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Rencontre autour de l’Évangile – 23ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Renoncer à tout pour le Christ ! »

(Lc 14, 25-33)

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Lc 14, 25-33)

Jésus vient de donner un certain nombre de conseils à ses disciples : qu’ils soient humbles (Lc 14,7-11) et attentifs aux blessés de la vie (14,12-14)… Qu’ils ne laissent ni les biens matériels ni les plaisirs les détourner de l’essentiel : l’invitation que Dieu adresse à tous les hommes à partager son festin (14,15-24). Et l’appel de Jésus se fait ici encore plus radical !

Et soulignons les mots importants 

  • Notre traduction liturgique a tout de suite bien interprété le verbe employé ici par St Luc, « miséô, haïr », en le traduisant par « préférer». Quand Dieu nous dit : « Honore ton père et ta mère » (Ex 20,12), et que Jésus se bat pour qu’il en soit vraiment ainsi (cf. Mc 7,8-13 ; Mt 19,16-22), il ne peut être question maintenant de les haïr ! De même pour mettre en pratique le cœur de la vie chrétienne, « Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Mc 12,31), il est impensable de se haïr soi‑même. Alors, que peut vouloir dire ce « préférer » ? Essayer de donner des exemples concrets.

  • Jésus aimait la vie… On le voit souvent invité par les uns et par les autres, accomplissant son premier signe en St Jean en offrant à une noce plus de 800 litres de « bon vin » (Jn 2,1-12), mangeant et buvant à tel point que certains le traitaient de « glouton et d’ivrogne » (Lc 7,34). Que peut donc vouloir dire ici « préférer» Jésus « même à sa propre vie » ?

  • Vient ensuite à nouveau une expression très forte : « porter sa croix » ; mais, en lisant bien le texte, cela se fera comment, dans quelles circonstances ? Or, quand Dieu nous adresse un appel, il nous donne toujours la grâce qui nous permet de répondre à cet appel. St Paul dit ainsi : « Dieu nous a appelés d’un saint appel, non en considération de nos œuvres, mais conformément à son propre dessein et à sa grâce qu’il nous a donnée » (2Tm 1,9).

            Suivre Jésus, mettre en pratique sa Parole, lui rester fidèle, est loin d’être toujours facile dans les multiples circonstances de nos vies. Si une difficulté se présente, Dieu donne sa grâce pour nous aider à la traverser. Mais une difficulté reste une difficulté : quand elle se présente, nous avons le choix entre deux attitudes, lesquelles ? Et Jésus ici nous invite à laquelle ? 

  • Jésus invite ensuite par des images (« bâtir une tour », « partir en guerre ») à bien regarder ces difficultés en face. Contre quel danger nous met-il en garde ? Mais souvenons-nous de la phrase précédente : « prendre sa croix pour marcher derrière moi». Qui a ici l’initiative première de la démarche, nous ou Jésus ? Et Jésus peut-il nous demander ce qu’il nous sait être incapables d’accomplir par nous‑mêmes ?

Conclusion : en tout ce que nous désirons entreprendre pour lui, quelle devrait être notre première attitude ?

Pour l’animateur 

  • Les exemples concrets dépendront de la vie et de la situation de chacun, et ils sont tous les bienvenus… Le Père appelle tout homme à « venir à Jésus » son Fils Unique envoyé dans le monde pour notre salut à tous (Jn 3,16-18). Et puisque toute démarche vis-à-vis de Dieu n’est possible que par un Don qui vient de Lui, « venir à Jésus » est un Don du Père : « Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jn 6,44), « si cela ne lui est donné par le Père » (Jn 6,65). Et tout Don de Celui qui est Amour (Jn 4,8.16) ne peut qu’être de l’ordre de l’amour… Et maintenant, qu’allons-nous choisir si Dieu nous appelle, d’une manière ou d’une autre, à quitter nos proches ? Et pourtant, l’amour que nous leur portons est bien légitime, il n’est pas à renier ! Mais il sera vécu autrement, avec le sacrifice, de notre côté, de cette proximité qui nous est chère…

            Nous sommes tous pécheurs… Il se peut aussi que ces proches que nous aimons nous invitent à agir d’une manière contraire à notre foi. Qu’allons-nous choisir ? Leur obéir, et tout ira bien avec eux, mais c’est notre amour pour Dieu qui sera blessé… Ou les contrarier, au risque de se voir rejeter ? Mais si l’amour qui unit deux personnes est authentique, il ne peut être à sens unique. Et un amour sincère ne peut que se construire sur la vérité. Le choc de la contrariété passé, l’amour vrai saura, avec le temps, reconnaître où est la vérité et la justice, et surmonter l’épreuve…

            Nous sommes tous pécheurs… Ces difficultés peuvent se rencontrer aussi bien dans notre famille, que dans notre communauté paroissiale ou religieuse… Jésus est le premier à en être conscient lorsqu’il demande à Pierre : « M’aimes-tu plus que ceux-ci ? » (Jn 21,15). Et les premiers à les entourer à ce moment-là étaient « Thomas, Nathanaël, les fils de Zébédée », Jacques et Jean (Mc 1,19), et « deux autres disciples » (Jn 21,2). Avec Pierre, ils étaient sept en tout, un chiffre symbole de plénitude qui renvoie à l’ensemble de l’Eglise primitive…

  • Nous sommes tous pécheurs… Des désirs égoïstes où nous nous recherchons nous-mêmes, d’une manière ou d’une autre, ne cessent de frapper à la porte de nos cœurs. Qu’allons-nous choisir ? Leur obéir et nous laisser entrainer sur un chemin contraire à celui de l’amour, amour pour Dieu, amour pour celles et ceux qui nous entourent, amour qui nous invite à nous donner ? Et dans des circonstances que nul ne choisit pour lui-même, ce choix de la foi peut aller jusqu’au don total de soi, la mort pour le Christ, le martyre…

  • Choisir implique toujours un renoncement à ce que nous laissons de côté. Renoncer à une fausse harmonie humaine, à notre égoïsme, là est la vraie Croix. Et c’est tous les jours, d’une manière ou d’une autre, que nous sommes invités à la prendre… Nous n’y arrivons pas à chaque fois… L’important est de repartir sans cesse… La Miséricorde infinie qui nous entoure nous presse de nous relever et de nous relever encore… Et de pardon en pardon, c’est Elle qui nous donnera d’atteindre le but : une Vie éternelle et Bienheureuse dans la Maison du Père !

  • Humainement parlant, prendre sa Croix est difficile… Laissés à nos seules forces, l’aventure est même impossible. « Pour les hommes c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible» (Mt 19,26). Et Jésus connaît nos failles, nos limites et nos faiblesses… Si nous arrivons à tout lui offrir, ce qui est « semé dans la faiblesse», ressuscitera dans sa force (1Co 15,43) car « ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu » (Lc 18,27). Et plus nous nous appuierons sur lui, plus notre Croix sera « légère » et « facile à porter » : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger » (Mt 11,28-30).

