1

Audience Générale du Mercredi 17 Juin 2021

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 17 Juin 2021


Catéchèse – 38.  La prière sacerdotale de Jésus

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous avons plusieurs fois rappelé dans cette série de catéchèses que la prière est l’une des caractéristiques les plus évidentes de la vie de Jésus: Jésus priait, et il priait beaucoup. Au cours de sa mission, Jésus se plonge dans celle-ci, car le dialogue avec le Père est le noyau incandescent de toute son existence.

 

Les Evangiles témoignent que la prière de Jésus est devenue encore plus intense et dense à l’heure de sa passion et de sa mort. Ces événements culminants de sa vie constituent le noyau central de la prédication chrétienne: ces dernières heures vécues par Jésus à Jérusalem sont le cœur de l’Evangile non seulement parce que les évangélistes réservent à cette narration, en proportion, une plus grande place, mais également parce que l’événement de la mort et de la résurrection – tel un éclair – jette de la lumière sur tout le reste de l’histoire de Jésus. Il n’a pas été un philanthrope qui a pris soin des souffrances et des maladies humaines: il a été et il est beaucoup plus. En Lui il n’y a pas seulement la bonté: il y a quelque chose de plus, il y a le salut, et pas un salut épisodique  – celui qui me sauve de la maladie ou d’un moment de découragement  – mais  le salut total, celui messianique, celui qui fait espérer dans la victoire définitive de la vie sur la mort.

Pendant les jours de sa dernière Pâque, nous trouvons donc Jésus pleinement plongé dans la prière.

Il prie de manière dramatique dans le jardin de Gethsémani – nous l’avons entendu – , assailli par une angoisse mortelle. Pourtant Jésus, précisément à ce moment-là, s’adresse à Dieu en l’appelant “Abbà”, Père (cf. Mc 14,36). Ce mot araméen – qui était la langue de Jésus – exprime l’intimité, exprime la confiance. Précisément alors qu’il sent les ténèbres s’intensifier autour de lui, Jésus les traverse avec ce petit mot: Abbà, Père.

Jésus prie également sur la croix, obscurément enveloppé par le silence de Dieu. Pourtant sur ses lèvres affleure encore une fois le mot “Père”. C’est la prière la plus hardie, car sur la croix Jésus est l’intercesseur absolu: il prie pour les autres, il prie pour tous, également pour ceux qui le condamnent, sans que personne, en dehors d’un pauvre malfaiteur, ne prenne son parti. Tous étaient contre Lui ou indifférents, seul ce malfaiteur reconnaît son pouvoir. «Père, pardonne-leur : ils ne savent ce qu’ils font» (Lc 23,34). En plein drame, dans la douleur atroce de l’âme et du corps, Jésus prie avec les paroles des psaumes; avec les pauvres du monde, en particulier ceux qui sont oubliés de tous, il prononce les paroles tragiques du psaume 22: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?» (v. 2). Il sentait l’abandon et il priait. Sur la croix s’accomplit le don du Père, qui offre l’amour, c’est-à-dire que s’accomplit notre salut. Et une fois encore, il l’appelle «Mon Dieu», «Père, entre tes mains je remets mon esprit»: c’est-à-dire que tout, tout est prière pendant les trois heures de la Croix.

Jésus prie donc pendant les heures décisives de la passion et de la mort. Et avec la résurrection, le Père exaucera la prière. La prière de Jésus est intense, la prière de Jésus est unique et devient également le modèle de notre prière. Jésus a prié pour tous, il a prié également pour moi, pour chacun de vous. Chacun de nous peut dire: «Jésus, sur la croix, a prié pour moi». Il a prié. Jésus peu dire à chacun de nous: “J’ai prié pour toi, pendant la Dernière Cène et sur le bois de la Croix”. Même dans la plus douloureuse de nos souffrances, nous ne sommes jamais seuls. La prière de Jésus est avec nous. «Et maintenant, Père, ici, alors que nous écoutons cela, Jésus prie pour nous?». Oui, il continue à prier pour que sa parole nous aide à aller de l’avant. Mais il faut prier et se rappeler qu’Il prie pour nous.

Et cela me semble la plus belle chose à rappeler. Il s’agit de la dernière catéchèse de ce cycle sur la prière: rappeler  la grâce que non seulement nous prions, mais que, pour ainsi dire, nous avons été «priés», nous sommes déjà accueillis dans le dialogue de Jésus avec le Père, dans la communion de l’Esprit Saint. Jésus prie pour moi: chacun de nous peut mettre cela dans son cœur: il ne faut pas l’oublier. Même dans les moments les plus difficiles. Nous sommes déjà accueillis dans le dialogue de Jésus avec le Père, dans la communion de l’Esprit Saint. Nous avons été voulus dans le Christ Jésus, et également à l’heure de la passion, de la mort et de la résurrection tout a été offert pour nous. Et alors, avec la prière et avec la vie, il ne nous reste plus qu’à avoir du courage, de l’espérance et, avec ce courage et cette espérance, entendre fort la prière de Jésus et aller de l’avant: que notre vie soit rendre gloire à Dieu dans la conscience qu’Il prie pour moi le Père, que Jésus prie pour moi.


Je suis heureux de saluer les personnes de langue française, en particulier les pèlerins venus de l’Ile de la Réunion ! Dans une prière audacieuse et fervente, puissions-nous redécouvrir la beauté et la joie d’être aimés de Dieu le Père, sauvés par Jésus sur la croix et devenir des intercesseurs fervents pour les personnes qui vivent dans la précarité, la solitude et la maladie.

A tous, ma bénédiction !




Un mot, une piste de réflexion : ECOUTE (Joëlle et Roger GAUD)

ECOUTE

 

– L’écoute est un thème que l’on retrouve souvent dans la Bible.

–  Et évidemment, on ne peut que penser au grand commandement donné au peuple d’Israël, dans le livre du Deutéronome : « Shema Israël, Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force ».

–         Ecouter Dieu, on en a un peu parlé avec le mot « silence ». Oui, on peut écouter la Parole de Dieu, la méditer, ça fait partie de l’écoute de Dieu. Dieu nous parle par Sa Parole, qui est plus qu’un livre saint…

–         Oui, on en reparlera d’ailleurs. Dieu nous parle aussi à travers les circonstances de notre vie, rien n’arrive jamais par hasard

–         Ma première réaction devant un événement nouveau dans ma vie devrait donc être « Qu’est-ce que tu veux me montrer, Seigneur, dans cet événement Seigneur, dans cette épreuve? »

–          Oui, que de témoignages d’épreuves vécues qui se sont terminées par « oui, je peux dire que cette épreuve m’a apporté beaucoup, à la réflexion. Oui, Dieu s’est servi de cette épreuve pour mon bien » Et puis, parfois, aussi, le mystère demeure….

