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SACREMENT DES MALADES.

Le sacrement de l’onction des malades n’est pas un sacrement réservé aux derniers moments comme le laissait entendre les expressions « extrême onction » et « derniers sacrements ».
Il s’adresse aux fidèles dont la santé commence à être dangereusement atteinte par la maladie ou la vieillesse, au moment où la maladie devient une épreuve difficile à supporter, à ceux qui vont subir une opération sérieuse et aux personnes âgées dont les forces déclinent beaucoup. L’onction des malades ne remplace en aucun cas les soins médicaux.
Le Concile Vatican II, dans la Constitution sur I’Église, Lumen Gentium, le 21 novembre 1964, au n°11 dit : .. ». Par l’onction sacrée des malades et la prière des prêtres toute l’Église recommande les malades au Seigneur souffrant et glorifié, afin qu’il adoucisse leurs peines et les sauve. Elle les exhorte à s’unir spontanément à la passion et à la mort du Christ.., pour contribuer ainsi au bien du Peuple de Dieu. »

 

LA MALADIE DANS LA VIE HUMAINE

Nous citerons essentiellement le Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC) publié sous le Pontificat de Jean-Paul II en 1997.

CEC.1500. »La maladie et la souffrance ont toujours été parmi les problèmes les plus graves qui éprouvent la vie humaine. Dans la maladie, l’homme fait l’expérience de son impuissance, de ses limites et de sa finitude. Toute maladie peut nous faire entrevoir la mort.
CEC.1501 » La maladie peut conduire à l’angoisse, au repliement sur soi, parfois même au
désespoir et à la révolte contre Dieu. Elle peut aussi rendre la personne plus mûre, l’aider à discerner dans sa vie ce qui n’est pas essentiel pour se tourner vers ce qui l’est. Très souvent, la maladie provoque une recherche de Dieu, un retour à Lui. »

Si la foi révèle un certain lien entre la souffrance et la condition pécheresse de l’humanité, on ne peut (sauf exception) considérer la maladie comme une punition infligée à chacun pour ses propres péchés.
Cf. Déjà le livre de Job. (150 ans avant Jésus-Christ.)
Les grandes épreuves de Job comme sa maladie, ne sont pas une punition pour des fautes qu’il aurait commises, comme ses amis le disent.
Cf. Jn.9,3: « Si cet homme est né aveugle, ce n’est ni à cause de son péché, ni à cause du
péché de ses parents. »

 

LE CHRIST – MEDECIN

CEC.1503. « La compassion du Christ envers les malades et ses nombreuses guérisons d’infirmes de toute sorte (cf. Mt 4, 24) sont un signe éclatant de ce  » que Dieu a visité son peuple  » (Lc 7, 16) et que le Royaume de Dieu est tout proche. Jésus n’a pas seulement pouvoir de guérir, mais aussi de pardonner les péchés (cf. Mc 2, 5-12) : il est venu guérir l’homme tout entier, âme et corps ; il est le médecin dont les malades ont besoin (cf. Mc 2, 17). Sa compassion envers tous ceux qui souffrent va si loin qu’il s’identifie avec eux :  » J’ai été malade et vous m’avez visité  » (Mt 25, 36). Son amour de prédilection pour les infirmes n’a cessé, tout au long des siècles, d’éveiller l’attention toute particulière des chrétiens envers tous ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur âme. Elle est à l’origine des efforts inlassables pour les soulager. »

CEC.1504. » Souvent Jésus demande aux malades de croire (cf. Mc 5, 34. 36 ; 9, 23). Il se sert de signes pour guérir : salive et imposition des mains (cf. Mc 7, 32-36 ; 8, 22-25), boue et ablution (cf. Jn 9, 6 s). Les malades cherchent à le toucher (cf. Mc 1, 41 ; 3, 10 ; 6, 56)  » car une force sortait de lui qui les guérissait tous  » (Lc 6, 19). Ainsi, dans les sacrements, le Christ continue à nous  » toucher  » pour nous guérir. »

CEC.1505. » Emu par tant de souffrances, le Christ non seulement se laisse toucher par les
malades, mais il fait siennes leurs misères :  » Il a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies  » (Mt 8, 17 ; cf. Is 53, 4). Il n’a pas guéri tous les malades. Ses guérisons étaient des signes de la venue du Royaume de Dieu. Ils annonçaient une guérison plus radicale : la victoire sur le péché et la mort par sa Pâque. Sur la Croix, le Christ a pris sur lui tout le poids du mal (cf. Is 53, 4-6) et a enlevé le  » péché du monde  » (Jn 1, 29), dont la maladie n’est qu’une conséquence. Par sa passion et sa mort sur la Croix, le Christ a donné un sens nouveau à la souffrance : elle peut désormais nous configurer à lui et nous unir à sa passion rédemptrice. »

La souffrance, la maladie et la mort sont un mal pour l’homme. Le salut apporté par le Christ comporte leur suppression. Le Fils de Dieu va faire corps avec tous les hommes et partager leur situation pour les en délivrer.

 

JESUS EST PASSE PAR LA SOUFFRANCE.

