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2ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jean 1, 35-42)

 » Que cherchez-vous ? « 

(Jean 1, 35-42)…

En ce temps-là, Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.
Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus.
Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? »
Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).
André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.
Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.
André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

Jean-Baptiste, avec deux de ses disciples, regarde Jésus qui passe tout près d’eux… Il va alors poser sur lui un regard de foi, un regard qui l’implique tout entier, « corps, âme et esprit » (1Th 5,23)… Et qui regarde-t-il ainsi ? Jésus, le Fils Unique qui « a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme »… « Né du Père avant tous les siècles, il est Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière » (Crédo). Il est cette « Lumière véritable qui éclaire tout homme » (Jn 1,9 ; 1Jn 1,5), qui se donne à tout homme… « Moi, Lumière, je suis venu dans le monde pour que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres, mais ait la Lumière de la Vie » (Jn 12,46 et 8,12). Sa Lumière illumine donc le cœur grand ouvert de Jean-Baptiste. Or, « par ta Lumière », nous dit le Psalmiste, « nous voyons la Lumière » (Ps 36,10). Grâce à elle, «  les yeux de son cœur sont illuminés » (Ep 1,17-18) et peuvent percevoir l’invisible : Jésus est « le Seigneur de la Gloire » (1Co 2,8), « l’Astre d’en Haut venu nous visiter dans les entrailles de Miséricorde de notre Dieu pour donner à » tous les hommes qui accepteront de l’accueillir de « connaître le salut par la rémission de leurs péchés » (Lc 1,76-79). Comme le déclare Jean-Baptiste, il est « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29)…

            Les deux disciples entendent cette Parole de Vérité à laquelle se joint toujours le témoignage silencieux mais doux et joyeux de l’Esprit de Vérité (Jn 15,26). Ils sont de bonne volonté, leur cœur est grand ouvert, ils accueillent cette « Joie de l’Esprit » (1Th 1,6) et se mettent à suivre Jésus… Pour l’instant, ils ne le voient que de dos, mais soudain, il se retourne : ils peuvent voir « sa face »… Or, dans la Bible, lorsque Dieu « montre sa face », il se révèle, il se dévoile, il se manifeste (Ps 4,7 ; 16,11 ; 17,15 ; 21,7…). Après Jean Baptiste, le Mystère du Fils Unique, « Lumière du monde » (Jn 8,12), s’offre donc à eux aussi au regard de leur foi. Mais est-ce bien Lui qu’ils cherchent ? « Que cherchez-vous » ? leur demande Jésus… « Maître, où demeures-tu ? ». Oui, c’est bien Lui qu’ils cherchent… Alors, « venez et vous verrez »…

            Or « venir à » Jésus prend souvent en St Jean le sens de « croire en lui » comme le suggère ce parallèle : « Je Suis le pain de vie. Qui vient à moi n’aura jamais faim ; qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6,35). « Ils vinrent donc », ils crurent, « et ils virent où il demeurait ». Mais où demeure Jésus ? Dans « la Maison du Père » qui est Mystère de Communion avec le Père dans l’unité d’un même Amour (1Jn 4,8.16), d’un même Esprit (Jn 4,24), d’une même Lumière (1Jn 1,5)… Puisqu’ils ont cru, et donc accueilli ce Don que l’Amour ne cesse de faire de lui-même, l’Esprit de Lumière leur a permis de reconnaître l’invisible. Ils sont donc déjà, dans la foi et par leur foi, en communion avec Lui dans « l’unité de l’Esprit » (Ep 4,3), et c’est là qu’ils décident de « demeurer auprès de lui ce jour‑là ». Heureux sont-ils, car « le fruit de l’Esprit est amour, joie, paix » (Ga 5,22)…                                                                                                                      DJF

 

           




2ième Dimanche Temps Ordinaire (Jn 1, 35-42) – Homélie du Père Louis DATTIN

Appel des 1ers disciples

Jn 1, 35-42

Vous avez certainement senti, frères et sœurs, toute la beauté et la richesse de ce texte. Reprenons-le et essayons d’en dégager toute la leçon spirituelle : il s’agit de la rencontre de Jésus avec ses premiers disciples. Avez-vous rencontré quelqu’un cette semaine ? Sans doute avez-vous croisé plusieurs personnes, causé avec quelques-unes, jasé avec votre voisin : cela a porté sur le sport, la politique, le climat, le cyclone, le coût de la vie. Il se peut aussi que vous ayez fait quelques mauvaises rencontres… Oui, sans doute, vous avez entrevu pas mal de monde, mais avez-vous « rencontré » quelqu’un ? Ce n’est pas si facile ! Très souvent, les gens vivent ensemble des semaines, des années même et ne se rencontrent pas vraiment!

Ils s’entrevoient seulement, « Bonjour-Bonsoir », ils coexistent. Même dans les familles, maris et femmes ont de la difficulté à se rencontrer ! Pareil entre parents et enfants : car « rencontrer » quelqu’un, c’est plus que causer, c’est communiquer vraiment avec une autre personne dans ce qui fait le fond de nos vies, nos projets, nos joies, nos peines ; dans ce qui nous fait vivre … C’est avoir confiance en l’autre pour pouvoir se montrer à lui sans masque. D’une telle rencontre, on en sort plus confiant dans la vie. On en sort changé.

C’est de telles rencontres qu’il s’agit dans l’Evangile d’aujourd’hui : Jean-Baptiste se trouve au bord du Jourdain, comme la veille, en compagnie de deux de ses disciples, André et Jean. Le prophète alors lève le regard, il le pose sur Jésus et dit ensuite : « Voici l’Agneau de Dieu ».

Qu’est-ce-que ça veut dire pour un Juif ? Chaque famille juive, au jour de Pâques, immolait un agneau et marquait de son sang les portes de sa maison au cours d’un repas du soir qui s’appelait « Cène » : c’était le symbole de la libération d’Israël. En outre, le mot « agneau », en araméen, la langue de Jésus, veut dire aussi « Serviteur » et chaque Juif avait en tête le « Serviteur de Dieu » qui « comme un agneau était conduit à la boucherie sans ouvrir la bouche, c’était nos péchés qu’il portait ». Cet agneau est couvert du sang qu’il a versé pour nous sauver du malheur. Les deux disciples entendirent cette parole et que font- ils ? Au lieu de rester avec Jean-Baptiste, « ils suivirent Jésus ». Voilà, très exactement le moment précis où l’on passe de l’Ancien Testament avec Jean-Baptiste, son dernier prophète, au Nouveau testament avec Jésus : « ils le suivirent », sans doute timidement, le cœur battant. Ils ne l’ont encore jamais vu. C’est un inconnu ! Que va-t-il se passer ?