–         Dieu nous parle à travers la Bible, à travers les circonstances et aussi à travers les autres.

–         Oui, Il peut parler par n’importe qui, parfois même par quelqu’un qui n’est pas chrétien, mais ne prenons pas pour parole venant de Dieu, tout ce qui nous est dit. Même si cela vient de chrétiens qui disent l’avoir reçu de Dieu. Tout est toujours à discerner dans le silence, dans la prière, en attendant des confirmations avant d’agir, en demandant aussi parfois l’accompagnement de personnes habilitées. La Parole de Dieu est aussi un critère de discernement: si Dieu me demande quelque chose, cela doit être conforme à Sa Parole.

–         Dieu nous parle aussi parfois « en direct »…

–         Oui, la petite voix intérieure dans notre coeur… en particulier dans les temps de prière,  surtout de prière silencieuse .  » Parle Seigneur, ton serviteur écoute » . C’est ainsi qu’Héli enseigne au petit Samuel comment il devra répondre lorsque Dieu l’appellera.

–         Oui, et cet enseignement qui lui est donné, nous concerne tous, à tout instant, parce que c’est une leçon de prière.

–         Si on vous disait que vous alliez rencontrer Dieu en direct, qu’il allait vous parler, et que vous pourriez lui parler, que Lui diriez-vous? Héli nous l’indique: le mieux serait de dire : «Parle, Seigneur, ton serviteur écoute». La juste relation à Dieu, c’est que nous, nous le servions, et pour bien Le servir, il faut l’écouter, afin de découvrir sa volonté. Parle Seigneur, ton serviteur écoute.

– Mais la difficulté est de reconnaître la voix de Dieu. D’ailleurs Samuel non plus, au début, n’a pas compris, et c’est Héli qui explique à Samuel que c’est Dieu qui l’appelle.

– Oui, nous avons à apprendre à être attentif à l’appel de Dieu. C’est dans une relation personnelle à Dieu que l’on peut trouver à quoi Dieu nous appelle, de quelle manière nous pourrions le servir.  Il se sert de nos désirs, de nos aptitudes, de nos dons naturels. Mais là encore, ce n’est pas toujours évident de savoir si c’est l’Esprit Saint qui est venu parler en moi ou si c’est mon esprit… Ou même, un esprit « malin »…  A discerner là aussi.

– Ecouter Dieu d’accord, mais dans le mot écoute, en français courant, on retient surtout l’écoute des autres. Et là encore, quelqu’un dont on dit qu’il a de belles qualités d’écoute est quelqu’un qui se tait beaucoup.

– Le Pape François appelle cela l’apostolat de l’oreille. Nous sommes envoyés pour écouter avant de parler. Ecouter avec amour, avec patience, sans se fatiguer, comme Dieu le fait avec nous.

– Oui, surtout quand ça fait dix fois que nous lui redisons la même chose.

–  Oui, et écouter est bien plus qu’entendre; entendre a quelque chose de passif, j’entends un son, je ne réagis pas forcément.  Si j’écoute ce son, et plus particulièrement, si j’écoute une personne, je prête l’oreille, j’ouvre les oreilles de mon cœur, je mets en action tous mes sens, j’essaie de comprendre, je m’implique, je me fais proche de celui que j’écoute, et je me tais.

–   Finalement que faut-il pour bien écouter?

–         L’écoute exige amour et silence, ce que je trouve auprès de Dieu, que j’écoute en silence et qui me donne cet amour que je peux alors partager.




12ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 4, 35-41) – Francis Cousin

« La tempête apaisée. »

Tout le monde connaît bien l’épisode de la tempête apaisée, et souvent, on se souvient de la fin, quand Jésus s’écrit : « Silence, tais-toi ! », et que « Le vent tomba, et il se fit un grand calme. », et la question des apôtres : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Mais il y a au début de ce passage un bout de phrase qui m’a interrogé : « Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque ».

Pourquoi saint Marc donne-t-il cette précision ? Quel sens peut-elle avoir pour nous ?

Habituellement, quand on dit « comme il était » en parlant de quelqu’un, c’est pour dire qu’il est parti sans changer de vêtement, en costume ou en salopette, dans la précipitation …

Mais cela ne peut pas s’appliquer à Jésus. Parce qu’a-priori il n’avait pas beaucoup de changes, s’il en avait …

Jésus avait parlé toute la journée, en montant sur une barque pour mieux se faire entendre, il avait expliqué la parabole du semeur aux apôtres, parlé du royaume des cieux … Il était fatigué, il avait besoin de repos. C’est pourquoi il demande aux apôtres de passer sur l’autre rive.

Le regard qui est porté sur Jésus est un regard humain. Et savoir si quelqu’un est fatigué, c’est à la portée des apôtres …

Et quand quelqu’un est fatigué, il s’endort … C’est ce que fait Jésus, à l’arrière de la barque.

Les apôtres voient Jésus comme un homme, ce qui n’est pas faux, mais ils n’ont pas encore compris qu’il n’est pas qu’un homme. Et il faudra attendre la résurrection pour qu’ils comprennent qu’il est plus qu’un homme ! Qu’il est aussi Dieu !

Or, c’est Dieu qui parle à Job dans la première lecture, au milieu d’une tempête, à propos de la mer : « Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici ! tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !” ». Dieu est le maître des éléments, de sorte que « même le vent et la mer lui obéissent ».

Ce regard humain, c’est ce dont saint Paul parle dans la deuxième lecture, mais pour nous inviter à aller plus loin vis-à-vis de Jésus, à avoir sur lui un regard autre, que l’on pourrait appelé spirituel : « Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. ». Et il ajoute : « Si nous avons connu le Christ de cette manière (humaine), maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. ». Regard spirituel …

Posons-nous des questions :

– Quel est notre regard sur Jésus ? Un homme ? Un philosophe ? Un Dieu ? Un Dieu qui s’est fait homme et qui retourne à son Père ?

– Est-ce que nous sommes une « créature nouvelle », « quelqu’un qui est dans le Christ » … ou est-ce que nous restons dans l’ancien monde ?

– Est-ce que nous pensons que Jésus est vraiment là, au milieu de nous, qu’il peut nous aider, voire même faire des miracles … ?

À regarder la vie de l’Église en ce moment, et des chrétiens qui en font partie, je me demande si vraiment le Christ ressuscité est en nous ? Vit en nous ? Est-ce que nous laissons l’Esprit nous pousser à aller de l’avant ?

Ou est-ce que nous sommes sécularisés à tel point que nous ne croyons pas que, même maintenant, il puisse nous aider et faire des miracles ?

Mais pour cela, il faut que nous nous réveillons, que nous sortions de notre torpeur, pour lui dire : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? ».