  • Avec ces deux images, « bâtir une tour, partir en guerre contre un autre roi », Jésus nous invite à bien réfléchir, à regarder les choses en face, à bien nous connaître pour éviter de nous lancer dans une aventure qui, manifestement, dépasse nos forces. La grâce ne supprime pas la nature ! Elle l’accomplit…

          – L’image de la tour est peut-être un clin d’œil à « la tour de Babel » (Gn 11,1-9), présomption, folie orgueilleuse des hommes qui se sont appuyés sur leurs propres forces, et cela pour atteindre le Ciel ! Telle était au début l’attitude de Pierre : « Si tous succombent à cause de toi, moi je ne succomberai jamais » (Mt 26,33). Et Pierre tombera. Mais il se relèvera grâce à la Miséricorde de Dieu, et en s’appuyant cette fois sur Lui, il mourra en martyre à Rome !

          – L’image de la guerre souligne le fait que suivre Jésus est un combat avant tout contre nous-mêmes, notre péché, et aussi face à celui des autres, et face au « Prince de ce monde » (Jn 12,31 ; 14,30 ; 16,11) qui ne pense qu’à « voler, égorger et faire périr » (Jn 10,10). Seule la prière, qui est accueil du Don de Dieu, l’Esprit Saint, nous permet de vaincre grâce à Lui toutes ces difficultés.

 

ENSEMBLE PRIONS 

« Tournez les yeux vers l’hôte intérieur, sans rien vouloir que cette Présence ; vivez de l’Esprit pour être celui qui donne son Nom à votre Père. Tournons les yeux vers l’hôte intérieur, car il habite nos silences et nos prières » (Claude Tassin).

 

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23ème Dimanche Temps Ordinaire

 

 




Rencontre autour de l’Évangile – 3ième Dimanche de Pâques

“ C’est le Seigneur ! ”

***

 “ Est-ce que tu m’aimes ? ”

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Jean 24, 1-19)

En lisant ce passage, repérons bien les différents moments de la scène. Faisons aussi attention aussi aux personnages : notons par exemple combien de fois on nomme Simon-Pierre.

Situons le texte

Nous sommes à la fin de l’Evangile selon saint Jean, après la mort de Jésus. Les disciples sont revenus en Galilée, et les pécheurs ont retrouvé leurs barques et leurs filets. Cette manifestation de Jésus ressuscité au bord du Lac se trouve seulement dans l’Evangile de Jean. C’est l’apôtre lui-même ou l’un de ses disciples qui a ajouté ce récit, tellement important, nous verrons pourquoi.

Soulignons les mots importants

Jésus “se manifesta” aux disciples sur le bord du Lac.

Il y avait là Simon-Pierre : Notons combien de fois Simon Pierre  est nommé. Quelle est l’intention de l’évangéliste ?

 “Je m’en vais à la pêche” : Après la mort de Jésus, les apôtres ont repris leur métier. Est-ce que tout serait fini ?

 “Ils passèrent la nuit sans rien prendre” : Quand Jésus est absent ou quand on le croit absent, est-ce que nous n’avons  pas l’impression que rien ne marche, que nos efforts sont inutiles ?

 “Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage”. L’Evangéliste souligne que Jésus se manifeste “au lever du jour ” : quelle réflexion cela nous inspire ?

 “Les disciples ne savaient pas que c’était lui” : pourquoi Jésus ressuscité n’est pas reconnu par les disciples ?

 “Le disciple que Jésus aimait” : De qui Jean parle-t-il ?

Pierre “ se jeta à l’eau ” : Que penser de cette démarche de Simon Pierre ?

 “153 gros poissons” : pourquoi cette précision ?

 “Jésus prend le pain et le poisson et le leur donne” : A quoi fait penser ce repas ?

 « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » : Pourquoi Jésus pose  cette question à Pierre en trois fois ?

 “ Sois le berger de mes brebis ” : que signifie cette parole ?

 

Pour l’animateur

 

  • Jésus ressuscité se manifeste par un acte de puissance (la pêche miraculeuse) comme il s’est manifesté au début de son ministère en Galilée en changeant l’eau en vin (2,11). Il y a continuité entre le Jésus terrestre et le Jésus glorifié.

  • Dans cette scène, Simon-Pierre tient une place particulière. Jean centre son récit sur le rapport de Jésus à Simon-Pierre et sur sa réhabilitation après son reniement.

  • Le fait que les apôtres reprennent leur métier après la mort de Jésus montre bien que ce récit est indépendant et raconte la première apparition de Jésus après sa résurrection, tandis que pour les disciples avec la mort de Jésus tout était fini.

  • Le fait que Jésus ressuscité n’est pas reconnu signifie la transformation que la résurrection a opérée en lui. C’est le même Jésus, et pourtant il est tout autre !

  • Cette nuit de pêche sans rien prendre symbolise la désillusion et l’infécondité, la stérilité  de leurs actions en l’absence de Jésus.

  • Jésus se tient debout sur le rivage au lever du jour : Jésus ressuscité est le Soleil Levant. La nuit est finie. C’est le matin d’un monde nouveau

  • A l’époque, on avait répertorié 153 espèces de poissons. Ce chiffre peut signifier que la mission et le salut sont pour tous les peuples  “ De toutes les nations faites des disciples ”. La précision du chiffre (qu’on ne peut inventer !) veut aussi exprimer l’exactitude du témoignage.

  • La solidité du filet qui ne déchire pas accentue le miracle. Symbolise l’unité de l’Eglise. Comme la tunique de Jésus.

  • Le repas préparé par Jésus nous renvoie à l’Eucharistie qui prolonge et rend présent le Christ mort et ressuscité. Dès le début de l’Eglise, le pain et le poisson symbolisaient l’eucharistie.

  • La triple question de Jésus à Pierre reprend le triple reniement. Malgré la faiblesse de Pierre, Jésus lui confie l’autorité sur le troupeau. Il est clair ainsi pour Pierre qu’il n’est pas meilleur que les autres, et que son choix est un appel à servir et non une distinction pour ses mérites.

Ensemble regardons Jésus

Avec les yeux du cœur !

Il est vivant parmi nous. Chaque matin, il est là, Soleil de notre vie. Attentif à notre situation. Il nous invite à reprendre notre difficile travail de témoins, de “ pêcheurs d’hommes ”. Parfois notre cœur est loin de lui. Nous ne le reconnaissons pas toujours. Sans lui nos efforts sont stériles. Si nous obéissons à sa parole, c’est lui qui assure le succès de notre témoignage.

 

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

  • La foi chrétienne c’est reconnaître en Jésus “ le Seigneur ”

Suis-je prêt à me “ jeter à l’eau” pour aller vers le Seigneur et le suivre quand un témoin de la foi, quand l’Eglise me dit en parlant de Jésus : “C’est le Seigneur” ?

  • Pierre a eu son expérience, expérience de faiblesse, expérience de la puissance du Christ ressuscité, de son amour et de sa miséricorde dans sa vie.

Et nous ? Chacun de nous a son histoire : Le Seigneur Jésus la connaît et il me pose à moi la même question : …m’aimes-tu ? C’est moi qui suis questionné, c’est moi qui suis concerné. Est-ce que j’ai fait le choix de vivre une véritable expérience avec le Christ ?