C’est bien risqué de suivre un inconnu, c’est peut-être une aventure ? Jésus, à quelques mètres devant, a entendu les graviers sous leurs pas. Il se retourne : voici le 1er regard de Jésus posé sur des inconnus, « Que cherchez- vous ? ». Voici le 1er mot de Jésus : c’est une question ! Une question posée à tout homme, à chacun d’entre nous. Cette question, il me l’adresse encore aujourd’hui : « Que cherches-tu ? » Quel est le sens que tu donnes à ta vie ? Quel est ton désir ?

Le 1er mot de Jésus, c’est une interrogation ! Pour aborder Jésus, il faut être ouvert, en recherche d’un plus, en recherche d’un mieux. Il ne faut pas être enfermé dans un univers clos. Si on ne cherche rien, le dialogue tourne court.

Le début de la foi, c’est une recherche, c’est une question : « Qui es-tu, Seigneur ? » Celui qui sait tout, celui qui est bloqué dans ses certitudes, n’avancera jamais ! Tout ce que vous croyez… en êtes-vous bien sûrs ? Il y a un certain doute qui est la condition même de l’avancée de ma foi. Il y a aussi une certaine interrogation en nous-mêmes qui est la condition même de l’avancée de ma foi.

Péguy traduisait : « Il y a des âmes qui sont fermées, parfaites, il n’y a en elles aucun passage possible pour la grâce : elles sont imperméables ».

 Ils lui répondirent : « Rabbi, c’est-à-dire « Maître« , où demeures-tu ? ». Chercher, suivre, demeurer : trois attitudes essentielles de l’amour. Est-ce-que je continue à chercher Dieu ? Est-ce-que je suis à la trace de Dieu ? Est-ce-que je demeure avec Dieu ? Jésus leur répond : « Mais regardez ! » combien il respecte la liberté de ces deux jeunes : « Venez et voyez ! » Jésus ne m’embarque pas de force. Jésus n’est pas un propagandiste, un publiciste qui veut convertir à tout prix et de force si c’est nécessaire. Quelle différence avec les démarcheurs des témoins de Jéhovah, ou autres sectes !

Et moi, quelle est ma manière de proposer ma foi, si toutefois, j’ai eu l’occasion et le courage de la proposer ? « Ils l’accompagnèrent et ils virent où il demeurait et ils demeurèrent près de lui, ce jour-là, c’était environ la 10e heure ». Relisez ces mots que St-Jean ne cesse de répéter : ce n’est pas par pauvreté de vocabulaire, ce sont les mêmes mots qui désignent la recherche des étapes du chrétien : « chercher« , « venir voir« , « voir« , « trouver« , « suivre« , « demeurer« .

Jean s’en souvient d’une façon précise : comme l’heure d’un 1er rendez-vous de deux amoureux : « C’était la dixième heure ! (environ quatre heures de l’après-midi) ». Que se sont-ils dit, ce jour-là ?

Ils ont dû raconter leurs vies, leurs aspirations, leurs désirs, leur recherche ; lui, a dû dire ses projets, ses propres désirs.

Alors, André, qui était l’un de ces deux disciples et qui avait suivi Jésus va trouver son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie », autrement dit : « Le Christ ». Remarquez, frères et sœurs, une des caractéristiques de l’appel de Dieu : il se fait toujours par des relations humaines, par une troisième personne.

Le petit Samuel, dans la 1ère lecture, aurait-il pu dire : « Parle Seigneur ton serviteur écoute », si auparavant, le prêtre Elie ne lui avait dit : « C’est le Seigneur ». Il a fallu qu’il soit là !

André et Jean auraient-ils suivi Jésus si auparavant il n’y avait eu Jean-Baptiste pour leur dire :

« Voici l’agneau de Dieu ». Il a fallu qu’il soit là !

Et Pierre, qui ne s’appelle encore que Simon, aurait-il été mis en contact avec Jésus si André ne lui avait pas dit : « Nous avons trouvé le Messie ».

Après ce sera Philippe qui invitera Nathanaël.

La pensée me vient-elle que je pourrais éventuellement conduire quelqu’un à une rencontre avec Jésus ? Y a-t-il quelqu’un aujourd’hui qui est devenu chrétien grâce à mon témoignage, à mon intervention ? Pour cela, il faudrait que je sois préoccupé de ne pas garder pour moi ma découverte de Jésus. Jésus dit à Simon :

« Tu es Simon, tu t’appelleras « Képha » ce qui veut dire « Pierre » ». Pourquoi lui changer son nom ? Parce qu’il va changer de vie ; or « nommer » quelqu’un, dans la Bible, c’est lui donner une mission.

Etre disciple, c’est changer de vie, c’est devenir un être neuf : ce changement de vie a été pour les disciples un moment fantastique, ils avaient fait la rencontre de leur vie.

Notre foi à nous ne sera vivante que si elle procède d’une « rencontre » personnelle avec Jésus. La prière, la méditation de la Parole de Dieu, l’adoration sont des lieux de rencontre, car alors, nous rentrons en contact avec sa pensée, nous acceptons que sa Parole nous interroge. Cette rencontre, c’est aussi celle de notre Eucharistie où le Christ me dit : « Que cherches-tu ?». Je lui réponds : « Maître, où demeures-tu ? », « Venez et voyez », « et ils demeurèrent avec lui ce jour-là ».

Notre foi vaut ce que valent nos rencontres avec le Christ. AMEN




Dimanche de l’Epiphanie du Seigneur (Mt 2,1-12) – par Francis COUSIN

« Qui est notre étoile ? »

Celle qui nous fait vivre, celle qui nous amène vers Dieu … ?

Oh, il y en a eu sans doute beaucoup, depuis notre naissance …

À commencer par nos parents, pour ceux qui sont nés dans une famille chrétienne. Ils nous ont parlé de Jésus, appris à faire le signe de croix, appris quelques prières, dont le Je vous salue Marie et le Notre Père …

Puis il y a eu les catéchistes, les prêtres, des religieuses … d’autres personnes que nous avons rencontrées, des amis qui nous ont parlé de Jésus … des mouvements : scoutisme, Guétali, MEJ …

Et puis sans doute quelques événements qui nous ont marqués : un pèlerinage, la visite d’une église, une marche …

Qui a été notre étoile à un moment de notre vie ?

Les mages avaient vu une étoile dans le ciel, à l’orient, dans la direction du soleil levant, là où se lève un jour nouveau, une nouvelle ère …

Pour eux, c’était le signe, la manifestation, l’épiphanie de quelque chose de grand : un nouveau roi, celui des juifs, qui venait de naître …

Les mages étaient des savants, plutôt tournés vers l’astronomie, qui étudiaient le mouvement des étoiles, mais pas seulement.

Ce n’étaient pas des rois, comme nous le fait penser la première lecture ou le psaume. On ne sait combien ils étaient. La tradition dit trois, en lien avec les trois cadeaux amenés : l’or, l’encens et la myrrhe.

