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4ième Dimanche de l’Avent (Francis Cousin)

Dimanche 23 décembre 2018 – 4° dimanche de l’Avent – Année C

 

Évangile selon saint Luc 1, 39-45

 

 « Marie Christophore ! »

 

Rencontre extraordinaire que celle dont nous parle l’évangile : celle d’une jeune fille tout juste nubile, à peine couverte de l’Esprit Saint, choisie pour être la mère du Fils de Dieu, avec sa parente, elle aussi enceinte alors qu’elle n’a plus l’âge pour enfanter.

Marie se soumet à l’annonce de l’ange : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » et se retrouve mère du Fils de Dieu. Dès lors, elle n’a plus qu’une obsession, faire savoir qu’elle porte l’espoir du peuple de Dieu, l’espoir de tous les hommes. Et elle ne tergiverse pas, elle part en hâte pour faire connaître cette grande nouvelle.

Marie qui porte en elle le Christ.

Marie qui emporte le Christ.

Marie qui apporte le Christ … à Élisabeth, mais aussi à tout le monde …

Marie Christophore …

Marie, qu’on pourrait appelée Marie-Christophe …

Et quand elle arrive chez Élisabeth, celle-ci est « remplie d’Esprit Saint ».

L’Esprit Saint, c’est-à-dire Dieu, est un autre lien entre les deux femmes : elles se laissent aller à l’action de l’Esprit, elles se laissent aller à l’action de Dieu en elles …

Et aussitôt, « l’enfant tressaillit » en Élisabeth. Mais on peut aussi tressaillir de peur, c’est pourquoi certains traducteurs préfèrent dire « l’enfant bondit de joie dans son sein », ce qui est plus proche du texte grec.

Quand Jésus, même encore fœtus, s’approche des gens, il apporte la joie … parce qu’il ne sait pas faire autre chose que de donner du bonheur aux personnes.

De même, quand l’arche d’alliance arriva à Jérusalem, l’oint de Dieu de l’époque, le roi David, tout à la joie d’accueillir Dieu au milieu de son peuple, l’accueilli en bondissant de joie, en dansant devant l’arche d’alliance : « Or, comme l’arche du Seigneur entrait dans la Cité de David, Mikal, fille de Saül, se pencha par la fenêtre : elle vit le roi David qui sautait et tournoyait devant le Seigneur. » (2 S 6,16).

Alors Élisabeth s’écria : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Voir Dieu entrer chez soi …Cela surprend ! On ne s’y attend pas !

C’est ce qui est arrivé à David, à l’arrivée de l’arche : « Comment l’arche du Seigneur pourrait-elle entrer chez moi ? » (2 S 6, 9), alors il la confia à Obed-Édom, le Guittite, où elle resta trois mois … la même durée que Marie resta chez Élisabeth …

Et le passage de l’évangile se termine par cette parole d’Élisabeth : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles … du Seigneur. ». C’est la première béatitude qui nous soit donnée dans les évangiles. Et la dernière est : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20,29). Tout l’évangile est compris entre ces deux paroles, ce qui montre l’importance de croire à la Parole de Jésus, même si on ne l’a pas vu. Parce que Dieu est invisible, nul ne l’a jamais vu. Mais il est toujours présent par son Esprit dont les actions sont parfois visibles.

Cette présence de l’Esprit Saint tout au long de ce qu’on a appelé la Visitation, qui se manifeste par la joie des personnes, va se terminer par la louange, par l’action de grâce, par le chant de remerciement de Marie à Dieu tout-puissant, par le Magnificat.

Que retenir pour nous ? Plusieurs choses.

À chaque fois que nous nous retrouvons à la messe, à l’Eucharistie, c’est-à-dire à l’action de grâce à Dieu pour la venue, la Parole, la mort et la résurrection de Jésus, et que nous communions, que nous recevons Jésus en nous, sommes-nous conscients que Jésus est vraiment présent en nous ? Que nous portons le Christ pour les autres, comme Marie portait le Christ à Élisabeth ? Que nous devenons Christophore ?

Est-ce que cela nous mets dans la joie, nous invite à la louange, à chanter la gloire de Dieu ?

Est-ce que nous sommes conscient de l’importance de l’Esprit Saint qui est avec nous comme il l’était avec Marie et Élisabeth ?* (voir GE 133).

Comme Marie qui part vers les autres, est-ce que nous aussi nous partons vers d’autres ? Ou restons-nous seul dans notre coin ? Comme l’adage le dit : « Un chrétien qui s’isole est un chrétien qui s’étiole ! ».*

Est-ce que nous avons l’impression, en paroisse, de faire communauté ? Nous y engageons-nous ? *

Comme le disait l’ange Gabriel à Marie, « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37), et Dieu ne nous demande pas des choses impossibles, si du moins nous acceptons son aide, comme le dit sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Ah ! Seigneur, je sais que vous ne commandez rien d’impossible, vous connaissez mieux que moi ma faiblesse, mon imperfection, vous savez bien que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez, si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimiez encore en moi. »

* voir fiche 4 de l’avent 2018 « Ma mission ? devenir saint ! », Diocèse de La Réunion.

Seigneur Jésus,

Ton avènement dans ce monde

a réjoui beaucoup de monde,

grâce à l’action du Saint Esprit.

Que maintenant encore nous puissions,

avec l’aide de l’Esprit Saint,

réjouir le cœur des hommes

que nous rencontrons.

Francis Cousin

 

 

 

 

 

Prière dim avent C 4° A6