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Solennité de la Nativité du Seigneur par Francis COUSIN

Évangile selon Saint Luc 2, 1-14

« Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle,
qui sera une grande joie pour tout le peuple. »

Une grande joie … dans un monde triste !
Un monde triste à cause du chômage, des séparations familiales, des incertitudes politiques à cause des élections prochaines…
Un monde triste à cause de la guerre en Syrie et en Irak, de guerres larvées un peu partout dans le monde (Érythrée, Amérique du sud …)
Un monde triste à cause des derniers attentats en Égypte, en Tunisie et en Turquie …
Un monde triste à cause de la politique gouvernementale qui va dans le sens d’un refus du droit à la liberté de conscience et d’expression, notamment avec la loi de ’’délit d’entrave numérique’’ pour museler (ou tenter de museler !) les opposants au tout IVG, ou avec la loi obligeant les élus municipaux à célébrer des mariages homosexuels en faisant fi de leur liberté de conscience, ou encore ces circulaires permettant de reconnaître les enfants achetés à l’étranger selon la formule de la Gestation Pour Autrui (GPA) malgré l’interdiction de la GPA en France, au nom du droit à l’enfant des couples, et sans tenir compte du droit de l’enfant de vivre avec son père et sa mère biologiques.
On ne peut être indifférent à tous ces problèmes en ce jour où nous fêtons la venue d’un enfant sur terre, … et quel enfant !
Le Fils de Dieu, le Messie attendu par les juifs, ’’Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix’’, ’’l’Emmanuel, Dieu avec nous’’, ’’Jésus, Dieu sauve !’’.
Oui, malgré la tristesse et l’amertume qui envahit nos cœurs, l’Évangile nous invite à rayonner de la joie de la Nativité de Jésus.
Parce que, même si nous ne le voyons pas, nous savons que Jésus est avec nous, comme il nous l’a dit (Mt 28,20), le plus souvent dans le silence.
Et nous savons que Jésus pleure sur les guerres de Syrie, du Liban, de l’Irak, comme il pleurait sur Jérusalem (Lc 19,41) qui n’avait pas compris son message de paix.
Nous savons que Jésus pleure sur les victimes des attentats, commis depuis trois mois, contre les chrétiens coptes du Caire, contre sœur Marie-Clara et le père Joseph Mulimbi en République populaire du Congo, contre le père Juan Viroche en Argentine, contre les pères José Lopez, Alejo Jiménez et José Suarez au Mexique, qui s’ajoutent aux onze prêtres, trois religieuses et six pasteurs tués depuis le début de l’année, dont le père Jacques Hamel.
Nous savons que Jésus pleure sur nos difficultés économiques, sociales et familiales, parce qu’il veut que nous soyons tous heureux.
Oui, Jésus pleure avec nous dans nos tristesses, mais en même temps, il nous insuffle une grande espérance pour une vie qui n’est pas de ce monde, une vie éternelle pour laquelle il vient sur terre en ce jour de Noël.

Oui, malgré les aléas de la vie qui nous font mal, rayonnons ’’de la joie du cœur, la joie intérieure qui nous fait avancer, et nous donne du courage ; la joie authentique dont nous sommes appelés à redécouvrir la saveur. La saveur de la vraie joie’’ (pape François).
Oui, osons la joie que met en nous Jésus en ce jour. La joie ultime qu’il nous donnera au jour de sa résurrection en nous permettant de nous rendre auprès de son Père (cf Jn 14,3).
Partageons cette joie en famille, avec les voisins, les pauvres, les malades, les isolés … Illuminons nos maisons, intérieur et extérieur, pour montrer aux autres notre joie ; allumons une bougie devant la crèche familiale…
Glorifions et louons Dieu avec les bergers. Chantons notre joie en répétant le message des anges :’’Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime !’’, et essayons de faire en sorte que cette paix se fasse autour de nous, et qu’elle s’étende jusqu’aux extrémités de la terre.

Seigneur Jésus,
tu viens sur notre terre comme un enfant,
comme tous les enfants,
pour nous donner la joie et la paix,
maintenant, et pour la vie éternelle.
Donne-nous d’être des artisans
de ta joie et de ta paix,
chaque jour de notre vie.

Francis Cousin