20ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 15, 21-28) – Homélie du Père Rodolphe EMARD

L’évangile de ce 20ème dimanche du Temps Ordinaire nous donne une fois de plus de réfléchir sur la qualité de notre foi, notamment lorsque nous traversons les épreuves de la vie.

Nous avons le témoignage d’une Cananéenne qui exprime une foi audacieuse et belle !  Une grande leçon nous est donnée : celle de persister dans la prière !

Si nous revenons à notre récit, une Cananéenne crie vers Jésus : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Cette femme est animée d’une grande foi en Jésus pour sa fille malade. Il peut la guérir…

La réponse de Jésus peut nous surprendre : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Cette réponse reste en partie énigmatique. Par « petits chiens », nous ne devons pas y voir un mépris de Jésus, en aucun cas. Jésus reprend cette expression qui vient des Juifs. Les Juifs avaient une haine des païens. Les Juifs traitaient les païens de chiens. Comme nous pouvons bien l’imaginer, cette expression dans la bouche d’un Juif a quelque chose de méprisant.

En nommant Jésus « fils de David », la Cananéenne reconnaît que Jésus est le Sauveur des Juifs, que le Salut vient des Juifs. Jésus dira lui-même : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Cependant, la Cananéenne a la foi que Jésus peut aussi donner aux païens des miettes du Salut promis aux Juifs.

 

La foi de la Cananéenne est vraiment persistante, tout en étant humble. Elle ose répondre à Jésus : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Elle reconnaît le Christ comme le Seigneur et le Maître qui peut la secourir. Saint Thomas d’Aquin commente ce verset ainsi : la femme « sut ainsi humblement forcer le Seigneur, comme si elle disait : « Seigneur, je ne demande pas que tu me donnes autant de bienfaits qu’aux Juifs, mais donne-moi des miettes. » »[1]

Jésus sera lui-même émerveillé par une telle foi qu’il ne pourra que l’exaucer : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et sa fille sera guérie « à l’heure même ».

Jésus se révèle ainsi comme le Sauveur également des païens. Le Salut vient des Juifs mais il n’est pas exclusif. Par « Juifs » et « païens », nous devons entendre l’humanité entière. Le Christ est le Sauveur universel, c’est en lui que nous devons mettre toute notre foi. Sa bonté est pour tous les hommes et personne n’en n’est privée.

Si nous traversons de rudes difficultés, si nous avons l’impression de perdre pied ou d’être au fond du tunnel, osons la foi de la Cananéenne : « Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » La Cananéenne nous rappelle les deux attitudes à adopter : se prosterner et supplier le Christ de nous venir en aide.

Nous sommes mis une nouvelle fois face au défi de la confiance en Jésus, capable de nous sauver de nos chemins de péché, de nous guérir de nos mauvaises habitudes, de nous relever de nos chutes, de nous consoler de nos drames, de nous apaiser… C’est sans doute la grâce que nous pouvons demander au Seigneur en cette période de rentrée scolaire et pastorale, une foi plus grande en Jésus Sauveur. N’oublions jamais qu’il est au cœur de la foi chrétienne. Qu’il nous bénisse et qu’il nous garde dans son amour.

« Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! » « Seigneur, viens à mon secours ! »

 

[1] Saint Thomas d’Aquin : Lecture de l’Évangile de saint Matthieu, n°1780.

 

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