Dans notre situation actuelle, avec le Covid-19, je ne me souviens pas avoir entendu que des processions aient été organisées pour nous protéger …

On reste béats, on attend …

Peut-être pensons-nous que seule la science pourra nous sauver … ?!

Mais les miracles existent. Il faut les demander.

On en sait quelque chose à La Réunion : l’église Notre-Dame de la Délivrance, ou la chapelle Notre-Dame de la Salette, à Saint-Leu, en sont des témoins … peut-être même aussi l’église de Piton-Sainte-Rose épargnée par les laves du volcan en 1977 …

Et puisque l’on parle de tempête apaisée, souvenons-nous du miracle qui a eu lieu à l’île de Tumaco, en Colombie, le 31 janvier 1906 :

« Ce jour-là, la terre trembla pendant plus de dix minutes. Tous les habitants se rassemblèrent devant l’église et supplièrent leur curé, le père Gerardo Larrondo et son vicaire d’organiser immédiatement une procession avec le Saint-Sacrement.

La mer devenait de plus en plus agitée et avait déjà couvert une partie du littoral. Une énorme montagne d’eau s’était formée et allait devenir très vite une immense vague. Le père Gerardo sortit l’ostensoir et dit aux gens : « Allons tous à la plage, mes enfants, et que Dieu ait pitié de nous ! ». Tous le suivirent en acclamant Dieu.

Arrivé à la plage, le père Larrondo descendit courageusement avec l’ostensoir jusque là où se brisent les vagues, et le cœur plein de foi il éleva d’une main ferme l’hostie consacrée devant tout le monde, traçant en l’air un signe de croix.

La vague avança encore un peu, mais avant que le père Larrondo et son vicaire ne se rendent compte de ce qui arrivait, la population, émue et abasourdie, criait « Miracle ! Miracle ! »

L’immense vague qui menaçait de détruite le village de Tumaco s’arrêta soudainement comme bloquée par une force invisible plus grande que celle de la nature, pendant que la mer revenait à son état normal. »

Les habitant de Tumaco s’était comporté comme il est dit dans le psaume : « Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse, réduisant la tempête au silence, faisant taire les vagues»

Une fois encore, Dieu, maître de la nature, avait dit à la mer :

« Tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ! »

Posons-nous encore la question : Est-ce que nous sommes une « créature nouvelle », « quelqu’un qui est dans le Christ » ?

Seigneur Jésus,

tu es grand et puissant,

nous le disons …

mais est-ce que nous le croyons vraiment ?

Est-ce que, comme le dit saint Paul,

nous sommes centrés sur nous,

ou centré sur Toi,

mort et ressuscité pour nous ?

À chacun de répondre !

 

                                     Francis Cousin

 

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Image dim ord B 12°




12ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

La tempête apaisée

Mc 4, 35-41

Une lecture trop rapide de l’Evangile pourrait nous faire croire que cet épisode de la tempête apaisée ne raconte qu’un « miracle de la nature » et qu’il n’a guère de lien et d’impact sur notre existence à nous, sur notre vie quotidienne. En fait, dans ce texte, presque toutes les expressions ont un sens symbolique. Voilà, une fois de plus, un évangile qui éclaire l’Eglise d’aujourd’hui, et notre vie chrétienne actuelle.

« Passons sur l’autre rive », dit Jésus aux apôtres. Voilà qui apparait bien anodin. En fait, c’est une invitation redoutable : tout d’abord, parce que, nous dit St-Marc : « le soir est venu », la traversée va se faire de nuit, ce qui n’est jamais commode, après une journée chargée, les apôtres sont, tous, y compris Jésus, recrus de fatigue.

« Passer sur l’autre rive », c’est s’embarquer pour le pays des Géraséniens, territoire païen s’il en est, où Jésus aura à maîtriser un possédé et où les habitants l’inviteront à aller voir ailleurs.

« Le soir venu » dans l’Evangile, rappelons- nous aussi la scène de Judas : le soir, c’est l’heure du péché, l’heure des ténèbres. Or, c’est précisément pendant cette traversée vers un pays païen, la nuit tombée, que se déclenche une violente tempête : les marins du lac savent combien ses accès de colère sont redoutables.

Mais la tempête aussi a une valeur symbolique : les Juifs n’ont jamais été et ne sont pas encore des marins et dans toute la tradition biblique, la mer est le réceptacle des forces du mal que Dieu seul peut dompter ; elle est le lieu symbolique de l’adversité. Rappelez-vous le déluge, rappelez-vous Jonas, le passage de la Mer Rouge.

C’est le projet du Christ d’aller porter la Bonne Nouvelle en territoire païen, ce qui provoque ce sursaut de colère des puissances maléfiques. Tandis que les vagues se ruent à l’assaut de la barque qui se remplit d’eau, Jésus dort sur le coussin à l’arrière.

C’est une manière pour Marc d’évoquer la grande tempête du Vendredi Saint qui menaça d’engloutir Jésus endormi dans la mort pendant que les apôtres vacillent dans leur foi.

 

 

 

« Maitre, nous sommes perdus, cela ne te fait rien? », lui crient ses compagnons et soudain un renversement s’opère : Jésus se réveille. Voilà un de ces verbes que la 1ère génération de chrétiens emploie pour désigner le Résurrection du Christ surgissant du sommeil de la mort. Il interpelle le vent, il impose silence à la mer, sa parole est immédiatement efficace : « Le vent tomba et il se fit un grand calme ».

Jésus se retourna alors vers ses compagnons pour leur reprocher leur peur : « Pourquoi avoir peur ? »

Rappelez-vous la 1ère rencontre de Jésus avec les apôtres après la Résurrection : « N’ayez pas peur, ne craignez pas. C’est bien moi », « vainqueur du mal, triomphateur de la mort ».

Pourquoi le nier, frères et sœurs, cette peur, elle nous habite encore et Jésus continue à nous demander à nous aussi : « Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? »

Cette peur, c’est celle de toutes les générations dans la barque de l’Eglise qui se voit affrontée, Elle aussi, à toutes les forces du mal. Nous avons peur que cette barque de l’Eglise ne sombre sous les assauts répétés de l’athéisme, du matérialisme, de l’égoïsme des nations, des sectes de toutes sortes.

Mais dans cette barque de l’Eglise, nous sommes rassemblés autour de Jésus et à chaque fois qu’une nouvelle vague nous atteint, nous nous étonnons du silence de Jésus : « Maître, nous sommes perdus, cela ne te fait rien ? »

Et, nous aussi, nous nous effrayons de ne pas le voir agir, avant même que les vraies difficultés ne soient réellement apparues. Alors Jésus accomplit par lui-même ce que l’on disait de la prérogative de Dieu :

« Il commande aux vents et à la mer » de sa propre autorité et sa parole est instantanément efficace.