  • Pierre a reçu sa charge après avoir fait une “ profession d’amour ”. Peut-on s’engager, avoir une responsabilité dans la communauté chrétienne sans cette “ profession d’amour ” du Christ ? Que vaut une “ profession de foi ” sans une profession d’amour ” ?

  • Comme Pierre, si j’ai une responsabilité, ce n’est pas que je mérite ou que je sois meilleur. C’est pour répondre un appel du Christ à servir.

  • L’Eglise primitive a reconnu le rôle principal de Pierre pour la foi et la conduite de l’Eglise. Et nous ? Comment nous comprenons le rôle du successeur de Pierre ? Comment accueillons-nous ses enseignements ? Est-ce que nous aimons cette Eglise que Jésus a confiée à Pierre et aux apôtres, malgré ses faiblesses ?

ENSEMBLE PRIONS   

Béni sois-tu, Seigneur,  Dieu notre Père !

  • Alors que nous étions morts dans notre péché tu nous fais revivre avec le Christ, avec lui tu nous ressuscites, avec lui tu nous fais régner dans le ciel.

  • Nous te prions : donne-nous de vivre désormais non plus comme des étrangers au Royaume, mais comme des familiers de la maison de Dieu.

  • Que toute notre vie de ressuscités annonce l’amour que tu offres à tous les hommes et la joie dont tu veux illuminer leur vie, par ton Fils Jésus Christ, notre vie et notre résurrection.

 

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3ième Dimanche de Pâques Année C

 

 




Rencontre autour de l’Évangile – Le samedi saint (Veillée Pascale)

“ Elle est sûre cette parole : 

si nous sommes morts avec lui,avec lui nous vivrons.”

(2Ti 2,11)

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Luc 24,1-12)

Nous prenons l’évangile de la Résurrection de la nuit pascale. Chacun est invité à bien faire attention aux personnages, à leurs gestes et mouvements, aux indications de temps, aux objets… On peut lire le texte une seconde fois.

Situons le texte

Après la mort de Jésus (le vendredi) les femmes qui avaient accompagné Jésus jusqu’au calvaire ont bien regardé où Joseph d’Arimathie a déposé le corps de Jésus. Puis elles sont allées préparer les aromates pour embaumer le corps de leur Maître, selon la coutume juive. Cependant il fallait qu’elles attendent le surlendemain, puisque le lendemain (samedi) jour du sabbat, il était interdit de faire quoi que ce soit. C’est donc le troisième jour après la mort, donc le premier jour de la semaine suivante qu’elles se rendent au tombeau.

Soulignons les mots importants

Le premier jour de la semaine :

Que représente ce “premier jour” dans notre semaine ?

Les aromates : Que pensent les femmes qui vont au tombeau  avec ces aromates ?

La pierre est roulée : A l’époque de Jésus on fermait les tombeaux par une grande pierre ronde. Que  signifie cette “pierre qui est roulée ” ?

Le corps du Seigneur Jésus : Luc parle du “ Seigneur  Jésus ”  et non pas du “ corps de Jésus ” . Quelle est son intention en appelant Jésus “ Seigneur ” ?

Deux hommes avec un vêtement éblouissant. ” A quel autre passage de l’évangile nous fait penser ce vêtement éblouissant ? Quel est le rôle de cette apparition ?

Le visage vers le sol : Que peut bien signifier ce visage tourné vers la terre ?

Jésus est appelé “ le Vivant ” : Le tombeau de Jésus est vide. Ce n’est pas une preuve de la résurrection. Pourquoi les paroles des messagers célestes sont importantes ?

Ressuscité : Quel est ici le sens de ce mot par rapport la résurrection de Lazare ou du fils de la veuve de Naïm ?

Marie Madeleine et les autres femmes : Noter leur importance dans le récit de Luc. Pourquoi leur témoignage n’est pas reçu par les apôtres ?

Pierre court au tombeau : Pourquoi lui ?

Ensemble regardons Jésus

Chacun, en silence, pense à Jésus ressuscité. Plus que jamais, c’est le regard du cœur, le regarde de la foi. Il est “ le Vivant ”. Il est avec nous. “ Lorsque deux ou trois… ” . Nous avons du mal à croire, comme les femmes, comme Pierre…

 

Pour l’animateur

 

  • Le premier jour de la semaine, jour de la résurrection de Jésus, est devenu notre dimanche d’un mot latin qui veut dire “ jour du Seigneur ”. Depuis le début, les disciples de Jésus ont pris l’habitude de marquer ce jour en se rassemblant fraternellement pour chanter sa résurrection, se rappeler ses enseignements, et refaire le Repas du Seigneur en rompant le pain, et témoigner ainsi qu’il est toujours vivant. C’est toujours le sens de notre dimanche. C’est notre foi au Christ Vivant qui est la raison de notre présence à la messe le dimanche.

  • Quand les femmes se rendent au tombeau avec leurs parfums, dans leur idée, c’est pour embaumer un cadavre. Dans leur esprit tout est bien fini ! Il ne leur reste plus que leurs larmes pour pleurer et geste des aromates pour rendre les derniers honneurs à celui qu’elles avaient suivi et aimé.

  • Les femmes trouvent la pierre déjà roulée, mais le corps n’est plus là ! En disant le corps du “ Seigneur ” Jésus, Luc fait un clin d’œil au lecteur pour lui rappeler que c’est le corps de l’homme-Dieu qui a été déposé là et que la mort ne pouvait le garder.

  • Les femmes reçoivent de vifs reproches : “ Que venez-vous chercher dans ce Cimetière ? Vous n’avez donc pas cru Jésus quand il annonçait qu’il devait souffrir, être tué et ressusciter le troisième jour ? ”

  • Elles ont les yeux tournés vers le sol : par crainte religieuse, sans doute, mais aussi parce qu’elles n’ont pas encore fait le pas de la foi. Le croyant lève les yeux vers les réalités d’en haut. La révélation des messagers est indispensable pour qu’elle croie en la résurrection.

  • Car Jésus ressuscité n’est pas un cadavre réanimé (comme Lazare) ni un fantôme ou un simple revenant. C’est le même Jésus qui a mangé avec ses disciples et qui porte en sa chair les traces du supplice. Et pourtant, son corps humain est totalement transformé, divinisé : le Père est intervenu avec la puissance du Saint Esprit pour qu’il devienne “ le Vivant ” celui sur qui la mort n’a plus aucun pouvoir et qui peut communiquer cette vie nouvelle à tous ceux qui croient en lui.

  • Une bonne nouvelle est faite pour être annoncée. Les femmes transmettent le message. Mais le témoignage des femmes n’étaient pas chose facile dans la première communauté chrétienne issue du monde juif.

 

L’Evangile aujourd’hui dans notre vie

Pour croire à la résurrection de Jésus, les femmes ont dû accepter de ne plus voir les choses à leur manière, mais recevoir la révélation apportée par les messagers célestes de la part de Dieu.

