33ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 13, 24-42)
« Mes Paroles ne passeront pas. »
Nous arrivons à la fin de l’année liturgique, et les textes de ce jour nous tournent vers la fin des temps. Alors peut-être que les images employées dans l’évangile pourraient nous faire peur et nous plonger dans la tristesse, dans la crainte, dans le désespoir …
Alors qu’en fait, c’est à tout le contraire que ces textes nous invitent : ils nous invitent à l’espérance d’un jour, d’un monde nouveau, dans une relation nouvelle entre hommes et entre les hommes et Dieu.
C’est l’espérance de la vie dans le Paradis. Le jour où l’on verra « le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire ». Et l’évangile de Marc commence par : « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. » (Mc 1,1).
On remarquera aussi, tout au début de ce chapitre 13, quand Jésus annonce que le temple sera détruit, que tout ce chapitre est une réponse à quelques disciples : « Et comme il s’était assis au mont des Oliviers, en face du Temple, Pierre, Jacques, Jean et André l’interrogeaient à l’écart : « Dis-nous quand cela arrivera et quel sera le signe donné lorsque tout cela va se terminer. » Alors Jésus se mit à leur dire … » (Mc 13,3-5). Et ces quatre apôtres sont aussi les quatre premiers que Jésus a choisi : « Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » (…) Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, (…) Aussitôt, Jésus les appela. » (Mc 1,16-17.19-20).
Comme si Marc voulait montrer qu’une page se ferme : toute la vie publique de Jésus se trouve entre ces deux événements. Après on entre dans une nouvelle étape : c’est la Passion de Jésus, sa mort et sa résurrection, c’est Jésus qui arrive au bout de sa mission, là où il va se révéler de manière claire, solennelle, comme le Fils de Dieu.
Au début du texte, Jésus dit : « le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont … », c’est-à-dire qu’on retombe dans le tohu-bohu initial, avant la création ; c’est la disparition de la lumière, les ténèbres envahissent le monde … et c’est à ce moment-là « qu’on verra le Fils de l’homme », malgré les ténèbres, car c’est lui « la lumière du monde (…) la lumière de la Vie » (Jn 8,12), Vie Éternelle bien sûr.
Et Jésus nous invite à nous laisser « instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche », que c’est le printemps, la naissance d’une nouvelle vie !, d’un nouveau monde, une nouvelle terre : « j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés …Et j’entendis une voix forte … : ’’Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu.’’ » (Ap 21,1-3).
Et Jésus continue : « lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. ». Une autre Parole de Jésus nous dit : « moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20), et dans l’Apocalypse on trouve : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3,20).
Toutes ces phrases sont au présent, parce que Dieu Trinité, Père, Fils et Esprit, est depuis toujours, il est maintenant, et il est pour toujours. Et il est constant dans sa pensée pour les hommes. Les seuls temps au futur sont pour les actions des hommes ou en réaction aux actions des hommes, car Dieu nous laisse libre, et n’agit qu’avec notre accord.
Nous, nous sommes dans un temps fini : nous naissons, nous vivons, nous mourrons. Nous avons un passé et un avenir. Il n’en est pas ainsi pour Dieu. C’est pourquoi Jésus peut dire que « cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. ». Le temps de Dieu n’est pas notre temps.
Alors, ne nous laissons pas aller à la peur, à la crainte de l’avenir. Jésus nous annonce une nouvelle terre, avec une nouvelle vie, que nous ne connaissons pas encore mais que nous n’avons pas à craindre parce qu’elle sera avec Dieu … si nous lui ouvrons la porte de notre cœur.
Seigneur Jésus,
Souvent on a peur de la mort, de l’après-mort !
Tu as dit : mes Paroles ne passeront pas :
Je ressusciterai le troisième jour,
Je serai toujours avec vous,
Je vous enverrai l’Esprit consolateur,
Si vous vous aimez les uns les autres vous serez sauvés,
Et bien d’autres encore …
Avec Toi, on ne peut pas avoir peur !
Francis Cousin
Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 33° A6