1

Troisième Dimanche du Temps Ordinaire par le Diacre Jacques FOURNIER

La Bonne Nouvelle du Pardon (Lc 1,1-4 ; 4,14-21)

Beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,
d’après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole.
C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi,
afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus.
Lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région.
Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge.
Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture.
On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés,
annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. »
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

3ième dimanche ordinaire c1 

Au baptême de Jésus, son Mystère de Fils avait commencé à se révéler : « Le ciel s’ouvrit, et l’Esprit Saint descendit sur lui », un Esprit donné en fait depuis toujours et pour toujours par le Père qui l’engendre ainsi en Fils, « né du Père avant tous les siècles, Dieu né de Dieu »… « L’Esprit du Seigneur est sur moi », dit-il ici en citant le prophète Isaïe…
Comblé de toute éternité par le Père, le Fils ne va pas cesser de lui rendre témoignage. « Jésus tressaillit de joie sous l’action de l’Esprit Saint et dit : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre » (Lc 10,21-22)… Ah, « si tu savais le Don de Dieu ! » (Jn 4,10). « Je vis par le Père », car « c’est l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,57.63)… « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22) ! Telle est « la Bonne Nouvelle » de ce Dieu Père, Amour et Don de Lui-même qu’il est venu nous révéler afin que nous vivions nous aussi, dès maintenant et le plus pleinement possible, de cette Vie qui ne cesse de jaillir du Père de toute éternité…
Mais en se détournant de Dieu, l’humanité a abandonné sa Source de Vie (Jr 2,13), et elle s’est privée elle-même de cette Plénitude de Vie que Dieu veut voir régner dans tous les cœurs (Rm 3,23). Que ses enfants ne soient pas pleinement heureux, qu’ils connaissent la souffrance, l’angoisse, la détresse par suite de leurs fautes (Rm 2,9), voilà ce que Dieu ne supporte pas : « Dieu a tant aimé le monde… qu’il a envoyé son Fils dans le monde non pas pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui… Dieu veut que tous les hommes soient sauvés » (Jn 3,16-17 ; 1Tm 2,4-6).
Toute la mission du Fils est donc de travailler à cette réconciliation des hommes avec Dieu en leur offrant gratuitement, par amour, le pardon de toutes ces fautes par lesquelles ils se sont eux-mêmes privés de la Plénitude de sa Vie (Rm 6,23). Serons-nous assez « pauvres » de cœur pour reconnaître nos misères ? Ne sommes-nous pas tous « prisonniers » de tel ou tel mal qui nous « opprime » en fait, en ne nous apportant jamais le bonheur espéré ? Lui, il est venu nous offrir la « libération », la « liberté », un même mot grec, ἄφεσις, répété ici deux fois et qui partout ailleurs sera traduit par « pardon » (Lc 1,77 ; 3,3 ; 24,47)… L’accepterons-nous en vérité ? Car « celui qui fait la vérité » sur ses misères « vient à la Lumière » du « Père des Miséricordes » qui « exerce la Miséricorde en rayonnant de joie », heureux de ce vrai Bonheur qu’il sait pouvoir nous donner pour notre plus grande joie (Jn 3,21 ; 2Co 1,3 ; Rm 12,8 ; So 3,16-18 ; Jn 15,11 ; 17,13) ! DJF