5ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Matthieu 5,13-16)
« Vous êtes le sel de la terre !
Vous êtes la lumière du monde ! »
Voilà une affirmation de Jésus que sans doute beaucoup de chrétiens n’appliquent pas à eux ; « C’est réservé à quelques-uns d’entre nous, c’est pour les saints, peut-être les prêtres, mais pas pour moi, je ne suis qu’un pauvre chrétien ordinaire ! »
Pourtant, c’est une affirmation forte de Jésus qui s’adresse à tous des disciples !
Il ne dit pas : « Soyez le sel de la terre …, essayez d’être la lumière du monde … »
Pour lui, ce n’est pas une option facultative, c’est une obligation, une réalité que nous devons tous atteindre.
Et ce passage de l’évangile de ce dimanche est la suite directe de l’énoncé des Béatitudes, c’est-à-dire la feuille de route de ce que nous devons faire.
Heureusement que nous pouvons compter sur la miséricorde de Dieu, qui sait combien nous ne sommes que de pauvres pécheurs !
Être le sel de la terre !
Du temps de Jésus, le sel était un aliment précieux, pour donner un goût aux autres aliments, mais surtout pour conserver ceux-ci, principalement la viande. Il n’y avait pas de réfrigérateurs ou de congélateurs pour cela, ni non plus de plats tout prêts (dans lesquels on dit maintenant qu’il y a trop de sel !).
Le sel qu’on met dans les aliments à cette particularité de se dissoudre totalement : il imprègne ceux-ci, mais on est incapable de le retrouver ou le voir.
Être le sel de la terre, c’est avoir des paroles qui n’obligent pas, des actions qui ne se voient pas vraiment, mais qui ont une influence sur notre environnement, notre entourage. Mais une influence positive. Une influence basée et guidée par l’enseignement de Jésus, qui donne du sens à la vie de notre entourage, et qui nous demande d’être dans le vrai, dans la foi en Jésus.
Être la lumière du monde !
À l’époque de Jésus, la lumière était rare, et elle se limitait à la lueur d’un feu, à une torche, ou à des lampes à huile. Et on vivait surtout à la lumière du soleil. Maintenant, la lumière est omniprésente, et on travaille de jour comme de nuit, elle sert pour travailler, mais aussi pour les loisirs, … et aussi pour faire de la pub dans des débauches de néons et autres spots.
Ce n’est pas de cette lumière-là dont parle Jésus ! Il parle de lumière pour faire réfléchir les gens, pour éclairer les consciences, pour dire ce que nous pensons être vrai et bon pour ceux qui nous entourent, là encore en suivant l’enseignement de Jésus.
C’est une manière d’être présent auprès des gens qui est plus visible que ’’la fonction sel’’, mais qui doit quand même se faire dans la discrétion, avec tact et circonspection.
On retrouve dans ces deux affirmations les deux tendances qui animent toute action pastorale, ou toute action missionnaire. Mais toute action pastorale est missionnaire et vice-versa !
L’action de l’intérieur, discrète (le sel), qui fut très en vogue après le concile Vatican II, et l’action plus extérieure, plus visible et ouverte (la lumière), qu’on revoit depuis quelques années.
Les deux manières de faire sont bonnes. Sinon Jésus n’aurait pas donner ces deux affirmations : être sel et lumière. En fonction des circonstances, l’une est préférable à l’autre. Il faut savoir doser.
Mais il n’y a pas que notre action à nous à considérer de ces deux points de vue.
Il y a aussi l’action des autres, de ceux qui ne sont pas chrétiens, ou qui n’agissent pas en tant que tel !
Il y a saveur et saveur ! Lumière et lumière !
Combien de personnes se satisfont de la lumière qui leur est donnée par la société mercantile qui propose les objets les plus divers, à grand renfort de publicité, qui sont sensés nous combler ?
Combien de personnes se satisfont du ’’sel’’ donné par les mêmes sociétés qui apportent tous les ans un petit plus à leur produit, et qui achètent ce dernier ?
Saveurs superficielles ! Lumières artificielles !
Et il n’y a pas que les sociétés commerciales qui prônent des délices (soi-disant …) pour satisfaire tout le monde. Je ne parle pas des élections municipales …, mais du gouvernement et du parlement où on nous propose comme un bien-pour-tous des lois qui vont amener l’eugénisme et/ou l’euthanasie des plus faibles …, dans une société sans repères quant à la procréation … qui n’est même plus capable de dire ce qu’est une vraie famille !
Ne nous laissons pas berner ! Le progrès n’est pas dans les lois-là !
N’ayons pas peur d’être sel de la terre ! D’être lumière du monde !
On n’est pas obligé de faire de grands discours pour être témoin.
Et on peut être témoin sans le savoir ! Cela arrive … et c’est encore mieux ainsi, parce qu’on n’est pas tenté de se faire valoir …
C’est seulement Dieu qui parle ou agit à travers nous … et c’est cela l’essentiel !
Seigneur Jésus,
être le sel de la terre, …
être la lumière du monde …
Mais c’est toi qui as dit :
« Je suis la lumière du monde »,
et tu voudrais qu’on soit comme toi ?
C’est un sacré challenge !
Mais tous ensemble,
et surtout avec toi,
on devrait y arriver …
Francis Cousin
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