Et nous ? Quelle est notre attitude ? Nous sommes dans l’obligation de recevoir le message du Christ ressuscité dans l’obéissance et la fidélité pour croire qu’il est réellement vivant. Acceptons-nous de renoncer à nos petits raisonnements humains pour entrer dans la logique de Dieu. Croire au Christ, n’est-ce pas l’accueillir comme le don de Dieu, le Père ? Saint Luc dira dans les Actes des Apôtres (2,36) “ Dieu le fait Seigneur et Christ ”, Il est le Sauveur.

Où cherchons-nous le Seigneur ?  (laisser les gens s’exprimer)

Acceptons-nous le témoignage d’un chrétien ou d’une chrétienne qui donne sa vie généreusement au nom de sa foi ? Des témoins de l’évangile existent autour de nous (faire s’exprimer les gens)

Croyons-nous au rayonnement d’une vie religieuse consacrée à Dieu ?

Croyons-nous à la force de l’Evangile pour changer la vie des hommes ?

Croyons-nous à la puissance de la prière ?

Croyons-nous au dynamisme de l’Eglise dans le monde de notre temps ?

Sinon, comme les femmes de l’évangile, nous cherchons encore parmi les morts celui qui est Vivant.

ENSEMBLE PRIONS   

Témoigner de la Résurrection

Béni sois‑tu, Seigneur Jésus, toi qui nous appelles à témoigner de ta Résurrection jusqu’aux extrémités de la terre. Mais viens à notre aide, afin que notre témoignage soit digne de toi.

Tu veux que nous proclamions que tu es Vivant, et nous-mêmes avons peur de la mort.

Tu veux que nous annoncions ta lumière, et nous tâtonnons dans l’obscurité.

Tu nous demandes de parler avec autorité, et nous balbutions d’ignorance devant ton mystère.

Tu veux que nous affirmions ta miséricorde gratuite sur tous les hommes, et nous devons la mendier d’abord pour nous-mêmes.

Tu veux faire de nous des collaborateurs de Dieu, et nous portons le poids de notre propre fatigue. Qui peut faire tenir ensemble tant de contradictions, sinon ton seul amour, qui nous appelle malgré nos fautes, qui nous fait confiance malgré nos infidélités.

A toi la gloire, ô Christ merveilleux, avec le Père et le Saint‑Esprit.  Amen

 

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Pâques année C

 

 




« Ma mission ? Devenir saint ! » – Avent 2018 Diocèse de la Réunion

Quatrième semaine

 

Vivre en communauté

 

 

ECOUTONS LA PAROLE DE DIEU

Livre du prophète Michée 5,3-4

Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu. Ils habiteront en sécurité, car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre, et lui-même, il sera la paix !

 

Lettre aux Hébreux 10,

Puis [le Christ] déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté … Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes.

 

Evangile selon saint Luc 1,39-40

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

ECOUTONS LE PAPE FRANÇOIS

Nous avons besoin de l’impulsion de l’Esprit pour ne pas être paralysés par la peur et par le calcul, pour ne pas nous habituer à ne marcher que dans des périmètres sûrs. (Gautete et Exsultate 133)

La sanctification est un cheminement communautaire, à faire deux à deux.

(…) Saint Jean de la Croix disait à un disciple : tu ne vis avec d’autres  que pour être travaillé, exercé par tous. » (Gautete et Exsultate 141)

 

Partager la Parole et célébrer ensemble l’Eucharistie fait davantage de nous des frères et nous convertit progressivement en communauté sainte et missionnaire. Cela donne lieu aussi à d’authentiques expériences mystiques vécues en communauté. (Gautete et Exsultate 142)

La communauté qui préserve les petits détails de l’amour, où les membres se protègent les uns les autres et créent un lieu ouvert et d’évangélisation, est le lieu de la présence du Ressuscité qui la sanctifie selon le projet du Père.(Gautete et Exsultate 145)

 

REFLECHISSONS 

  • Est-ce que je suis assez réceptif à l’action de l’Esprit Saint pour oser partir, avec d’autres, annoncer le Royaume de Dieu ?

  • Est-ce que j’accepte les remarques des autres pour favoriser la venue du Règne de Dieu ?

  • Est-ce que je suis prêt à partager ma joie de chrétien avec d’autres pour le bien de la Mission ?

  • Quelle est la volonté de Dieu dans ma vie ?

  • Est-ce que je pense que ma paroisse est une communauté ? Que faire pour qu’elle le soit davantage ?

  • Quand ai-je l’impression que ma paroisse forme une communauté ? Pour la kermesse ? Dans la prière ?

  • Faut-il penser tous la même chose pour faire communauté ?

PRIONS AVEC SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS 

            « Ah ! Seigneur, je sais que vous ne commandez rien d’impossible, vous connaissez mieux que moi ma faiblesse, mon imperfection, vous savez bien que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez, si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimiez encore en moi. C’est parce que vous vouliez m’accorder cette grâce que vous avez fait un commandement nouveau. – Oh ! que je l’aime puisqu’il me donne l’assurance que votre volonté est d’aimer en moi tous ceux que vous me commandez d’aimer !…

            Oui je le sens, lorsque je suis charitable, c’est Jésus seul qui agit en moi ; plus je suis unie à Lui, plus aussi j’aime toutes mes sœurs. »

            Que ton amour, Seigneur, règne dans nos cœurs et nous donne de pouvoir mettre en œuvre ce « commandement de l’amour » auquel tu nous invites. Alors, en nous aimant les uns les autres, nous serons pour le monde des témoins de ton Amour, et notre communauté, par ta Présence rayonnante en chacun d’entre nous, sera missionnaire de ta Bonne Nouvelle. Nous te le demandons, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Fiche de réflexion pour l’Avent : Quatrième semaine




« Ma mission ? Devenir saint ! » – Avent 2018 Diocèse de la Réunion

Troisième semaine

 

Soyez juste

 

 

ECOUTONS LA PAROLE DE DIEU

Livre du prophète Sophonie 3,14-15

Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur.

Lettre de Saint Paul aux Philippiens 4,4-6

Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez.

Evangile selon saint Luc 3,12-14

Ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. »

ECOUTONS LE PAPE FRANÇOIS

Mais la justice que Jésus propose n’est pas comme celle que le monde recherche ; une justice tant de fois entachée par des intérêts mesquins, manipulée d’un côté ou de l’autre. La réalité nous montre combien il est facile d’entrer dans les bandes organisées de la corruption, de participer à cette politique quotidienne du “donnant-donnant”, où tout est affaire. Et que de personnes souffrent d’injustices, combien sont contraintes à observer, impuissantes, comment les autres se relaient pour se partager le gâteau de la vie. Certains renoncent à lutter pour la vraie justice et choisissent de monter dans le train du vainqueur. Cela n’a rien à voir avec la faim et la soif de justice dont Jésus fait l’éloge. (Gautete et Exsultate 78)

Je ne me réfère pas uniquement aux situations cruelles de martyre, mais aux humiliations quotidiennes de ceux qui se taisent pour sauver leur famille. (Gautete et Exsultate 119)

 

REFLECHISSONS 

  • Dans notre société, nous n’avons pas à sauver la vie de notre famille, mais est-ce qu’il m’arrive parfois, pour maintenir ma famille, d’accepter des choses qui sont contraires à mon idéal chrétien (par exemple l’homosexualité d’enfant, les enfants qui refusent d’aller à la messe) ? Est-ce que c’est une souffrance pour moi ? Est-ce que j’en parle ?

