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Rencontre autour de l’Évangile – 12ieme dimanche du temps ordinaire

« Pour vous qui suis-je ? »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ensemble lisons et comprenons les mots important (Luc 9, 18-24)           

Les disciples de Jésus ont déjà vécu beaucoup de choses avec Lui… Ils l’ont entendu prêcher aux foules la Bonne Nouvelle du Royaume des Cieux. Ils l’ont vu accomplir quantité de guérisons en signe de sa Présence effective au milieu des hommes. Les Douze sont même partis un temps en mission tous seuls, avec l’ordre exprès de Jésus de ne rien prendre pour la route. Il voulait qu’ils fassent ainsi l’expérience de l’efficacité de la Providence divine. Et dès leur retour, ils vivront avec lui une multiplication des pains. Il est temps maintenant de faire un premier bilan de tout cela…

Le sens des mots

  • Où sommes-nous au début de cet Evangile, et que fait Jésus ? Vous souvenez-vous d’autres épisodes où St Luc nous le présente dans la même attitude ?

  • Jésus a beaucoup sillonné la Palestine et parlé aux foules… L’ont-elles reconnu dans son Mystère ? Que disent-elles de lui ?

            St Luc raconte l’arrestation de Jean-Baptiste (Lc 3,19-20), mais à la différence de St Matthieu, il ne nous raconte pas les circonstances de sa mort. Nous l’apprenons simplement de la bouche du Roi Hérode, juste avant notre passage : « Jean moi, je l’ai fait décapiter » (Lc 9,7-9). Jean est donc mort. En reprenant les trois réponses de la foule, quel élément commun ont-elles entre elles ? Qu’est-ce que les foules ont donc malgré tout perçu en Jésus ?

  • Et les disciples, que disent-ils eux de Jésus ? Lors de ses premières apparitions, ils lui demanderont encore : « Est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ? » (Ac 1,6 ; on se souvient qu’à l’époque la Palestine était occupée par les Romains). Et la mère de Jean et Jacques lui avait déjà dit, peu avant sa Passion : « Voilà mes deux fils : ordonne qu’ils siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume » (Mt 20,21). Quel sens a donc le mot Messie pour les disciples ?

  • Tel était de fait le sens donné à ce titre de Messie à l’époque… Mais Jésus le sera autrement : bien noter tous les éléments de sa réponse. Par quelle révélation se termine-t-elle ? Se souvenir de ce que les foules avaient perçu en Jésus, même si c’était de manière confuse…

  • Jésus maintenant s’adresse à ses disciples. La perspective nous fait frémir… mais écoutons bien : à quoi s’agit-il de renoncer ? Et dans quelle logique se trouve en fait celui qui ne pense qu’à « sa vie » ? A quoi s’agit-il donc ici de mourir ? Et qui nous aide dans ce combat (cf. Mt 11,28-30) ?             

 

Pour l’animateur

  • Nous sommes à l’écart, dans un endroit désert, et Jésus prie. St Luc aime nous donner en exemple Jésus en prière : au moment de son baptême par Jean (3,21), dans les déserts (5,16), dans la montagne, toute la nuit, pour choisir les Douze Apôtres (6,12), ici, à l’heure d’un premier bilan, puis à nouveau sur la montagne au moment de sa Transfiguration (9,28-29), au moment d’enseigner la prière du Notre Père (11,1-2), pour que la foi de Pierre tienne bon (22,32), à l’agonie (Lc 22,41-44), sur la Croix, pour ses persécuteurs (23,34)… Et c’est Lui qui nous donne ces conseils : « Veillez et priez en tout temps » (21,36), « Priez pour ne pas entrer en tentation» (22,40 et 22,46).