« Qui est-il donc pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Il faudra que Jésus s’endorme du sommeil de la mort et qu’il se « réveille » du tombeau pour que ses disciples, enfin, répondent à leur propre question, faisant leur, la profession de foi du centurion romain :

« Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu! »

Ce récit de la tempête apaisée, alors que Jésus se rend sur « l’autre rive » : celle de la mission aux païens, nous conduit à purifier notre foi. C’est en passant au Baptême, par le sommeil de la mort et en se réveillant ressuscité que le Christ nous a délivrés des puissances infernales et mortelles.

Ce n’est pas n’importe quelle foi qui apaise nos tempêtes : c’est la foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité. Comme chrétiens, nous ne  pourrons pas échapper, par miracle, de façon privilégiée, aux tempêtes de notre temps. Nous serons dedans, nous aussi, mais avec la présence de Jésus ressuscité à qui le vent et la mer obéissent.

La certitude de sa souffrance n’a pas empêché Jésus de passer par le sommeil du tombeau et nous aussi, nous-mêmes, un jour ou l’autre, nous passerons, par l’épreuve, sur l’autre rive, mais Jésus est là, avec nous, dans nos épreuves.

Cet Evangile de la tempête apaisée, nous permet, à nous aussi, comme pour les apôtres, d’avancer vers la vraie foi… en nous posant loyalement la question : « Mais qui est-il donc ? »

Notre interrogation porte sur l’essentiel : nous acceptons en même temps de chercher honnêtement qui est Jésus-Christ et de nous remettre en cause. A partir de là, on peut progresser.

En rapportant  cette scène, Marc pense aussi, vraisemblablement, à la situation de l’Eglise, petite barque fragile, malmenée par les assauts du mal et des persécutions.

 Les premiers chrétiens, comme nous-mêmes, peuvent être tentés d’être paralysés par la peur : alors ils doivent regarder vers leur Seigneur qui semble dormir, avoir foi en lui, avec une telle assurance que nous ne puissions pas entendre Jésus nous dire : « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? »

Lorsque nous voyons s’assombrir l’horizon intérieur ou extérieur de nos vies, que nous sommes, nous aussi, comme dans une barque, sur une mer déchaînée, ayons le même réflexe que les apôtres, tournons-nous vers lui.

Le désir de Dieu, c’est que l’homme ne cède pas au découragement, qu’il soit avec Jésus, debout et ferme quel que soit la violence de la tempête. AMEN




Un mot, une piste de réflexion : AUDACE (Roger et Joëlle GAUD)

AUDACE

 

–        « AUDACE ».

–         Un feu intérieur qui nous pousserait à sortir des sentiers battus?

–       Exactement! Ce feu étant celui de l’Esprit Saint… Car l’audace qui ne vient pas de l’Esprit Saint peut dégénérer en démesure et même en arrogance… La Bible regorge d’exemples d’audacieux, qui ont mis leur foi en action au point de faire des choses que personne n’avait faites auparavant.

–         C’est donc la foi qui engendre l’audace?

–         Oui très clairement… Abraham, le Père des croyants, a abandonné sa « vieille vie », il a quitté sa maison, pour se laisser diriger par Dieu d’un point à un autre sans savoir où il allait. Moïse a eu  une audace qui dépassait tout ce qu’on peut imaginer, il a entraîné des milliers de familles dans un genre de « mission impossible », à travers le désert. Ça semblait suicidaire, mais, dès qu’un croyant est ouvert à la grâce, il semble que l’impossible puisse devenir réalité….

–        Pour moi, le mot « audace » évoque David et son combat spectaculaire contre Goliath, l’enfant contre le géant. Là encore, la puissance de l’Esprit Saint et la foi de David ont donné à son caillou la vitesse et la force capables de terrasser  Goliath.

–         Et toutes ces femmes de l’Ancien Testament, Deborah, Judith, Esther et j’en passe… Et dans le Nouveau Testament aussi, que d’exemples d’audace inspirée… Je pense à deux « Marie », Marie bien sûr, la mère de Jésus, quelle audace d’avoir osé dire « oui », oser faire fi des qu’en dira-t-on, je ne trouve pas de mots pour dire qu’elle a osé entrer dans…  l’inouï, dans l’inédit de Dieu… Et Dieu continue à chercher des cœurs comme celui de Marie, disposés à croire, même dans des conditions tout à fait extraordinaires.

–         Et tu veux parler aussi, je suppose, de Marie de Béthanie qui a eu l’audace de répandre un parfum de grand prix sur les pieds de Jésus au mépris du regard des autres, n’hésitant pas à donner ce qu’elle avait de plus précieux, par amour.

–         Oui, rien n’est extravagant lorsqu’il s’agit d’un acte d’amour pour Dieu. Et puis, dans le livre des Actes des Apôtres,  on voit aussi l’audace de Pierre, rempli de l’Esprit Saint, qui prend la parole le jour de la Pentecôte, ou après avoir guéri l’infirme de la Belle Porte, et puis aussi l’audace de Paul, bravant tous les dangers, dans ses voyages, et la prison, les coups et coups de fouet reçus, bastonnade, lapidation, frôlant la mort, faisant naufrage, pour la cause du Christ !

–         Alors, est-ce que cette audace qu’on trouve dans la Bible doit nous parler à nous aussi? Et comment?

–         J’ai envie de dire que l’Esprit Saint veut passer par chaque personne d’une manière unique. Alors il s’agit de se mettre à son écoute, – on en a déjà beaucoup parlé – et  de se tenir prêt à répondre avec audace. Être prêt à faire ce que peut-être personne ne s’est autorisé à tenter auparavant, parce que ça pouvait sembler trop risqué ou trop difficile. Oser surprendre, inventer de nouvelles façons de faire. S’affranchir des idées reçues, oublier le regard des autres.

          Par exemple, le Pape François, qui a beaucoup pris la parole au sujet de la pandémie, dit que nous avons non seulement à «  identifier les nouvelles formes de pauvreté ,  pauvretés matérielles, pauvretés humaines, pauvretés sociales , mais aussi que la miséricorde doit nous inviter à avoir “de l’imagination” dans les mains.  » Et il ajoute « Ne vous lassez pas de demander cette grâce à l’Esprit Saint dans la prière personnelle et communautaire. »

–         Faire que notre générosité soit pleine d’audace. A propos du Pape François, on peut aussi remarquer qu’il a fait preuve d’une réelle audace en se rendant en Irak récemment.

–         Oui, et je crois que le Seigneur attend de nous que nous soyons remplis d’audace aussi dans notre relation avec lui. Nous savons souvent oser la nouveauté dans notre vie, dans nos centres d’intérêts, dans nos occupations, mais nous ne faisons pas toujours preuve de la même imagination dans notre relation au Seigneur.