  • Est-ce que je suis toujours juste dans mes relations avec les autres ? Mes enfants ? mes collègues ?

  • Est-ce que ma parole est toujours ‘juste’, positive ? ou est-ce que je me laisse aller à des commérages inutiles ?

PRIONS AVEC SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS 

« Mon âme s’est mûrie dans le creuset des épreuves extérieures et intérieures ; maintenant comme la fleur fortifiée par l’orage je relève la tête et je vois qu’en moi se réalisent les paroles du psaume 23(22) : « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. » Toujours le Seigneur a été pour moi compatissant et rempli de douceur, abondant en miséricordes ! »…

            Donne-nous, Seigneur, de reconnaître ta Présence dans nos vies, surtout au cœur de nos épreuves et des injustices que nous pouvons rencontrer. Apprend-nous la confiance. Aide-nous à changer ce qui doit l’être, et à supporter aussi ce qui doit l’être… Alors, dans un cas comme dans l’autre, ton Esprit sera Paix et Joie dans nos cœurs… Nous te le demandons par Jésus ton Fils notre Seigneur et notre Dieu qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit pour les siècles des siècles. Amen

Fiche de réflexion pour l’Avent : Troisième semaine




« Ma mission ? Devenir saint ! » – Avent 2018 Diocèse de la Réunion

Deuxième semaine

 

Soyez dans la joie

 

 

ECOUTONS LA PAROLE DE DIEU

Psaume 125, 6

Il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence ;

Il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes.

 

Lettre de Saint Paul aux Philippiens 1,4

À tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous, c’est avec joie que je le fais.

Evangile selon saint Luc 3,4-6

Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu

ECOUTONS LE PAPE FRANÇOIS

Quand le Cardinal François-Xavier Nguyên Van Thuân était en prison, il avait renoncé à s’évertuer à demander sa libération. Son choix était de vivre « le moment présent en le comblant d’amour ». (Gautete et Exsultate 17)

Ce qui a été dit jusqu’à présent n’implique pas un esprit inhibé, triste, aigri, mélancolique ou un profil bas amorphe. Le saint est capable de vivre joyeux et avec le sens de l’humour. Sans perdre le réalisme, il éclaire les autres avec un esprit positif et rempli d’espérance. Être chrétien est « joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14, 17), parce que « l’amour de charité entraîne nécessairement la joie. » (Gautete et Exsultate 122)

« Je ne parle pas de la joie consumériste et individualiste si répandue dans certaines expériences culturelles d’aujourd’hui. Car le consumérisme ne fait que surcharger le cœur ; il peut offrir des plaisirs occasionnels et éphémères, mais pas la joie. Je me réfère plutôt à cette joie qui se vit en communion, qui se partage et se distribue, car « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac20, 35). (Gautete et Exsultate 128)

REFLECHISSONS 

  • Très souvent quand nous commençons une tâche, cela nous semble difficile, mais quand elle est terminée, nous sommes heureux, non parce qu’elle est terminée, mais à cause du résultat. Est-ce que j’ai un exemple dont je me souviens ?

  • Est-ce que ma prière me porte à la joie ?

  • Préparez le chemin du Seigneur … En quoi puis-je, maintenant, préparer le chemin du Seigneur ? Pour moi-même ? Pour les autres ? avec les autres ?

  • Suis-je dans la joie quand je parle de Dieu ? à Dieu ?

  • Comment est-ce que je prépare Noël pour qu’il soit une fête de la vraie joie ?

PRIONS AVEC SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS 

« Il est des âmes sur la terre

Qui cherchent en vain le bonheur

Mais pour moi,   c’est tout le contraire

La joie se trouve dans mon cœur

Cette joie n’est pas éphémère

Je la possède sans retour


Comme une rose printanière

Elle me sourit chaque jour. »

« Lorsque le Ciel bleu

          devient sombre

Et qu’il semble me délaisser,

Ma joie,

       c’est de rester dans l’ombre


      De me cacher, de m’abaisser.

Ma joie, c’est la Volonté Sainte

De Jésus mon unique amour

Ainsi je vis sans nulle crainte

J’aime autant la nuit que le jour. »

Extraits de son Poème « Ma Joie ».

Fiche de réflexion pour l’Avent : Deuxième semaine




« Ma mission ? Devenir saint ! » – Avent 2018 Diocèse de la Réunion

Première semaine

 

Comment plaire à Dieu ?

 

 

ECOUTONS LA PAROLE DE DIEU

 Psaume 24, 10

Les voies du Seigneur sont amour et vérité pour qui veille à son alliance et à ses lois.

 

Première lettre de Saint Paul aux Thessaloniciens 3,12

Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous.

 

 Evangile selon saint Luc 21,34-36

Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

ECOUTONS LE PAPE FRANÇOIS

Pour être saint, il n’est pas nécessaire d’être évêque, prêtre, religieuse ou religieux. Bien des fois, nous sommes tentés de penser que la sainteté n’est réservée qu’à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière. Il n’en est pas ainsi. Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. (…) Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels.

(Gautete et Exsultate 14)

Il y a encore des chrétiens qui s’emploient à suivre un autre chemin : celui de la justification par leurs propres forces, celui de l’adoration de la volonté humaine et de ses propres capacités, ce qui se traduit par une autosatisfaction égocentrique et élitiste dépourvue de l’amour vrai. Cela se manifeste par de nombreuses attitudes apparemment différentes : l’obsession pour la loi,… l’ostentation dans le soin de la liturgie, … la vaine gloire … Certains chrétiens consacrent leurs énergies et leur temps à cela, au lieu de se laisser porter par l’Esprit sur le chemin de l’amour, de brûler du désir de communiquer la beauté et la joie de l’Évangile, et de chercher ceux qui sont perdus parmi ces immenses multitudes assoiffées du Christ.

(Gautete et Exsultate 57

 

REFLECHISSONS 

  • La sainteté comme le pape en parle me déroute-t-elle ?

  • Dans les textes proposés, quelles sont les mots qui me mettent sur le chemin de la sainteté ?

  • Quelles actions ai-je déjà faites où j’étais sur le chemin de la sainteté ? Et d’autres où je n’y étais pas ?

  • Pour devenir saint, quel mot, quelle pensée doit être bannie de mon vocabulaire ?

  • A quoi m’oblige la sainteté vis-à-vis des autres ?

  • A quoi m’oblige la sainteté vis-à-vis de Dieu ?

PRIONS AVEC SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS 

« La sainteté n’est pas dans telle ou telle pratique », écrivait-elle ; « elle consiste en une disposition du cœur qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse, et confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père ».

