28ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 17, 11-19)
« Suivre la loi … ou rendre grâce. »
Une bande de dix lépreux : neuf juifs et un samaritain.
Les lépreux, du fait de la contagion possible, ne pouvaient pas vivre avec les autres gens ; et pour s’aider les uns les autres, et peut-être se soutenir le moral, ils avaient l’habitude de se rassembler. Ce qui peut expliquer qu’on trouve un samaritain dans le groupe, car habituellement, « les juifs ne fréquentent pas les samaritains » (Jn 4,9). C’est la maladie, leur exclusion de la société qui a fiat qu’ils se retrouvent ensemble.
Le groupe arrive devant Jésus, et lui demande de l’aide. Alors Jésus les envoie se présenter aux prêtres, donc à Jérusalem, dans le temple. En leur donnant cet ordre, Jésus ne fait que suivre la loi de Moïse qui donne aux prêtres seuls le pouvoir d’attester de la guérison de la lèpre et rendre aux anciens malades toute leur dignité (cf. Lev 14,2-32).
Confiant dans la parole de Jésus, tous partent vers Jérusalem. En cours de route, tous sont purifiés. Les neuf juifs continuent leur route vers Jérusalem afin que leur guérison soit attestée. Ce faisant, ils obéissent à la loi et à l’ordre de Jésus, tout heureux de pouvoir être reconnus comme en bonne santé et enfin suivre une vie normale au sein de la société. Ils ne pensent qu’à eux-mêmes.
Quant au Samaritain, ayant été guéri et ayant donc retrouvé sa dignité, il ne continue pas vers Jérusalem où il aurait été sans doute malvenu. Il revient donc vers Jésus pour le remercier, « en glorifiant Dieu à pleine voix. ». Mais il ne va pas remercier Jésus à la sauvette, il se jette vers lui face contre terre en lui rendant grâce. Ce faisant, il reconnaît en Jésus le Dieu qui l’a guéri, il rend grâce à Jésus.
Bien sûr, Jésus est déçu que tous ne soient pas venus le remercier, et le fait savoir. Les neuf juifs auraient pu revenir en arrière pour le remercier et ensuite seulement partir à Jérusalem, … Ils n’étaient pas à quelques heures près vu le cadeau qu’ils avaient reçu …
Alors Jésus relève le Samaritain et lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. »
Quelle chance pour le Samaritain : non seulement il a été guéri, mais Jésus lui annonce que, dès maintenant, une place lui est réservée dans le Royaume des Cieux.
Tout ça, simplement pour un merci. Appuyé, certes, mais quand même …
Et nous, comment nous situons-nous ?
Ne sommes-nous pas trop souvent dans le groupe de ceux qui estiment normal que Dieu nous ait donné tout ce que nous avons : la naissance, la santé, divers dons : le chant, la danse, la peinture, nos capacités intellectuelles … et qui ne pensent pas à remercier Dieu pour ses bienfaits, ou si peu …
Ne considérons-nous pas souvent tous ces dons comme étant le fruit de notre travail : Si je chante bien, c’est parce que je m’entraîne, je prends des cours … si j’ai réussi mes examens, c’est parce que j’ai travaillé … et on oublie de se demander pourquoi j’ai une belle voix, pourquoi j’ai des facilités intellectuelles …
Comme nous avons du mal à dire merci, un vrai merci, pas un merci-par-habitude ! Que ce soit entre nous les humains d’abord … et aussi à Dieu !
Et pourtant, un merci peut changer tellement de choses ! La preuve avec le Samaritain !
Seigneur Jésus,
Tu es tellement généreux
que tu donnes sans compter,
à tous les humains …
et nous pensons que cela vient d’un tel,
ou même de notre travail, de nous-même.
Et nous oublions de te remercier !
Pardon Seigneur !
Francis Cousin
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