L’Évangile de ce 21ème dimanche nous révèle l’identité de Jésus mais aussi celle de l’Église à travers le personnage de Simon-Pierre.
Jésus se trouve avec ses disciples dans la région de Césarée-de-Philippe, une ville excentrée, au nord de la Galilée. Cette région païenne est peuplée de grecs et de syriens. Sur cette terre païenne, Jésus interroge ses disciples sur son identité.
Jésus commence par un sondage d’opinion : « Au dire des gens,
qui est le Fils de l’homme ? » Les réponses sont diverses et sont toutes fausses : Jean le Baptiste, Élie, Jérémie ou l’un des prophètes.
Ce sondage d’opinion nous invite au discernement des « on-dit » que nous entendons. Bien des choses qui sont dites sont fausses, ne nous laissons pas bernés ! Revenons au fondamentaux solides !
C’est la seconde question de Jésus qui nous intéresse surtout ce dimanche car elle est plus personnelle, elle implique chacun de s’engager individuellement : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » C’est bien à chacun de nous que cette question est posée personnellement…
La réponse de Simon-Pierre est simple et spontanée mais elle est une révélation de Dieu lui-même : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :
ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela,
mais mon Père qui est aux cieux. » Cette réponse de Simon-Pierre ne vient pas d’une supposition ou d’une hypothèse intellectuelle mais de Dieu lui-même !
Simon-Pierre confesse Jésus comme le « Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Analysons ces titres :
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« Jésus » : du grec Iesou et de l’hébreu Yeshoua, qui signifie « Dieu sauve ».
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« Christ » : vient du grec Christos qui est la traduction d’un mot hébreu Mashia qui signifie « l’oint ». Jésus est celui qui est oint, consacré par l’Esprit Saint pour mener sa mission de Sauveur de toute l’humanité.
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« Fils du Dieu vivant » ou « Fils de Dieu » : Jésus dans l’Évangile affirme lui-même que Dieu est son Père, qu’il est de même nature que le Père. Dans le symbole de Nicée-Constantinople, nous disons : « consubstantiel au Père », c’est-à-dire de la même essence que le Père.
Ce titre de Fils de Dieu souligne la foi de l’Église en la divinité de Jésus qui s’est fait homme en prenant chair de la Vierge Marie pour nous sauver. Nous pointons ici le mystère de l’incarnation.
La confession de Simon-Pierre nous révèle l’identité de Jésus qui est au cœur de notre foi chrétienne : Jésus est le Christ, le Fils de Dieu. Restons toujours attachés à cette profession de foi que nous apporte Simon-Pierre, elle vient de Dieu, elle est la plus sûre, la plus authentique et elle échappe à toutes les spéculations intellectuelles que nous pouvons entendre aujourd’hui.
La deuxième partie de l’Évangile nous donne de mieux comprendre l’Église. C’est Jésus qui donne à Simon le nom de Pierre. Une pierre c’est du solide, elle peut durer dans le temps, c’est du roc.
Simon est la pierre sur lequel Jésus a voulu fonder son Église mais entendons-nous bien, Jésus demeure le bâtisseur, nous sommes ses ouvriers… Jésus continue de guider l’Église dont il est le chef.
L’Église est souvent la cible de critiques… Nous ne pouvons pas ignorer ses abus au cours des siècles dans certains faits… Cependant et c’est un constat, depuis Pierre et les autres Apôtres, elle est toujours vivante ! Certes, un réel désintérêt pour Dieu est observable à notre époque mais l’Église que nous formons et toujours vivante, nous sommes-là et rendons grâce au Seigneur !
La promesse de Jésus se vérifie : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux ». Pierre se trouve le gardien des clés du Royaume.
Demandons au Seigneur de nous attacher à cette promesse bien à l’œuvre, qu’il est à la tête de son Église, qu’il la dirige à bon port malgré les secousses que nous subissons. Le Christ préserve son Église de la mort !
Que le Seigneur suscite en nous un réel désir, un plus grand désir de son Royaume qui nous est promis en héritage. Ce Royaume est promis à tous les hommes. Si Simon-Pierre détient les clés du Royaume, c’est pour nous en ouvrir les portes !
L’Église n’est pas encore le Royaume mais elle en est le signe, le témoin et elle donne les premiers germes de ce Royaume : « tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »
Rappelons-nous avec force que la célébration des sacrements nous lient au Ciel ainsi que la pratique de la Parole de Dieu ; l’exercice de la charité du prochain.
Que le Seigneur nous vienne en aide et qu’il nous garde des mauvais chemins qui nous délient du Ciel. « Seigneur Jésus, nous le croyons, tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, prends pitié de nous, viens nous sauver, délie-nous de ce qui nous coupe de toi, ouvre-nous les portes de ton Royaume. Amen. »