20ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Jn 6, 41-51)

Évangile selon saint Jean 6, 51-58

 

« Le pain que je donnerai,

c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

 

Imaginons un instant que, lors de la préparation d’un pique-nique, l’un des participants se propose d’amener du pain et qu’il dise : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair. ». Après sans doute un petit temps de stupeur, la réaction des autres serait de dire : « Tu es sûr que tout va bien ? Soleil y tape fort ! Repose un peu ! ». Et personne ne prendrait au mot sa parole, se demandant s’il n’est pas un peu fou.

C’est ce qui s’est passé avec les juifs qui écoutaient Jésus. Ils ne l’ont pas pris au sérieux. Qui oserait proposer sa chair à manger ?

Parce qu’ils ont pris les paroles de Jésus au sens premier. Et peut-être que si nous étions alors auprès de Jésus, nous aurions eu aussi cette réaction. Parce que c’est incompréhensible au premier abord.

C’est d’ailleurs encore une des raisons dont se servent ceux qui critiquent le Christianisme pour pouvoir le dénigrer, en disant que c’est une religion d’anthropophages.

Nous avons un gros avantage par rapport aux juifs de l’époque, c’est que nous connaissons la fin de l’histoire de la vie terrestre de Jésus, avec le dernier repas qu’il a pris avec ses disciples, puis sa passion et sa mort sur la croix, vie offerte, « donnée pour la vie du monde ». Ce rapprochement nous est d’ailleurs suggéré par Jean qui écrit au début de ce chapitre : « Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. » (Jn  6,4)

Et quelle est la différence entre nous et les détracteurs du christianisme aujourd’hui ? Une seule chose, mais la plus importante : nous croyons en Jésus, Fils de Dieu, incarné sur cette terre. A image de la réponse de Jésus sur les œuvres à faire : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (Jn 6.29).

Seule la foi en Dieu trinité peut permettre de comprendre cette parole de Jésus. Ce que nous dit Saint Thomas d’Aquin : «  Que le vrai corps du Christ et son sang soient dans le même sacrement, les sens ne peuvent le saisir, mais seulement la foi qui s’appuie sur l’autorité divine. »

Manger la chair de Jésus et boire son sang, ce n’est pas simplement une communion entre un disciple et son maître, c’est beaucoup plus que cela, c’est une communion vitale pour le disciple, une communion qui donne vie, qui est vie. Non seulement elle nous aide dans notre vie sur la terre (avant la communion, le prêtre dit, au nom de l’assemblée : « Que cette communion à ton corps et à ton sang n’entraîne pour moi ni jugement ni condamnation, mais qu’elle soutienne mon esprit et mon corps et me donne la guérison »), mais aussi elle nous donne la vie éternelle.

Jésus ajoute : « ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson ». C’est tellement vrai que certains amis de Dieu n’ont pas besoin d’autre nourriture pour vivre que de simplement communier, comme Marthe Robin qui ne communiait qu’une fois par semaine. Elle disait : « Je ne me nourris que de cela. On m’humecte la bouche mais je ne puis avaler. L’hostie me procure une impression physique de nourriture. Jésus étant tout mon corps, c’est Lui qui me nourrit. C’est comme une Résurrection. ».

C’est bien la confirmation de la parole de Jésus : « celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. ».

Bien sûr, il n’est pas donné à tout le monde de s’approcher tellement de Jésus qu’il y ait une sorte de symbiose entre Jésus et eux. Sans doute parce que nous n’avons pas suffisamment d’humilité et de confiance pour ouvrir totalement la porte de notre cœur à Jésus de telle manière qu’il puisse dire : « je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3,20), ce qui semble équivalent à : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. ».

Mais cela nous invite à avoir une grande déférence envers la communion à l’hostie consacrée, à ne pas aller communier sans penser véritablement à ce que l’on fait, à sentir dans son cœur la présence de Jésus qui vient en nous.

Communier, c’est un acte de foi. C’est une manière d’affirmer : « Oui, je crois, Jésus, que tu es présent dans cette hostie, que tu viens en moi pour nourrir mon esprit et me fortifier dans ma vie de tous les jours. ».

Ce serait dommage que cette phrase de Marthe Robin puisse s’appliquer à l’un de nous : « J’ai envie de crier à ceux qui me demandent si je mange que je mange plus qu’eux, car je suis nourrie par l’Eucharistie du sang et de la chair de Jésus. J’ai envie de leur dire que c’est eux qui arrêtent en eux les effets de cette nourriture, ils en bloquent les effets. ».

Seigneur Jésus,

tu invites tous les hommes à partager ton repas.

 Mais parfois il nous arrive de décliner ton invitation

pour des raisons peu probantes.

Et parfois encore, quand nous y venons, 

nous n’avons pas revêtu le vêtement de noce.

Donne-nous de croire en ton amour.

 

Francis Cousin

 

Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 20° A6

 

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