            Seigneur, nous te prions. Aide-nous à t’offrir en vérité toutes nos faiblesses pour que ton Amour et ta Miséricorde puissent donner leur pleine mesure en nous. Alors, conscients de nos limites mais aussi de ta grâce en nous, nous pourrons, en nous appuyant sur toi, apprendre à t’aimer et à aimer nos frères comme tu le désires. Nous te le demandons par Jésus ton Fils notre Seigneur et notre Dieu qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit pour les siècles des siècles.  Amen

 

Fiche de réflexion pour l’Avent : Première semaine




Rencontre autour de l’Évangile – 20ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Et moi,

je le ressusciterai au dernier jour…. »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Jn 6, 51-58)

Nous continuons à méditer le discours sur le pain de vie : après avoir affirmé qu’il est descendu du ciel, Jésus annonce que sa chair est la vraie nourriture et son sang la vraie boisson. Les gens qui l’entendent sont de plus en plus choqués.

Remarque importante

La méthode proposée pour le partage est un peu différente : il s’agit d’une contemplation de Jésus. C’est pourquoi nous sommes invités à fixer notre attention d’abord sur lui (ce qu’il fait, ce qu’il dit…) afin d’entrer dans ses pensées, son intention, selon le projet de l’évangéliste qui a écrit pour évangéliser catéchiser les lecteurs.

 

Regardons – réfléchissons – méditons

Regardons Jésus et  écoutons-le

Cet homme-là : Mettons-nous à la place des juifs qui voient Jésus. 

Sa chair à manger : Pouvaient-ils comprendre autre chose que le geste matériel de manger la chair ?

Amen, amen : Malgré le réalisme cru des mots, qui choque ses auditeurs,  Jésus engage toute son autorité dans ce qu’il dit. Et même, le mot hébreu que l’on traduit par «manger» veut dire «croquer».

C’est dire l’importance de la révélation faite par Jésus : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle,

et moi je le ressusciterai …ma chair, vraie nourriture ; mon sang, vraie boisson». Ces paroles doivent, sinon nous choquer, du moins nous étonner  et même  nous déranger ! Peut-être sommes-nous trop habitués à les entendre…

comme si c’était quelque chose de normal, voire de banal !

Demeurer en Jésus :  Jésus en parlera longuement dans l’image de « la vigne » (Jn15).

« Moi je vis par le Père, celui qui me mange vivra par moi ». Avec saint Paul, le chrétien qui se nourrit de Jésus, peut dire : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi. »

A plusieurs reprises durant la célébration de la messe, nous sommes provoqués à un acte de foi : Cherchons-les ensemble.

Pour l’animateur 

Les auditeurs de Jésus ne pouvaient pas comprendre Jésus », il leur demandait simplement de lui faire confiance ; tout comme la Samaritaine qui ne comprenait pas lorsque Jésus lui parlait de l’eau qui serait une source jaillissante pour la vie éternelle.

Et nous ? Quelle est notre foi ?

A chaque eucharistie, après la consécration, le célébrant annonce « Il est grand le mystère de la foi » Et que répondons-nous ?

Avant la communion, notre foi est encore interpellée : « Voici l’agneau de Dieu ».  Au moment de la communion, chacun est encore invité à un acte de foi personnel, quand celui qui présente l’hostie dit : « Le Corps du Christ. » 

L’Eucharistie, corps et sang, communique aux croyants les deux dons que chacun désire, plus ou moins consciemment : l’assurance de vivre éternellement et d’être en permanence uni à Dieu.

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus, donne-nous de te faire totalement confiance. Certes, nous avons compris que ton Corps et ton Sang, c’est sous la forme du pain et du vin  consacrés, qu’ils sont pour nous nourriture et boisson. Mais c’est toujours un grand acte de foi en Toi et en ta Parole que tu nous demandes, pour croire sans hésiter que le Pain c’est toi, en ton corps ressuscité, et que le vin , c’est Toi en  ton sang versé et glorifié. Fais grandir en nous la foi.

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

« Celui qui  mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. »

Est-ce bien comme cela que nous comprenons notre démarche de communion ?

Quel poids donnons-nous à notre ‘Amen’ quand on nous présente l’hostie  à la communion ?

Quelle dignité donnons-nous à notre démarche quand nous allons communier : la façon de nous habiller, de nous déplacer, de tendre les mains, de manger le pain consacré (c’est en tout cela que nous exprimons notre foi en la présence de Christ) … ?

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang, a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. »

Est-ce que ma foi en la résurrection des morts, en ma propre résurrection est bien ancrée en moi du fait que je communie au Corps du Christ ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

Faire méditer (méditation en écho) dans le groupe le chapitre 15 : La Vigne. Insister sur le mot «demeurer», en soulignant que les paroles du Christ se réalisent au plus haut point quand nous mangeons le Pain qui est son Corps ressuscité. En lui, grâce à l’Esprit (sève de vie divine) nous sommes tous unis en une seule Vigne, l’Église. L’Eucharistie «fait» l’Église. L’Église est «communion» des fidèles dans le Christ.

Pain donné pour notre vie,
Corps et sang de Jésus Christ,
Pain de Dieu pour les pécheurs
Fais grandir l’amour dans nos cœurs.
Dans le désert tu as nourri l’affamé,
Voici la manne de ton peuple en chemin,
Le pain du ciel reçu des mains du Père.
Nous le croyons, tu es le pain de vie
Louange à toi, qui nous relèves !

 

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Rencontre autour de l’Évangile – Nativité de Saint Jean Baptiste — Solennité

« La naissance de

Jean le Baptiste « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Lc 1, 57-66.80)

Au tout début de l’Evangile selon St Luc (Lc 1,5-25), Zacharie, prêtre, alla au Temple de Jérusalem pour y exercer son ministère. Lui et sa femme « n’avaient pas d’enfant, car Élisabeth était stérile, et tous deux étaient âgés ». Mais « l’Ange du Seigneur » se manifesta à lui et lui dit : « Ta femme Élisabeth te donnera un fils, et tu le nommeras Jean ». Zacharie ne crut pas en cette Parole et il demanda un signe… Le Seigneur a de l’humour : plutôt que de dire des bêtises, il devint muet !

Le sens des mots

  • « Dieu Est Amour » (1Jn 4,8), et il n’est qu’Amour. Il poursuit inlassablement le bien de tous les hommes qu’il aime, et il ne cesse de désirer le meilleur pour chacun d’eux (Mt 5,43-45). Mais dans l’Ancien Testament on pensait, à tort, qu’il récompense les justes et punit les pécheurs. Avoir des enfants étant considéré comme « une bénédiction de Dieu », comment regardait-on ceux qui n’en avaient pas ? Aussi, quand Elisabeth, âgée et stérile, aura un fils, que dira-t-on de l’attitude de Dieu à son égard ?

  • La Loi était considérée  comme l’expression de la volonté de Dieu.     Or, elle disait : « Au huitième jour, on circoncira le prépuce de l’enfant » (Lv 12,3). Que font ici Zacharie et Elisabeth ? Quelle vertu, vis-à-vis de Dieu, mettent-ils donc en pratique ? Et de quoi la circoncision était-elle le signe ?

  • Tout fils premier-né devait porter le prénom de son père. Mais, contre toute attente, Elisabeth et Zacharie décident de l’appeler « Jean ». En se rappelant ce que l’Ange avait dit à Zacharie dans le Temple, quelle vertu vis-à-vis de Dieu mettent-ils à nouveau en pratique ?

