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2ième Dimanche du Temps Ordinaire (Jean 2, 1-5) : « Écouter … Obéir … » (Francis Cousin)

« Écouter … Obéir … »

 Dans le récit de ce jour, les noces de Cana, on assiste à une succession de réponses positives, même si la première réponse de Jésus à sa mère semble être négative.

Si on prend le fil du récit, on voit dès le départ une intervention surprenante de la part de Marie, alors qu’elle est invitée à une noce, avec son fils Jésus et ses premiers disciples qui, selon saint Jean, ne sont alors que cinq : André et son compagnon, Simon-Pierre, Philippe et Nathanaël.

Marie remarque qu’il n’y a plus de vin !

Mais pourquoi s’inquiéter du vin quand on est invité ! On serait tenté de se dire : « Ce n’est pas son problème ! »

Mais Marie connaît les écritures : Elle sait aussi l’importance des repas sacrificiels ou sacrés pour renouveler ou commémorer une alliance entre Dieu et les hommes, comme le repas pascal, et les promesses faites par les prophètes : Dieu qui accueille ses invités en un lieu choisi par lui : « Le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. » (Is 25,6). Elle sait aussi que son fils est le Fils de Dieu par sa rencontre avec l’ange Gabriel : elle l’a écouté et elle a obéi : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Lc 1,38).

Et elle sait ainsi que Dieu ne peut permettre qu’une alliance, même si ce n’est qu’entre deux personnes, soit gâchée.

Marie a été à l’écoute de Dieu (en latin : audire, écouter), mieux elle a « prêté l’oreille » aux écritures ( en latin : obaudire ou  oboedire, qui se traduit par obéir). Elle a suivi la parole de Dieu : « [la voix du Seigneur ton Dieu] est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. » (Dt 30,10.14).

Dans un premier temps, Jésus a entendu la remarque de sa mère, mais n’a pas voulu faire quoi que ce soit : « Mon heure n’est pas encore venue. ». Mais par la suite, quand il comprendra la démarche de sa mère, il se tournera vers les serviteurs.

Marie ne s’inquiète pas de cette rebuffade ; elle a confiance en Jésus. Elle va voir les serviteurs et leur dit, en montrant son fils : « Faites tout ce qu’il vous dira. ».

Ils auraient pu se dire : « Qui est cette femme-là ? On ne la connaît pas ! Nous n’avons pas à recevoir des ordres des invités ! ». Ils ne l’ont pas fait.

Ils ont écouté Marie, et seront prêts à faire comme elle l’a demandé (à obéir) quand Jésus leur demandera de remplir les six cuves de purification. Là encore, ils auraient pu dire : « Non, mais ça va pas ! six cents litres d’eau à aller chercher à la fontaine ! On a d’autres choses à faire avec cette noce ! Et puis c’est fatigant ! ». Ils obéiront à la parole de Jésus, même si cela leur semble irréaliste, sans même savoir pourquoi on leur demande de remplir les cuves. Écoute, obéissance !

Alors, quand Jésus leur demande de porter de l’eau au maître du repas, ils ne disent pas : « Non, mais quoi encore ! Porter de l’eau au maître du repas ? C’est lui faire insulte ! Vous voulez nous faire renvoyer ?! ». Non, ils ont simplement écouté et obéi.

Suite à cette cascade d’écoute et obéissance successive, on constate que le but est atteint : « [Jésus] manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. »

Qu’est-ce qu’on peut retenir pour nous ?

Souvent, nous entendons la Parole de Dieu. Et il arrive qu’au début d’un passage d’évangile, on se dit : « Ah oui, celui-là, je connais ! ». Et on n’y fait pas trop attention. Alors que la Parole de Dieu est vivante, en ce sens qu’elle dépend de ce que je vis à l’instant présent : ce que je vis maintenant n’est pas ce que j’ai vécu il y a un mois, et la Parole de Dieu ne retentit pas en moi de la même manière qu’il y a un mois. Elle est toujours la même, mais je ne la reçois pas de la même façon, elle ne parle pas pareillement à mon cœur.

C’est pourquoi il ne suffit pas d’entendre, mais d’écouter la Parole de Dieu.

Et en tirer les conséquences : « Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique. » (Lc 11,28). Et la mettre en pratique, c’est obéir à cette parole.

On peut avoir un tas de ’’raisons’’ ou d’excuses pour ne pas bouger, ne rien faire. « C’est trop dur ! », « On n’a pas que cela à faire ! », « Cela n’a pas de sens ! ».

Cela n’a pas de sens … peut-être pour nous, qui avons une vision à court terme, … mais pour Dieu, oui, cela a du sens. Aurions-nous mis les six cents litres d’eau dans les cuves ? …

Savoir écouter … et obéir à cette Parole de Dieu, même si nous ne comprenons pas tout … Faire confiance à Dieu …

Les chemins de Dieu ne sont pas nos chemins !

Seigneur Jésus,

tes Paroles ne sont pas toujours compréhensibles

à notre intelligence humaine,

parce qu’on n’en voit pas le sens.

Mais toi, tu sais ce que tu dis,

le meilleur pour le bien de tous.

Ayons confiance en toi :

tu as les Paroles de la vie éternelle.

 Francis Cousin

 

 

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Prière dim ord C 2° A6