Il leur a fallu du temps pour préparer leur expédition, plus le temps du voyage … et comme on ne sait pas d’où ils venaient … Ils ne pouvaient arriver une semaine après les bergers. Mais on est dans le temps liturgique de Noël, qui n’est pas le temps chronologique.

Ils ne voient plus l’étoile ! Ils se renseignent, ils cherchent … et ils retrouvent l’étoile …

Il nous arrive parfois, dans notre recherche de Dieu, de ne plus savoir où nous en sommes, d’avoir des doutes … Il faut faire comme les mages : chercher, se renseigner … et une étoile nous apparaitra …

Sous quelle forme ?

On ne le sait pas … Mais Dieu ne nous laissera pas tomber si nous le cherchons avec foi.

Ce pourra être une rencontre … impossible à nos yeux … ou quelqu’un de connu qui pourra nous parler sans détour … et nous remettre dans le bon chemin, nous éclairer …

Mais pour trouver notre étoile, … il faut commencer par se mettre en relation avec Dieu, dans la prière … dans la lecture de la bible, ou d’autres textes …

Si on ne pense jamais à Dieu, dans la prière, et non dans la revendication : « Dieu, donne-moi de croire ! », on n’arrivera à rien …

N’ayons pas peur de montrer notre petitesse, notre faiblesse …

Dieu sait ce que c’est, et son fils Jésus aussi, lui qui s’est fait toujours humble … et qui nous demande de l’être aussi, comme lui !

Le pire serait de croire que Dieu ne s’intéresse pas à nous : « Même si [ta mère t]’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains. » (Is 49,15-16)

            « Avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. »

Toute rencontre vraie avec Dieu ne peut nous laisser indifférent, elle nous oblige à changer notre vision des choses, à prendre un autre chemin que celui que nous avions suivi jusqu’à présent, ou nous conforter dans ce qui nous semble être notre mission sur terre, avec quelques petites améliorations …

Faisons comme les mages : n’ayons pas peur d’emprunter un autre chemin … si nous pensons que c’est Dieu qui nous le demande …

Notre route vers Dieu n’est pas encore achevée, et si nous voulons aller jusqu’au bout avec Dieu, il nous faut chaque jour nous convertir pour être plus proche de lui, chaque jour prendre un autre chemin …

C’est parfois difficile … On n’aime pas trop changer nos habitudes …

Seigneur Jésus,

Tu n’as sans doute pas gardé

souvenir de la visite des mages,

et encore moins de leurs présents.

Mais ils nous ont appris

une grande chose :

se laisser guider par une étoile,

une bonne étoile

qui nous ramène vers toi …

par un autre chemin !

 

Francis Cousin

Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’image illustrée : Image Epiphanie B

 




Bonne année 2024 !

Bonne année 2024 à tous, avec une pensée toute spéciale pour l’équipe du Sédifop (secrétariat, Jevismafoi.com, l’équipe de Service du Cycle Long, de la Liturgie des Heures, les intervenants au Sedifop et toutes leurs familles…). « Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage » (Ps 33(32),6).  Que ce regard du coeur vers notre Dieu et Père de tous, et vers le Christ, notre frère à tous, soit source de joie profonde et de paix… Mais nous ne le savons que trop bien : notre vie, pour toutes sortes de raisons, est loin d’être facile tous les jours, et celui qui a écrit ces lignes des siècles avant le Christ le savait bien… Juste avant, il déclarait : « Je cherche le Seigneur, il me répond : de toutes mes frayeurs, il me délivre« … Et juste après : « Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses« …

Le Christ se propose donc d’être notre joie au coeur même de notre vie, telle qu’elle est, avec son lot quotidien de « frayeurs« , de difficultés, de menaces et donc « d’angoisses« … Nos médias ne cessent de nous parler de ce qui ne va pas, ce qui est bien indirectement une manière de dire que tout cela n’est pas normal, qu’il ne devrait pas en être ainsi… Et bien souvent, les malheurs qui frappent les uns et les autres sont bien les conséquences, et pour la plus grande partie pour des innocents, des choix de quelques uns qui pensent trouver dans le pouvoir, la domination, et donc la force et la violence nécessaires pour arriver à leur fin, la délectation d’un « égo » satisfait…

Alors, regardons vers ce Dieu d’Amour dont les chemins ne sont pas ceux des hommes, vers sa Lumière toujours donnée qui se propose de régner dans nos ténèbres, vers l’infini de sa Miséricorde devant laquelle aucune de nos misères, fussent-elles si énormes à nos yeux, ne peut résister… Sa Beauté fera naître en nous la joie, une joie dont il est le premier à se réjouir, Lui qui ne cesse de poursuivre le Bien de tous… « Et tout ce que veut le Seigneur, il le fait, au ciel et sur la terre, dans les mers et jusqu’au fond des abîmes » (Ps 135(134),6). Mais il n’agira que si nous consentons à le laisser agir, que si nous faisons le choix de nous tourner vers Lui de tout coeur et de tout lui offrir…

Cette aventure est possible… Alors détournons aussi nos regards (mais pas notre prière…) de celles et ceux qui font le mal, pour le tourner vers des femmes, des hommes « de bien » qui, par leur exemple, nous montrent le chemin… Ste Thérèse de Lisieux (Histoire-d’une-âme-de-ste-Thérèse-de-Lisieux), St Jean Paul II (Saint-Jean-Paul-II-le-Saint-de-l’amour), Mère Teresa (Vivre-la-Pentecôte-avec-Marie-et-Mère-Teresa)… et avec eux, avec la Vierge Marie que nous fêtons aujourd’hui, bonne année à tous !

D. Jacques Fournier




Épiphanie du Seigneur, Solennité – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mt 2, 1-12)

« Dieu veut que tous les hommes

soient sauvés »

 

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalemet demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :
‘Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël.’ »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.


           Mi-savants, mi-magiciens, les « mages » de l’Antiquité pratiquaient la divination et l’astrologie… Or la Loi était claire : « On ne trouvera chez toi personne qui pratique divination ou magie » (Dt 18,10) « car c’est une rébellion le péché de divination, c’est de la présomption ! » (1Sm 15,23). Mais ces mages ne connaissaient pas encore leur Dieu et Père, Celui qui s’est révélé à Abraham, à Jacob et à Moïse… Ils ont été élevés dans la culture de leur pays, avec ses croyances, ses idoles… Mais ils sont de bonne volonté, ils cherchent la vérité… Aussi, Dieu va-t-il leur parler un langage qu’ils peuvent comprendre : une « étoile » nouvelle s’est levée dans le ciel… Aussitôt, ils l’interprètent selon leurs habitudes comme annonçant la naissance d’un grand roi et décident d’aller lui rendre hommage. Le Livre de la Sagesse présentait déjà l’exemple de ce marin païen qui s’engage sur les flots en « invoquant à grands cris un bois plus fragile que le bateau qui le porte » : son idole qu’il a sculptée à l’avant ou à l’arrière. « Mais c’est ta Providence, ô Père, qui le conduisait », comme ici pour les mages (Sg 14,1-3).

