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Rencontre autour de l’Évangile – 11ieme dimanche du temps ordinaire

« Ta foi t’a sauvée »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ensemble lisons et comprenons les mots important (Luc 7, 36-8,3)

            Après le retour à la vie du fils de la veuve de Naïm, la question de la foi ou non en Jésus se pose. Jean-Baptiste lui-même, emprisonné par le roi Hérode, semble avoir des doutes. Il envoie en effet deux de ses disciples demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » Puis Jésus dira à la foule : « Jean Baptiste est venu ; il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin, et vous dites : ‘C’est un possédé !’ Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et vous dites : ‘C’est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.’ » Beaucoup ne croient donc pas ni en Jean Baptiste ni en Lui… Et Jésus va se heurter à nouveau ici aux murmures d’un Pharisien. Mais une femme pécheresse et repentante saura, elle, sans un mot, lui offrir le plus beau témoignage de foi et d’amour qui soit…

Le sens des mots

  • Qu’étaient ces Pharisiens à l’époque de Jésus ?

  • L’hospitalité est une tradition sacrée dans les pays orientaux. Invité à manger par Simon le Pharisien, « Jésus entra chez lui et prit place à table. » Simon ne fait rien de particulier à son égard. D’après la parole même de Jésus, qu’aurait dû-t-il faire, lui, ou au moins ses serviteurs ?

  • Pour Simon, cette femme pécheresse est impure et elle rend impure tous ceux et celles qu’elle touche. Relire son murmure intérieur : selon lui, si Jésus était vraiment un prophète, sans que cette femme ne dise rien, qu’aurait-il dû savoir, et qu’aurait-il dû lui interdire de faire ?

  • Simon ne dit rien… et pourtant Jésus va lui répondre… Que va-t-il ainsi lui prouver ?

  • L’exemple que Jésus lui propose est plutôt bienveillant pour lui : qui, en effet, doit très peu à Dieu et qui lui doit beaucoup ? Cette image de la dette vis-à-vis de Dieu renvoie à quelle réalité ? Que ce soit de peu ou de beaucoup, que peut-on dire en fait de ces deux personnes? Simon a traité cette femme de « pécheresse». Que devrait-il dire aussi de lui ? Mais qu’est-ce qui l’en empêche ?

  • Le parfum était rare et très cher à l’époque. Que prouve le geste de cette femme vis-à-vis de Jésus ? Quelle démarche a-t-elle acceptée de faire ? Qu’a-t-elle reçu aussitôt ? Qu’a-t-elle expérimentée ? Jésus ne peut que constater : « Tes péchés sont remis ». Quelle est aussitôt la réaction des amis de Simon ? Que dit enfin Jésus à cette femme ?  Parle-t-il ainsi au Pharisien et à ses amis ? Conclusion…

             

 

Pour l’animateur

  • A l’époque de Jésus, les Pharisiens étaient des Juifs qui voulaient vivre le mieux possible selon la Loi et leurs traditions. Ils travaillaient comme tout le monde, avaient femme et enfants, mais vivaient regroupés, « séparés» (sens du mot Pharisien) des autres, par souci, du moins à leurs yeux, de fidélité à Dieu…

  • Simon – ou au moins ses serviteurs – aurait du accueillir Jésus en commençant par délier la courroie de ses sandales pour les lui enlever (cf. Mc 1,7) et aller les laver. Puis, ils lui auraient lavé les pieds. Simon l’aurait embrassé pour lui manifester sa joie de le recevoir, puis il lui aurait versé un peu d’huile parfumée sur la tête en signe de fête et de bienvenue…

  • Jésus perçoit les pensées de Simon… Or Dieu seul « scrute les cœurs et les reins ». Ce savoir ne peut donc venir que de Lui : Jésus prouve ainsi à Simon qu’il est vraiment un prophète, Lui, qui, de fait, est bien plus qu’un prophète…

  • Un denier correspondait au salaire d’un ouvrier agricole pour une journée. Cinq cents deniers représentent donc presque une année et demie de salaire ! Tandis que cinquante deniers renvoient à un mois et demi de travail, ce qui n’est tout de même pas rien ! Dans l’exemple de Jésus, Simon a donc le beau rôle, mais il « doit » quand même lui aussi quelque chose : il est pécheur comme cette femme. Encore faut-il qu’il accepte de le reconnaître, une tâche que son orgueil ne lui facilitera pas ! Il a donc besoin lui aussi de se convertir, de se repentir, de recevoir le pardon de toutes ses fautes, et de changer de vie avec la grâce de Dieu, pour aimer davantage Dieu et son prochain…

