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Solennité de la Nativité du Seigneur par Francis COUSIN (Lc 2,1-20)

« Voici que je vous annonce une bonne nouvelle. »

 

Après deux dimanches où nous avons insisté sur l’humilité de Jean-Baptiste, puis sur celle de Marie, et celle de Joseph qui accepte la naissance de Jésus, voyons l’humilité de Dieu et celle de Jésus, même s’il ne l’a pas voulu de lui-même.

À cause du recensement, celui-ci naît à Bethléem, en français : la maison du pain. Lui qui s’était proclamé « le pain vivant qui est descendu du ciel » (Jn 6,51), ne sera compris en ce sens effectivement qu’après le jeudi saint.

Après un long voyage, Marie montée sur un âne mené par Joseph, selon l’iconographie habituelle (mais rien n’est moins sûr, et il y a plus de chance qu’ils aient voyagé à pied, comme c’était l’habitude à l’époque), les voilà arrivés à Bethléem.

La fin du voyage a dû être pénible pour Marie, et voilà que l’enfant manifeste les signes de sa naissance …

Impossible pour Marie d’accoucher dans la salle commune de l’auberge, car cela aurait rendu impurs toutes les personnes de la salle … Et prendre un logement particulier, comme pour la plupart des jeunes ménages, cela n’est pas financièrement possible …

Il fallait s’isoler … et dans une étable, parmi les animaux, cela ne posait pas de problème, à part le confort …

Jésus naît dans la nuit … Et Marie le dépose dans une mangeoire …

Dieu, Jésus naît humblement, réchauffé par le foin des animaux …

Dès sa naissance, « la dernière place, Jésus, tu l’as prise : personne après toi n’a pu ta ravir la dernière place ! »

Histoire banale. Une situation qu’on a du mal à imaginer aujourd’hui. Mais qu’on peut retrouver malgré tout dans des camps de migrants … ou dans des villages isolés de certains pays …

Histoire banale ?

Non, car elle est accompagnée d’autres signes …

D’abord « l’ange du Seigneur » qui apparaît aux bergers qui paissaient leurs troupeaux dans les environs … « et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. ».

Frayeur des bergers !

« Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »

L’ange du Seigneur s’adresse à des bergers ! Des moins que rien ! des mercenaires (Jn 10,12-13) à l’hygiène incertaine … et mal vus des gens des villages !

L’ange s’adresse à ceux à qui on ne parle pas ! des oubliés !

Et se sont eux qui sont les premiers informés de la naissance de Jésus !

Et l’ange n’est pas seul ! Avec lui, « une troupe céleste innombrable » … des « Chœurs angéliques » qui louent Dieu : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. », la première phrase du Gloria que nous n’avons pas chanté pendant tout le mois de l’avent …

Dieu ’’met le paquet’’ pour annoncer la naissance de son fils, Jésus, aux plus petits … « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » (Mt 11,25). La préférence de Dieu envers les plus petits, envers les humbles, envers les pauvres

Comme Jésus l’a fait …, comme l’Église essaye de le faire …, comme nous devons tous essayer de le faire …

Et déjà, aujourd’hui même, posons-nous la question : « Si la Nativité de Jésus était aujourd’hui … est-ce que nous aurions été parmi les premiers avertis par l’ange du Seigneur ? »

Et dans notre façon de vivre ce jour de Noël, est-ce nous faisons œuvre d’humilité … ou de vantardise (mais qui ne dit pas son nom …)

Terminons par une prière de saint Bernard de Clairvaux :

Seigneur,

voici que la Paix n’est plus promise

mais envoyée.

Un petit enfant nous est donné.

En Lui habite la plénitude de la Divinité.

Quelle grande preuve de Ton Amour

Tu nous donnes,

en ajoutant à l’humanité le nom de Dieu.

Ainsi soit-il.

 

                                                              Francis Cousin

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Image dimanche de Noël B