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Rencontre autour de l’Évangile – 33ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 25, 14-30)

«  Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. « 

 

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mt 25, 14-30)

Jésus parle de sa venue à la fin des temps. La parabole des talents vient juste après celle des jeunes filles invitées de la noce.

 

Soulignons les mots importants 

Lire attentivement la parabole.

Il appela ses  serviteurs, il leur confia ses biens : que penser du comportement de ce  maître ?

Chacun selon ses capacités : Qu’est-ce que cette expression nous apprend de ce maître  et de ses  serviteurs?

Les talents : Aujourd’hui on emploie ce mot dans certaines expressions courantes. Lesquelles ? Savons-nous  ce qu’il représentait au temps de Jésus ?

Aussitôt : Pourquoi ce mot dans la parabole ?

Longtemps après : Jésus insiste souvent sur ce long temps qui sépare le présent de sa venue. Pourquoi ?

Seigneur…Tu m’as confié…A qui nous fait penser ce mot « Seigneur » ?

J’en ai gagné… : Qu’est-ce qu’il a fallu comme qualité pour cela ?

Serviteur bon et fidèle… je t’en confierai beaucoup entre dans la joie de ton maître : quel est le sens de ces paroles pour nous chrétiens ?

J’ai eu peur… : que penser de cette « peur » ? Est-ce de la prudence de la part du troisième serviteur ?

Serviteur mauvais et paresseux : Qu’est-ce qu’il lui est reproché en réalité ?

Celui qui a recevra encore : Comment cela ?

Jetez -le dehors : Pourquoi cette sévérité ?

 

Pour l’animateur  

A la fin de la parabole des jeunes filles de la noce, Jésus disait «  veillez ». Mais comment veiller ? Cette parabole des talents donne une réponse. C’est une sorte de fable racontée avec le langage des affaires. Le talent était à la fois un poids et une monnaie. Comme poids, le talent équivalait à 35 kg. Il se divisait en «  mines » et en « sicles ». Un talent = 150.000 sicles. Il servait à peser les métaux précieux.

En tant que monnaie, le talent d’argent = 6000 F or ;  le talent d’or : 150.000 F or. Donc, dans la parabole, il s’agit d’une somme très importante. Celui qui a reçu un talent  a en main l’équivalent de plus de quinze ans de salaire d’un ouvrier de l’époque.

Il leur «confia ses biens » : C’est un acte de confiance sans limite.

Il laisse toute liberté pour la gestion de ces sommes. Il tient compte des capacités de chacun. Chacun est unique et différent Il y a un appel et une responsabilité confiée. Les « serviteurs » deviennent des partenaires « gérants »..

Le mot « aussitôt » souligne l’empressement des deux premiers serviteurs : ils se risquent dans des opérations qui leur permettent de doubler leur capital.

Le troisième enterre son talent : il joue la prudence. Dans le droit juif, enterre un dépôt, c’était pour un maximum de sécurité et une manière pour le dépositaire de se dégager de toute responsabilité.

Longtemps après, (le long temps de la mission, temps pour mettre à profit les biens reçus) c’est l’heure des comptes. Les serviteurs s’adressent  à leur maître  en l’appelant « Seigneur » : ce mot rappelle au lecteur que le Seigneur Jésus demandera à son Eglise  les comptes de sa gestion des biens du Royaume.

Voici ce que « j’ai gagné » : les deux premiers serviteurs ont géré les biens du maître comme leurs propres biens : ils ont agi en partenaires et non comme esclaves. Le maître reconnaît la valeur de cette attitude : « très bien serviteur bon et fidèle ». Les deux serviteurs ont la même promotion et la même récompense « je t’en confierai beaucoup, entre dans joie de ton maître » parce que chacun est allé jusqu’au bout de ses capacités.  Au sens profond, nous comprenons qu’au chrétien qui gère bien tous les talents reçus (toutes les richesses spirituelles, ses dons personnels, ses biens…) en vrais fils et filles de Dieu participera pleinement au Royaume de Dieu.

Le troisième a eu peur. Il est traité de paresseux, bon à rien. Il n’a pas fait comme si le talent était à lui « voilà ton talent » « ce qui t’appartient. Ce n’est pas une attitude responsable digne des dons reçus. Il s’est conduit comme un esclave.

« Celui qui a » : celui qui a acquis un capital de fidélité, celui-là recevra sa récompense.  Celui qui n’a rien produit, n’a rien de fait de mal ; mais, pire, il n’a rien fait. Il n’est pas digne du Royaume. Le verdict du maître souligne le sérieux de l’enseignement de Jésus sur tout ce qu’il a confié à son Eglise et à chaque baptisé.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Seigneur, donne-nous de prendre au sérieux tout ce que tu nous as confié : nous pouvons en faire le compte. Tu nous fais confiance. Tu as été généreux envers nous : nous ne le réalisons pas toujours. Délivre-nous de la peur.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie         

Selon notre état de vie et notre vocation personnelle, le Seigneur a remis entre nos mains des « talents », c’est-à-dire des « dons de l’Esprit » liés aux responsabilités qui sont les nôtres pour nous mettre au service des autres.

Quels sont ces « dons ou talents  » que le Seigneur nous a confiés ? (chacun est invité à faire le compte pour soi-même)

Chacun a reçu aussi des « dons », des « capacités » : comment les faisons-nous produire du fruit pour le Royaume de Dieu ? Comment les mettons-nous au service des autres ?

Et ce bien si précieux qu’est notre vie et dont nous sommes les gérants ?

 

Et il y a toutes les richesses spirituelles que le Seigneur a laissées à son Eglise : sa Parole, les sacrements…Il y a quelques années, lors d’une visite en Métropole, le pape Jean-Paul II s’adressait aux chrétiens en leur disant : « Qu’avez-vous fait de votre baptême ? »

Nous pouvons nous poser la même question.

Nous ressemblons parfois au troisième serviteur : nous l’allons peut-être  pas jusqu’au bout de nos possibilités…par peur du risque.

Ensemble prions  

« Seigneur, pardonne-nous d’avoir, souvent, enfoui les trésors de notre cœur dans un bas de laine et d’avoir eu peur de prendre des risques!

Nous n’avons pas toujours su aimer à fond, à pleins poumons.

Te considérant parfois plus comme un Juge sévère que comme un Père, nous avons observé, méticuleusement, scrupuleusement, tous tes commandements. Nous avons ainsi, peu à peu, transformé ton Alliance d’Amour en devoirs religieux. Par excès de prudence et par manque de confiance, nous avons canalisé et figé la lave incandescente de ta Bonne Nouvelle.

Nous avons, souvent, enfoui les trésors de la foi, de l’espérance et de la charité, dans le maquis des préceptes à observer. » (Michel Hubaut)

 

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