Jérémie l’affirmait dès le 6° siècle avant JC :
« Reviens rebelle Israël, oracle du Seigneur, car JE SUIS miséricordieux.
Reconnais seulement ta faute (il la connaît donc déjà parfaitement
et Israël va l’apprendre de sa bouche…) :
tu t’es révoltée contre le Seigneur ton Dieu,
et tu n’as pas écoutée ma voix.
Et moi qui m’étais dit : comment te placerais-je au rand des fils ?
Je te donnerai une terre de délices, l’héritage le plus précieux d’entre les nations.
Je me disais : « Vous m’appellerez « Mon Père »,
et vous ne vous séparerez pas de moi. »
Mais non… Ils m’ont abandonné, ils ont encensé d’autres dieux,
Ils se sont prosternés devant l’œuvre de leurs mains…
Et maintenant, vois ta terre en solitude, tes villes incendiées…
N’as tu pas provoqué cela pour avoir abandonné le Seigneur ton Dieu,
alors qu’il te guidait sur ta route ?
Comprend et vois comme il est mauvais et amer
d’abandonner le Seigneur ton Dieu.
Ai-je été un désert pour Israël, ou une terre ténébreuse ?
Pourquoi mon Peuple dit-il : « Nous vagabondons, nous n’irons plus à toi ? »
Une vierge oublie-t-elle sa parure, une fiancée sa ceinture ?
Mais mon peuple m’a oublié depuis des jours sans nombre…
Ah ! Comme tu t’es tracée un bon chemin pour quêter l’amour ! » (Jr 2-3)
Et Jésus ne fera que nous rappeler que « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16), Amour Créateur, Amour Pur, Amour qui ne fait que poursuivre le bien de l’être aimé, Amour qui se réjouit de sa joie, Amour qui s’attriste de ses peines…
Et c’est bien ainsi dont les prophètes Jérémie et Sophonie parlaient déjà de l’Amour :
« Je vais les rassembler de tous les pays où » ils se sont égarés par suite de leurs fautes.
« Je les ramènerai en ce lieu et les ferai habiter en sécurité.
Ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu.
Je leur donnerai un seul cœur, un seul chemin, afin qu’ils me craignent chaque jour, pour leur bonheur et celui de leurs fils après eux.
Je conclurai avec eux une alliance éternelle :
je ne cesserai pas de les suivre pour les rendre heureux
et je mettrai ma crainte en leur cœur pour qu’ils ne s’écartent pas de moi.
J’aurai de la joie à les rendre heureux ;
en vérité, je les planterai dans ce pays, de tout mon cœur et de toute mon âme. »
Oui, ainsi parle le Seigneur : « De même que » leurs fautes ont fait venir sur eux
« tout ce grand malheur,
de même, je fais venir sur eux tout le bonheur dont je parle » (Jr 32,37-42).
« Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël !
Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem !
Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis.
Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur.
Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir !
Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut.
Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ;
il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. »
J’ai écarté de toi le malheur, pour que tu ne subisses plus l’humiliation.
Me voici à l’œuvre contre tous tes oppresseurs.
En ce temps-là je sauverai la brebis boiteuse, je rassemblerai celles qui sont égarées…
En ce temps-là je vous ramènerai, en ce temps-là je vous rassemblerai…
je ramènerai vos captifs, et vous le verrez, – dit le Seigneur » (So 3,14-20).
D’un côté, Dieu est donc « Père » de tous les hommes, « lui qui les a tous créés à son image et ressemblance » (Gn 1,26-28), pour qu’ils vivent en relation avec Lui, comblés par Lui. En effet, ce « Père » est « Amour » : il ne cesse de désirer, de vouloir, de poursuivre le bien de tous ces hommes, ses enfants, qu’il a créés par Amour pour qu’ils connaissent le Bonheur en accueillant, en leur cœur, la Plénitude de ses Bienfaits…
Mais les hommes se sont détournés de lui, et du même coup, ils se sont privés du Don de Dieu. « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm 3,23). « Souffrance et angoisse pour toute âme humaine qui commet le mal » (Rm 2,9). « Souffrance, angoisse » et « tristesse », comme pour ce jeune homme riche qui ne répond pas à l’appel que lui avait lancé Jésus, « Suis-moi ! », car il avait de grands biens. Alors, « il repartit, tout triste » (Lc 18,18-23)…
Mais rien n’empêche Dieu d’Être, de son côté, ce qu’Il Est depuis toujours et pour toujours : « Dieu est Amour » et il veut, encore plus, le bien de l’homme pécheur qui souffre et qui est triste par suite de ses fautes : « Quand nous sommes infidèles, Dieu, Lui, reste à jamais fidèle, car il ne peut se renier Lui-même » (2Tm 2,13), écrit St Paul, et Il Est Amour, Il n’Est qu’Amour et donc recherche inlassable du bien de l’autre…
Telle est ce que nous appelons « la Miséricorde de Dieu » : la découverte, infiniment heureuse, du fait que nous sommes aimés au cœur même de notre misère et de notre indignité par « Quelqu’un » qui, de son côté, ne poursuit, ne désire, ne travaille qu’à notre Bien le plus profond.