  • Zacharie n’avait pas cru à la Parole que Dieu lui avait dite par l’Ange ; il n’était donc pas prêt, de cœur, à lui obéir… Son attitude est celle de tout homme pécheur. « Sa bouche s’ouvrit… » Comment était-elle donc avant ? « Sa langue se délia »… Comment était-elle donc avant ? Mais par la bouche et la langue, c’est l’homme tout entier qui s’exprime… En reprenant ces verbes et leurs contraires, que nous disent-ils de la situation de l’homme pécheur et de l’œuvre que Dieu veut accomplir en lui et pour lui ? Donner d’autres exemples dans les Evangiles qui illustrent ce désir de Dieu pour chacun d’entre nous…

  • Croire en Dieu, c’est lui obéir… Préciser à chaque fois ce qu’Il attend de nous quand il se présente en son Fils comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », « le Médecin », « le Semeur », « le Pain de Vie », « le Chemin »…

Pour l’animateur

  • « C’est moi qui fais mourir et qui fais vivre ; quand j’ai frappé, c’est moi qui guéris » (Dt 32,39). Non, Dieu ne fait pas mourir ! La mort physique appartient à son projet sur l’homme ; elle est passage, naissance à la Plénitude de la Vie : « Je ne meurs pas, j’entre dans la Vie » (Ste Thérèse de Lisieux) ! La mort spirituelle, elle, est la conséquence du péché (Rm 6,23). Dieu est Vie (Jn 1,4). Il ne désire, il ne veut que la Vie, et il est venu en son Fils donner la Vie, gratuitement, par amour et en surabondance, à tous ceux et celles qui l’avaient perdue par suite de leurs fautes (Jn 10,10). Si, parfois, Dieu est présenté dans l’Ancien Testament comme frappant, châtiant, punissant, ces passages appartiennent à ce qui, dans ces livres, est « imparfait et provisoire » (Concile Vatican II ; Dei Verbum & 15).

  • Dans ce contexte, la stérilité d’Elisabeth était perçue comme une malédiction (Dieu ne maudit jamais, il ne sait que bénir !), un châtiment envoyé par suite d’un péché (Dieu ne châtie pas, il pleure les conséquences de nos fautes). Le fait qu’elle enfante, dans sa vieillesse, ne pouvait donc qu’être perçu comme une action de Dieu manifestant l’infinie générosité de sa Miséricorde. Si le point de départ est « imparfait », la conclusion, elle, est parfaite !

  • Zacharie et Elisabeth ne font qu’obéir à Dieu. Leur bonne volonté, leur docilité libre et responsable, Lui permettent d’accomplir dans leur vie ses merveilles d’Amour et de Bonté, la joie de ses créatures faisant toute sa Joie !

  • La circoncision était avant tout le signe par lequel on acceptait d’entrer dans l’Alliance que Dieu avait conclue avec son Peuple Israël (Gn 17), une Alliance particulière destinée à manifester à l’humanité tout entière l’Alliance que Dieu vit avec tout homme depuis le commencement du monde (Gn 9,8-17). Dieu a en effet appelé Israël à être les serviteurs de son Alliance pour que sa bénédiction soit accueillie par toutes les familles de la terre (Gn 12,1-4).

  • Et en appelant leur fils premier-né non pas Zacharie mais « Jean », Elisabeth et Zacharie continuent d’obéir à Dieu…

  • Bouche fermée, langue liée, autant d’images bien concrètes qui renvoient au pécheur, enfermé dans son orgueil et son égoïsme, fermé de coeur à Dieu et aux autres, lié par toutes sortes d’esclavages… Dieu veut le libérer de tout cela pour lui donner d’être pleinement lui-même, ouvert à Dieu et aux autres, comblé de sa Lumière et de sa Vie… « Ouvre-toi » (Mc 7,31-37 ; Lc 7,22) ! Qu’elle soit « déliée de ce lien » (Lc 13,10-17) ! « Tout ce que vous délierez sur la terre sera tenu au ciel pour délié » (Mt 18,18 ; 16,19 ; Jn 20,23 ; 8,31-36)…

  • Croire en Dieu c’est obéir à l’Amour qui ne cherche que notre bien et donc lui offrir notre péché pour qu’il l’enlève, nos blessures pour qu’il les guérisse, accueillir sa Parole et son Pain de Vie pour recevoir avec eux la Vie, s’engager à sa suite, avec sa Force, sur le chemin de l’Amour, de la Justice, de la Vérité…

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur notre Dieu, tu prends plaisir à nous prodiguer ta Miséricorde pour que règne dans nos cœurs ton Esprit de Vie, de Lumière et de Paix… Avec lui et par lui, gratuitement, par Amour, tu te proposes inlassablement de nous « délier » de tout ce qui nous retient dans les ténèbres de nos égoïsmes, de nos volontés de puissance, de nos misères de toutes sortes… Ta Joie est de voir l’homme, ton enfant, debout, « ouvert » de cœur à toi et aux autres… Tu peux alors le combler de ton Amour, de ta Douceur, de ta Tendresse. Et avec toi, le pécheur peut enfin découvrir le vrai Bonheur. Désormais, il ne cessera de te remercier, de te bénir, de te louer…

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

  • « Pour vous, qui suis-je ? » demandait Jésus à ses disciples… Et pour nous, qui est-il ?
    Un Dieu dominateur qui exige d’être obéi, un Dieu qui impose toutes sortes d’obligations et de contraintes, un Dieu sévère qui punit lorsqu’on lui désobéit, un Dieu finalement inhumain ?

  • Ou un Dieu de Tendresse qui ne cherche que le vrai bonheur de tous ses enfants, un Dieu qui pleure lorsque l’homme s’obstine à courir sur des chemins qui ne peuvent que le conduire à la ruine, un Dieu qui se révèle finalement en Jésus Christ comme le plus humain qui soit ?

  • Jean signifie « Dieu fait grâce », « Dieu fait miséricorde »… Il préparera le chemin à Celui qui est venu nous visiter « dans les entrailles de Miséricorde de notre Dieu pour donner à son Peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés ». Est-ce que j’accepte de faire la vérité dans ma vie en regardant en face mes faiblesses, mes manques ? Est-ce que j’accepte de me remettre en question en accueillant notamment les remarques qui peuvent m’être faites ? Le sacrement de la réconciliation est un trésor de guérison et de force : quand l’ai-je reçu pour la dernière fois ?

  • « Heureux les miséricordieux »… Suis-je vraiment une femme, un homme de douceur et de miséricorde dans mes relations quotidiennes ?

