Baptême du Seigneur (Mc 1, 7-11) – Homélie du Père Rodolphe EMARD

Lecture : Marc 1, 7-11

Nous fêtons aujourd’hui le Baptême du Seigneur. Cette fête clôture le temps de Noël. Traditionnellement, cette fête a lieu le dimanche qui suit la solennité de l’Épiphanie du Seigneur. Cependant, le Missel romain prévoit que si le dimanche de l’Épiphanie tombe un 07 ou un 08 janvier, la fête du Baptême du Seigneur sera célébrée aussitôt le lundi qui suit[1]. C’est le cas pour nous en 2024 puisque l’Épiphanie a été célébrée hier, le 07 janvier.

 

Cela montre le lien entre ces deux célébrations du Seigneur. De ce fait, nous sommes propulsés de « Jésus enfant » (avec l’Épiphanie) à « Jésus adulte » (avec son baptême). Nous passons de la sphère « privée » autour de la Sainte Famille et des mages[2] à la sphère « publique », avec Jean le Baptiste, la foule des pécheurs venus se faire baptiser par lui dans le Jourdain.

Jean le Baptiste faisait un baptême de conversion, pour préparer ses contemporains à accueillir le Messie, le Sauveur : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales ».

Jésus est le bien le Messie, le Sauveur attendu alors pourquoi ce baptême par Jean ? Nous pouvons souligner trois points :

  • Ce baptême marque le début du ministère public de Jésus. Il est relaté dans les quatre évangiles. La prière d’ouverture de la messe précise que c’est Dieu le Père qui a « manifesté solennellement » Jésus « comme [son] Fils bien-aimé » lorsqu’il « fut baptisé dans le Jourdain, et que l’Esprit Saint descendit sur lui ».

Cette première manifestation publique est Trinitaire et elle atteste que cet homme Jésus appartient bien à la Sainte Trinité, l’unique Dieu. La divinité de Jésus est ainsi révélée.

  • Ce baptême de Jésus marque aussi la solidarité de Jésus avec l’humanité qu’il est venu sauver. Ce baptême marque une profonde intimité entre Dieu et l’humanité. Jésus est « reconnu comme le messager de la Bonne Nouvelle aux pauvres » nous dit la préface de la messe.

  • Ce baptême préfigure « le baptême nouveau »[3] dont nous participons. Jean le Baptiste a bien exprimé concernant Jésus : « Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Cette fête nous rappelle que nous avons « reçu la nouvelle naissance de l’eau et de l’Esprit » pour reprendre les termes de la prière d’ouverture. En ce début d’année, nous pouvons sincèrement nous demander comment considérons-nous le baptême que nous avons reçu ? Ce baptême qui nous a plongé dans la mort et la Résurrection du Christ pour avoir part à la Vie éternelle. Ce baptême qui nous a donné la plus grande et inégalable dignité, celle de fils et de fille de Dieu. Et ce baptême qui nous engage plus que jamais.

Par le baptême, nous sommes faits prêtre, prophète et roi :

  • Prêtre pour rendre un culte à Dieu.

  • Prophète pour annoncer en paroles et en actes la Parole de Dieu, l’Évangile du Christ.

  • Roi pour servir. La royauté du chrétien s’exerce sur le mode du service. Pour le chrétien régner, c’est servir.

Demandons au Seigneur la grâce de mieux vivre de notre baptême en cette nouvelle année 2024. Puissions-nous nous donner les moyens d’y répondre…

Belle fête à tous !

 

[1] Voir Missel romain, page 75.

[2] Les mages sont parmi les quelques privilégiés (avec les bergers) à qui Dieu a révélé l’identité de son Fils à sa naissance.

[3] Préface.

image_pdfimage_print

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Question antispam * Time limit is exhausted. Please reload the CAPTCHA.

Top