Témoignage de Chow Ching Lie : Marie, Mère de tous les hommes…

              « Les invités qui entrent pour la première fois dans mon appartement ne manquent pas de lever bien haut les sourcils lorsqu’ils voient, sur l’autel toujours fleuri où j’ai placé la statue de ma chère Bouddha Kuan Yin, une autre statue, celle de la Vierge de Lourdes.

            J’ai une vénération particulière pour Notre Dame.

            Je l’ai rencontrée, si j’ose dire, voilà bien des années, alors que je me rendais en Espagne avec des amis, pour quelques jours de vacances.

            Nous passions par Lourdes. J’insistai pour m’y arrêter. J’avais entendu parler des visions de la petite bergère Bernadette et des miracles qui s’y accomplissaient. J’étais curieuse de voir la grotte, mais je ne m’attendais pas à ressentir une émotion particulière.

            Pourtant, devant la statue de Notre Dame, ma gorge se serra. Son visage si doux me remplit à la fois de joie et de chagrin. J’éprouvai le besoin de prier à ses pieds comme je l’aurais fait devant Bouddha Kuan Yin.

            Autour de moi, d’autres personnes étaient abîmées dans leurs dévotions, attendant de la Vierge une consolation. Envahie par la pitié, je me joignis à elles. Je ne connaissais pas les mots des chrétiens, je priais avec ceux des bouddhistes, tout particulièrement pour les enfants infirmes, paralysés, ligotés dans leur petite voiture.

            En voyant ces malheureux, je songeai à ma chance d’avoir de beaux enfants, sains de corps et d’esprit. Devant tant de misère, j’hésitais presque à demander une faveur pour moi-même. Puis j’osai. Notre Dame était mère elle aussi. Elle pouvait me comprendre. Je la suppliai de tout mon cœur pour que ma belle-famille me rende mon fils qui, en ce temps-là, grandissait loin de moi à Hong Kong, et je déposai à ses pieds un gros bouquet de fleurs roses et blanches.

            Lorsque je me relevai enfin, je me sentis enveloppée par un parfum que je connaissais bien. Non pas celui des fleurs qui s’amoncelaient aux alentours, mais celui du bois de santal que l’on brûle dans nos temples.

            Il n’y a pas de bois de santal à Lourdes.

            Le parfum pourtant persistait, il s’amplifiait, me suivait. Les amis qui m’accompagnaient le percevaient eux aussi.

            Etait-ce un signe que la Vierge avait entendu ma prière ? Pouvais-je croire au miracle ?

            J’eus la réponse en rentrant chez moi quelques jours plus tard. Je trouvai au courrier une lettre de ma belle-famille m’annonçant la décision de laisser Paul me rejoindre en France. »

 

                                                           Extrait du livre « Dans la main de Bouddha »

                                                           Presses de la Renaissance.

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