            Magnifique visage d’un Dieu Père de tous les hommes, qui s’occupe de tous avec Amour et leur parle le langage qu’ils peuvent comprendre… « La divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires au salut à ceux qui ne sont pas encore parvenus, sans qu’il y ait de leur faute, à la connaissance claire de Dieu et s’efforcent, avec l’aide de la grâce divine, de mener une vie droite. En effet, tout ce que l’on trouve chez eux de bon et de vrai, l’Eglise le considère comme un terrain propice à l’Évangile et un don de Celui qui éclaire tout homme, pour qu’il obtienne finalement la vie » (Concile Vatican II, LG 16).

            Guidés par l’étoile et l’Esprit de Lumière qu’ils n’ont pas encore reconnu, les mages ont marché vers le Christ « Lumière du monde », « Astre d’en Haut venu nous visiter pour nous donner de connaître le salut par la rémission de nos péchés » (Jn 8,12 ; Lc 1,76-79)… Les Ecritures leur donneront le lieu précis où il est né : Bethléem (Mi 5,1). Et l’étoile le confirmera en s’arrêtant au dessus du lieu où le Christ se trouvait. L’Esprit leur donnera alors d’éprouver une très grande joie… Et par sa Lumière, ils verront la Lumière de Dieu rayonner de cet enfant… Ils tomberont à genoux, ils se prosterneront, ils adoreront et offriront de l’or au Roi, de l’encens à Celui qui tout en étant vrai homme est vrai Dieu, et de la myrrhe, une gomme-résine aromatique qui annonce déjà sa Passion : les soldats lui en proposeront sur la Croix, mélangée à du vin, et Nicodème apportera pour sa sépulture « un mélange de myrrhe et d’aloés d’environ cent livres » (330 kg ; Mc 15,23 ; Jn 19,39)…

            Cette fois, ils vivent le précepte de la Loi : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et à lui seul tu rendras un culte » (Dt 6,13). Ils étaient venus en mages idolâtres, guidés par une étoile. « Ils regagneront leur pays par un autre chemin », celui de la confiance et de la foi en ce Dieu Père de tous les hommes qui vient de se révéler à eux dans son Fils, et qui leur parle désormais en songe, un des multiples dons de l’Esprit Saint…        DJF

 




Épiphanie du Seigneur, Solennité- Homélie du Père Louis DATTIN (Mt 2, 1-12)

Le peuple de Dieu

Mt 2, 1-12

Voilà dans cet Evangile, frères et sœurs, un récit qui n’a pas l’air, à première vue, de nous concerner directement : une histoire de savants à la recherche d’un prince, une étoile qui les guide, une ville qui en savait long sur un Messie qu’elle était censée attendre, un roi qui semble vrai et qui est le faux et un enfant qui, lui, est reconnu comme le vrai. Il y a aussi une capitale qui semble ne pas être au courant de ce qui se passe, et un petit village, où s’épanouit l’adoration finale. Bref, un vrai conte oriental que nous écoutons avec intérêt, mais qui, à première vue, ne semble pas nous concerner : pas plus que « Ali Baba et les 40 voleurs » ou les « Contes des mille et une nuits ».  Et voilà comment on peut passer à côté des plus grandes leçons spirituelles sans même s’en apercevoir.  Alors, chers amis, décortiquons cette belle histoire et faisons-en une leçon qui va, peut-être, modifier notre vie.

Tout d’abord, remarquons que ce récit est basé sur des contrastes, des oppositions : * il y a les mages : ce sont des savants en recherche, prêts à tout quitter pour suivre une étoile singulière ;

* il y a les savants de Jérusalem que fait venir Hérode : eux aussi, ils sont savants et disent tout de suite au roi, où le Messie doit naitre.  Les uns se mettent en route à partir d’un pays très lointain, les autres, à Jérusalem, ne se déplacent même pas jusqu’à Bethléem qui n’est qu’à quelques kilomètres de la capitale.

Et déjà, voilà une première leçon qui s’applique très bien à nous tous : il y a aussi, chez les chrétiens, ceux qui cherchent à savoir et qui sont capables de bouger, de se déplacer, de mener une enquête, de suivre une étoile aussi loin qu’elle les mène, des chrétiens en recherche qui ne se contentent pas de voir les choses de loin, fut-ce une étoile, mais qui partent, qui suivent une trace, qui se posent des questions.

Sommes-nous de ces chrétiens-là, pour qui, l’étoile de Dieu ne se contente pas d’être regardée mais va les engager dans une aventure qui va les prendre tout entiers.

Notre foi nous mobilise-t-elle ? Nous entraine-t-elle vers une aventure ? Nous engage-t-elle dans une vie autre ? Notre foi est-elle assez puissante pour nous mettre en route, nous arracher à notre fauteuil, nous faire partir en voyage ? Est-ce-que je considère ma vie chrétienne comme une expédition ? Avec des étapes, des imprévus, des enquêtes ?

Posons-nous la question : si nous n’étions pas chrétiens, est-ce-que nous mènerions la même vie que celle que nous menons maintenant ? Et puis, posons-là à l’envers : si vous étiez de vrais chrétiens, votre existence serait-elle différente de celle que vous menez aujourd’hui ?

En face de ces aventuriers : les mages, il y a d’autres savants, les Docteurs de la loi qu’Hérode fait venir pour les consulter sur l’endroit présumé de la naissance du fils de David.  Ces savants-là, sont aussi des savants.  La Bible ? Ils connaissent ! Ce sont des spécialistes ! D’ailleurs quand on leur pose la question :

« Où le Christ doit-il naître ? »

Pas une minute d’hésitation : « A Bethléem de Judée ».

Mais quelle différence avec les mages ! Eux, ils savent mais ne bougent pas. La loi, ils la connaissent, dans leurs mémoires, mais jamais dans les mains ni les jambes.  Les mages, sont partis, eux, ils restent. Les mages continuent à chercher, eux, ils savent.  Les mages se posent des questions, eux, ils répondent aux questions sans s’en poser eux-mêmes.

            Vous les connaissez aussi ces chrétiens-là : ces chrétiens, eux qui savent, eux qui ne bougent pas, pour qui la religion n’est pas une vie, une dynamique mais un état, permanent, statique, une petite synthèse idéologique dans laquelle ils sont assis comme sur un divan.

Ils ont réponse à tout, ils sont suffisants, ils sont du clan de ceux qui savent, qui ont fait définitivement des options qui ne vont nullement les mettre en cause.

La foi, ma foi, est-elle un confort qui me rassure lorsque je me pose des questions sur ma vie ou celle des autres ? Ou bien un tremplin, comme pour les mages : foi, qui va me faire aller plus loin, d’étapes en étapes pour, finalement, aller jusqu’à Bethléem trouver l’Enfant Jésus.

