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Le Message du Christ Ressuscité à l’Eglise de Sardes (Ap 3,1-6)

             sardesÀ l’Ange de l’Église de Sardes, écris : Ainsi parle celui qui possède les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles. Je connais ta conduite ; tu passes pour vivant, mais tu es mort. (2) Réveille-toi, ranime ce qui te reste de vie défaillante ! Non, je n’ai pas trouvé ta vie bien pleine aux yeux de mon Dieu. (3) Allons ! rappelle‑toi comment tu accueillis la parole ; garde-la et repens-toi. Car si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur sans que tu saches à quelle heure je te surprendrai. (4) À Sardes, néanmoins, quelques-uns des tiens n’ont pas souillé leurs vêtements ; ils m’accompagneront, en blanc, car ils en sont dignes. (5) Le vainqueur sera donc revêtu de blanc ; et son nom, je ne l’effacerai pas du livre de vie, mais j’en répondrai devant mon Père et devant ses Anges. (6) Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises. 

 

            Ici, le Christ se présente non pas en reprenant un des éléments de la vision inaugurale, mais par une déclaration qui renvoie à l’introduction du Livre de l’Apocalypse (Ap 1,4-5), avec ces trois expressions qui désignaient tour à tour au Père (Il est, il était et il vient), l’Esprit Saint (les sept Esprits présents devant son trône) et le Fils (Jésus Christ, le témoin fidèle, le Premier Né d’entre les morts, le Prince des rois de la terre). 

Icône de la Trinité

            Cet Esprit Saint, Troisième Personne de la Trinité, possède donc pleinement la nature divine évoquée ici par l’expression « les sept Esprits », sept étant symbole de plénitude… Le Père et le Fils la possèdent bien sûr également en Plénitude, d’où l’affirmation du Christ en Ap 3,1 : « Ainsi parle celui qui possède les sept Esprits de Dieu ». Cette nature divine commune aux Trois Personnes divines[1] peut être évoquée aussi bien en parlant de « l’Esprit de Dieu », sous-entendu du ‘Père’, que de « l’Esprit du Fils », « l’Esprit du Christ ». Or c’est justement cet Esprit qu’il possède en plénitude que le Christ est venu nous transmettre. St Paul évoque cette réalité en Rm 8,9 aussi bien en termes « d’Esprit de Dieu », sous-entendu du ‘Père’, que « d’Esprit du Christ » : « l’Esprit de Dieu habite en vous. Qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas »… Et c’est en nous donnant cet Esprit que le Christ nous établit en communion avec Lui. Celui qui le reçoit a donc au plus profond de lui-même une réalité qui est au même moment dans le cœur du Christ, et donc qui appartient au Christ… St Paul dit alors du chrétien qu’il ne s’appartient plus, mais qu’il appartient lui aussi au Christ : « Ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? Et que vous ne vous appartenez pas ? Vous avez été bel et bien achetés ! Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1Co 6,19).  « Car vous êtes tous fils de Dieu, par la foi, dans Christ Jésus. Vous tous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ : il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus… Vous appartenez au Christ » (Ga 3,26-29). C’est en ce sens qu’il faut comprendre ici l’appartenance au Christ des « sept étoiles », ces « sept étoiles qui sont les Anges des sept Eglises » (Ap 1,20) : les Evêques responsables des communautés, ou les communautés elles-mêmes… Mais quoi qu’il en soit, tous ont reçu au jour de leur baptême « l’Esprit du Christ » ; ils appartiennent donc tous au Christ, ils sont « dans sa main droite » (Ap 2,16.20)…