–         Bien sûr aller vers l’inconnu dans le domaine spirituel, sortir de notre zone de confort, n’est pas toujours évident.

–         Un pasteur américain (W. Wiersbe ) a écrit:  » Si nous possédons la dynamique du Saint-Esprit dans notre vie, nous ne nous satisferons assurément pas du train-train spirituel. Nous attendrons du Seigneur qu’il nous place au coeur de l’action et fasse de nous des pionniers audacieux au lieu de spectateurs apathiques. » Brûlons d’amour pour le Seigneur! Et que l’Esprit Saint nous remplisse de ce feu intérieur qui nous donne l’audace de tenir ferme au nom de notre foi dans le Christ Jésus!




11ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 14, 26-34) – Francis Cousin

« Le juste grandira …

dans la maison de notre Dieu. »

Grandir !

C’est ce qui ressort de tous les textes de ce jour.

Mais pour grandir, il faut d’abord être tout petit

Comme la tige au sommet du grand cèdre, « une toute jeune » que le Seigneur plantera « sur la haute montagne d’Israël ». Elle aura de nouveaux rameaux, puis des fruits et « deviendra un cèdre magnifique » où habiteront « toutes sortes d’oiseaux ». (Première lecture)

Le juste, celui qui se sait petit devant Dieu, qui est humble et ne cherche pas à se faire voir, il « grandira comme un palmier, … comme un cèdre du Liban … dans la maison de notre Dieu. Vieillissant, il fructifie encore, garde sa verdeur » et annonce « Le Seigneur est droit » c’est « mon rocher ». (Psaume)

Le règne de Dieu « est comme une graine de moutarde … la plus petite de toutes les semences » mais qui « grandit et dépasse toutes les plantes potagères » … et les oiseaux font « leur nid à son ombre ».

Grandir !

Mais grandir pour quoi ?

Saint Paul nous dit : « nous voudrions plutôt quitter la demeure de ce corps pour demeurer près du Seigneur. Mais de toute manière, que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur. »

Et comment plaire au Seigneur ?

« Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. » (Mt 18,2-4)

Un petit enfant est humble, il fait confiance à ses parents, et il ne lui faut pas grand-chose pour être heureux. Il connaît l’amour de ses parents, il leur sourit … Il ne fait pas de grandes choses, car cela le dépasse … mais il sait rendre l’amour à ses parents : une simple fleur cueillie au bord du chemin, un petit dessin bien colorié, aider à mettre la table ou ranger la vaisselle …

Toutes des petites attentions simples …  mais faites avec amour

C’est ce que sainte Thérèse de l’Enfant Jésus avait bien compris : « Il nous revient dene laisser échapper aucun petit sacrifice, aucun regard, aucune parole, de profiter de toutes les plus petites choses et de les faire par amour. »

Le problème, c’est que dans notre vie de tous les jours, nous faisons bien sûr des actions par amour, mais bien souvent, et sans doute le plus souvent, nous faisons des choses par obligation, pour faire comme les autres, pour se faire voir, pour faire l’intéressant … ou pour critiquer les actions des autres …

Nous agissons par rapport aux autres humains … et nous oublions bien souvent la parole de Jésus : « Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier si c’est au prix de sa vie ? » (Mc 8,36)

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus nous dit aussi : « Jésus ne regarde pas tant la grandeur des actions ni même à leur difficulté qu’à l’amour qui fait faire ces actes. »

Apprenons à mettre de l’amour dans toutes nos actions !

Comme Jésus l’a toujours fait !

 

Seigneur Jésus,

tu as beaucoup parlé du règne de Dieu,

avec beaucoup de paraboles.

Un règne qui part de peu de choses,

un rameau, une petite graine …

et qui devient un grand arbre.

Parce qu’il y a l’amour qui le fait grandir,

l’amour donné par les hommes,

mais surtout l’amour de Dieu :

Père, Fils et Esprit.

 

                                     Francis Cousin

 

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Image dim ord B 11°




11ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 4, 26-34)

« La Force de l’Esprit »

(Mc 4, 26-34).

 

          En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence :
nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment.
D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

                         

           Pour commenter cette parabole du grain jeté en terre et qui pousse tout seul, la Bible de Jérusalem écrit en note : « Le Royaume de Dieu porte en lui-même un principe de développement, une force secrète qui l’amènera à son complet achèvement ». Or, « le Royaume de Dieu est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17). Recevoir le Don gratuit de l’Esprit Saint, c’est donc vivre le Royaume qui est Mystère de Communion dans l’unité d’un même Esprit (Ep 4,3)…

            Dieu avait dit à Jean-Baptiste : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint » (Jn 1,33). Or, le verbe baptiser, « en grec βαπτίζω, baptizô », signifie « plonger, immerger »… Si nous comparons l’esprit de l’homme à un flacon façonné pour contenir un parfum de grand prix, nous pourrions dire que Dieu nous a tous créés pour nous remplir du Trésor le plus précieux, ce qu’Il Est en Lui-même, l’Eau Vive de son Esprit… Souvenons-nous du jour de la Pentecôte : « Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint », écrit St Luc (Ac 2,4).

            Or, « ce n’est pas un esprit de crainte que Dieu nous a donné, mais un Esprit de Force, d’Amour et de Maîtrise de soi » (2Tm 1,7). Cet « Esprit d’Amour et de Force » est alors comme du levain enfoui au plus profond de la pâte de nos cœurs et de nos vies : une petite pincée apparemment insignifiante suffit pour tout faire « lever » (Lc 13,20-21). « Lève-toi et marche », dit souvent Jésus aux infirmes qu’il rencontre et qui nous représentent tous… Or, ce même verbe « se lever » sera employé pour décrire le Mystère de sa Résurrection que le Père a mis en œuvre par la puissance du même Esprit d’Amour et de Force, l’Esprit Saint…

            La vie chrétienne pourrait donc se résumer par l’accueil, envers et contre tout, du Don de Dieu, cette Eau Vive de l’Esprit Saint offerte gratuitement à tout homme qui consentira à la recevoir. Il est pécheur ? L’Esprit le purifiera… Il est mort par suite de ses fautes ? L’Esprit le vivifiera… Il est faible ? L’Esprit le fortifiera, l’affermira, le fera grandir et lui donnera d’atteindre sa pleine stature de fils vivant de la Vie du Père. Telle est notre vocation à tous…

                                                                                                                                  DJF




11ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

Parole créatrice de Dieu

Mc 4, 26-34

Tous ceux qui parmi vous ont, un jour, semé dans un jardin ou dans un champ, le savent par expérience : on met une petite graine en terre… et puis… il n’y a qu’à attendre et souvent à attendre longtemps… à croire parfois qu’on n’a rien semé !… Dans la terre, à sa surface, on ne voit rien surgir… et puis, un jour, un petit point vert…

Oh ! Que c’est long avant de devenir une toute petite tige !

