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Une rose rouge

Ma mère est décédée le 26 mai 1997 à Bettancourt-le-Ferrée, près de St-Dizier, en Haute-Marne.

En cette année 1997, l’Eglise célébrait le centenaire de la mort de la « Petite Thérèse », décédée à Lisieux le 30 septembre 1897.

 Or ce jour-là, je devais terminer l’enregistrement de 6 chants que j’avais composés sur 6 poèmes de la Petite Thérèse, pour célébrer, à ma façon, ce centenaire. Pour les voix féminines, j’avais opté d’enregistrer les Sœurs Carmélites de Verdun et pour les voix masculines, j’avais fait appel aux ténors et basses des Petits Chanteurs de Bar-le-Duc.

Au matin de ce 26 mai, je me trouvais dans la maison de mes parents où j’avais passé la nuit auprès de ma mère, afin de soulager ma belle-sœur, fatiguée de tant de nuits de veille auprès de celle que tout le monde appelait « Maman Paule ».

Vers 8h, je pris congé de maman que je trouvais assez fatiguée, en lui expliquant que je devais me rendre à Verdun pour enregistrer les Sœurs du Carmel et que je reviendrais en fin d’après-midi. Ses dernières paroles furent : « Dépêche-toi, ne sois pas en retard pour dire ta messe… ! » C’était bien elle !!

Je partis donc célébrer la messe dans ma paroisse de Vavincourt, puis aussitôt le repas de midi, je pris la route de Verdun.

J’avais hâte de retourner auprès de ma mère et je terminais l’enregistrement à 15h45. J’expliquais aux religieuses combien j’étais pressé de retrouver ma mère qui me semblait arriver au terme de sa vie terrestre. A 16h00, j’allais monter dans ma voiture, quand une vieille sœur, voûtée, s’approche de moi et me tend une magnifique rose rouge cueillie dans le jardinet qui accueille les visiteurs. « Tenez, monsieur l’Abbé, c’est pour votre maman ».

Devant tant de délicatesse, je remercie la Sœur en l’embrassant et je lui dis : « Oh, comme maman va être contente, elle qui aime tant la Petite Thérèse » et je dépose la rose rouge sur le siège arrière de la voiture.

rose rouge 1

Rapidement, je prends la route de St-Dizier où j’arrive vers 17h00, la rose rouge à la main. Je trouve ma belle-sœur en train de ranger des affaires dans la salle-à-manger. Etonné, je lui demande : « Et maman, comment va-t-elle ?… » – «  Maman Paule ?… Elle nous a quittés il y a une heure, à 16h00 ! » C’était l’heure où la religieuse m’avait offert la magnifique rose rouge : « pour votre maman » !! Quel merveilleux signe de tendresse de la part de Sainte Thérèse, la carmélite !

Je me suis approché du lit où maman reposait et je lui mis la rose rouge entre ses mains jointes : « Tiens, maman, c’est la petite Thérèse qui te l’offre ! »…

Deux jours plus tard, au moment de la mise en bière, l’employé des Pompes funèbres me demanda : « Monsieur l’Abbé, qu’est-ce que je fais de la rose ?… – « Oh, c’est à elle, laissez-lui… C’est le cadeau de la Petite Thérèse ! ». Il m’a regardé : je ne suis pas sûr qu’il ait compris !…

Parmi les 6 chants enregistrés avec les carmélites, l’un s’intitule « Une rose effeuillée »…

Un nouvel enregistrement de ces 6 chants est en cours de réalisation et le CD sortira pour la fête de Ste Thérèse, le 2 octobre 2013… Encore un cadeau de la Petite Thérèse !

  

                                                                                     Père Jean-Marie Vincent.

           

 

 

 

 

 

 

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