Dimanche Pâques – par Francis COUSIN (Jn 20, 1-9)

« Christ est ressuscité !

Christ est vivant ! » 

Christ ! … L’oint ! …

Mais ce n’est pas n’importe quel oint … Il n’a pas reçu l’onction par un prophète …

Il est l’oint du Seigneur !

Celui qui fut oint lors de son baptême ! Mais on ne lui a pas versé de l’huile sur la tête … mais c’est l’Esprit Saint lui-même qui est descendu des cieux et a demeuré sur lui (cf Jn 1,32-34), et ensuite la voix de Dieu le Père qui traverse la nuée : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. » (Mt 3,17).

Onction symbolique … Les trois personnes de la Trinité, unis dans un même amour pour attesté que Jésus est bien le Fils bien-aimé de Dieu : « Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » (Jn 1,34).

Pourquoi parler du baptême de Jésus le jour de Pâques ?

Parce que c’est l’une des clefs de compréhension de la Résurrection … Non pas le baptême … mais ce qui est montré ce jour-là : l’Amour des trois personnes de la trinité.

Et on ne peut comprendre la résurrection de Jésus si on n’entre pas dans cet amour des personnes de la Trinité : Dieu est amour, le Fils est amour, l’Esprit Saint est amour !

Et seul l’amour permet de comprendre la résurrection.

On le voit bien dans le texte d’évangile de ce jour.

Tout commence avec Marie-Madeleine qui part au tombeau de grand matin, et qui voit la pierre d’entrée enlevée … son sang ne fait qu’un tour, elle court vers les apôtres pour dire : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. ».

Pierre et Jean partent en courant vers le tombeau, suivis par Marie-Madeleine qui essoufflée, prend le temps de respirer. Jean, plus jeune, arrive le premier, mais il n’entre pas dans le tombeau, il attend Pierre, le patriarche …

Quand Pierre arrive, il entre, et voit qu’il n’y a personne … Cela confirme l’annonce de Marie-Madeleine … mais il ne voit pas plus loin … Jésus a disparu ! …

Jean entre … lui dont l’évangéliste n’a pas manqué de rappeler au début du passage qu’il était « celui que Jésus aimait » …

« Il vit, et il crut. »

Qu’a-t-il vu de plus que Pierre ? Rien. La même chose. Mais il a pu l’interpréter différemment … parce qu’il avait un lien d’amour avec Jésus. Les linges disposés à plat, bien rangés, et le suaire « roulé à part à sa place » était le signe que Jésus n’avait pas été enlevé à la va-vite, comme on l’aurait fait en enlevant un corps, ou partis avec le corps … Il y avait autre chose …

Et Jean se rappelle ce que Jésus avait dit : « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » (Jn 14,3-4) ou « Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi. Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. » (Jn 16,32-33). C’est à ce moment-là qu’il a compris qu’il « fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. ».

On aura la même chose quand Marie-Madeleine arrive au tombeau, après le départ des deux apôtres ; elle entre dans le tombeau ; deux anges sont là qui lui demande « Femme, pourquoi pleures-tu ? » … elle se retourne et voit un homme qui lui demande aussi « Femme, pourquoi pleures-tu ? ». Elle croyait que c’était un jardinier : « Où as-tu mis le corps. ? », et l’homme lui dit : « Marie ». Et elle le reconnaît : « Rabbouni ! », c’est Jésus ressuscité ! Elle l’a reconnu à la voix. (Jn 20,11-16). Or on sait les liens d’amitié qu’il y avait entre eux … Là encore, l’amour à permis de comprendre que Jésus est ressuscité …

Et pour nous, c’est pareil : on ne peut comprendre la résurrection de Jésus que si on l’aime, sinon, cela reste une construction intellectuelle que l’on a apprise, mais qui n’a aucune répercussion sur notre manière de vivre et de croire …

Or, si Jésus est ressuscité, c’est pour nous amener à la Vie Éternelle, Et nous ne pourrons y parvenir que si nous nous laissons transformer par sa présence agissante en nous.

« La Résurrection est la condition de la vraie présence du Christ en nous. La transcendance est ce qui dépasse toute limite. Dieu est transcendant, cela veut dire que toute limite est abolie. Or, comme Dieu est amour, ce sont les limites de l’amour qui sont abolies. Le Christ ressuscité est donc présent, d’une présence qui ne comporte aucune limite. La vraie transcendance, c’est abolition de toute limite. L’imagination nous porte à croire que le transcendant, c’est celui qui est dans les nuages. C’est tout le contraire. Dire que Jésus Christ ressuscité est transcendant, c’est dire qu’il est plus moi que moi et qu’aucune présence sur terre, même la présence des époux l’un à l’autre, même la présence d’amitié, aucune présence n’approche de loin de cette présence du Christ ressuscité en moi. (…) Il n’y a aucune limite à cette présence et ce qui est présent en moi, c’est un Christ qui a un corps, un corps spirituel, mais pleinement corps. C’est précisément parce que ce corps ressuscité est pleinement corps que sa communication avec moi et son action en moi sont possibles et m’atteignent au plus profond. » (François Varillon, ‘La Pâque de Jésus’)

Seigneur Jésus ressuscité,

puissions-nous prendre conscience

de ta présence en nous.

Que cela nous oblige à nous laisser

transformer par ta présence

qui ne peut être qu’une présence d’amour.

 

Francis Cousin    

 

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Image dim Pâques A 1°

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