 corps st esprit
            Le regard que porte le Christ sur l’Eglise de Sardes a de nouveau la profondeur de celui de Dieu lui-même, le seul à pouvoir « sonder les cœurs et les reins »… En effet, sa remarque porte sur leur vie même de disciple, ou plutôt sur son engourdissement… Que s’est-il passé ? Ont-ils laissé l’Esprit s’éteindre (1Th 5,19) ? Ont-ils oublié cet avertissement du Christ : « Tenez-vous sur vos gardes, de peur que vos cœurs ne s’appesantissent dans la débauche, l’ivrognerie, les soucis de la vie » (Lc 21,34) ? « Les plaisirs de la vie », « la séduction de la richesse et les autres convoitises » les ont‑ils pénétrés, « étouffant la Parole qui est alors demeurée sans fruit » (Mc 4,19 ; Lc 8,14) ? Ont-ils dit en leur cœur : « « Mon maître tarde. » Se sont‑ils mis alors à frapper leurs compagnons, à manger et à boire en compagnie des ivrognes » (Mt 24,45‑51 ; Lc 12,42-46) ? Le texte ne donne aucune précision… Seul résonne l’appel : « Réveille-toi, ranime ce qui te reste de vie défaillante ! ». Et l’on pourrait ajouter avec St Paul : « C’est l’heure désormais de sortir de votre sommeil ; le salut est maintenant plus près de nous qu’au temps où nous avons cru. La nuit est avancée. Le jour est arrivé. Laissons là les œuvres de ténèbres et revêtons les armes de lumière. Comme il sied en plein jour, conduisons-nous avec dignité : point de ripailles ni d’orgies, pas de luxure ni de débauche, pas de querelles ni de jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ et ne vous souciez pas de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Rm 13,11-14). 
Alors si « le jour est arrivé », « puisque les ténèbres s’en vont et que la véritable lumière brille déjà » (1Jn 2,8), « éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. Ainsi prenez bien garde à votre conduite ; qu’elle soit celle non d’insensés mais de sages, qui tirent bon parti de la période présente ; car nos temps sont mauvais ; ne vous montrez donc pas inconsidérés, mais sachez voir quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas de vin : on n’y trouve que libertinage ; mais cherchez dans l’Esprit votre plénitude. Récitez entre vous des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés ; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur. En tout temps et à tout propos, rendez grâces à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus Christ » (Ep 5,14-20). « Vivez dans la prière et les supplications ; priez en tout temps, dans l’Esprit ; apportez-y une vigilance inlassable » (Ep 6,18). « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l’esprit est ardent, mais la chair est faible » (Mt 26,40). « Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison va venir » (Mc 13,34). « Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur sans que tu saches à quelle heure je te surprendrai » (Ap 3,3 ; Mt 24,42-44 ; Mc 13,33 ; 1Th 5,2). « Que vos reins soient donc ceints et vos lampes allumées. Soyez semblables, vous, à des gens qui attendent leur maître à son retour de noces, pour lui ouvrir dès qu’il viendra et frappera. Heureux ces serviteurs que le maître en arrivant trouvera en train de veiller ! En vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera mettre à table et, passant de l’un à l’autre, il les servira » (Lc 12,35-37). 