« Père, dira Jésus, plus tard, je te rends grâce de ce que tu as caché ton message aux sages, à ceux qui se croient intelligents et suffisants, pour la donner aux petits, aux simples, à ceux qui sont capables de se mettre en route derrière une étoile plutôt que de rester dans leur fauteuil ».  Car ce n’est pas tout de savoir, il faut se lever, il faut se mettre en route, il faut suivre l’étoile, il faut poser des questions, avoir des difficultés : parfois l’étoile disparaît.

Il y a donc ceux qui savent et ceux qui ne bougent pas, et ceux qui cherchent et qui vont se déplacer.   Dans quelle catégorie vous rangez-vous ? Où en est votre foi ? Est-elle mobile ou fixe ? Vous contentez-vous de votre petit savoir ou vous posez-vous des questions ?

Foi du charbonnier (il travaille beaucoup au noir) ou celle du pionnier qui lui, ne sait pas ce qui l’attend mais est toujours prêt à aller plus loin jusqu’à ce qu’il ait trouvé ?

Nous nous heurtons, ici, vous le sentez bien, à deux mentalités différentes :

–   la 1ière est conservatrice, possessive et théorique : je me replie sur ce que je sais, sur ce que je suis, sur ce que j’ai et j’en fais un paquet que je conserve précieusement dans un tiroir.

Rappelez-vous le 3ième serviteur dans  » la parabole des talents ». Il va enterrer son lingot d’or dans le jardin en attendant le retour du maitre : pas de danger pour lui qu’il perde son argent mais pas de danger non plus qu’il produise quoi que ce soit.

Beaucoup de croyants disent : « J’ai la foi ! » Mais de quelle foi s’agit-il ? Celle qu’ils ont cachée dans un coin ? Ou bien d’une autre qu’ils ont risquée au contact des autres avec leurs convictions et leurs positions et leurs contradictions ?  Notre foi a-t-elle déjà servi aux autres, comme de l’argent prêté, comme du feu communiqué, comme un élan communicatif, comme une épaule sur laquelle on peut appuyer ?  Et puis, dites, votre foi est-elle vraiment à vous ? En êtes-vous vraiment le propriétaire ? N’est-ce-pas plutôt ce que l’on vous prête à vous aussi pour pouvoir vivre plus, pour pouvoir vivre mieux mais qu’il faut passer à votre tour aux autres afin que, eux aussi, ils puissent en profiter ?

–     La   2ième   mentalité   est   apostolique, oblative   et   pratique ;

Apostolique : si j’aime ceux qui m’entourent, j’essaie de leur donner ce que j’estime le plus précieux, ce qui fait le trésor de ma vie et ma raison de vivre.  Votre foi, si vraiment vous en vivez, c’est ce que vous avez de plus précieux.

Que penseriez-vous d’un gagnant de loto à plusieurs millions,
qui garderait tout pour lui, sans en faire profiter sa famille ? Votre foi vaut beaucoup plus que cela. Voulez-vous la partager ?

Foi oblative : parce que toute notre vie chrétienne est basée sur le don de soi, don de Dieu qui nous donne son Fils, qui se donne au Père, Fils qui se donne en croix pour le salut du monde.

« Celui qui veut garder sa vie, il la perd ; celui qui consent à la donner, il la gagne ».

Apostoliques, oblatifs, les aventuriers de Dieu ne sont pas des théoriciens mais des praticiens : c’est dans la vie et non dans des spéculations qu’ils greffent leur foi en Dieu.

« Ce ne sont pas ceux qui diront “ Seigneur, Seigneur ” qui seront accueillis dans le Royaume de Dieu, mais ceux qui font, qui appliquent, qui mettent leur foi dans leur vie et leur vie dans leur foi ».

Alors ? De quel côté vous rangez-vous ? Du côté des savants d’Orient qui partent à la suite d’une étoile mystérieuse et qui vont poursuivre leur enquête ? Ou du côté des savants de Jérusalem qui, eux, savent beaucoup de choses, mais pour en discuter avec Hérode ?

  Il y a ceux qui cherchent et ceux qui savent déjà. Il y a les sédentaires et les nomades. Il y a les  » debout » et les  » assis « . Il y a les captatifs et les oblatifs.

Demandons au Seigneur la grâce de savoir le trouver, là où il est : à Bethléem, dans une crèche non pas à Jérusalem, l’orgueilleuse qui le mettra à mort mais à Bethléem, l’humble bourgade.

On ne trouve Jésus que dans l’humilité, la simplicité mais aussi dans le mouvement et la recherche.   AMEN




Rencontre autour de l’Évangile – Épiphanie du Seigneur, Solennité (Mt 2, 1-12)

« Nous avons vu se lever son étoile

et nous sommes venus

nous prosterner devant lui.»

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Mt 2, 1-12)

Dans l’évangile selon saint Mathieu, il n’y a pas de récit de la naissance de Jésus. Par contre, Mathieu est le seul à nous rapporter la visite des Mages. Le récit se situe juste après l’annonce à Joseph faite par l’Ange du Seigneur.

 

 Et soulignons les mots importants 

Jésus : Le récit commence par le  nom de Jésus. Que signifie ce Nom ? Cette signification va éclairer tout le récit

Bethléem : Noter combien de fois le nom est cité : Mathieu veut-il insister sur quelque chose ?

Des mages : Qui étaient ces personnages ? Quelle signification Mathieu donne-t-il à leur démarche ?

Jérusalem, Hérode, les prêtres et les scribes :  Que représentent Jérusalem et tous ces personnages ?

Nous avons vu se lever son étoile : Que peut bien signifier  cette étoile dans ce récit ? Un astre dans le ciel ? Ou autre chose ?

Le Messie : Ce mot résume toute l’attente d’Israël.

Les scribes d’Israël Pourquoi sont-ils consultés par Hérode ?

Un chef…berger : A quelle parole de Jésus nous fait penser ce mot ?

d’Israël mon peuple : quelle était la vocation d’Israël dans le plan de Dieu ?

L’étoile les précédait : A partir de quel moment l’étoile précède les mages ?

Une très grande joie : Quelle est cette joie ? (La joie de ceux qui cherchent et qui trouvent, en accueillant la révélation.)

Se prosternèrent : Le mot est répété plusieurs fois. Aurait-il une importance particulière dans la pensée de Mathieu ?

L’or, l’encens, la myrrhe : Ces trois présents expriment quelque chose de l’identité de Jésus : pouvons-nous y réfléchir ?

Par un autre chemin : Les mages sont venus par un chemin, et ils repartent par un autre chemin. Qu’est-ce qui s’est passé entre temps ? Que peut symboliser cet « autre chemin » pour les mages ?