Jésus ne vient pas expliquer la souffrance, mais il la partage.
Jésus est solidaire de l’humanité marquée par la maladie, la souffrance et la mort. Le fils de Dieu est devenu homme authentique, de notre humanité marquée par la souffrance et la mort.
Elles font partie de l’offrande pascale de Jésus pour le salut du monde.
La volonté de son Père n’est pas directement la mort de son Fils innocent, mais qu’il reste solidaire des hommes meme lorsque ceux-ci le font souffrir et le mettent à mort.

LE SACREMENT EST TOUJOURS UNE ACTION DU CHRIST.

CEC.1506. » Le Christ invite ses disciples à le suivre en prenant à leur tour leur croix (cf. Mt 10, 38). En le suivant, ils acquièrent un nouveau regard sur la maladie et sur les malades. Jésus les associe à sa vie pauvre et servante. Il les fait participer à son ministère de compassion et de guérison :  » Ils s’en allèrent prêcher qu’on se repentît ; et ils chassaient beaucoup de démons et faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades et les guérissaient  » (Mc 6, 12-13).
Jésus-Christ continue maintenant sa mission auprès des malades, puisque, comme tout sacrement, l’onction des malades est une action du Christ lui-même.

CEC.315. Quel est le comportement de l’Église envers les malades?
»Ayant reçu du Seigneur le commandement de guérir les malades, l’Église s’emploie à le réaliser par les soins qu’elle leur apporte, ainsi que par la prière d’intercession avec laquelle elle les accompagne. Elle dispose surtout d’un sacrement spécifique en leur faveur, institué par le Christ lui-même et attesté par saint Jacques : « Si l’un de vous est malade, qu’il appelle ceux qui dans l’Église exercent la fonction d’Anciens : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur » (Jc 5,14-15)

L’EGLISE UNIT LA SOUFFRANCE DU MALADE AU MYSTERE PASCAL DU CHRIST

CEC.316. Qui peut recevoir le sacrement de l’Onction des malades?
Tout fidèle peut le recevoir lorsqu’il commence à se trouver en danger de mort en raison de la maladie ou de son âge. Le même fidèle peut le recevoir de nouveau plusieurs fois, si l’on constate une aggravation de la maladie ou dans le cas d’une autre maladie grave. La célébration du sacrement doit être précédée, si possible, de la confession individuelle du malade.
Si un malade qui a reçu l’onction recouvre la santé, il peut, en cas de nouvelle maladie grave,
recevoir de nouveau ce sacrement. Au cours de la même maladie, ce sacrement peut être réitéré si la maladie s’aggrave.

CEC.317. Qui administre le sacrement?
Il ne peut être administré que par les prêtres (Évêques ou prêtres).

CEC.318. Comment est-il célébré?
La célébration de ce sacrement consiste essentiellement dans l’onction d’huile, si possible bénie par l’Évêque (au cours de la semaine sainte), onction faite sur le front et sur les mains du malade (dans le rite romain), ou encore sur d’autres parties du corps (dans d’autres rites). Elle s’accompagne de la prière du prêtre, qui implore la grâce spéciale du sacrement :
« Par cette onction sainte, que le Seigneur, dans sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l’Esprit-Saint.
Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève. »
Pour mettre davantage en évidence que le Christ agit par son Eglise qui est la communauté des croyants, on a remis en valeur la célébration communautaire du sacrement des malades, lorsque celle-ci est possible.

CEC.319. Quels sont les effets du sacrement?
Le sacrement confère une grâce spéciale, qui unit plus intimement le malade à la Passion du
Christ, pour son bien et pour le bien de toute l’Église. (Les malades ne sont plus seuls, mais ils sont unis au Christ qui est lui-meme passé par la souffrance.) Cette grace apporte au malade le réconfort, la paix, le courage et le pardon des péchés si le malade n’a pu se confesser. Le sacrement procure aussi parfois, si Dieu le veut, le rétablissement de la santé physique. De toute manière, l’onction des malades prépare au passage vers la Maison du Père. »
Dans le sacrement de l’onction des malades, le Christ vient lui-même apporter la paix et la confiance, le pardon des péchés et la force morale face à la maladie. Le sacrement apporte une grâce de l’Esprit-Saint, comme réconfort et paix. Ce réconfort et cette paix intérieure contribue souvent à l’amélioration de l’état du malade et peuvent lui apporter la guérison.(Ce n’est pas un rite magique.) Si c’est nécessaire, le sacrement apporte aussi le pardon des péchés.

Quand il est accueilli dans la foi de l’Eglise, le sacrement des malades est puissance de réconfort, soutien dans l’épreuve et ferment pour triompher de la maladie si Dieu le veut.
Le malade, dont la maladie et la souffrance sont unies au sacrifice pascal du Christ, participe avec lui au salut du monde.
Il est loin d’être inutile, même s’il ne peut plus rien faire. Il vit une participation à la mission du Christ lui-même. C’est pourquoi, le sacrement des malades prépare à la réception de l’eucharistie (viatique) où il fait corps avec Jésus-Christ qui s’offre pour le salut du monde.