jésus frappe à la porte

Cet appel à la vigilance devait résonner tout particulièrement aux oreilles des habitants de Sardes, car « deux fois au cours de l’histoire, les habitants de la ville s’étaient fait surprendre de nuit (par Cyrus en 546 av JC, et par Antiochus III en 218 av JC), et la ville était tombée. D’où sans doute l’avertissement donné par le Christ au sujet de sa venue comme un voleur »[3]
 
Mais cet avertissement se retrouve aussi très souvent dans le Nouveau Testament. Veiller fait en effet partie intégrante de la vie du croyant, dans l’aujourd’hui de sa foi : il doit se montrer attentif à garder en son cœur la Lumière de son Seigneur qui est pour lui la Vie de sa vie. Et pour que la flamme de sa foi ne vacille pas, le Christ l’invite à « garder la Parole », à la fréquenter assidûment, en essayant de mettre sa vie en harmonie avec elle pour ne pas perdre cette Paix, le grand cadeau du Ressuscité (Jn 20,19.21 ; 14,27 ; Rm 5,1 ; 8,6 ; 14,17 ; 15,13 ; 15,33 ; 16,20 ; 1Co 14,33 ; 2Co 13,11 ; Ga 5,22 ; 6,16 ; Ep 2,11-18 ; 4,3 ; Ep 6,14-15 ; Ph 4,6‑9 ; Col 3,15 ; 1Th 5,23 ; 2Th 3,16 ; 2Tm 2,22 ; 1P 3,11 ; 5,14 ; 2P 1,1-2 ; 3,14 ; 2Jn 1,3 ; Jude 1,2 ; Ap 1,4)… S’ils « gardent la Parole », ils garderont avec elle l’Esprit Saint qui se joint toujours à elle (Jn 3,34 BJ), car il est le Souffle qui dit la Parole au cœur de ceux et celles qui l’accueillent. Or cet Esprit « Souffle » est tout à la fois Lumière (Jn 4,24 avec 1Jn 1,5) et Vie (Jn 6,63 TOB ; Ga 5,25). C’est donc grâce à Lui que « la Parole de Dieu est vivante » (1P 1,23). Au cœur de celui qui l’accueille avec la Parole, l’Esprit « Lumière » et « Vie » ne pourra donc que ranimer « la mèche qui faiblit » (Mt 12,20) et « ce qui reste de vie défaillante » (Ap 3,2), et semer sa Joie comme aux jours où ils l’entendirent pour la première fois (cf. 1Th 1,6). « Allons ! Rappelle-toi comment tu accueillis la Parole ; garde-la et repens-toi » (Ap 3,3).
 Esprit Saint
Tenons-donc ferme la Parole prophétique : « Vous faites bien de la regarder, comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour commence à poindre et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs » (2P 1,19). Si la Parole est « une lampe qui brille dans un lieu obscur » grâce à l’Esprit de Lumière, elle a donc ce mystérieux pouvoir de communiquer sa Lumière, car celui qui s’ouvre à elle de tout cœur reçoit en même temps cet Esprit de Lumière qui ne cesse de lui rendre témoignage (Jn 15,26 ; 1Jn 5,6) par un Don qui est de l’ordre de la Vie (1Jn 5,11-12), cette Vie qui est Lumière (Jn 1,4 ; 8 ,12) ! Alors « l’étoile du matin se lèvera dans son cœur », cette étoile que le Christ Ressuscité lui-même nous donne avec sa Parole et par elle (Ap 2,28) : Père, « je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître encore, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux » (Jn 17,26). Or « connaître » en St Jean, c’est « faire l’expérience de »[4]… Et le Nom dans la Bible renvoie au Mystère de celui qui le porte. « Le Nom de Dieu » évoque donc son Mystère d’Amour, de Lumière et de Vie. « Connaître le Nom de Dieu » sera, dans la foi et par la foi, « faire l’expérience de son Amour, de sa Lumière et de sa Vie », une grâce que nous recevons de l’Esprit Saint qui, par sa simple Présence en nos cœurs, se fera « Amour » (Rm 5,5 ; Ga 5,22), « Lumière » (Ep 1,17-18) et « Vie » (Jn 6,63 TOB ; Ga 5,25)… « Le Royaume des Cieux est tout proche », ne cessait de dire Jésus (Mt 4,17 ; 10,7 ; Lc 10,9.11 ; 21,29-31), il « est arrivé jusqu’à vous » (Lc 11,20). Or ce Royaume est « Justice, Paix et Joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17). Dire que le Royaume est tout proche, c’est donc dire que l’Esprit Saint est tout proche, arrivé jusqu’à nous, déjà présent, déjà offert à nos cœurs… Il nous précède, il nous devance, il vient se donner à nous, sans conditions, gratuitement…
                Toute notre vie de foi consistera dès lors à « ne pas le contrister » (Ep 4,30), à « ne pas l’éteindre »lamph1 (1Th 5,19), « à conserver l’unité » intrieure et la paix qu’il nous transmet, une unité qui ne peut que se manifester dans la construction de l’unité de la communauté (Ep 4,3) et les « bons fruits » produits par « la bonne sève » (Jn 15,1-5 ; Ga 5,22-23 ; Ep 5,8-9). « L’homme bon, du bon trésor de son cœur, tire ce qui est bon » (Lc 6,45), et ce trésor, c’est le Don de l’Esprit Saint… Alors le Christ pourra trouver leur vie « bien pleine aux yeux de son Dieu » (Ap 3,2).

 