Pour l’animateur  

Le récit commence par « Jésus » le nom qui veut dire « Dieu sauve » : Jésus est né parmi les hommes pour sauver TOUS les hommes. Ce sera le sens de tout le récit. L’Epiphanie est, après la Pentecôte, la deuxième grande fête missionnaire de l’année. Le Christ n’est pas venu seulement pour le monde juif, mais pour l’univers entier. Le peuple de Dieu  autrefois limité à une seule nation, le peuple d’Israël, s’est dilaté et est devenu un peuple de toutes races, une Eglise universelle.

Les mages, dans l’antiquité,  mi-savants, mi-magiciens, pratiquaient la médecine, l’astrologie, et interprétaient les songes. Moïse a eu affaire à eux devant Pharaon; les apôtres aussi ont rencontré de tels personnages (Ac 8,9 ; 13,8) D’une manière générale la bible ne les aime pas et il ne peut s’agir que des païens, la magie étant interdite en Israël.

Ces Mages dont parle Mathieu venaient sans doute de la Chaldée ou de la Perse. Peut-être étaient-ils au courant de l’attente d’un Sauveur par les juifs ! Croyant découvrir le signe de sa naissance  dans un astre qu’ils ont observés, ils n’hésitent pas à se mettre en route : (« nous avons vu se lever son étoile ». Noter que l’Orient, c’est le symbole du « soleil levant », le Christ).). Mais il n’est pas dit que l’étoile les précède. Les mages préfigurent toutes les nations appelées au salut.

L’étoile dont parle  Mathieu n’est pas sur la voûte céleste ; c’est « l’étoile de Jacob » annoncée dans le livre des Nombres (Nb24, 17), par une prophétie d’un païen, Balaam, que les juifs appliquaient à Jésus.

Les scribes étaient les experts des Ecritures. Ils connaissaient les textes des prophètes qui parlaient du Messie, celui qui serait consacré par Dieu, pour diriger (chef) et conduire (berger) son peuple. Jésus prendra la tête du Peuple de Dieu ; il dira « Je suis le bon berger ».

La leçon  est claire : en se mettant à l’écoute des Ecritures, les Mages trouvent  le chemin qui mène à Jésus et cette fois « l’étoile » les précède (c’est Jésus).  Bethléem, c’est la ville de David, le roi-berger. Jésus sera « Fils de David », « le bon berger ». Tandis que le peuple élu, représenté par Jérusalem, les prêtres et les scribes,  qui était porteur de la promesse du Messie, se montre indifférent ou ne l’accueille pas et même veut le faire disparaître. Mathieu annonce déjà ce qui se passera plus tard pour Jésus.

L’or : est offert à Jésus, comme à un Roi ; l’encens comme à un Dieu  et  la myrrhe annonce sa sépulture.

Les mages rentrèrent dans leur pays «  par un autre chemin ». Certes ils prennent un autre itinéraire, mais, ce chemin, c’est aussi « une autre manière de vivre ». Leur vie prend une nouvelle orientation. Celui qui a reconnu en Jésus son berger, son Dieu, son Roi et son Berger, ne peut plus vivre comme avant. Sa vie est un « autre chemin ».

Jésus est non seulement l’Etoile qui précède celui qui cherche, mais il est le Chemin.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus, tu es le don du Père pour tous les peuples. Que ton Eglise soit vraiment « catholique », ouverte à tous, à toutes les cultures : qu’elle apporte à tous ta Lumière.

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

  • Chrétiens, nous savons beaucoup de choses sur le Christ. Mais, lui, le cherchons-nous vraiment ? Et pourquoi le chercher ?

Quels sont les moyens dont nous disposons pour rencontrer le Seigneur ?

  • Il y a des personnes qui se remettent en route dans leur foi. On les appelle « les recommençants » : Est-ce que nous en connaissons ? Savons-nous les soutenir et les orienter : un encouragement, un témoignage de foi, une amitié…?  Connaissons-nous des chercheurs de Dieu ?

  • Hérode et les religieux de Jérusalem ont été indifférents et même hostiles à la naissance du Sauveur.

Aujourd’hui bon nombre de nos frères baptisés semblent vivre en marge de l’Eglise, dans l’indifférence religieuse, ou dans la méconnaissance de leur Sauveur : Comment cette fête de l’Epiphanie nous interpelle-t-elle, nous « les pratiquants », par rapport à eux ? Que faire pour les conduire à reconnaître Jésus, le Sauveur envoyé par le Père ?

  • Les Mages se prosternèrent devant l’enfant Jésus : Quelle est la place de l’adoration du Seigneur Jésus dans notre vie chrétienne?

 

 

ENSEMBLE PRIONS 

Gloire et louange à toi

Seigneur Jésus !

  • Aujourd’hui, les mages viennent à Bethléem.

Avec eux, Seigneur, nous venons te rendre hommage.

  • Aujourd’hui, l’étoile les conduit à la crèche.

Avec eux, Seigneur, nous voulons nous laisser conduire par ta lumière.

  • Aujourd’hui, ils trouvent le petit enfant et Marie sa mère

Avec eux, Seigneur, nous voulons te découvrir au milieu de nos frères.

  • Aujourd’hui, ils se prosternent devant toi et t’adorent.

Avec eux, Seigneur, nous voulons adorer ta sainte volonté sur nous.

  • Aujourd’hui, ils t’offrent leurs présents.

Avec eux, Seigneur, nous voulons t’offrir comme présent notre propre vie.

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : Epiphanie

 




Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu (Lc 2, 16-21), et bonne année à tous (DJF et toute l’équipe du Sédifop).

Marie, Mère du Sauveur

(Lc 2,16-21)

En ce temps-là, les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.
Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.
Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

 

            Un peu plus de neuf mois se sont écoulés depuis la visite de l’Ange à Marie, chez ses parents, à Nazareth… « Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus », un nom qui, en araméen, signifie « Dieu sauve »… Cette rencontre fut, pour Marie, un moment intense de Lumière et de Joie. Elle s’en souviendra avec sa cousine Elisabeth en disant : « Mon esprit a tressailli de joie en Dieu mon Sauveur ». Et elle le louera, car il lui a été donné de percevoir « Qui » Il Est : « Miséricorde Toute Puissante » (Lc 1,46-55)…

            Mais maintenant, cet instant de Lumière est fini, et Marie chemine comme nous tous, « dans la foi et non dans la claire vision » (2Co 5,7)… En toute liberté, elle a dit « Oui ! » à l’Ange et Dieu a commencé son œuvre… Avec elle et par elle, le Fils, présent au monde depuis qu’il existe, est entré dans l’histoire en vrai homme, et Marie, fidèle servante du Seigneur, a obéi aux Paroles transmises par l’Ange et l’a appelé « Jésus », « Dieu sauve »… Maintenant, son cœur est brûlé d’attention, ses yeux sont tournés vers ce Mystère de Salut qui, pas à pas, s’accomplira avec son enfant et par lui. Mais elle le découvrira au fur et à mesure qu’elle le vivra. Et l’aventure tout commence tout de suite avec les bergers…

