» Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire… «
TA PAROLE SOUS NOS YEUX
Situons le texte et lisons (Mc 13, 24-32)
Nous approchons de la fin de l’année liturgique. Dans le chapitre 13 de l’évangile de Marc Jésus nous parle de sa venue. Après avoir prédit la destruction du Temple de Jérusalem, des bouleversements que cela représente pour le peuple juif, Jésus veut faire naître l’espérance de sa venue en gloire. Le message de Jésus utilise un langage codé pour temps de crise, message qu’il nous faut décoder pour nous aujourd’hui.
Regardons-réfléchissons-méditons
Faire lire lentement le texte
En ces temps-là : De quel temps parle Jésus ?
Sa venue : De quelle venue s’agit-il ?
Une terrible détresse…le soleil s’obscurcira…la lune perdra son éclat…les étoiles tomberont du ciel…les puissances célestes seront ébranlées : Que veut dire Jésus dans ces paroles qui nous étonnent ? Veut-il nous faire peur ? Est-ce une description de la fin du monde ?
On verra le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec grande puissance et grande gloire: De qui Jésus parle-t-il ?
Il enverra les anges rassembler les élus : Qui sont ces élus ?
La parabole du figuier : A quoi Jésus nous invite dans cette petite parabole ?
Lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche : A qui s’adresse Jésus ?
Cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive : De quelle génération parle Jésus ?
Quand au jour et l’heure, nul ne les connaît, pas même de Fils…
Pour l’animateur
En ces temps-là : expression qui par son flou désigne les derniers jours, le temps de la fin. Jésus parle de sa venue en gloire à la fin des temps.
Les catastrophes dont parle Jésus : il s’agit d’un grand bouleversement cosmique qu’il ne faut surtout pas prendre à la lettre. Dans la mentalité juive du premier siècle, cette façon de parler s’appelle « apocalypse ». Cela n’avait rien d’extraordinaire pour les auditeurs de l’époque. C’était un langage traditionnel pour annoncer l’intervention de Dieu et sa victoire sur les forces du Mal comme en peut lire dans Isaïe 13, 10 ou 34, 4. Il ne faut pas oublier que chez les peuples de l’Antiquité orientale – en dehors d’Israël- les astres étaient des divinités maîtresses de l’univers. Parler des éclipses du soleil et de la lune, de la chute des étoiles, c’est donc attester le triomphe du Dieu unique sur l’idolâtrie païenne. Il faut que le vieux monde disparaisse pour la place au monde nouveau. Jésus ne décrit pas la fin du monde, mais il veut faire comprendre qu’un monde nouveau naîtra, libéré de tout mal.
La Bonne Nouvelle : c’est la venue du « Fils de l’homme » , c’est à dire de Jésus lui-même, dans la gloire , et avec lui, l’avènement du « monde nouveau », le Royaume de Dieu. Là encore, ce « Fils de l’homme » porté sur les nuées du ciel, est tirée d’une vision « apocalyptique » du prophète Daniel (7, 13-14)
Dans l’évangile, le « Fils de l’homme » désigne le Messie que Dieu établit pour établir son Règne sur la terre. Ici, Jésus annonce sa venue triomphale comme Juge et Sauveur universel à la fin des temps.
Les élus : ce sont les fidèles du monde entier qui seront rassemblés autour du Messie glorieux : c’est la manière d’annoncer le salut. Alors que le péché divise et disperse, le salut apporté par Jésus ressuscité rassemble.
Mais « quand » donc aura lieu cet événement majeur ? Jésus ne répond pas directement. La parabole du figuier est parlante pour les auditeurs de Jésus : en Palestine, le figuier est un arbre dont les fruits sont tardifs : mais l’apparition des bourgeons et des feuilles est le signe certain que l’été arrive. Jésus veut dire : la fin des temps est en marche. Il faut rester attentifs aux « bourgeonnements » du Royaume de Dieu qui est là et qui avance.
Pour les chrétiens du temps de Jésus, issus pour la plupart du monde juif, il n’était plus question de porter ses regards vers le Temple comme lieu de rassemblement. Il doit s’écrouler et le monde avec lui. Celui qui rassemblera l’humanité sauvée, c’est le Christ Sauveur glorieux.
Marc écrit son évangile à l’adresse des chrétiens de son temps dans un contexte de persécutions : il projette devant nous, comme sur un écran, le film des événements de son Église et en arrière plan, les images « apocalyptiques » du Retour du Christ. Les images se mélangent.
En fait le message de Jésus s’adresse à chaque génération de chrétiens : Devant les persécutions, les bouleversements de l’histoire qu’ils peuvent connaître, les chrétiens ne doivent perdre de vue qu’ils doivent lever les yeux vers Celui qui sera le rassembleur d’une humanité sauvée du Mal : le Christ glorieux, ressuscité.
Jésus ne veut donc pas faire naître la peur, il veut nous inviter à vivre les événements, même les plus bouleversants, dans la vigilance et dans l’espérance, en tournant nos cœurs vers son retour dans la gloire, que nous proclamons dans chaque eucharistie.
Mes paroles ne passeront pas : Jésus donne à ses paroles l’autorité de la Parole divine. Il faut donc débarrasser notre esprit de la peur de la fin du monde, imaginée comme une catastrophe cosmique, universelle. Une mauvaise interprétation de ce texte a conduit des prophètes de malheurs à prédire la fin du monde (cf les terreurs de l’an 1000 ). Qu’est-ce qu’on n’a pas entendu pour l’an 2000 ? C’est l’arme utilisée souvent par certaines sectes.
L’ignorance du « Fils » pour le jour et l’heure de la fin du monde, souligne avec force l’humanité de Jésus. La date de cet événement reste le secret absolu du Père. Lui seul est le maître de l’histoire. Lui seul en connaît le terme