« Néanmoins, quelques uns » des chrétiens de Sardes « n’ont pas souillé leurs vêtements » en allant rendre un culte aux idoles ou à l’empereur… « Ils m’accompagneront en blanc, car ils en sont dignes » (Ap 3,4). Or la couleur blanche renvoie dans le livre de l’Apocalypse, mais aussi dans l’Evangile selon St Jean, à « la nature divine », c’est-à-dire à ce que Dieu Est en Lui-même[4]. C’est ainsi que Dieu siège « sur un trône blanc, très grand » (Ap 20,11), et Jésus, vrai homme mais aussi vrai Dieu, est présenté avec des traits semblables à Dieu dans le Livre de Daniel : « sa tête avec ses cheveux blancs est comme de la laine blanche, comme de la neige » (Ap 1,14 ; Dn 7,9). Et plus tard, St Jean écrira : « Et voici qu’apparut à mes yeux une nuée blanche et sur la nuée était assis comme un Fils d’homme », le Christ… Et « les armées du ciel », ces créatures célestes qui participent à cette nature divine selon leur condition de créature, « suivent le Verbe de Dieu sur des chevaux blancs, vêtues de lin d’une blancheur parfaite » (Ap 19,14), le Verbe Lui-même apparaissant sur « un cheval blanc » en Ap 6,2 et 19,11. Et au jour de la Résurrection, les deux Anges assis dans le tombeau se manifestent à Marie Madeleine « en vêtements blancs » (Jn 20,12)… Or Dieu nous a créés pour participer à sa Vie, à son Etre, à sa nature divine : « La divine puissance de notre Seigneur nous a donné tout ce qui concerne la vie et la piété : elle nous a fait connaître Celui qui nous a appelés par sa propre gloire et vertu. Par elles, les précieuses, les plus grandes promesses nous ont été données, afin que vous deveniez ainsi participants de la divine nature, vous étant arrachés à la corruption qui est dans le monde, dans la convoitise » (2P 1,3-4). Cette participation à la nature divine sera évoquée dans le Livre de l’Apocalypse par l’image des vêtements blancs. C’est ainsi que Dieu va donner à l’Eglise, l’Epouse du Christ, d’en être revêtue : « Soyons dans l’allégresse et dans la joie, rendons gloire à Dieu, car voici les noces de l’Agneau, et son épouse s’est faite belle : on lui a donné de se vêtir de lin d’une blancheur éclatante » (Ap 19,7-8).
jesus robe blancheCe vêtement, Dieu le donne gratuitement, par amour, dès lors qu’on se repent pour accueillir le pardon de toutes ses fautes et repartir avec Lui sur le bon chemin. C’est ce qui est arrivé au fils prodigue de la parabole. Après avoir dépensé l’héritage de son Père dans une vie de désordre, il connut sa misère et prit conscience de son état. Alors, rentrant en lui-même, il se dit : « Je veux partir, aller vers mon Père et lui dire : “Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi”… Il partit donc et s’en alla vers son père. «Tandis qu’il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié; il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : “Père, j’ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez la plus belle robe et l’en revêtez” » (Lc 15,11‑24). « La plus belle robe de la maison », la robe de Dieu lui-même, le vêtement blanc, est donc donné gratuitement par notre « Père des Miséricordes » (2Co 1,3) dès lors qu’on se repent. Tel est le cadeau qui vient immédiatement avec le Pardon des péchés, fruit de l’œuvre rédemptrice accomplie par la mort et la résurrection du Christ. « En lui nous trouvons la rédemption, par son sang, la rémission des fautes, selon la richesse de sa grâce » (Ep 1,7). C’est ainsi qu’en contemplant la foule de « ces gens vêtus de robes blanches », il sera révélé à St Jean que « ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve », l’épreuve de cette vie avec son cortège de souffrances physiques et morales : « ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, le servant jour et nuit dans son temple ; et Celui qui siège sur le trône étendra sur eux sa tente. Jamais plus ils ne souffriront de la faim ni de la soif ; jamais plus ils ne seront accablés ni par le soleil, ni par aucun vent brûlant. Car l’Agneau qui se tient au milieu du trône sera leur pasteur et les conduira aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Ap 7,13-17). Et les martyrs qui « furent égorgés pour la Parole de Dieu et le témoignage qu’ils avaient rendu », « on leur donna eux aussi à chacun une robe blanche » (Ap 6,9-11)… Ainsi, le Salut est donné gratuitement par notre Dieu, lui qui siège sur le trône, et par l’Agneau (Ap 7,10). Alors, celui qui accepte de se repentir, « qu’il suive mon conseil : qu’il achète chez moi de l’or purifié au feu pour s’enrichir ; des habits blancs pour s’en revêtir et cacher la honte de sa nudité; un collyre enfin pour s’en oindre les yeux et recouvrer la vue » (Ap 3,18). Et c’est « aujourd’hui que s’accomplit à nos oreilles ce passage de l’Écriture » (Lc 4,15), par la foi et dans la foi…