ENSEMBLE PRIONS   

Père des Miséricordes, Dieu de Tendresse, que ta Parole transforme nos cœurs de pierre en cœur de chair. Heureux de goûter à quel point tu es bon, nous pourrons devenir de plus en plus les témoins et les serviteurs de ton Amour pour tous les hommes. Nous te le demandons par Jésus, ton Fils, notre Seigneur. Amen

 

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Rencontre autour de l’Évangile – 10ième Dimanche du Temps Ordinaire

 « Voici ma mère et mes frères…

Quiconque fait la volonté de Dieu, 

Celui-là m’est un frère

et un soeur, et une mère… « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mc 3,20-35)

           « La première étape de l’Evangile (Mc 1,14-3,12) nous a campé Jésus dans son activité de libérateur. Par sa Parole puissamment efficace, il est porteur d’une Bonne Nouvelle qui n’a pas fini d’étonner. Cette deuxième étape (3,13-6,6) nous le montre continuant, par ses faits et gestes, à susciter la question : « Qui donc est cet homme ? », et ici, surtout dans la tête des disciples. Mc 3,13-35 nous présente Jésus qui, au delà de ses liens charnels, veut constituer une nouvelle famille ouverte à tous…

Le sens des mots

            Juste après avoir institué les Douze (Mc 3,13-19), les piliers de l’Eglise, dont nos Evêques sont aujourd’hui les successeurs, Jésus répond à une calomnie des scribes (les spécialistes des Ecritures) : « Il est possédé de Béelzéboul », qui veut dire « prince des immondices », c’est-à-dire des idoles : c’est Satan (un mot qui en hébreu signifie « l’adversaire, l’accusateur »), « le prince des démons », le diable (du grec « diabolos, diviseur »). Et Jésus va justement faire allusion à ce dernier sens : en effet, s’il est possédé par Satan et qu’il expulse Satan, cela veut dire que Satan est « divisé » contre lui-même : il est perdu de toute façon… Mais au v. 27, il suggère que s’il « pille » les affaires de Satan en expulsant les démons et donc en libérant celles et ceux qui étaient sous son emprise (Mc 1,21-28), c’est qu’il a d’abord « ligoté » cet « homme fort » : il est victorieux du diable, des démons, de toute influence mauvaise. Le croyons-nous vraiment ?

            Puis Jésus affirme : « Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. » En effet « Dieu Est Amour » (1Jn 4,8.16), il ne sait et ne fait qu’aimer, c’est-à-dire poursuivre inlassablement le bien de tous les hommes qu’il aime (Lc 2,14). Or, si les conséquences du péché sont « souffrance et angoisse » (Rm 2,9), « privation de la gloire de Dieu », et donc de sa Plénitude (Rm 3,23), « mort spirituelle » (Rm 6,23), un pécheur ne peut qu’être un souffrant par suite du mal qu’il commet. Il ne peut être vraiment « bien ». Et c’est cela que Dieu ne supporte pas pour lui. Aussi, ne va-t-il pas cesser, avec une infinie patience, de l’inviter à ne plus commettre ce mal qui, malgré les apparences, le rend malheureux. Il l’invitera donc au repentir en lui promettant, comme il le fait ici, que tous, absolument tous ses péchés seront pardonnés. Et pas un seul, en effet, ne peut le mettre en échec car il est Amour Tout Puissant, un Amour qui face au pécheur prend inlassablement le visage de la Miséricorde… Ce pardon sera mis en œuvre dans les cœurs par l’Esprit Saint, l’Esprit de Vérité et de Lumière : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis » (Jn 20,22). « Repentez-vous », disait St Pierre à ceux qui avaient contribué à la mort du Christ, « et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit » (Ac 2,38). Avec l’Eau Vive et l’Eau Pure de l’Esprit, Dieu accomplissait ainsi ses promesses : « Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon Esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles » (Ez 36,25-27). Et de fait, à celles et ceux qui avaient accepté cette démarche de tout cœur, St Paul écrivait : « Ne savez-vous pas que ceux qui commettent l’injustice ne recevront pas le royaume de Dieu en héritage ? Ne vous y trompez pas : ni les débauchés, les idolâtres, les adultères, ni les dépravés et les sodomites, ni les voleurs et les profiteurs, ni les ivrognes, les diffamateurs et les escrocs, aucun de ceux-là ne recevra le royaume de Dieu en héritage. Voilà ce qu’étaient certains d’entre vous. Mais vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous êtes devenus des justes, au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu » (1Co 6,9-11), cet « Esprit Saint qui sanctifie » (2Th 2,13).

            Mais si quelqu’un, en toute liberté et en toute connaissance de cause dit « Non » à cet Esprit Saint qui, seul, peut mettre en œuvre dans son cœur le pardon des péchés, il ne pourra donc pas être pardonné… Ou encore s’il déclare que cet Esprit Saint « Eau Pure » est « boue infecte », et qu’il refuse bien sûr de le recevoir, il ne pourra pas être purifié de son péché. Tel est « le blasphème contre l’Esprit Saint ».

 Les différentes sens possibles de l’expression « frères de Jésus »

            Jésus, n’est-il pas « le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Et ses sœurs, ne sont-elles pas ici chez nous ? » (Mc 6,3).

            Le mot « frère, ἀδελφός (adelphos) » peut avoir de multiples sens selon le contexte :

            1 – Frères de sang comme Simon et André, Jacques et Jean (Mc 1,16.19) : Comme il passait sur le bord de la mer de Galilée, (Jésus) vit Simon et André, le frère de Simon, qui jetaient l’épervier dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs.

Et avançant un peu, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, eux aussi dans leur barque en train d’arranger les filets…

             2 – Demi-frères comme Philippe et Hérode Antipas, avec un même père, le roi Hérode le Grand, mais avec deux mères différentes, Cléopâtre et Malthacé (Mc 6,17) : « C‘était lui, Hérode, qui avait envoyé arrêter Jean et l’enchaîner en prison, à cause d’Hérodiade, la femme de Philippe son frère qu’il avait épousée».

            3 – Cousins, parents éloignés comme « Joset et Jacques » (Mc 6,3) qui sont les fils d’une autre Marie qui sera présente elle aussi lors des évènements tragiques de la Passion (Mc 15,40.47) : Il y avait aussi des femmes qui regardaient à distance, entre autres Marie de Magdala, Marie mère de Jacques le petit et de Joset, et Salomé… Or, Marie de Magdala et Marie, mère de Joset, regardaient où on l’avait mis…

            4 – Disciples de Jésus, recevant par leur foi la même Vie éternelle que celle que le Fils Unique reçoit du Père de toute éternité. « « Qui est ma mère ?  Et mes frères ? » Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère » » (Mc 3,31‑35). Et une fois ressuscité d’entre les morts, il dira à Marie de Magdala : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,17). Cette parole, adressée aux disciples, est valable à travers eux pour tous les hommes de tous les temps…

            Or, « la volonté de Dieu » est « que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,3-6), qu’ils se repentent, qu’ils accueillent le pardon de leurs péchés, et avec lui le Don de l’Esprit Saint « Eau Pure qui purifie » (Ez 36,25-27), « Eau Vive qui vivifie » (Jn 4,10-14 ; 7,37-39). Ils ne pourront alors que constater que « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5), une grâce d’amour qui leur permettra de grandir jour après jour dans la mise en œuvre du grand commandement chrétien : « Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,12).

 

ENSEMBLE PRIONS  

Seigneur, source de tout bien, réponds sans te lasser à notre appel : inspire-nous ce qui est juste, aide-nous à l’accomplir. Nous te le demandons par Jésus, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité d’un même Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

 

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