Et cette tige, à son tour, comme elle est longue à se diversifier, à donner elle-même d’autres tiges ! Et ces petites feuilles ! Comme elles sont longues à s’épanouir et nous savons que ça n’est pas fini ! Que cette petite plante de rien du tout doit être repiquée pour prendre une nouvelle allure, un nouvel aspect !

Qu’il y a « loin », qu’il y a « long » entre la graine et le grand arbre sous lequel nous nous allongeons : c’est tout le temps de la germination, tout le temps de la croissance, tout le temps du travail invisible, intérieur, souterrain. On a l’impression que ça n’en finit pas !

Les parents ont fait la même expérience avec leurs enfants avant qu’ils ne deviennent des hommes. Un chanteur le disait, il y a quelques années : « Pour faire un homme, pour faire un homme, mon Dieu, que c’est long ».

Ça nous parait d’autant plus long, à nous les hommes d’aujourd’hui, que « nous voulons tout et tout de suite » : des ordinateurs à haut débit, une lessive en 12 mn, des muscles en 3 semaines, apprendre une langue en 3 mois, des voitures qui font du 250 km/h pour rouler à 80.

Les rythmes s’accélèrent, il semble qu’il n’y ait plus que la terre, la nature qui aille à son rythme et nous l’estimons beaucoup trop lente. Il y a la nature… Il y en a aussi un autre : Dieu.

 Dans la vie spirituelle, dans notre vie chrétienne, nous voudrions tellement, nous aussi, avoir tout et tout de suite. Nous voudrions tant mettre Dieu à notre rythme : « Seigneur, viens vite, dépêche-toi, hâte-toi », le temps d’un « Notre Père » ou d’un « Je vous salue Marie », débité rapidement, une neuvaine ! « Oh ! C’est bien long, Seigneur, un trentain ! Oh là, là ! Une année Sainte ! Mais tu n’y es plus, Seigneur ! »

Maintenant, comme on dit : « La vie n’attend pas ». Il faut brûler les étapes… Nous sommes comme des enfants qui essaient de tirer sur la tige de la plante pour la faire grandir et qui écartent les pétales de roses avec les doigts pour l’épanouir !…

La grande leçon de cette parabole, c’est celle du temps : oui, Dieu qui est éternel, lui, travaille avec le temps.

Un artisan qui fait un chef-d’œuvre ne compte pas avec le temps. Ce qui compte pour lui, c’est la réussite, c’est la beauté de ce qu’il produit. Ce n’est pas le « rendement », la cadence de production qui l’intéresse, c’est ce qu’il est en train de faire.

Comme la graine sous terre, le travail de Dieu, son travail à lui, sera secret, intime, souterrain et il faudra le temps qu’il faut, un temps que nous estimons trop long, pour qu’elle sorte de terre, qu’elle soit visible à nos yeux. Dieu ne fait pas dans le quantitatif surtout lorsqu’il travaille en nous par sa grâce, mais dans le qualitatif comme l’artisan en train de mettre au jour son chef-d’œuvre.

Dans la vie spirituelle, plus encore que dans la vie intellectuelle ou le développement physique ou la maturation affective, il faut « donner du temps au temps » d’autant plus, et la parabole nous le rappelle, que c’est surtout Dieu qui travaille et que nous sommes spectateurs, étonnés du travail de Dieu.

Le grain, une fois qu’il est en terre : il pousse tout seul, nous rappelle le Christ, indépendamment de celui qui l’a mis en terre. Le paysan, qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, n’a qu’à attendre. La semence germe et grandit pendant tout ce temps-là et si vous lui demandez comment, il sera bien en peine de vous répondre. Ce n’est pas son travail à lui, c’est à un Autre que cette tâche est confiée. Lui, maintenant, il attend la moisson mais pour cela, il faut être patient. Oui, c’est bien cela la patience de Dieu qui, lui, de son côté, attend notre conversion, attend une amélioration, attend de notre part, un regard tourné vers lui, lui qui nous regarde sans cesse.

Si Dieu était aussi impatient de nous voir porter du fruit que nous de le voir agir pour nous ! Trop souvent, n’est-il pas vrai, nous nous impatientons : « Mais que fait Dieu dans tout cela ? Qu’attend-il pour intervenir ? » ; « Ah ! Mon père, si Dieu existait, il serait intervenu ? Pourquoi a-t-il permis cela ? »

Le temps de Dieu n’est pas le nôtre et sa patience aussi n’est pas la nôtre ! Il est là… même quand nous le croyons absent et il travaille en nous, sans bruit, obscurément, secrètement.

– On ne voit rien, comme sur un champ qui vient d’être semé, mais le paysan, lui, ne s’inquiète pas ! Il sait tout le travail intérieur qui se fait sous terre ; toute cette germination, il la confie à la terre et d’elle-même, la terre produit l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.

Nous aussi, une fois que nous avons confié à la terre de Dieu, une fois que nous lui avons déposé ce que nous avons de plus cher, ce qui nous tient le plus à cœur, faisons comme le paysan : attendons, attendons dans la foi, dans l’espérance de la moisson.

A la patience de Dieu, doit répondre la nôtre. En fin de compte, c’est cela avoir la foi : être persuadé que sur le terrain de notre vie cette semence infime et ridicule, ce grain minuscule, est capable, par la force de Dieu, de devenir moisson ou forêt.

La parole de Dieu, dans notre terre humaine, est elle-même à l’œuvre, puissance créatrice. Dieu nous livre sa parole comme une petite semence. Si nous avons le courage et la patience de la laisser murir, elle est capable de transformer le monde.

Entre nos semailles et la moisson, il y a tout le travail lent et discret de la germination spirituelle dont Marc énumère les étapes : herbe, épi, blé … Jésus, les apôtres, l’Eglise : petite plante au départ, mais capable de devenir le grand arbre où tous les oiseaux du ciel pourraient faire leurs nids à l’ombre de ses branches.

 

« Mon Père travaille et moi aussi je suis au travail », déclare Jésus. L’Esprit de Dieu nous travaille et travaille le monde et travaille dans le cœur des hommes, préparant activement le jour de la moisson : la rencontre entre le germe divin et la terre a eu lieu ; Jésus, mis en terre, est ressuscité. Il n’y a plus qu’à attendre le fruit.

A travers des chemins que l’homme ne contrôle pas, c’est Dieu qui opère la croissance et la mène à son épanouissement si nous avons compris la parabole. Par la foi, nous nous en remettons à cette force de croissance qui nous dépasse. Certes, la peur est toujours là et l’égoïsme et la souffrance, mais la vie aussi… elle est là, à l’œuvre, capable de percer et de briser cette croûte terreuse qui ne révèle rien au départ…

Parents, grands-parents, vous qui parfois avez l’impression d’avoir raté une éducation, déçus par la petitesse des résultats apparents, nous tous, chrétiens, qui trouvons que nos efforts ne sont pas payants… nous sommes les invités à l’espérance.

