La Nativité du Seigneur – Messe de la nuit (Lc 2, 1-14) – Homélie du Père Rodolphe EMARD

Textes de référence : Isaïe 9, 1-6 ; Tite 2, 11-14 ; Luc 2, 1-14

 

Ce soir, c’est le réveillon de Noël. Si nous faisions un micro-trottoir auprès des enfants -comme le font de nombreux « tiktokeurs » de nos jours- et que nous leur demandions qui est le personnage principal de notre réveillon, il est fort probable qu’ils répondraient majoritairement le « père Noël ». Et si nous faisions un micro-trottoir auprès des adultes, nous pourrions être surpris par leurs multiples réponses. Nombreuses de ces réponses seraient probablement sans aucune référence chrétienne.

Noël est la fête chrétienne qui célèbre la Nativité du Seigneur Jésus. Cette fête a été instituée le 25 décembre, au IVème siècle, c’est dire son ancienneté.  La tradition du « père Noël », qui va se mondialiser au XXème siècle, va faire perdre à beaucoup de nos contemporains le sens chrétien de Noël. Noël s’est en effet fortement sécularisé et on le résume souvent à un regroupement familial autour d’un repas festif et l’échange de cadeaux.

Le personnage principal de Noël ce n’est pas celui qui viendrait du pôle Nord et qui apporterait des cadeaux aux enfants sur des rennes. Le personnage principal de Noël c’est Celui qui né à Bethléem et qui vient sauver nos vies. L’enfant que nous fêtons ce soir est le Sauveur du monde : « Nous célébrons la nuit très sainte où Marie, dans la gloire de sa virginité, enfanta le Sauveur du monde. » C’est ce que le prêtre dit dans la prière eucharistique, juste avant la consécration.

La deuxième lecture et l’évangile insistent sur cette identité de « Jésus-Sauveur » :

  • Saint Paul, dans sa lettre à Tite, nous rappelle que nous sommes dans l’attente de « la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ. » Paul révèle que le Christ est le Sauveur mais qu’il est aussi Dieu. En Jésus, c’est Dieu en personne qui vient nous sauver.

  • Dans l’évangile, l’ange révèle cette identité de « Sauveur » aux bergers : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »

Christ est donc Sauveur mais de quoi nous sauve-t-il exactement ? La première lecture tirée du livre du prophète Isaïe et l’évangile nous donnent de mieux le comprendre :

  • Isaïe prophétise pour un peuple opprimé un enfant qui va naître. Le prophète nous donne de précieux indices sur le nom de cet enfant : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. » Cet enfant aura « sur son épaule (…) le signe du pouvoir », la paix qu’il apportera « sera sans fin ». Cet enfant « affirmera le droit et la justice dès maintenant et pour toujours ».

Jésus est celui qui accomplit cette prophétie d’Isaïe. Jésus est la paix de Dieu, la paix sans fin. Il nous sauve de nos violences, de nos cruautés, de nos haines, de nos rancœurs, de nos désirs de vengeance, de nos lâchetés, au final, de toutes nos amertumes mais à l’unique condition de nous en remettre vraiment à lui.

Jésus est le Fils de Dieu, doté du pouvoir de Dieu. Il est celui qui nous montre le chemin vers le Père et il éclaire nos cœurs ainsi que nos consciences. Jésus nous sauve de nos chemins de perdition et nous conduit sur le chemin de la vraie justice, celle de Dieu qui attribue selon le bien. Jésus peut le faire, à condition, là encore, de nous en remettre vraiment à lui. Nous avons besoin de Jésus pour marcher correctement, avec droiture.

  • L’évangile nous rappelle les conditions misérables dans lesquels Jésus est né : dans une étable, « couché dans une mangeoire », une auge pour les aliments des animaux. L’origine de la tradition de la crèche date de huit siècles (elle devient ancienne). Elle est attribuée à saint François d’Assise, au XIIIème siècle. Nos crèches ont pour but de nous aider à méditer sur l’extrême pauvreté de Dieu qui entre dans notre monde. Jésus nous sauve de nos mondanités, de l’esprit de ce monde qui nous invite à être une société de consommation. Le vrai bonheur ne se trouve pas là, le vrai cadeau impérissable et inestimable de Noël c’est l’enfant-Dieu de la crèche, à condition de l’accueillir.

Pour conclure, je termine par deux exhortations pour nous tous :

  • Nous l’aurons compris, nous sommes invités ce soir à ouvrir plus grands nos cœurs au Christ. Cela suppose de lui consacrer du temps dans nos agendas. Reprogrammons le Christ dans nos agendas pour 2024. Jésus est né à Bethléem. Il faut savoir que le nom de Bethléem signifie « la maison du pain ». Jésus a été « couché dans une mangeoire », là où mange les animaux. Ces deux références nous rappellent que Jésus est le pain de la Vie qui se laisse manger à chaque Eucharistie. Que ce Noël nous aide à mieux le considérer…

  • Jésus est le Sauveur de l’humanité, il veut nous sauver mais il ne fera rien sans notre collaboration. Que 2024 ne soit pas comme 2023, la routine « de trop » de nos mauvaises habitudes. Saint Paul nous invite à vivre « le temps présent de manière raisonnable », loin des « convoitises de ce monde » ; non pas dans « l’impiété » (= mépris de la religion) mais dans la « piété » (c’est-à-dire en ayant une grande ferveur pour Dieu). Je vous laisse avec cette question : « Qu’est-ce qui doit changer dans ma vie pour laisser VRAIMENT le Christ me sauver ? » À chacun d’y répondre…

Joyeux Noël à tous ! Joyeux Noël à toutes vos familles !

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