Évangile selon Saint Marc 13, 33-37
« Veillez donc … »
Premier dimanche de l’Avent, nouvelle année liturgique …
Et a priori, donc, nouvelles directives …
Le temps de l’avent, c’est le temps de préparation de nos cœurs à la venue de Jésus le jour de Noël à Bethléem, parce que, à la fin de l’avent, il y a Noël, le jour où on fête l’incarnation de Jésus, né de Marie et de l’Esprit-Saint. Une préparation limitée dans le temps ; trois semaines cette année !
Et bien non ! L’évangile de ce dimanche reprend des consignes que l’on a entendues il y a trois semaines, et encore un peu avant : « Veillez … », « Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure » !
Ce “veillez“ ne s’adresse pas à des gens qui attendent la venue d’un enfant, mais à des personnes qui attendent le retour du maître, qui attendent le retour du Christ dans toute sa gloire à la Parousie, à la fin des temps !
Mais ici, on a : « Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison ».
Le verbe est au présent de l’indicatif ! Il n’est pas au futur !
Et si nous pensons à la Parousie, on s’attendrait plutôt à ce que le verbe soit au futur. Et le futur, on a le temps de le voir venir ! C’est du moins ce que nous pensons souvent.
Mais ici, il est au présent : « Le maître vient ».
C’est-à-dire qu’il vient de manière habituelle, tout le temps. Depuis tout le temps jusqu’à tout le temps !
Dieu vient ! Comme il a dit qu’il est : « Je suis » (Gn 3.14). Hier, je suis ! Aujourd’hui, je suis ! Demain, je suis !
De même : hier, je viens ! Aujourd’hui, je viens ! Demain, je viens !
Et cela change toute notre manière de voir. Jésus n’est pas venu seulement il y a un peu plus de deux mille ans, il y a longtemps. Jésus vient tous les jours ! A chaque instant !
On pourrait se dire : « Oui, mais ça, on le sait, c’est normal ! Jésus lui-même nous a dit : “Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde“. (Mt 28,20). Et donc, je suis avec toi, je suis à côté de toi, pour t’aider, te soutenir … C’est sa manière habituelle d’être ! ».
Oui, mais il y a un changement de perspective.
Jésus est avec moi, et en même temps, il vient … vers moi !
Jésus est à côté de moi, et en même temps il est en face de moi !
Ou encore : il est en moi, et en même temps il est celui que s’approche de moi … (et il est aussi en celui qui s’enfuit loin de moi !).
Il est en moi … et il est en l’autre, …
Il est en moi et en celui qui est différent de moi …
Il est en moi et en celui qui me hait, … et en celui que je hais …
Jésus vient à l’improviste … comme la plupart des gens que nous rencontrons !
Soyons attentifs, veillons ! Il ne faudrait pas qu’il nous trouve endormis ! Il ne faudrait pas qu’on ne le voit pas venir !
L’incarnation de Jésus, c’est tout le temps ! et pas simplement à Noël !
Francis Cousin
Rue des longues-haies, l’inconnu passait !
A l’heure matinale, dedans ses habits sales,
Mon Dieu, comme tu es pâle !
Rue des longues-haies, le Seigneur passait !
O vous qui cherchez le Bon Dieu dans les nuages,
Vous ne verrez jamais son visage !
O vous qui cherchez le Bon Dieu dans les nuages,
Vous manquerez encore son dernier passage !
Rue des longues-haies, le Seigneur passait !
Père Aimé Duval, sj