  • Le geste de la femme prouve à Jésus, sans un mot, qu’elle a accepté, elle, de tout cœur, de se reconnaître pécheresse. Son acte de repentir l’a ouverte à l’infini de la Miséricorde et de la Tendresse de Dieu. Ce fut pour elle un immense bonheur que de se découvrir ainsi tant aimée, alors qu’humainement parlant, elle se savait très bien digne de tout le contraire… Mais Dieu est ainsi… Les pécheurs sont toujours ses enfants, et un pécheur est avant tout un grand souffrant suite au mal qu’il commet : « Détresse et angoisse pour tout homme qui fait le mal, d’abord le Juif, et aussi le païen » (Rm 2,9). Et un enfant souffrant bouleverse d’autant plus le cœur du Père qu’il souffre davantage. Les plus grands pécheurs sont ainsi ceux pour qui il éprouve la plus grande compassion, et donc ceux pour qui il se propose d’agir avec encore plus de Tendresse, de Délicatesse, d’Attentions et de Miséricorde. « Miséricorde Toute Puissante » : voilà ce que Marie chante dans son Magnificat (Luc 1,49-50). Et ce sont bien sûr ceux qui bénéficieront le plus cet Amour totalement gratuit qui témoigneront le plus leur reconnaissance (cf. Mc 5,19 ; Lc 5,8-11 ; 1Tm 1,12-17). Ce sont ceux-là qui, au Ciel, aimeront le plus ! Ce seront donc eux les « premiers », les plus grands !

 

         

TA PAROLE DANS NOS CŒURS 

            « Dieu est Amour » (1Jn 4,8 .16), « Dieu n’est qu’Amour. Tout est dans le « NE QUE ». Dieu est-il Tout-Puissant ? Non, Dieu n’est qu’Amour, ne venez pas me dire qu’il est Tout-Puissant. Dieu est-il, Infini ? Non, Dieu n’est qu’Amour, ne me parlez pas d’autre chose. Dieu est-il Sage ? Non. A toutes les questions que vous me poserez, je vous dirai : non et non, Dieu n’est qu’amour…

            Je réintègre les attributs de Dieu (toute-puissance, sagesse, beauté…) mais ce sont les attributs de l’amour. D’où la formule que je vous propose : « L’amour n’est pas un attribut de Dieu parmi ses autres attributs mais les attributs de Dieu sont les attributs de l’amour. » L’amour est : Tout-Puissant, Sage, Beau, Infini…

            Qu’est ce qu’un amour qui est tout puissant ? C’est un amour qui va jusqu’au bout de l’amour. La toute-puissance de l’amour est la mort : aller jusqu’au bout de l’amour c’est mourir pour ceux qu’on aime. Et c’est aussi leur pardonner…

            Qu’est ce qu’un amour qui est infini ? C’est un amour qui n’a pas de limites. Moi, je me heurte à des limites dans mon humain, dans mes amitiés humaines. L’Infini de Dieu n’est pas un infini dans l’espace, un océan sans fond et sans rivage, c’est un amour qui n’a pas de limites !

  1. François Varillon (Joie de croire, joie de vivre).

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie

            « Dieu est Amour », il n’est que Bienveillance à notre égard, il ne recherche toujours et partout que notre bien, nous donnant ce qui correspond à nos besoins : nous l’abandonnons, il nous rejoint ; dans les ténèbres, il nous éclaire ; dans la faiblesse, il nous fortifie ; nous sommes souillés, il nous purifie ; dans l’épreuve, il nous encourage; dans la tristesse, il nous console…

            Et il nous invite à nous aimer les uns les autres comme lui nous aime, avec cette même bienveillance, dans la seule recherche du bien de ceux et celles qui nous entourent, quels qu’ils soient… Osons-nous l’aventure ?

ENSEMBLE PRIONS

            Tu nous appelles tous, Seigneur, à t’aimer et à nous aimer les uns les autres comme toi tu nous aimes. Mais tu connais nos faiblesses et nos misères, et tu sais bien que cela dépasse nos forces humaines. Que ta grâce, Seigneur, règne dans nos cœurs et nous apprenne à aimer. Alors et alors seulement nous pourrons répondre à ton appel, par Jésus ton Fils notre Seigneur. Amen.

 

 

 

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