Solennité du Christ Roi de l’Univers (Francis Cousin)

Dimanche 25 novembre 2018 – Fête du Christ-Roi 34° dimanche ordinaire – Année B

Évangile selon saint Jean 18, 33-37

 « Es-tu le roi des juifs ? » 

En entendant cette question, si elle était posée en dehors du contexte que nous connaissons, nous verrions facilement quelqu’un de belle prestance face à quelqu’un de même niveau que lui, des gens qui parlent d’égal à égal, des responsables de pays.

Ce n’est pas le cas.

Jésus est un homme fatigué, arrêté comme un vulgaire bandit, déjà baladé devant le sanhédrin puis chez Pilate. Un homme seul, que ses disciples ont abandonné. Un homme dans une position humiliante.

Un homme qui a toujours refusé d’être considéré comme roi. Avant même qu’il ne soit connu, quand le Satan « l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire, [en lui disant] : ‘Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi.’ Alors, Jésus lui dit : ‘Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte.’ » (Mt 4,8-10). Ou encore après la multiplication des pains : « Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul. » (Jn 6,15). Et même à l’entrée messianique à Jérusalem, il accepta les hommages, mais monté sur un « petit d’âne », montrant déjà qu’il voulait être un Messie humble.

Jésus est roi, mais roi des cieux et non roi des juifs, comme indiqué sur la croix. Il est aussi Christ, c’est-à-dire oint, qui a reçu l’onction pour être reconnu comme roi, mais il ne l’a pas reçue comme les rois d’Israël par un prophète. Son onction, il l’a reçue de Dieu de par son origine, Fils de Dieu, égal à Dieu ; il l’a reçue aussi de par sa naissance comme homme, né de la Vierge Marie, engendré par l’Esprit Saint envoyé par Dieu ; il l’a reçue aussi lors de son baptême par Jean-Baptiste quand l’Esprit Saint reposa sur lui et que le Père le révéla en disant : « Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » (Lc 3,22, reprenant Ps 2,7).

L’onction de Jésus est donc une onction spirituelle (et non matérielle par réception d’huile) parce qu’il était depuis toujours béni de Dieu le Père.

Mais ce vendredi-là, à la question de Pilate, il répond : « Ma royauté n’est pas de ce monde ». Et comme Pilate insiste, il répond : « C’est toi qui dit que je suis roi. ». Il accepte le titre qu’on lui reconnaît, mais pas à la manière des hommes.

Ce qui fait un roi, c’est généralement sa naissance, qui lui donne pouvoir, puissance et force, représentés entre autres par son armée. Pour Jésus, « Une armée ne donne pas le salut. » (Ps 32,17) ; son pouvoir est dans sa Parole, sa puissance est dans son amour, et sa force est dans son humilité. Mais le plus important est son amour pour les hommes qui atteindra son summum par son sacrifice sur la croix pour que tous les hommes soient sauvés, qu’ils obtiennent le salut, et que nous puissions le voir (2° lect).

Rien à voir avec les royautés des hommes. Les puissants, rois ou présidents, veulent souvent être servis, et non servir ; ils veulent être aimés, mais n’ont que faire des gens ; ils sont prêts à pactiser en faisant des compromis ou des arrangements avec leurs opposants pour garder le pouvoir.

Jésus, lui, n’est pas venu pour le pouvoir, mais pour « rendre témoignage à la vérité », et il nous demande d’écouter sa voix pour que nous aussi, nous appartenions à la vérité, sa voix qui ne cesse de nous dire et redire : « Aimez-vous les uns les autres comme moi je vous ai aimés. ».

Avec toutes les conséquences que cela peut entraîner, toutes les croix que nous devrons porter pour dire la vérité de l’amour de Dieu.

Comme le chantait le poète Guy Béart :

« Un jeune homme à cheveux longs grimpait le Golgotha
La foule sans tête
Était à la fête
Pilate a raison de ne pas tirer dans le tas
C’est plus juste en somme
D’abattre un seul homme.
Ce jeune homme a dit la vérité,

Il doit être exécuté ! ».

 

Seigneur Jésus,

Ton royaume n’est pas de ce monde,

un royaume spirituel où l’amour est premier

qui engendre la vérité, la justice et la paix

dans le cœur de tous les hommes

qui écoutent ta parole.

Aide-moi à écouter ta parole avec mon cœur.

 

Francis Cousin

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