La petite histoire de Jésus, au départ, bien modeste, elle est devenue la grande aventure de maintenant… et à la fin, enfin, vous verrez ! AMEN




Rencontre autour de l’Évangile – 11ième Dimanche du Temps Ordinaire

 « La Parole est déjà à l’oeuvre,

semence en l’homme pour qu’elle porte du fruit… « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mc 4, 26-34)

En Mc 4,1-34, l’Evangéliste nous offre une série de « paraboles » avec lesquelles Jésus enseigne les foules. Et il prend ensuite ses disciples à part pour bien leur expliquer le sens de ses Paroles. C’est ainsi que le lecteur de l’Evangile est invité, lui aussi, à devenir de plus en plus disciple de Jésus en comprenant de mieux en mieux « le mystère du Règne de Dieu » (Mc 4,11).

Le sens des mots

  • « Il en est du Règne de Dieu comme »… « A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole allons-nous le représenter ? Il est comme… » En se basant sur les mots employés par St Marc, qu’est-ce donc « une parabole » ?

  • « Un homme jette le grain dans son champ»… « … une graine de moutarde, quand on la sème en terre… Mais quand on l’a semée»… Or, Jésus a commencé son discours en paraboles en disant : « Ecoutez ! Voici que le semeur est sorti pour semer… Le semeur, c’est la Parole qu’il sème » (Mc 4,3 ; 4,14). Qui donc est cet « homme qui jette le grain dans son champ » ? Que représentent « le grain » et « le champ » (ou « la terre ») ? Pourquoi Jésus dit-il « son champ », qu’est-ce que cela signifie ?

  • « Nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi ». Sur quels points Jésus insiste-t-il ici ?

  • « Une graine de moutarde, quand on la sème en terre, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères, et elle étend de longues branches ». Et ici, que souligne Jésus ?

  • En Jn 3,34, nous lisons : « Celui que Dieu a envoyé (Jésus, le Fils), prononce les Paroles de Dieu (le Père), car il donne l’Esprit sans mesure ». L’Esprit Saint est donc toujours donné avec la Parole… Et souvenons-nous de l’Annonciation (« L’Esprit Saint viendra sur toi, Marie, et la Puissance du Très Haut te prendra sous son ombre » (Lc 1,35)) ou de la Pentecôte (« Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins » (Ac 1,8). De plus, St Jean écrit : « L’Esprit vivifie » (Jn 6,63), et St Paul : « Si l’Esprit est notre vie, que l’Esprit nous fasse agir » (Ga 5,25).

            Ces versets nous permettent-ils de mieux comprendre les deux paraboles que Jésus nous a données dans cet Évangile de notre Dimanche ?

 

Pour l’animateur

  • Une parabole est une « comparaison », une « représentation », une image… Le mot vient du grec « para», qui a donné « parallèle » en français, et « ballô», un verbe qui signifie « placer, mettre ». Il s’agit donc de « mettre en parallèle » une image qui permettra de mieux comprendre la réalité évoquée… « On appelle parabole, depuis l’Eglise primitive, une histoire racontée par Jésus pour illustrer son enseignement… Jésus aime à parler en des paraboles qui, tout en donnant une première idée de sa doctrine, obligent à réfléchir et ont besoin d’une explication pour être parfaitement comprises » (Daniel Sesboüé, VTB).

            Ici, Jésus parle du « Règne de Dieu » (v. 26 et 30). Or, « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), nous dit-il en St Jean. Il est donc par nature invisible à nos seuls yeux de chair, invisible et insaisissable… Les « images » qu’il emploie ont pour but de nous aider à prendre conscience des richesses de ce monde spirituel : Dieu, ce qu’il est, ce qu’il fait…

  • Cet « homme qui jette le grain dans son champ », c’est d’abord Jésus, « la Parole faite chair » (Jn 1,14), vrai homme et vrai Dieu. Le grain, c’est « la Parole de Dieu », une Parole que Jésus reçoit de son Père : « Père, les Paroles que tu m’as données, je les leur ai données» (Jn 17,8). Le « champ», « la terre », c’est l’homme tout entier, et donc tout particulièrement son cœur… « Son champ », car c’est Dieu qui nous a créés : tous les hommes sont ‘à lui’.

  • La première parabole insiste sur « la puissance même de Dieu, mystérieuse, irrésistible, qui fait naître et se développer son Règne sans que l’homme y soit pour quelque chose ». Et « il ne sait » pas même « comment » « Dieu mène à bien son entreprise » (Jacques Hervieux)…

  • La seconde parabole souligne la différence entre l’apparente petitesse de ce qui est semé, une Parole donnée par un homme simple, « le fils du charpentier», « doux et humble de cœur » (Mt 13,55 ; 11,29), et la grandeur exceptionnelle du fruit qu’elle portera… Deux mille ans après, un homme sur trois est chrétien…

  • L’Esprit Saint est donné avec la Parole… Quiconque accueille la Parole de tout cœur reçoit en lui l’Esprit, « Puissance du Très Haut », « Force de Dieu » qui se déploie au cœur de notre faiblesse (2Co 12,7-10). Cet Esprit est une Force de transformation, de purification, de sanctification, de croissance que Dieu offre gratuitement à tout homme pécheur. Aux yeux de Dieu, il est déjà son enfant. L’Esprit donné lui permettra de le devenir pleinement (Jn 1,12-13)… Reçu par la foi et dans la foi, il agira en lui « il ne sait comment» et avec une force telle que si, « pour les hommes », « être sauvé » « c’est impossible, cela ne l’est pas pour Dieu car tout est possible à Dieu » (Mt 19,23-26).

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus Christ, tu nous l’as promis, tu es « avec nous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20) et tu es « le même hier et aujourd’hui », comme tu le seras « à jamais » (Hb 13,8) : tu es « le Semeur » … Si nous acceptons de te donner du temps, de t’écouter (Mc 4,3), de nous tourner vers toi de tout cœur, tu nous dis et nous redis ta Parole, inlassablement. Avec elle, tu nous donnes ton Esprit de Vie et de Paix qui nous entraine dans un Mystère de Communion profonde avec Toi. Et tel est « le Règne de Dieu », « le Royaume des Cieux » (Rm 14,17) … « Là » est notre Plénitude, puisque tu prends plaisir à nous associer à la tienne (Col 2,10). Apprends-nous à l’accueillir et à la reconnaître. Dans toutes les épreuves de cette vie, elle sera « l’Ancre de notre âme, sûre autant que solide, et pénétrant par-delà le voile, là où est entré pour nous en précurseur Jésus » (Hb 6,19), « notre Seigneur et notre Dieu », notre frère…

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

  • Consacrons-nous un peu de temps, chaque jour, à la lecture de la Parole de Dieu ?

