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JOIE
– La joie dont nous voulons parler aujourd’hui n’a, bien sûr, rien à voir avec une simple gaieté, et encore moins avec une forme d’excitation, d’hilarité, pire d’exaltation.
– La joie dont nous voulons parler, c’est celle à laquelle faisait allusion le Père François Varillon, quand il a écrit : « La vocation du chrétien est une vocation à la joie ».
– Cette joie-là, c’est un des fruits de l’Esprit dont Saint Paul nous parle dans la lettre aux Galates. Elle est inséparable de la paix. Et on pourrait dire qu’elle découle d’elle.
– En fait, c’est la joie même du Christ ! C’est la joie qui est en Lui … et qu’Il veut nous donner en plénitude .
– En Jn 15,10, après avoir dit qu’il faut rester attaché à Lui comme les sarments au cep de la vigne, Jésus précise : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. »
Et cette joie-là, Jésus a demandé au Père de nous la donner . En Jn 17,13 on le voit Lui dire : « … qu’ils aient en eux ma joie dans sa plénitude ».
– Rester dans cette joie de Dieu paraît tellement important pour Saint Paul, que cela va faire également partie des recommandations que l’on trouve dans ses lettres :
– Aux Thessaloniciens il écrivait : « Soyez toujours joyeux … et priez sans cesse… » (1Thess.5,16).
Et, de même aux Philippiens : « Réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps. Je le répète : Réjouissez-vous ».(Ph 4,4)
– Pour définir en quelques mots ce qu’est cette JOIE dont nous parlons, j’aimerais vous citer ce qu’en disait Jean-Paul II : C’est « la joie qui naît de la grâce divine. [Elle] n’est pas une joie superficielle et éphémère. Il s’agit d’une joie profonde, enracinée dans le cœur et capable d’envahir toute l’existence du croyant ».
– Et cette joie « profonde et enracinée dans le cœur », demandons à Dieu de nous apprendre à la manifester !
Nous avons souvent eu l’occasion de rappeler que le Pape François souhaite que nous soyons tous des « disciples-missionnaires » et que nous participions, nous aussi, au travail d’évangélisation et de diffusion de la Bonne Nouvelle de l’Evangile.
– Et un des meilleurs moyens d’évangéliser, n’est-ce pas de faire envie ? Si en nous voyant vivre et agir, les non-chrétiens en arrivent à se demander « mais qu’est-ce qu’ils ont ces gens –là ? Mais qu’elle est cette joie qui émane d’eux ?», nous aurons déjà fait la moitié de notre travail d’évangélisation …
« La joie, disait Mère Térésa, est un filet pour attraper les âmes »
– Une des raisons de la déchristianisation actuelle dans les pays occidentaux, une des difficultés du Réveil , c’est sans doute que beaucoup ont oublié qu’ « un saint triste est un triste saint« .
– Oui ! Et comprenons bien qu’il n’y a rien d’irrespectueux à exprimer sa joie !
Bien souvent nous n’osons pas (ou nous n’arrivons pas à) exprimer notre joie car on nous a dit qu’il fallait être sages comme des images (« on ne parle pas à table »….), voire même que c’était bien d’être un peu guindé.
La moindre manifestation de joie était taxée d’excitation ou d’exaltation ! Lever les mains au Ciel dans un geste d’adoration passait pour de l’exhibitionnisme……
– Beaucoup, tout en nous exhortant à être dans la joie, voyaient d’un mauvais œil, la moindre expression de cette joie : « Soyez joyeux…..mais ne le montrez surtout pas ! »
Pis, certains sont arrivés à faire passer l’idée que le fait de se retenir, de s’interdire toute manifestation joyeuse serait un signe de maturité spirituelle.
– Méfions-nous de tous ces «pompiers du feu de l’Esprit » qui sous prétexte de sagesse, aimeraient nous ramener dans leur état de tiédeur. Or ni la tristesse ni la tiédeur ne sont des fruits de l’Esprit ! Et même, l’Apocalypse – au chapitre 3 – nous dit bien ce que Dieu fait des tièdes ! Il les vomit !

– Rappelons-nous, au contraire, que le mot « enthousiasme » vient du grec « en–théos » qui renvoie à l’idée d’avoir « Dieu en soi » ! Et si on a Dieu en soi, ça doit se voir ; ça doit déborder !
Sachons donc exprimer notre joie, en trouvant l’attitude juste, «le juste milieu ».
– Mais comment, penseront certains, accéder à cette « joie qui vient de Dieu » ?
– En fait, cette joie-là, elle ne se construit pas à la force du poignet : Comme elle est un fruit de l’Esprit, elle s’accueille.
Et si on a du mal à entrer dans cette joie, là encore la Parole peut nous aider. Par exemple, lorsque notre Seigneur rappelle à ses disciples – nous rappelle – qu’il y aura toujours une place pour nous dans le cœur du Père : « Réjouissez-vous – dit-il en Luc 10,20 – de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux. »