 

 prodigue            Ainsi « le vainqueur », celui qui aura accepté que le Christ remporte la Victoire dans sa vie sur son péché, sa misère, ses multiples infidélités (Ps 51(50),1-6), ce « vainqueur » sera revêtu de blanc grâce à la Tendresse et à la Miséricorde de Dieu… Et il connaîtra le Bonheur de la Vie éternelle : « je ne l’effacerai pas du Livre de Vie », dit le Christ, même s’il le mériterait largement par suite de ses fautes. Mais Dieu veut notre Vie plus que nous-mêmes (cf. 1Tm 2,3-6 ; Jn 3,14-17 ; 17,24)… Et si quelqu’un vient à pécher, c’est le Christ en personne qui prend sa défense et intercède pour lui : « Si quelqu’un vient à pécher, nous avons comme avocat auprès du Père Jésus Christ, le Juste » (1Jn 2,1). Alors, « si c’est Dieu qui justifie » le pécheur gratuitement, par amour, « qui donc condamnera ? Le Christ Jésus, celui qui est mort, que dis-je ? ressuscité, qui est à la droite de Dieu, qui intercède pour nous ? » (Rm 8,34). Jamais de la vie ! Alors, quiconque accepte de s’en remettre totalement à Lui, tel qu’Il est, avec toutes ses lacunes, ses manques et ses défaillances, « j’en répondrai devant mon Père et devant ses Anges », dit Jésus. « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est dans les cieux » (Mt 10,32)… Rappelons nous cette phrase de Ste Faustine : « Même si ses péchés étaient noirs comme la nuit, en s’adressant à ma Miséricorde, le pécheur me glorifie et fait honneur à ma Passion. A l’heure de sa mort, moi-même je le défendrai comme ma gloire. Lorsqu’une âme exalte ma bonté, Satan tremble devant elle et la fuit jusqu’au fond de l’enfer… Et on ne puise ma Miséricorde qu’avec la coupe de la confiance. Plus on a confiance et plus on obtient. J’aime que l’on me demande beaucoup car je désire donner beaucoup et de plus en plus… Je suis Saint et le moindre péché me fait horreur. Mais lorsque les pécheurs se repentent, ma Miséricorde est sans limites »… Et Ste Thérèse de Lisieux écrivait de son côté : « On pourrait croire que c’est parce que je n’ai pas péché que j’ai une confiance si grande dans le bon Dieu. Dites bien, ma Mère, que si j’avais commis tous les crimes possibles, j’aurais toujours la même confiance, je sens que toute cette multitude d’offenses serait comme une goutte d’eau jetée dans un brasier ardent ».
                                                                                                                        D. Jacques Fournier
[1] « Dieu est Esprit », nous dit St Jean (4,24). Nous pouvons donc dire que le Père est Esprit, le Fils est Esprit, et « l’Esprit Saint » troisième Personne de la Trinité est Esprit. Et nous pourrions redire la même chose en changeant le mot Esprit par celui de Lumière, car « Dieu est Lumière » (1Jn 1,5), ou par celui d’Amour, car « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16). La nature divine est donc tout en même temps « Esprit », « Lumière », « Amour »… Et les Trois Personnes divines possèdent pleinement cette même nature divine qui est ainsi à la racine de leur mystère de communion : l’Esprit qui « remplit » le Père est le même Esprit qui « remplit » le Fils, le Père et le Fils étant bien sûr deux Personnes différentes. Et c’est cet Esprit que Dieu veut communiquer à tous les hommes. Ils seront ainsi, bien que tous différents, « remplis » du même Esprit qui les établira en communion de Vie avec Dieu et les uns avec les autres (1Jn 1,1-4)…
[2] PREVOST Jean-Pierre, « L’Apocalypse » p. 51.
[3] La Bible de Jérusalem écrit ainsi pour Jn 10,14 : « Dans la Bible, la “ connaissance ” procède, non d’une démarche purement intellectuelle, mais d’une “ expérience ”, d’une présence (comparer (Jn 10,14-15 et Jn 14,20 ; 17, 21-22 ;   voir aussi Jn 14,17 ; 17,3 ; 2 Jn 1-2) ; elle s’épanouit nécessairement en amour »…
[4] Voir la Fiche n° 2 (Ap 1,9-20) p. 11 et la Fiche n°3 (Ap 2,1-17) p. 12. Nous reprenons ici quelques textes déjà cités dans cette dernière, notamment cet Evangile en miniature qu’est Ap 7,13-17…

 

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