  • Cette Parole accomplit son œuvre en nous, « on ne sait comment » … Accepterons-nous de lui faire assez confiance pour continuer à lui être fidèle, envers et contre tout ?

  • « Quand on l’a semée, elle grandit », puis vient « le temps de la moisson »Entre les semis et la moisson, des semaines, des mois s’écoulent… Il s’agit de « grandir», petit à petit, et cela demande du « temps» … Dans cette société qui veut tout ‘tout de suite’, acceptons-nous de « prendre du temps », de mûrir, de grandir « avec patience » ? Portons-nous le même regard sur celles et ceux qui nous entourent ?

  • Jésus est le Semeur… Ensemble, nous formons l’Eglise qui est « le Corps du Christ » (1Co 12,27 ; Ep 4,12), appelée à poursuivre la Mission du Christ et donc à semer la Parole à son tour… Que faisons-nous, très concrètement, pour participer activement à cette aventure ?

ENSEMBLE PRIONS 

Dieu notre Père, ta Parole donnée par ton Fils est Source de Lumière et de Vie. Aide-nous à l’accueillir, donne-nous la force de lui être fidèle, jour après jour, et apprend nous à la donner à notre tour… Ainsi, lorsque le temps de la moisson sera venu, nous pourrons nous réjouir avec toi et avec tous nos frères d’être pleinement tes enfants vivants de ta Vie… Nous te le demandons, par Jésus, ton Fils, notre Sauveur. Amen.

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 11ième Dimanche Temps ordinaire Année B

 

 

 

 




Un mot, une piste de réflexion : FOI (Roger et Joëlle GAUD)

La foi n’est pas qu’un ensemble de croyances. Sous le mot « foi » se cache en filigrane des notions essentielles comme la Confiance et l’Espérance. D’ailleurs, le mot français « foi » vient du latin « fides », que l’on peut traduire généralement par « confiance ».

A nos croyances, il faut ajouter une dimension d’espérance, sinon ce n’est pas la foi ! Pour le dire de façon très synthétique, on pourrait résumer par la formule : « Foi = Croyances + Espérance ».

– Cette dimension d’espérance que tu viens d’évoquer me fait penser que, déjà Saint Augustin, au IVème siècle, notait qu’il y a une nuance entre « croire que » et « croire en ».

Quand je dis je crois que, j’émets en fait une hypothèse. Je pense qu’il est possible que … «Croire que » comporte, en fait, une part de doute !

Tandis que lorsque je dis « je crois en », cela veut dire que je mise sur : je crois en ce jeune qui a 20 ans et qui est très brillant ; je pense qu’il ira loin dans la vie. Je crois en lui.

Et quand un Chrétien proclame le contenu de sa foi en récitant le Credo, il ne dit pas je crois que, mais je crois en. Quand je dis «  je crois en un seul Dieu », ça signifie que non seulement je crois qu’il existe, mais qu’en plus, je mise sur lui. Voilà vraiment ma foi. Voilà mon espérance.

– Troisième point : La foi est en même temps un don de Dieu et un choix personnel. C’est un don de Dieu : Comme toujours dans les relations entre Dieu et les hommes, c’est à Dieu que revient l’initiative !  Mais la foi, c’est aussi un choix personnel. Autrement dit : la foi nécessite un accueil de notre part. Dieu nous la donne, mais ne nous l’impose pas : Il nous la propose, à nous de l’accepter ou de la refuser.

– Autre point important : La foi n’est pas une assurance contre le malheur ! Mais … elle nous aide à mieux affronter nos problèmes quotidiens ! La foi nous donne une force inégalable pour traverser nos épreuves : Croire, c’est savoir que nous ne sommes pas seuls et que nous pouvons garder confiance au cœur de l’épreuve.

– Cinquième point : Il ne faut, ni se faire d’illusion, ni culpabiliser si ça nous arrive : La foi passe parfois par des périodes de doute !

Beaucoup de nos auditeurs ont sans doute entendu parler de ces « nuits de la foi » qu’ont vécues de grands saints comme Saint Jean de la Croix, Sainte Thérèse de Lisieux ou la Sainte Mère Teresa.

–         D’où notre sixième point : La foi a besoin d’être cultivée. Comme le dit le Père Pottier : « La foi, on ne l’a pas une fois pour toutes … Il faut sans cesse l’alimenter, la restaurer »  … (par la prière, les sacrements, la lecture de la Parole, des retraites …). » La foi, on peut l’avoir, mais on ne peut la stocker ! »

 

–         Pour comprendre le septième point, à savoir que la foi n’est pas qu’une option « individuelle », j’aimerais bien que tu nous lises ce qu’a écrit le Pape François dans son encyclique « Lumen Fidei »:

–         « Il est impossible – dit le Pape – de croire seul. La foi […] s’ouvre au ‘nous’. Elle advient toujours dans la communion de l’Eglise » .

–         Ce qu’il veut nous dire, c’est qu’il est très important de vivre sa foi « en Eglise ». Cela nous permettra de ne pas nous enfermer sur nous-mêmes ; et cela nous mettra à l’abri de l’orgueil qui finirait par nous faire croire que nous sommes les seuls à avoir raison ; et que tous ceux qui ne pensent pas comme nous se trompent (…comme on l’entend, hélas, si souvent dans le sectes !).

Dernier point : la foi nous engage !

–         En effet : à quoi ça nous servirait « d’avoir la foi », c’est-à-dire de croire en un certain nombre de choses qui nous poussent à l’espérance, si cela ne change rien à notre quotidien, si notre vie ne s’en trouve pas transformée ?

Normalement, le fait d’avoir la foi (ce qui va, entre autres, m’aider à traverser mes épreuves) devrait changer ma façon d’aborder mon quotidien ; et devrait être pour moi un véritable trésor … trésor que je ne peux pas garder pour moi tout seul, égoïstement ! Et ce trésor, j’aurai envie de le partager avec d’autres !

Et on rejoint là le désir de notre Pape qui souhaite que chaque Chrétien soit non seulement un disciple, mais un disciple-missionnaire …

–         Un tout dernier point avant de nous quitter : à ceux qui se demandent « Finalement, c’est quoi prier avec foi ? », je crois qu’on peut leur répondre ce que disait ce grand théologien qu’était le Père Adolphe Gesché : à savoir que  prier avec foi, c’est prier en croyant « non pas que j’obtiendrai forcément ce que je désire, mais que Dieu me donnera ce qu’il y a de meilleur pour moi ».