4ième Dimanche de l’Avent (Lc 1, 26-38) – Homélie du Père Rodolphe EMARD

Texte biblique de référence : Luc 1, 26-38

 

Nous voilà déjà au 4ème dimanche de l’Avent. Le terme « Avent » vient du latin Adventus qui signifie « avènement ». Ce temps de l’Avent nous rappelle ce que le prêtre dit à chaque messe, après le « Notre Père » : « Nous qui attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus Christ, notre Sauveur », c’est-à-dire sa venue dans la gloire ; ce que nous proclamons encore dans l’anamnèse, après la consécration : « nous attendons ta venue dans la gloire ».

Ce temps de l’Avent nous prépare aussi à faire mémoire du premier avènement de Jésus, le Fils de Dieu qui a pris chair de la Vierge Marie par l’action de l’Esprit Saint. C’est le récit de l’Annonciation que nous avons proclamé : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. » Le mystère de l’incarnation est ici pointé : la venue de Dieu dans la chair. C’est ce que nous fêterons au terme de notre temps de l’Avent -dès ce soir-, la Nativité du Seigneur.

Il est certainement bon de se rappeler le vrai sens de notre cheminement de l’Avent à quelques heures de Noël. Nous sommes bien pris dans le tourbillon commercial qu’incite chaque année notre société, avec l’apparition de nouveaux appareils technologiques, de nouveaux gadgets et de nouveaux jeux qu’on dit « révolutionnaires » pour les enfants. S’ajoute à cela toute une proposition d’achat pour tous types d’écrans, de toutes tailles et pour tous les âges (Android ou smartphone, tablette, télévision haute définition). Nous savons que ces écrans prennent beaucoup de place dans nos vies, surtout dans celles des plus jeunes d’entre nous. Nous devons réguler le temps que nous consacrons à nos écrans pour qu’ils ne nous polluent pas.

La société tendrait à faire de Noël un simple réveillon en famille et avec les amis et où l’on s’offre des cadeaux. Ce fait n’a rien de mal en soi… Les retrouvailles, notamment en famille, sont importants. Dans le rythme parfois effréné de nos vies, Noël offre une belle parenthèse pour se ressourcer auprès de nos proches. C’est l’occasion de revoir des membres que nous voyons moins souvent durant l’année, surtout ceux qui habitent plus loin de chez nous. Par ailleurs, offrir des cadeaux est une marque d’affection, pourquoi s’en priver, à condition de ne pas tomber dans des exagérations financières.

Mais si nous ne restons qu’à cette conception, nous loupons le sens profond de Noël : la naissance du Sauveur dont nous avons tant besoin dans notre monde déboussolé. Notre société prône tout et son contraire… Au nom d’une liberté revendiquée, toutes sortes de chemins se profilent… La tendance est de vouloir faire ce qu’on veut, de prendre le chemin qu’on désire. Mais ces chemins nous rendent-ils vraiment libres et nous mènent-ils à la vie ? Nombreux sont aussi les chemins qui mènent à la mort !  Il est bon de réentendre en cette fin de l’Avent que le seul chemin de liberté est celui qu’offre le Christ.

Alors oui, nous avons besoin de Jésus dans nos vies. C’est lui le vrai cadeau de Noël qui ne périme pas et qui s’actualise à chaque Noël. Nous avons besoin de sa Lumière pour avancer et réussir nos vies. Cependant, rappelons-nous que le Christ ne s’impose pas. Il est venu dans notre monde dans des conditions d’extrême pauvreté : il est né dans une étable, il a été couché dans une mangeoire. Le Christ frappe discrètement à nos portes et dans un monde envahi par toutes sortes de bruits, il nous faut faire silence pour pouvoir l’entendre et l’accueillir dans nos vies.

Préparons-nous alors à l’accueillir. Le pape Benoît XVI disait lors de la messe d’inauguration de son pontificat, le 24 avril 2005 : « N’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie. » Le Christ est notre Sauveur, il nous communique la vraie vie en nous libérant de l’esclavage du péché qui nous détourne de Dieu et de notre prochain.

Que Marie, notre mère, nous aide à ouvrir grands nos cœurs au Christ. Marie nous apprend le vrai sens de la liberté, c’est celui de suivre le chemin de son Fils, de se mettre au service de Dieu dans l’humilité et de s’en remettre à sa parole : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Que son Fiat nous inspire pour un vrai choix libre du Christ, un choix qui nous rend vraiment libre : « Ô Marie, aide-nous à dire oui au Seigneur. Ô Marie, chaque jour de notre vie. »

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