Nous avons tous été créés pour être « comblés » par le Don de Dieu, le Don gratuit de l’Amour, un Don qui Est Plénitude de Vie, de Paix, de Joie ? C’est ce que Jésus, le Fils éternel du Père, vient nous proposer au Nom de son Père, et cela gratuitement, par amour, pour notre seul bien : « Si tu savais le Don de Dieu » dit-il à cette femme samaritaine qui vivait maritalement avec un homme, et c’était, déjà, son sixième ! Et pour nous aider à l’accueillir, il ca commencer par nous proposer d’effacer tout notre passé d’infidélités par son pardon offert en surabondance, sans regarder à la dépense, son seul but étant notre bonheur. Alors si quelque chose nous inquiète, quoique ce soit, aussi énorme cela puisse-t-il être, Jésus nous invite à l’offrir à ce Dieu immense, infini, Lui qui a créé l’infini de l’Univers qui nous entoure, Lui qui est Amour, tout aussi infini… Et nous serons pardonnés, nos fautes disparaîtront, il n’y aura plus rien, car Jésus est « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29), tous les péchés, de tous les hommes, de tous les temps, et cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant en sacrifice sur le bois de la Croix pour chacun d’entre nous, pour nous tous. Infini de l’Amour qui rendra possible, si nous y consentons, l’accomplissement total de la volonté de Dieu : « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité. En effet, il n’y a qu’un seul Dieu ; il n’y a aussi qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1Tm 2,3-6). Alors, « j’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main. Et ils s’écriaient d’une voix forte : « Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le Trône et à l’Agneau ! »Tous les anges se tenaient debout autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants ; se jetant devant le Trône, face contre terre, ils se prosternèrent devant Dieu. Et ils disaient : « Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! » L’un des Anciens prit alors la parole et me dit : « Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où viennent-ils ? » Je lui répondis : « Mon seigneur, toi, tu le sais. » Il me dit : « Ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, et le servent, jour et nuit, dans son sanctuaire. Celui qui siège sur le Trône établira sa demeure chez eux. Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, ni le soleil ni la chaleur ne les accablera, puisque l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Ap 7,9-17).
Jésus, le Fils, est donc « l’Agneau » qui se propose d’être « le Pasteur » de tous les hommes « pour les conduire aux sources des eaux de la vie ». Et quelles sont-elles ? Ce sont les Sources de l’Amour qui ne cesse de se donner gratuitement, de se proposer gratuitement, de s’offrir gratuitement à toutes ses créatures, pour leur seul bien, leur seul bonheur, leur seule joie. Le Pape François dit ainsi : « L’amour de Dieu est gratuit. Il ne nous demande rien en échange ; il demande seulement de l’accueillir » (Juin 2015). Ecoutons ce que Jésus dit à la Samaritaine : « Si tu savais le Don de Dieu, et qui est celui qui te dit : « Donne-moi à boire », c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’Eau vive » (Jn 4,10). Et quelle est-elle cette « Eau Vive ». St Jean lui-même nous donne la clé de cette image au chapitre sept de son Evangile, lorsque Jésus, debout, cria : « « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » En disant cela, il parlait de l’Esprit Saint qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jn 7,37-39). Et de fait, Ressuscité, il dira à ses disciples : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22).
Tel est le Don de Dieu par excellence, le Don de l’Amour, offert gratuitement à notre foi, un Don qui est appelé à devenir en nous la Source de notre vrai bonheur, de notre vraie vie, de notre Plénitude, inégalée, incomparable, car elle est celle de Dieu Lui-même : « Quiconque boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif. L’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle » (Jn 4,13-14).
Cette vie n’est rien de moins que celle que Jésus reçoit du Père de toute éternité. « Si tu savais le Don de Dieu », dit-il à la Samaritaine. Il le connaît bien, Lui, car c’est par ce Don que le Père l’engendre en Fils de toute éternité. « Comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57), et cela, depuis toujours et pour toujours, en « Fils né du Père avant tous les siècles, Dieu né de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé » (Crédo), « engendré » par ce Don du Père, le Don de « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63 ; 2Co 3,6), cet « Esprit qui est vie » (Ga 5,25), « Eau Vive »… Alors si nous acceptons de recevoir à notre tour ce Don par lequel le Père engendre son Fils, nous serons nous aussi engendrés à cette même Plénitude, et notre vocation de créatures « appelées à reproduire l’image du Fils » (Rm 8,29) s’accomplira…
« Quand vous priez, dites : Père » (Lc 11,2). Avec moi, tournez-vous vers le Père (Jn 1,18) pour recevoir avec moi le Don du Père, et avec Lui, la Plénitude de ma vie, de ma paix, de ma joie… « De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi… Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit… Je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne… Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite… Recevez l’Esprit Saint » (Jn 6,57.47 ; 14,27 ; 15,11 ; 20,22)…