  • Non, les foules n’ont pas vraiment perçu « qui » est Jésus : pour certains « Jean Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. » Le point commun entre ces trois réponses : toutes les trois supposent un Mystère de vie après la mort. Hérode vient en effet d’exécuter Jean-Baptiste ; Elie, monté vivant au ciel sur un char de feu (2R 2,11-12), et qui était censé en redescendre au Jour de l’intervention décisive du Seigneur (Ml 3,23-24), une prophétie accomplie en fait par Jean-Baptise qui « marcha avec l’Esprit et la Puissance d’Elie » (Lc 1,17 ; Mt 17,12) ; et enfin « un prophète ressuscité ». Perception encore confuse d’un Mystère de Vie éternelle en Jésus…

  • Pierre au nom de tous reconnaît en Jésus « le Messie de Dieu ». Le mot Messie vient de l’hébreu, la langue de l’Ancien Testament. « Massah » signifie « asperger, oindre », et « massiah » ou « messiah », « celui qui a reçu l’onction ». Dans l’Ancien Testament, le roi était « l’Oint du Seigneur » par excellence, celui que Dieu avait « élu » pour gouverner son Peuple. L’onction d’huile lui était appliquée par un homme de Dieu, prophète ou prêtre. Le roi David, par exemple, fut oint par le prophète Samuel (1 Sm 16,1-13) : Samuel prit une corne remplie d’huile et la versa sur la tête du jeune David. Dès lors, « l’Esprit du Seigneur fondit sur David ». L’huile en elle-même n’a aucune importance : elle est le signe visible de la Présence de l’Esprit invisible de Dieu qui vient pénétrer le cœur du jeune David comme l’huile pénètre dans la peau. Par le don de cet Esprit, Dieu communiquait au roi toutes les grâces nécessaires pour le bon accomplissement de sa mission. En effet, le roi n’était que l’instrument par lequel Dieu régnait sur son Peuple. Les disciples pensent donc que Jésus est le Roi promis par Dieu, mais ils ne voient que l’aspect terrestre, politique : ils le voient chasser les Romains hors du pays et leur donner les places d’honneur dans son ‘gouvernement’.

  • Non, la Royauté de Jésus est d’un autre ordre : avec Lui, c’est l’Amour qui est Roi, l’Amour de Dieu, un Amour infini qui se révèlera pleinement sur la Croix : « Père, pardonne-leur ». Jésus prie pour ceux qui le tuent, ne cherchant pour eux que le meilleur… Ainsi est l’Amour de ce Dieu qui n’est qu’Amour (1Jn 4,8.16).

  • La réponse de Jésus à ses disciples évoque ses souffrances, son rejet, sa mort et sa résurrection… Oui, là, vraiment, il sera ressuscité, vivant de la Plénitude de la Vie de cet Amour qui, en Lui, se sera révélé plus fort que la souffrance, la haine et la mort !

    • « Renoncer à soi », « perdre sa vie » c’est renoncer en fait à son égoïsme pour se tourner non pas vers soi, dans un mouvement de repli sur soi, mais vers les autres dans un mouvement d’ouverture aux autres. Cette attitude est loin d’être facile, pour nous, pécheurs. Mais Jésus Lui-même, par la force de l’Esprit, vient nous rejoindre dans notre combat pour nous donner d’en sortir vainqueurs. « Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau », sous le poids de votre péché, « et moi, je vous procurerai le repos ». Si nous acceptons en effet d’offrir à Jésus jusqu’à notre péché, c’est Lui qui viendra le porter avec nous. Notre fardeau deviendra « son fardeau », et pour Lui, le Tout Puissant, ce fardeau ne pourra qu’être « léger »…

         

TA PAROLE DANS NOS CŒURS          

  • L’Evangile de ce Dimanche ne peut que nous renvoyer, à nous aussi, cette question de Jésus : « Pour vous, qui suis-je ? ». Interrogeons notre cœur, interrogeons notre vie : sur la base de tout ce que nous avons vécu jusqu’à présent avec Lui, dans la Foi, que pouvons-nous dire à son sujet ? Qui est-il réellement, concrètement, pour nous ?

  • Prenons aussi le temps de réfléchir sur notre conversion personnelle, notre renoncement à nous-mêmes… Il se vérifiera avant tout dans notre relation aux autres, notre ouverture aux autres, notre écoute des autres, notre engagement pour les autres… Quels sont les domaines où nous pourrions mieux nous donner au service des autres ? Sans jamais oublier que la Miséricorde de Dieu nous accompagne sans cesse pour nous relever et nous relancer sans cesse…

 

ENSEMBLE PRIONS

            Fais-nous vivre à tout moment, Seigneur, dans l’amour et le respect de ton saint nom, toi qui ne cesses de guider ceux que tu enracines solidement dans ton amour. Nous te le demandons par Jésus ton Fils notre Seigneur, Lui qui règne avec toi dans l’unité d’un même Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

   

 

 

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