« Voici que le semeur est sorti pour semer »
Ce n’est pas un simple agriculteur qui sème au maximum deux fois par ans, au printemps après l’hiver, ou juste après les récoltes …
C’est quelqu’un, Dieu, qui sème tout le temps sans jamais s’arrêter …
Il sème …, il sème … infatigablement …
Bien sûr, comme tout agriculteur, ou comme tous ceux qui ont un jardin, il espère toujours une bonne récolte … « à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un », pour chacun des grains semés …
C’est l’amour de Dieu qui se manifeste inlassablement … chaque jour, à tout instant du jour … et de la nuit, car Dieu nous parle même dans notre nuit …
Et peut-être encore plus dans notre nuit … notre nuit spirituelle …
Même si on ne s’en rend pas compte …
Ô bien sûr, Dieu n’est pas tout seul …
Il a avec lui sa garde rapprochée, si on peut dire … ses permanents … tous les prêtres, les évêques, le pape, les diacres permanents, les moines, les religieux, les religieuses …
Et puis il y a les occasionnels : les catéchistes … les responsables de mouvements religieux … et puis, normalement, tous les baptisés, surtout les parents … qui ont à cœur de transmettre à leurs enfants ce qu’ils ont reçus de leurs parents …
Finalement … ça fait du monde ! …
On en arriverait presque à se dire que tout le monde devrait croire en Dieu …
Et pourtant … ce n’est pas le cas …
Et dans la seconde partie de l’évangile, Jésus explique bien les différentes situations possibles dans la réception de sa Parole d’amour, avec quatre ‘terrains différents’ :
Le bord du chemin : la terre est dure, à cause du passage des gens. Les graines ne peuvent pas s’enfoncer dans la terre, les oiseaux les mangent. C’est le « Mauvais », le « Satan » qui détourne notre attention de la Parole en la déformant. « Pas du tout ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Gn 3,4-5).
Le sol pierreux : ce qu’on pourrait assimiler au ‘zappage’ : toute nouveauté remplace ce qui existait avant. Il faut être à la mode ! … La superficialité …
Les ronces : C’est l’individualisme, le « moi, je … », le paraître …
La bonne terre : Elle existe aussi … même si on a parfois du mal à la distinguer … chez les autres … et même en nous (surtout en nous) …
Et si ont fait bien attention, nous sommes tous, à un moment ou à un autre, dans chacune de ces situations …
Personne ne peut dire qu’il est tout le temps « une bonne terre », ou très peu de gens …
Parce que nous savons tous que nous sommes pécheurs … et on n’arrête pas de le dire quand nous sommes à la messe … Kyrie eleison … prends pitié de nous … Je ne suis pas digne de te recevoir …
Cela ne veut pas dire qu’il faut en rester là … à ne rien faire, en se disant, « c’est comme ça, on n’y peut rien ».
Il faut sans cesse essayer de s’améliorer, en se disant que nous sommes tous appelés à la sainteté …
Cela fait partie de notre espérance …
Dieu nous le rappelle par l’intermédiaire du prophète Isaïe : « Ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » (première lecture)
Le semeur est sorti pour semer
Il a pris le chemin de nos cœurs
Rien n’arrêtera son geste,
La moisson de l’amour nous attend
Chaque jour.
Dieu sème en nous une parole de vérité
Le Fils de l’homme vient nous envoyer.
Hubert Bourel
Francis Cousin
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