            Voici donc des bergers qui viennent la visiter. Les Pharisiens les méprisaient car ils les considéraient comme des voleurs. Ils disent avoir vu eux aussi un Ange qui leur a dit : « Voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le Peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur »… Cette fois, Marie n’a rien vu, rien entendu, mais elle se souvient de la joie qu’elle a vécue elle aussi en accueillant l’Ange, et de ce nom qu’il fallait donner à l’enfant à naître : « Jésus, Dieu sauve »… Alors, « elle médite dans son cœur »… Littéralement, elle « met ensemble tous ces éléments » : déjà, alors même que son Fils vient de naître, et qu’il n’est encore qu’un tout petit bébé dans ses bras, des bergers viennent à lui et commencent à vivre en leur cœur la lumière et joie du salut. Oui, vraiment, Dieu le Père est déjà à l’œuvre avec et par son Fils, pour sauver tous les hommes qu’il aime. Plus tard, Jésus dira : « Nul ne peut venir à moi si mon Père qui l’a envoyé ne l’attire » (Jn 6,44). Et lorsque Pierre lui dira : « Tu es le Christ », le Messie, le Sauveur, Jésus lui répondra : « Bienheureux es-tu Pierre, car cette révélation ne t’est pas venue de la chair et du sang mais de mon Père qui est dans les Cieux » (Mt 16,17). Et « c’est bien la volonté de mon Père que quiconque », Pierre, les bergers, « voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle » (Jn 6,40). Il aura suffi aux bergers de voir ce petit bébé qui ne pouvait encore que gazouiller, de lui ouvrir leur cœur, et la joie du salut les inondait… Joie des bergers, joie de Marie qui constate déjà à quel point son Fils est « le Sauveur du monde »…

Dans cette certitude, bonne année à tous et à toutes, car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés « (1Tm 2,4-6). Nous l’avons chanté pour Noël : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre à tous les hommes que Dieu aime » (cf. Lc 2,14) car « son Amour envers nous s’est montré le plus fort » (Ps 116), plus fort que tout ce qui pouvait nous empêcher d’être pleinement en relation avec Lui : nos péchés, nos faiblesses, nos misères… Puissions-nous tous, tout lui offrir, et la Paix règnera…

 DJF




Dimanche de la Ste Famille (Lc 2, 22-40) – par Francis COUSIN

« La Sainte Famille. »

La Sainte Famille : Jésus, Marie et Joseph.

Et pourtant ce qui nous est dit dans l’évangile de ce jour n’a rien de particulier : c’était ce que faisaient toutes les familles juives pratiquantes qui suivaient la loi de Moïse : « Si une femme est enceinte et accouche d’un garçon, elle sera impure pendant sept jours, de la même impureté qu’au moment de règles ses. Le huitième jour, on circoncira le prépuce de l’enfant, et pendant trente-trois jours encore, elle restera à purifier son sang. Elle ne touchera rien de consacré et n’entrera pas dans le sanctuaire jusqu’à ce que soit achevé le temps de sa purification. » (Lv 12,2-4).

À cette différence que nulle part dans le texte on ne parle de la circoncision de Jésus, alors que Luc en parle pour Jean-Baptiste. Il est vrai que Jésus, fils de Dieu, n’avait pas besoin d’être circoncis, signe de l’alliance entre le jeune enfant et Dieu, et en conséquence de l’appartenance à la descendance d’Abraham …

Ce qui est particulier dans cet épisode ne tient pas tellement au membre de la famille de Jésus qu’à deux autres personnages qui apparaissent au cours du récit.

Le premier est celui qu’on appelle ’’le vieillard Syméon’’, « homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. ».

« Sous l’action de l’Esprit Saint, Syméon vint au Temple. ».

Si ce jour-là, Syméon de trouve dans le Temple, ce n’est pas par hasard, un coup de chance … C’est l’Esprit Saint qui le guide, et lui le suit … et c’est dans ses bras que l’enfant Jésus est accueilli dans le temple …

Alors Syméon remercie Dieu de l’avoir laissé en vie jusqu’à ce qu’il ait vu Jésus : « Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. », au grand étonnement de Marie et de Joseph.

Et c’est Jésus lui-même qui confirmera cette prédiction quand il dira : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jn 8,12).

Mais Syméon dit encore à Marie que son enfant sera « signe de contradiction » dans le peuple d’Israël, mais surtout qu’elle-même souffrira à cause des actions mal comprises de son fils.

L’autre personnage est une femme, veuve, âgée de 84 ans, ce qui à l’époque était chose rare … Elle servait « Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. », et voyant Jésus, elle parlait de lui « à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. » c’est-à-dire à tous ceux qui attendaient le Messie …

Les paroles de ces deux personnes auraient dû faire se retourner les gens, au sens propre et au sens figuré (se convertir …), mais il semble que cela n’a pas été le cas … tout au moins à ce moment-là …

Comment, en effet, un enfant d’à peine un mois et demi peut-il être présenté comme le Messie …

Ce n’est pas comme cela que l’on s’imaginait le Messie, … quelqu’un de grand, adulte, d’une famille royale, imposant … mais pas un petit bout d’choux, … né de parents ordinaires …

Et pourtant ….

Dieu a voulu se faire homme … comme tout le monde … dans une famille humble …

Il a voulu prendre notre petitesse, lui, le fils du très-haut … !

            Avec un papa, une maman, … qui l’entouraient d’amour et d’affection, lui enseignant les règles de politesse, de savoir-vivre, … et tout ce qui concerne les relations avec Dieu, les prières, le respect et la crainte du Seigneur … et l’apprentissage de la Bible, la prière communautaire à la synagogue …

Jésus a vécu, dans sa jeunesse, peut-être plus que d’autres, grâce à ses parents, une vie familiale humble, mais ouverte, nous rappelant que le salut n’est pas étranger à la vie ordinaire des hommes … ce qui a permis que : « L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. »

C’est pour cela que cette famille ordinaire a été appelée la Sainte Famille.

Marie et Joseph,

cela n’a sans doute

pas toujours été facile

d’être le père et la mère du Fils de Dieu …

Mais, grâce à Dieu

qui ne vous a jamais abandonné,

vous vous en êtes bien sortis.

Merci à tous les deux.

Vous êtes des modèles pour nous.

 

Francis Cousin

Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’image illustrée : Image dim Sainte Famille

 




Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph (Lc 2, 22-40) – Homélie du Père Louis DATTIN

Famille dans la Bible

Lc 2, 22-40

Dans ce dimanche qui suit de si près la fête de Noël, je voudrais vous rappeler, chers amis, que toute messe est une messe de mariage : eh oui ! A chaque messe, on célèbre un mariage, une nouvelle Alliance, une indissoluble alliance, une éternelle alliance : l’Alliance de Dieu avec les hommes, « les noces de Dieu avec son peuple » = la célébration de l’Humanité comme « Famille de Dieu » ; et la Bible et Saint-Paul nous rappellent que Dieu aime l’Humanité, comme un homme aime sa femme.

Voilà pourquoi la liturgie vient placer, juste après la fête de Noël, cette fête de la Sainte Famille : Dieu s’est révélé au sein d’une famille.

Nous devons, à notre tour, « vivre en famille » avec Dieu.

Nous sommes chargés, chaque famille chrétienne, de revivre le mystère de la Sainte Famille : nous devons nous aimer, en famille, avec tout l’amour dont le Christ a aimé et sauvé Joseph et sa mère, et avec lequel il a été aimé d’eux.

Dans le Christ, le mari est responsable du salut de sa femme : il doit l’aimer assez pour la sauver. La femme est responsable du salut de son mari. Les parents sont responsables du salut de leurs enfants. C’est même la principale mission sur laquelle ils seront interrogés un jour… et les enfants eux-mêmes, à mesure qu’ils grandissent, deviennent responsables du salut de leurs parents, responsables de les aimer assez pour les sauver.

Cette fête de la Ste Famille célèbre cette valeur contenue dans nos actes les plus quotidiens. Sans doute, peu d’entre nous seraient disposés à appeler leur famille, « la Sainte Famille ». Comment voir le Seigneur, en effet, comme nous le demande St-Paul, dans mon mari, dans ma femme, dans mes enfants ? Certes, il faut la foi pour cela ! Foi dans le Baptême, foi dans le Sacrement de mariage, foi dans l’amour et la présence de Dieu en chacun des membres de la famille.

Mais, même, dans cette Sainte Famille, il fallait cette foi. Joseph a dû faire foi en Marie : il a dû croire en elle d’une manière extraordinaire !

Marie a dû croire en Joseph : faire confiance à son amour, à son respect, à l’estime qu’il avait pour elle.

Joseph et Marie ont eu foi dans leur enfant : ils croyaient au mystère qui l’habitait. Ils ne comprenaient pas toujours ce qu’il faisait… mais ils faisaient confiance …

Et Jésus montrait sa foi en ses parents : « il leur était soumis » et resta trente ans à Nazareth, en famille, montrant ainsi qu’on pouvait accomplir la tâche la plus haute du monde : son salut et celui des autres en vivant affectueusement une très simple vie familiale…

 

 

Et nous ? Croyons-nous assez les uns dans les autres ? Pour s’aimer… il faut la foi, il faut continuer, à travers toutes les désillusions, de croire aux possibilités, aux richesses de tous ceux qui nous entourent.

            La famille, voyez-vous, est basée sur la foi. C’est pourquoi, une vieille expression, venant sans doute du fond des âges, nous dit de quelqu’un qui aime et qui s’engage « qu’il met sa foi » dans l’autre, cette valeur de foi maintenue, et toujours vivante, à travers les heurts et malheurs, les joies et les peines, les progrès, les chutes et les rechutes de la famille.

Mesdames, si vous aimez votre mari, ce n’est pas parce qu’il est l’homme le plus compréhensif, le plus tendre, le plus patient et le plus généreux. Non, car si votre amour ne s’adressait qu’à ces valeurs, vous seriez tentée de changer, mais vous devez aimer votre mari parce que c’est le vôtre, parce que vous êtes liée à lui par le sacrement de mariage comme à une source indéfinie de mérite et de sainteté et que, auprès d’un autre être au monde, vous ne serez plus près du Seigneur.

Et vous, maris, vous aimez votre femme, non pas nécessairement parce qu’elle est la plus belle, la plus douce, la plus tendre et la moins nerveuse du monde, mais parce qu’elle est votre femme, celle dont vous êtes toujours responsable et dont vous aurez à rendre compte pour votre salut.

Et les parents aiment leurs enfants parce que ce sont leurs enfants, ceux dont Dieu leur a donné la charge : ils ne les ont pas choisis à un concours des plus beaux bébés ou à une distribution de prix. Ils les ont acceptés, comme Dieu les envoyait. Et comme de vrais parents, vous sentez, tous, dans votre cœur, ce qu’il faut faire, pour les faire progresser vers l’homme complet, l’homme total, l’homme type, prototype : Jésus-Christ.

De même, les enfants aiment leurs parents, non pas parce que ceux-ci n’ont aucun défaut ou parce qu’ils seraient les meilleurs parents de la terre, mais ils doivent les aimer parce qu’ils sont les premiers témoins que Dieu nous a donné de sa paternité.

Tout ceci qui nous éloigne du rêve, qui nous ramène à la réalité de ce que nous sommes, est libérateur : l’amour que nous devons nous porter les uns aux autres, dans une famille, au-delà des reproches, des plaintes et des griefs, donne libre cours, pour chacun d’entre nous, à une carrière indéfinie de sainteté et ceci, dans l’accomplissement des humbles devoirs conjugaux ou familiaux.

C’est quand on aime, et qu’on est le plus aimé, qu’on est le plus heureux et le plus épanoui. Il n’y a pas de bonheur qui approche le bonheur d’une vraie famille.

 C’est dans la période où vous avez été le plus aimé que vous avez le plus grandi : on ne grandit bien que pour les êtres qui nous aiment et nous ne pouvons connaitre, fraîcheur, épanouissement, croissance que dans un milieu où nous nous sentons compris et aimés.

En vous disant cela, je vous explique du même coup quel est le moyen le plus sûr de détruire une famille (et Dieu sait s’il y en a qui se démolissent) : c’est de la juger. A partir du moment où vous oubliez son caractère sacré et où vous jugez selon les apparences, les défauts, les misères, les égoïsmes, vous détruisez votre famille.

Il nous faut un motif ABSOLU d’aimer les autres : sinon nous ne trouverons jamais une raison proportionnée aux incroyables sacrifices que va demander, dans une famille, la fidélité, la persévérance de l’amour conjugal ou familial. Ce motif absolu : c’est la foi en l’autre parce qu’il est aimé de Dieu- lui aussi.

Une sainte Famille est celle où l’on accepte de ne pas tout comprendre, mais de surmonter conflits et incompréhensions, où l’on accepte toujours de CROIRE, de toujours s’aimer malgré les déceptions et les souffrances.

Un être n’est jamais perdu tant qu’il reste quelqu’un pour croire en lui et pour l’aimer.

L’époux le plus indigne, la mère la plus méprisable, peut encore être sauvé, s’il reste dans le cœur de son conjoint ou de ses enfants, assez de foi pour reconnaître en lui, en elle, le Dieu qui a voulu, depuis Noël, instaurer sa présence en chacun de nous.

Le monde a été sauvé, parce que, pendant trente ans, dans une famille, on a cru les uns dans les autres et qu’on s’est aimé.

Notre monde, à son tour, ne trouvera son salut que si, dans nos familles, il y a assez de foi, assez d’amour, c’est-à-dire assez de présence de Dieu, reconnue chez les autres. AMEN